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Lors de mon dernier trimestre de troisième, les professeurs nous avaient préparé à ressentir une très grande différence, une « marche » entre le collège et le lycée. J'avais alors décidé de me préparer à ce changement brutal en passant mes deux mois de vacances à réviser le programme de troisième et à m'intéresser au programme de seconde.

A la fin de ces deux mois, j'étais prête à affronter cette fameuse « marche ». Je connaissais les chapitres de mes matières principales et je m'étais imprégnée des différentes méthodes pour les écrits de français. Le 3 septembre à huit heures du matin précisément, j'avais hâte de pouvoir commencer ce nouvel apprentissage, de faire connaissance avec ma classe et mes nouveaux professeurs.

J'étais rentrée dans cet établissement inconnu quelques minutes après être descendue du bus. Nous avions – si mes souvenirs sont bons – rendez-vous pour tous les secondes devant l'entrée du bâtiment principal. Un petit speech plus tard, nous avions enfin pu pénétrer dans l'enceinte du bâtiment, nos livres dans les mains avec notre numéro de casier et les papiers avec les plans de l'édifice.

Pour mon premier cours au lycée, nous avions commencé par rencontrer notre professeure principale. Je me rappellerai toujours sa grande taille, ses cheveux très longs et très bruns, son air intelligent et supérieur mais quand même aimable et intéressante. A chacun de mes cours avec elle, je me demandais si elle savait qu'elle pouvait gagner un concours de beauté sans aucun problème.

Ne te méprends pas, je ne l'ai jamais désirée. Je la voyais comme un modèle que je ne pourrais jamais atteindre. Ce jour-là, elle nous avait accueilli avec un grand sourire et une excitation particulière à l'idée de nous faire découvrir sa matière, le français – qui s'était avéré être plus de la psychologie par la suite – et surtout de nous faire découvrir son monde, haut en couleur et en spiritualité.

Pour notre deuxième cours de l'année, nous avions affronté notre professeur de mathématiques, sans nous douter que nous le retrouverions le niveau scolaire suivant. Il s'était immédiatement démarqué par sa franchise. Il ne nous traitera pas comme des enfants, il nous traitera comme des futurs adultes, dans le but de nous aiguiller vers notre future orientation.

Sans savoir qu'il réussirait à me faire changer d'avis sur ma filière, je me rappelle être arrivée dans cette classe en pensant que les mathématiques ne me seraient pas forcément très utiles. Je ne devais pas les oublier car ils seraient importants pour garder ma moyenne élevée mais je ne pouvais m'accrocher à cette matière car je ne l'aurais plus l'année prochaine. Finalement, en terminale scientifique, j'en avais huit heures par semaine.

A la fin de cette petite heure, le professeur de mathématiques nous avait annoncé le temps de la récréation ainsi qu'un rassemblement dans l'amphithéâtre pour nous évoquer les différentes réunions ayant lieu au cours de l'année ainsi que les différents clubs sportifs que nous pourrons rejoindre dès la semaine d'après. Sachant pertinemment que je n'étais pas concernée, j'avais scruté chaque visage présent.

La sonnerie n'avait pas tardé à se faire entendre, nous indiquant donc la reprise des cours et le début de mon cours d'histoire anglaise et américaine. Une option que je suivais depuis maintenant la sixième, j'attendais de pouvoir enfin apercevoir les différentes têtes des personnes qui m'accompagneront pendant trois ans.

Étant arrivée en avance – me faisant par la même occasion remarquer par le professeur qui rigola de mon essoufflement particulièrement audible – je m'étais installée sur un des pupitres au-devant de la classe, attendant impatiemment que mes camarades entrent. Ils ne se firent pas attendre très longtemps.

Le souvenir a commencé au moment où ce jeune homme a pénétré dans la classe. Un teint bronzé, une petite bedaine et des vêtements – que nous pouvions deviner avoir été acheté dans une friperie – avaient suffi pour attirer l'attention de tous ceux dont l'estime était assez bas pour descendre celle des autres.

Le premier événement qui me fit réagir fut une bousculade assez importante alors que cette fameuse personne rentrait dans cette salle de classe. Provenant d'un groupe de garçons qui ne se privèrent pas de quelques insultes, elle fut rapidement accompagnée de quelques rires venant de jeunes filles se trouvant derrière le groupe d'assaillants. Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel, notamment après avoir remarqué le désintérêt du professeur.

Quelques heures plus tard, lors de la pause déjeuner, un grand bruit s'était fit entendre alors que je traversais le couloir principal où se trouvaient quelques casiers. Me retournant assez brusquement, je m'étais aperçue, non sans tristesse, qu'il avait été provoqué par le contact d'un jeune homme dans une de ses cases de ferraille alors qu'un garçon qui m'était alors inconnu l'avait poussé.

