Je suis amoureuse de Chat-drien Agreste.

Je me suis améliorée niveau jeu de mots, n'est-ce pas? Vous pouvez remercier le chat errant qui n'en est plus un. 

L'amour est officiellement revenu sur Paris. Ils n'ont rien voulu nous confier mais Nino et Alya se sont curieusement retrouvés main dans la main en arrivant en cours mardi. Maman est revenue à la maison, plus amoureuse que jamais de mon père. Mais bon, cela ne les a pas empêchés de me punir de sortie toute la semaine pour avoir séché les cours - merci Chloé d'avoir transféré les photos d'Adrien et moi dans la capitale. 

D'ailleurs, cette nouvelle n'a pas tardé à faire le tour du collège. Mes invitations sur Facebook se sont multipliées par cent et la boulangerie a enregistré un nombre de vente dépassant l'entendement - malgré ça, je suis toujours punie. 

Mylène et Ivan se sont également réconciliés. J'ai longuement hésité à en toucher deux mots à mon amie mais finalement, elle n'est pas censée connaître le plan organisé par Adrien et moi. 

La suite de la semaine s'est déroulée sans accroc, mes journées se sont résumées à ma mère qui me réveille, les cours durs à suivre à cause des moqueries de Chloé et autres taquineries de mes copines puis retour immédiat à la boulangerie pour donner un coup de main à mes parents. Madame Bustier non plus n'a pas apprécié mon manque de sérieux - sans oublier le fameux devoir de poésie dont elle n'a jamais vu la couleur avant la fin de l'heure de colle aujourd'hui. 

Et donc, en ce mercredi soir, je suis officiellement libre de toute obligation! 

- Marinette? M'appelle Tikki posée sur mon lit.

- Oui?

- Je pense qu'on a besoin d'une conversation avec Plagg. Déclare-t-elle en croisant les bras.

J'acquiesce, assise sur ma chaise de bureau. Cela fait plusieurs jours que Tikki et moi discutons de notre dernier combat contre le Papillon. Un détail nous a frappé toutes les deux: à aucun moment Amnésia n'a réclamé nos miraculous. C'est à peine si elle a tenté de se battre contre nous. Si on ajoute son style simple et passe-partout, c'est étrange...

- Peut-être que le Papillon a décidé de changer ses plans...Je songe à voix haute.

Ma voix se perd dans le vide. De léger grattement se font entendre à l'entrée de ma terrasse. Les battements de mon coeur s'accélèrent. Ce bruit ne signifie qu'une chose: j'ai de la visite.  Tikki rit devant ma gêne. C'est la troisième nuit de suite que Chat Noir se déplace jusque chez moi et je me sens toujours aussi bouillante à sa présence. 

- Je te laisse! Chantonne mon kwami avant de filer se coucher.

Je jette un coup d'œil à l'écran de mon téléphone: vingt-trois heures cinquante. Suis-je restée éveillée aussi tard que ça? Les griffes sur mon carreau s'impatientent. Bon, je pense que mon chaton a assez attendu. Je me lève de ma chaise et grimpe mes escaliers. J'aperçois de l'autre côté de la vitre le visage enjoué d'Adrien, derrière son masque noir et ses yeux verts illuminés. Je me hisse sur ma terrasse, bien vite enlacée par le jeune homme. 

- Bonsoir mon Minou. 

- Bonsoir princesse, répond-t-il en baisant ma main. 

Après son bisou, il ne lâche pas mes doigts. Au contraire, il m'attire contre lui pour une étreinte, la première d'une longue série, comme chaque soir.

- Alors, enfin libérée des heures de colle? Me taquine-t-il avec un clin d'œil.

Je feins une moue triste.

- Je ne peux pas me vanter d'avoir échappé aux heures de colle, moi!

- Tu n'imagines pas la colère de mon père en ce moment, lui qui gère mon image n'a plus toutes les cartes en main. 

Embarrassée, je dissimule mon état en enfouissant mon visage dans son cou. Suite aux photos d'Adrien et moi postées sur Internet, monsieur Agreste a fait un communiqué justifiant ma présence auprès de son fils. Je suis donc devenue, l'espace de quelques jours, une sorte de stagiaire assistante retouche du célèbre mannequin. Façon de dire que je ne suis pas sa copine. 

Au bout de quelques minutes d'étreinte, nous nous séparons pour nous poser près du rebord pour admirer la vue. Des fois, nous partons pour la Tour Eiffel pour profiter de la hauteur sinon ma terrasse est devenue notre principal point de rendez-vous. 

- Tu demanderas à ton père si je peux avoir un contrat à la fin de mon stage? 

Chat Noir grimace, visiblement peu enclin à plaisanter à ce sujet. Par réflexe, j'attrape sa queue et la fait tournoyer entre mes mains. 

