Marinette | Chapitre 20
Je suis attirée par deux garçons: Chat Noir et Adrien Agreste.
Cette constatation m'est venue samedi soir et a hanté tout mon dimanche tandis que je m'occupais de la boulangerie avec mes parents. Entre chaque service, je songe aux deux blondinets, leur personnalité différente mais le même charme qui m'attire.
Et malgré le rappel d'Adrien, je me retrouve à travailler tard le dimanche pour terminer le devoir de science...
Lundi matin, je reprends mes mauvaises habitudes, c'est-à-dire arriver presque en retard en cours, le ventre vide et les cheveux décoiffés. J'ai tellement été prise de court en voyant l'heure à mon réveil que je n'ai même pas eu le temps de les attacher. Je n'ose imaginer ma dégaine au moment où je m'assois derrière mon bureau alors que Madame Bustier fait l'appel.
- Dur réveil? Me demande Nathaniel, visiblement amusé.
Je lui adresse un sourire bien qu'essoufflée.
- Je vais définitivement devoir investir dans une deuxième alarme.
Il me sourit en retour. Madame Bustier appelle les derniers groupes de poésie à présenter leur travail. Je pousse un soupir de soulagement, je n'imagine même pas la catastrophe si ma panne de réveil avait eu lieu vendredi. Peut-être que je n'aurai pas été collée? En parlant de cette colle, je vais devoir me tenir à carreaux. Mes parents commencent sérieusement à se poser des questions sur mon comportement.
- Bonjour Marinette, chuchote une voix dans mon dos.
Je me sens chauffer instantanément. Ce ton assuré n'appartient qu'à Adrien. Je me tourne légèrement pour le saluer comme il se doit.
- B-bonjour Adrien. Tu vas...bien?
Bon, niveau naturel, on repassera...Il doit me trouver ridicule à bégayer à chaque fois que je me retrouve en face de lui. Il m'adresse un sourire bienveillant.
- Je vais très bien et toi?
Je hoche précipitamment la tête. Un raclement de gorge de Madame Bustier nous intime de nous taire. Je n'écoute pas vraiment le cours. A côté de moi, Nathaniel ne cesse de se retourner pour une raison qui m'échappe. Je suis surprise au moment où il lance un regard noir à un des élèves derrière nous.
A la fin des cours, je range mes affaires dans mon sac rose et l'enfile sur mon dos. Alors que je suis sur le point de rejoindre Alya dans la cour, Nathaniel se pose en face de moi pour m'arrêter.
- Marinette?
- Oui? Quelque chose ne va pas?
- Ça te dit d'aller faire un tour? J'aimerais te montrer mes nouveaux dessins.
Je reste perplexe devant sa proposition. Il s'aperçoit rapidement de mon manque de motivation.
- Ne t'en fais pas, reprend-t-il. Cela n'a rien avoir avec ma bande dessinée, c'est un tout autre projet.
Cela me rassure. Je pourrais toujours voir Alya après au parc, après tout. Je suis sur le point d'accepter sa proposition quand quelque chose d'improbable se produit.
- Marinette, ça te dit d'aller faire un tour avec moi? J'ai une heure à passer avant mon cours d'escrime.
Adrien est descendu à notre hauteur et s'est placé devant moi, dos à Nathaniel comme si ce dernier était juste un fantôme. Éberluée, je ne parviens pas à traduire mes pensées en mots. Mon ami aux cheveux roux démarre au quart de tour, vexé d'avoir été interrompu de la sorte.
- Je te dérange Agreste? Rétorque-t-il d'une voix sèche.
La tension est palpable. Les autres élèves sortent de la classe au compte-goutte mais aucun ne semble remarquer le danger qui arrive. Adrien continue d'ignorer notre camarade.
- Alors, tu en dis quoi?
- Je...
- Tu es vraiment infect, Agreste.
Comment ai-je fait pour me retrouver dans une telle situation? Tous les élèves sont désormais partis et il ne reste que nous dans la classe.
- L-Les garçons, du calme s'il vous plait.
Ma voix est peu assurée et n'a donc pas l'effet escompté. Me voyant dans l'embarras, Adrien cesse son petit jeu et se tourne vers son vis-à-vis.
- Quel est ton problème? Demande-t-il dans une fausse gentillesse.
Je jette un coup d'œil à mon petit sac, Tikki me regarde d'un air inquiet. Elle aussi a peur que cela dégénère. La réponse de Nathaniel ne se fait pas attendre.
- Mon problème, c'est que tu t'immisces dans des affaires qui ne te concernent pas.