Je ne pus m'empêcher de m'arrêter et d'admirer la réaction de la victime qui avait simplement remis son tee-shirt correctement, attrapé son sac alors tombé par terre et s'était remis à marcher, sans aucune expression, le regard droit. Alors que nos yeux se rencontrèrent, je ne pus m'empêcher de lui envoyer une moue désolée – récoltant quelques regards au passage –, essayant de lui envoyer tout mon courage.

Même si je ne le revis pas du reste de ma journée, je n'avais pu me l'enlever de la tête. Je ne pouvais m'arrêter de me demander ce qu'il se passait à l'intérieur de son cerveau, ce qu'il pensait au quotidien. Aujourd'hui, je peux deviner que ses pensées ne devaient pas être très heureuses, que son esprit devait être envahi de noir. Cependant, à l'époque, encore innocente, une telle idée ne pouvait traverser le mien.

Je l'avais donc oublié au fur et à mesure que les journées passaient et que je ne le l'apercevais plus. Nous pouvions entendre certaines rumeurs comme quoi il avait changé de lycée et je fus très rapidement convaincue par celle-ci, notamment à cause de son absence lors des cours d'histoire américaine et anglaise. J'avais donc commencé ce qui se transformera plus tard en une routine.

Quelques mois plus tard, rentrant dans l'établissement, je m'attendais à une journée sans caractère, sans particularité, sans évènement. Néanmoins, je m'étais retrouvée en situation inconnue. Et tu sais que l'inconnu ne me plaît guère. Une énorme vague de panique m'avait percutée alors que j'avais effectué seulement quelques pas.

J'avais suivi le troupeau, se rendant dans le grand amphithéâtre, réservé aux réunions importantes et où beaucoup de monde serait attendu. Nous étions particulièrement entassés mais nous avions interdiction de sortir, les portes avaient été fermées et des enseignants s'étaient placés devant pour faire barrage aux plus feignants. L'air chaud du printemps se faisait ressentir ainsi qu'énormément d'incompréhension et d'appréhension. Nous avions alors attendu pendant une dizaine de minutes avant qu'un homme arrive sur l'estrade.

L'air inquiet et perturbé, le sentiment général ne fut que décupler. De mon côté, je pouvais ressentir mon cœur battre à une allure perturbante. De nature stressée, j'attendais avec impatience qu'il daigne nous expliquer la situation. Il ne tarda pas. Un micro dans la main, il nous fixa un par un dans un premier temps, se retourna vers une jeune femme frêle patientant à la droite et engagea son speech.

Les années étant passées, je ne peux restituer le discours exactement mais je me rappelle qu'il avait commencé par préciser que le personnel du lycée n'était aucunement au courant des violences infligées à ce jeune homme dont la famille avait décidé de porter plainte pour harcèlement et mise en danger d'une personne mineure contre l'établissement.

L'orateur avait alors continué en précisant que, pour toutes les personnes souffrant de violences physiques ou morales, les portes de la psychologue, des professeurs ou même de la directrice étaient ouvertes. Avec énormément de recul, je peux maintenant comprendre ce jeune homme qui avait refusé d'en parler avant et le courage qu'il avait dû puiser en lui pour le raconter à sa famille.

Je ne le connaissais pas mais je ressentais énormément de fierté à son égard.

Il avait alors fini par nous expliquer qu'ils avaient reçu le matin même un courrier de l'avocat du camp opposé leur annonçant la mort, le suicide du fameux garçon. Je suis incapable de vous décrire la réaction de la foule, m'étant alors complètement renfermée sur moi-même pour avaler cette nouvelle que je ne pensais recevoir un jour dans ma vie.

Je ne connaissais cette personne que de vue, et seulement une ou deux fois. Néanmoins, je ne pouvais m'empêcher de penser à ces garçons qui avaient agis, qui avaient eu la bêtise de ne pas voir plus loin que leur petite personne et qui voyait dans l'inconnu et dans la différence une nocivité. Mais ils ne sont pas les seuls responsables. Nous ne pouvons pas oublier les rires de ces jeunes filles et le silence des autres. Mon silence.

Les funérailles avaient été organisées par la famille deux ou trois jours plus tard. Je m'y étais rendue par curiosité, par respect, par solidarité. J'avais alors eu la surprise, l'étonnement de remarquer la présence de certains membres de l'établissement et particulièrement l'un des responsables. Alors qu'il présentait ses condoléances à la famille, je ne pus m'empêcher de penser que tout était de sa faute.

Mais je me trompais. J'étais tout autant fautive.

Il n'en avait rien à foutre de mon sourire d'encouragement. Il voulait de l'aide. Que je n'avais pu lui donner. Trop effrayée. Trop idiote.

Nous aurions dû en parler.

J'aurais dû en parler.

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