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J'ai toujours aimé le silence. Cette sensation de plénitude. Pouvoir entendre mon cœur tambouriner contre ma peau, mes pensées débattre ou tout simplement mon souffle se disperser dans la grandeur de l'Univers. Généralement, mon silence est accompagné - aussi paradoxal que cela puisse paraître - de musique, me permettant d'enfiler cette bulle invisible, hermétique.

Mais la possibilité de rencontrer ce calme intérieur se fait de plus en plus rare. Quand j'étais plus jeune, il m'arrivait de passer des heures, des journées entières à prendre des bus, gratuits avec ma carte scolaire, accompagnée d'une batterie de secours pleine et de mon petit MP3. Lorsque je grimpais dans un, je me mettais à l'avant du bus, et je regardais le paysage défiler devant mes yeux. Parfois, ils se fermaient à la sensation de soleil sur mon visage. Et je m'immobilisais, comme voulant connaître cette sensation le plus longtemps possible.

Quelques années plus tard, mon calme intérieur provenait des jeux de société et de la télévision. Néanmoins, je n'avais pas l'occasion de jouer souvent. Donc je mettais du divertissement et je me laissais simplement porter. Je ne pensais a rien, je ne me concentrais même pas sur les paroles du présentateur ou ceux des intervenants. La plupart du temps, je faisais mes devoirs en même temps. Plus rarement, je jouais sur mon téléphone quand j'eus l'âge d'en avoir un, vers l'âge de onze ou douze ans, même s'il s'agissait que de Snake.

Mais nous ne sommes plus dans une ère de divertissement. Peut-être est-ce simplement la résultante d'une certaine maturité, de l'avancement de mon âge mais j'ai de plus en plus cette impression que nous sommes dans une ère de chaos. Lorsque j'allume la télévision, je n'entends que des mauvaises nouvelles. Un homme est mort sous les mains de la police, les gens manifestent, la pauvreté atteint des sommets, la Terre connaît des températures les plus élevées jamais enregistrées... Même sur les émissions censées être distrayante, la place est aux débats. Pourtant, je les adore. Mais seulement de temps en temps. Ils m'oppressent.

Est-ce trop demandé de juste s'évader quelques secondes ? Ne pas penser à un tel vide que l'on ne peut apercevoir que dans les yeux d'une personne SDF, qui n'a même plus la force de demander une pièce ? Ne pas penser que le réchauffement climatique viendra effacer notre existence de l'Univers, désormais vide ? Ne pas penser qu'une bombe puisse exploser dans le wagon de métro où l'on se trouve ?

Pas que je m'en plaindrai, personnellement. Mais je pense à toi. Peut-être n'est-ce pas ton envie. Peut-être veux-tu vivre le plus longtemps possible. Je peux te comprendre.

Quand mon âge se comptait sur une main, quand le cœur de ma mère battait encore,

Désolée. J'ai dû faire une pause. Les larmes me sont montées. Tu ne trouves pas que c'est plaisant de temps à autres de juste se vider de toute énergie ? De souffler un grand coup et sentir comme un poids en moins ? Comme si la boule de ton ventre explosait telle une bombe nucléaire en des millions de milliards de particules de tristesse. Comme si on explosait pour se reconstruire. Je ne connais cette sensation qu'après avoir pleuré. J'aime pleurer. Toi aussi ?

Quand mon âge se comptait sur une main, quand le cœur de ma mère battait encore, j'avais l'habitude d'aller faire de longues promenades tous les samedis, comme une sorte de rituel que nous ne pouvions transgresser. Mes parents partaient en début d'après-midi avec ma poussette et on rentrait trois ou quatre heures plus tard. Nous traversions une forêt, loin des bruits de circulation, loin de toute cette rapidité. On prenait notre temps, ils discutaient et je les écoutais, sans comprendre particulièrement ce qu'ils disaient. Je m'émerveillais devant les chevaux d'une écurie sur notre chemin. Je m'intéressais surtout à chaque fleur dont les senteurs réveillaient des sens alors inconnus ou arbres que nous croisions que je regardai ébahie de par leurs tailles.

Je ne m'en suis jamais lassée. Et pourtant, nous faisions le même tour pratiquement toutes les semaines. On l'appelait le Tour des Kiwis, ne me demande pas pourquoi, je ne saurais te répondre. Je n'oublierai jamais cet endroit. Toujours aujourd'hui, il m'arrive, même très rarement, d'enfiler une paire de baskets et d'y retourner. N'habitant plus au même endroit, je partais le matin aux alentours des huit heures et je rentrais le soir, quand généralement la nuit commençait déjà à pointer le bout de son nez.

Et je ne peux m'empêcher de réfléchir, ce qui soulève très souvent un état de colère, d'émotions fortes quand je m'imagine une Terre sans nature, sans ses arbres ou fleurs dont je n'ai retenu aucun nom mais qui me fascinaient tant. Et pourquoi ? Parce que leurs ancêtres n'ont pas été capables de simplement s'arrêter avant le point de non-retour ? De se rendre compte avant que l'heure ne soit trop tard ? Je pense que le plus gros défaut des êtres humains est de croire que tout leur est acquis. Et pourtant, nous ne sommes qu'un hasard.

Peut-être que le divertissement est maintenant présent dans la vie de Dame Nature. Elle nous punit, elle se révolte car on la fait souffrir. Elle nous fait payer notre comportement immoral et égoïste. Elle a raison. On le mérite. Même aujourd'hui que nous avons prouvé scientifiquement que le problème existait véritablement, certains haut placés jugent que le réchauffement climatique est positif, nous permettant de payer moins de chauffage chaque hiver ou alors qu'il ne s'agirait que d'une crise plus économique qu'environnemental. Nous ne sommes que des êtres ridicules.

Quand on subit des catastrophes, notre seule réponse est de soulever des fonds. Un feu en Amazonie, le monde entier veut intervenir. Une cathédrale s'écroule, des millions sont réunis. Un feu en Australie, toutes les stars s'immobilisent pour une sorte de compétition à qui donnera le plus. Non que ça arrange la cause, les habitants, évitant la mort de dizaines de milliers d'animaux, mais, encore une fois, est-ce une crise économique ou environnemental ? Qui nous organisera une cagnotte lorsque l'humanité sera détruite ? Nous sommes dans une société capitaliste et pourtant notre principal problème, de vie ou de mort, ne peut se résoudre qu'avec de l'argent.

Assez ironique.

Je ne serais plus là pour voir ce désastre. Mais, s'il te plaît, si tu veux vivre ou si tu veux que tes descendants vivent dans un environnement à peu près sain, ne considère pas ta planète comme acquise.



Un rire nerveux. Je ne peux m'en empêcher. Pour qui est-ce que je me suis prise avec ce grand discours ? Non que je ne pense chaque mot de ce que je viens de te dire mais suis-je vraiment la mieux placée pour le faire ? Je te demande de te battre alors que je me suis complètement abandonnée.

Finalement, je dois être la plus ridicule d'entre tous.

Je ne suis personne.

Oublie.

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