Même si Adrien est dos à moi, je vois le visage fermé de l'ancien dessinateur. Je dois soit intervenir, soit m'en aller avant d'assister à un nouveau règlement de compte.
- Étrangement, tu décris exactement les raisons pour lesquelles je ne t'apprécie pas.
De véritables enfants...Et dire que je suis apparemment la cause de toute cette zizanie. Finalement, j'opte pour la deuxième possibilité. Mieux vaut m'en aller avant que la situation ne s'aggrave. De toute façon, ils finiront quand même par se battre, quoi que je fasse.
- J'ai proposé à Marinette en premier de sortir. Bizarrement, tu ne te serais jamais intéressé à elle si je ne l'avais pas fait.
Voilà une raison de plus pour partir. Je ne peux pas cacher que ces paroles me blessent. Armée de mon sac à dos, je finis par me décaler des deux garçons et me dirige vers la porte de sortie.
- Mari? M'appelle Adrien. Tu ne viens pas?
- Alya m'attend, je réponds simplement. A plus tard.
La main sur la poignée, je m'arrête quand Nathaniel balance une nouvelle pique au blond.
- Bah alors, "mon minou", on a donné sa langue au chat?
"Mon minou"? Ah oui, c'est vrai, Nathaniel pense qu'Adrien est Chat Noir. Pourtant, il utilise le surnom que j'ai donné à Chat vendredi...Coïncidence? Sur le coup, le mannequin perd sa répartie. Je baisse la poignée et sors de la classe, refermant la porte dans mon dos.
- Marinette, ça va? Chuchote mon kwami en laissant échapper sa petite tête rouge de mon sac.
Je soupire.
- Il y a eu des jours meilleurs, Tikki.
En haut des escaliers, je remarque Alya me faire des grands signes.
- Eh bien, tu en as mis du temps! Crie-t-elle en plaçant ses mains autour de sa bouche.
Je retrouve le sourire, je n'ai aucun doute sur le fait que ma meilleure amie va vite me changer les idées. Je descends dans la cour et la rejoins en trottinant.
- Qu'est-ce que tu faisais à l'intérieur? Me demande-t-elle alors que nous prenons le chemin de la sortie.
Je hausse les épaules. Elle va bien finir par l'apprendre.
- Rappelle-moi de ne jamais me mêler des histoires entre garçons.
Alya s'apprête à me poser une armée de questions quand une puissante détonation retentit. Nous pivotons brusquement à l'origine du problème et constatons avec effroi que les vitres de ma salle de classe viennent littéralement d'exploser. Soudain, une ombre se détache, un jeune homme à l'allure familière surgit, soulevant sous son bras une forme à tête blonde.
- Le Dessinateur! Je m'exclame en reconnaissant la tête rousse et la peau violette du super vilain.
- C'est Adrien qu'il enlève?! S'écrie Alya en le pointant du doigt.
Oh non! Il fallait que ça arrive maintenant? Après tous les efforts que nous avons fait pour ne pas qu'il s'akumatise! Alya dégaine instantanément son téléphone portable et filme la scène.
- Bonjour mes Buggueurs, c'est Alya pour le Ladyblog. A l'instant même où je vous parle un nouveau super vilain a pris possession de Paris et vient d'enlever le célèbre mannequin, Adrien Agreste!
Et alors que mon amie aux cheveux bruns zoome sur la scène de crime, le Dessinateur la repère et brandit son stylo. En deux coups de gomme, le smartphone disparaît, provoquant les plaintes d'Alya.
- Eh! Je l'ai payé très cher celui-là! Vous n'arriverez pas à me faire taire!
- Alya, calme-toi!
Je lui supplie de se taire mais ça a l'effet inverse, Alya injure le super vilain, peu enclin à écouter ses revendications. Avec un sourire sadique, celui-ci se sert une nouvelle fois de son effaceur. Alya disparaît sous mes yeux sans que je ne puisse rien faire.
- Non! Je hurle en me précipitant sur le vide ainsi créé.
Le Dessinateur m'accorde à peine un regard puis s'enfuit, emportant avec lui un Adrien inconscient.
- Tu vas me le payer! Tikki, transforme-moi!
Ma boucle d'oreille scintille, aspirant le kwami. Je me transforme en Ladybug et une sensation de puissance infinie m'envahit. La colère me submerge à un point de non retour. Je projette mon yo-yo au toit de l'école. Il est hors de question que je perde la trace du méchant. Je me lance à corps perdu dans une course effrénée à travers les rues de la capitale. Le Dessinateur s'est aperçu de la coccinelle à ses trousses. Il essaie de faire disparaître mes appuis mais ne réussit pas à me faire tomber.