- Ça tient toujours la soirée de vendredi? Je poursuis.

- Si tu arrives à te défaire des griffes de tes parents, à défaut des miennes. 

- Oh ça peut toujours s'arranger.

Ce sera l'occasion de les embêter un peu sur leur nouvelle relation. Ils ne se sont pas gênés quand il s'agissait de nous. Chat Noir reprend sa queue de mes mains puis glisse une griffe sous mon menton. Un doux frisson parcourt mon corps. 

- Marinette?

- Chat?

- Quelle heure est-il? Demande-t-il avec un grand sourire.

Je soulève un sourcil devant sa soudaine excitation, je ne comprends pas ce qui lui prend. 

- Je ne sais pas, il doit être minuit passé. Pourquoi?

Malgré son sourire charmeur, embelli par ses jolies dents blanches parfaites, je détecte une jolie couleur rouge sur ses joues. Ses mains gantées de noir descendent le long de mes bras jusqu'à mes coudes qu'il agrippe.

- Tu sais quel jour on est?

L'index sous le menton, je réfléchis un petit moment. A quoi peut-il faire allusion?

- On est jeudi.

- Ce qui veut dire? 

- Que demain, je vais galérer à me lever et toi aussi?

Chat Noir lève les yeux au ciel, tantôt excédé, tantôt enjoué.

- Mais non, on est le trentième jour Marinette!

Trentième jour de quoi? Je le fixe dans les yeux, en quête d'une réponse puis enfin la pièce tombe.

- Déjà?! Je m'écrie sûrement un peu trop fort. 

Le beau blond agite la tête positivement, il sautille presque sur place, sur le point d'exploser de joie.

- Tu te souviens de notre contrat, n'est-ce pas? 

- "Chat Noir a trente jours pour séduire Ladybug. Si au bout de ce délai Ladybug n'est pas tombée amoureuse de Chat Noir, il s'engage à abandonner l'idée de sortir avec elle."

Je récite ce texte comme si on avait signé un contrat. Ses griffes remontent sur mes épaules.

- J'attends ta réponse. Si tu ne m'aimes pas, je te laisse tranquille.

Je dévie les yeux pour le beau paysage. Je ne parviens pas à ne pas sourire devant tant d'acharnement. Si j'avais su dès ce jour qu'il s'agissait d'Adrien derrière ce masque, nous n'aurons certainement pas attendu trente jours pour nous poser la question. 

- Je t'ai déjà répondu, je bredouille en triturant mes doigts.

Et il n'a eu de cesse de me rappeler ces derniers mots prononcés après avoir libéré l'akuma. Je suis morte de honte à l'idée de devoir le redire dans une atmosphère plus...privée. 

- Mais je veux le savoir...Minaude mon chaton. Ça fait un mois que j'attends ça! Est-ce que Ladybug a finalement succombé à mon chat-rme?

Ses doigts se baladent désormais sur ma peau, navigant de mon cou à mes joues, chauffant au fur et à mesure qu'il me touche. Timidement, je me décide enfin à le fixer dans les yeux.

- Non. Je réponds déterminée.

Ses yeux s'écarquillent, ses mouvements cessent, ses oreilles noires s'abaissent. Chat Noir se fige brusquement et déglutit, cherchant désespérément une once de plaisanterie sur mon visage. Je baisse finalement les yeux avant de poursuivre:

- Tu n'as pas fait succomber Ladybug Chat...C'est Marinette qui est tombée amoureuse de toi.

A peine ai-je terminé ma phrase que je me sens emportée dans un élan qui n'est pas le mien. Chat Noir m'a plaqué contre lui, les bras étreignant mon cou, coupant presque ma respiration. 

- Je suis tellement heureux. 

Et je veux bien le croire, son coeur bat tellement vite que je le sens, tête posée sur son torse. A moins qu'il ne s'agisse en vérité du mien. 

Tout est bien qui finit bien.

Mais j'ai encore une dernière tâche à achever.

- Adrien?

- Oui? Répond-t-il en se reculant légèrement pour entrevoir mon visage.

- Tu sais quel jour on est aujourd'hui?

A son tour de se poser des questions. Je laisse mariner quelques minutes avant de finalement lui donner la réponse.

- C'est à moi de t'offrir une petite attention.

Je peux l'entendre pouffer, de gêne ou juste pour se moquer. Je ne le saurais probablement jamais. 

- Et qu'as-tu à m'offrir, princesse?

- Moi. Je chuchote avant de nous rapprocher une dernière fois.

Sur ce, je me hisse sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur ses lèvres. 

Fin

Voilà, c'est fini! Rendez-vous demain pour une dernière partie où je répondrai aux questions que j'ai souvent vues et pour vous faire un dernier commentaire global. Merci d'avoir suivi cette fiction et j'espère qu'elle vous aura plu. <3