- Rends-le-moi! Je crie à son attention.
Mais il ne s'arrête pas. Au contraire, il redouble d'effort pour me semer et m'emmène dans un endroit éloigné, près d'une ligne de rail. Curieusement, le Dessinateur se dépose sur celle-ci puis se tourne vers moi. J'atterris à cinq mètres de lui, méfiante.
- Tiens, Ladybug, ça fait longtemps.
- Ce n'est pas drôle Dessinateur, rends-moi Adrien Agreste.
Il ne me prend pas du tout au sérieux et se permet de me rire au nez.
- Quel ton menaçant dis-moi. Je pourrai tout aussi bien te faire disparaître comme je l'ai fait pour cette fille.
Alya...Il va payer pour ce qu'il a osé faire. Ma priorité demeure la sécurité d'Adrien, je projette mon yo-yo en direction de sa tête pour l'assommer. Mon arme se désintègre à son tour, sous des coups de gomme. Oh non! Comment vais-je utiliser mon lucky charm maintenant?
- C'est si facile de venir à bout des super héros de Paris. D'abord Chat Noir, ensuite Ladybug.
Son regard alterne son otage puis se repose sur moi. Il ment, Chat Noir ne va pas tarder à me rejoindre et lui donner une bonne leçon.
- Tu veux réellement récupérer ton ami? Alors viens le chercher.
Le Dessinateur s'élance de plus belle en bas d'un talus, s'éloignant des rails. Je le suis, même sans mon yo-yo, je dois être capable de le récupérer. Je prête que peu d'attentions aux soubresauts du sol.
Soudain, alors que nous n'avons parcouru qu'une vingtaine de mètres, le vilain roux s'arrête une nouvelle fois, les joues toujours plus creusées.
- Tu es si influençable, Ladybug.
Mon sang ne fait qu'un tour, je suis furieuse de l'entendre de moquer de moi. Puis, contre toute attente, le Dessinateur lâche le corps par terre et le pousse sur le dos par des coups de pied. Le visage d'Adrien est grimé comme une poupée et son corps s'articule comme un pantin.
Et pour cause: ce n'est pas Adrien.
Relevant le visage vers le criminel, je l'aperçois secouer la main, les yeux rivés derrière moi. Lorsque je me tourne pour comprendre, je manque de tomber de frayeur. Le véritable Adrien est allongé sur les rails, le visage fixant dans le vide. Le comble de l'horreur est la vision du train fonçant à toute vitesse.
A ce moment-là, tout se déroule très vite: je m'élance à vive allure en direction des rails. J'y serai à temps, il le faut. Je n'ai jamais couru aussi vite de ma vie. Je ne pense à rien, mes yeux se braquent sur la silhouette du jeune homme.
Quand tout à coup.
- Plagg, transforme-moi!
Une lumière verte aveuglante jaillit du corps. Incapable de stopper ma course, je continue jusqu'à atteindre le halo. Mes yeux sont fermés, je n'entends que le train klaxonner à ma gauche. Les mains tendues vers l'avant, je touche un membre et l'agrippe de toutes mes forces avant de me jeter la tête la première, prenant mon impulsion sur les rails.
Ma tête frappe contre le sol et m'envoie valser à plusieurs mètres. Sous le choc, mes mains ont lâché le membre. Même si mes super pouvoirs atténuent la douleur, je peine à retrouver mes esprits. D'ailleurs, le choc a été tel que mon miraculous s'est vidé de son énergie, à moins que ce ne soit par la disparition de mon yo-yo. Je suis redevenue Marinette.
Le train s'éloigne, les soubresauts de la terre s'émoussent jusqu'à s'estomper. Les paupières semi-closes, je devine par la matière que je suis allongée sur de l'herbe, appuyée sur mon flan droit. Difficilement, je me redresse et porte une main à la tête, douloureuse. Prise de vertige, j'inspire et expire puis examine les alentours. Mon regard bute sur une forme noire sur le sol, mouvant légèrement. A son tour, il se redresse et secoue sa tête, agitant des oreilles. Des oreilles...une queue noire...un masque et un costume de même couleur.
Chat Noir.
_________
Fin du chapitre.
Merci d'être de plus en plus nombreux(ses) à me suivre, vos commentaires me font très plaisir! Je profite de faire un aparté pour vous informer que je devrais être capable de publier un chapitre par jour à partir de maintenant. D'ailleurs, le chapitre 21 est déjà écrit et le suivant en cours d'écriture. (Tous les matins entre 9h30 et 10h30)
Bisous!
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