Adrien | Chapitre 5
Je suis amoureux de Ladybug.
Le soleil de lève sur la dernière journée d'école de la semaine. Mon réveil sonne dix minutes avant l'irruption de Nathalie dans ma chambre. J'ai plutôt bien dormi, je suis prêt à attaquer ce vendredi !
- Pourquoi es-tu en si bonne forme, encore? Demande Plagg en baillant. Vous les humains vous ne savez jamais quand profiter d'un bon repos.
J'enfile une chemise blanche au-dessus de mon t-shirt noir en me regardant dans le miroir. C'est le 2ème jour.
- Aujourd'hui, je vais préparer une surprise pour ma lady.
- Et comment comptes-tu la faire venir à toi? Tu planifies de provoquer un akuma?
Je dois avouer que c'est une possibilité mais je ne serais jamais capable de rendre quelqu'un assez triste pour mettre Paris en danger.
- Non, je vais tout simplement lui envoyer un message pour qu'elle me rejoigne. Ce n'est pas pour rien que je suis le plus grand séducteur de Paris !
- Et depuis quand?
- Depuis que je l'ai décidé. Bref, allez cache-toi on y va.
Le petit kwami noir se faufile dans ma chemise. J'attrape mon sac de cours et rejoins la salle de repas où Nathalie me présente mon programme du jour. Mh...il faut que j'arrive à préparer ma surprise pour Ladybug entre la fin de mes cours et mon cours de Chinois. Ca risque d'être serré.
- Adrien, m'appelle Nathalie. La voiture vous attend à l'extérieur.
Je termine rapidement mon petit-déjeuner et file dans la limousine en direction de l'école. Des fois j'essaie de marchander avec le gorille pour qu'il me laisser aller en cours à pied pour profiter du soleil, en vain. Le trajet se fait en silence, je laisse mon regard vagabonder sur les gens pressés dans les rues de la capitale. Quelques nuages se forment dans le ciel, j'espère qu'il ne pleuvra pas aujourd'hui sinon je risque d'être déçu.
La limousine s'arrête au niveau de l'école, je salue brièvement le gorille qui repart aussitôt que la portière se referme. Quelques élèves n'ayant pas manqué mon arrivée viennent directement me saluer. Des fois, je me demande s'ils le feraient si je n'étais pas monsieur Agreste. Mon pote Nino m'attend près des escaliers, je crois voir la silhouette d'Alya rentrer dans la cours et en déduit qu'ils ont dû se parler avant que je n'arrive. Ces deux-là, je me demande quand est-ce qu'ils cesseront de cacher leur attirance, ils vont plutôt bien ensemble, je trouve.
- Salut Nino. Alors, on drague ?
Rien qu'en disant ça, je peux voir à quel point ça le touche au vu de son visage décontenancé.
- Pas du tout, je ne faisais que de discuter avec Alya des cours vu qu'on fait partie du même groupe de travail.
Titillé par l'envie de le taquiner davantage, je pose les mains sur mes hanches et lui réponds :
- Qu'est-ce qui te dit que je parlais d'Alya ? Je ne l'ai pas encore vue aujourd'hui.
Cela fonctionne, ses oreilles deviennent rouges et je ne peux m'empêcher de rire à sa réaction.
- C'est ça, rigole. Râle-t-il en gravissant quelques marches. En attendant elle m'a dit que vous n'étiez que trois à travailler dans votre groupe.
Je hausse les épaules et le rejoins en haut des marches.
- Ca te surprend ? Je vais parler à Chloé, ça ira mieux après.
Nino n'a pas l'air de me croire, il faut dire que Chloé ne fait bonne impression à personne, sauf peut-être Sabrina.
La cloche sonne, nous nous séparons pour rejoindre nos classes respectives. J'ai un petit pincement au cœur en voyant mon ami s'éloigner à chaque fois. J'ai vaguement l'impression de ne pas avoir suffisamment profité de l'année passée.
Nous commençons les cours avec Madame Bustier. En rentrant dans la classe, je remarque tout de suite l'absence d'une jeune fille à côté de Nathaniel. Je prends place sur le banc en dessous et me tourne directement vers lui.
- Marinette est absente ?
- Je ne sais pas, répond-t-il visiblement inquiet. Elle n'avait pas l'air malade quand elle est repartie hier soir.
- D'ailleurs, c'était pour quoi ?
Il détourne immédiatement la tête en bredouillant des paroles incompréhensibles. Il est vraiment bizarre dès qu'il s'agit de Marinette. Je note que l'absence de cette dernière rend ma voisine particulièrement enjouée aujourd'hui.
- Chloé ?
- Oui Adrichou ?
Je veux mourir.
- Quand est-ce que tu es libre la prochaine fois pour travailler sur le projet de français ? Je demande très gentiment – trop peut-être.
Avant de me répondre, mon amie attrape son miroir de poche et inspecte toutes les parties de son visage puis le referme avec un grand sourire.
- Il faut voir ça avec mon emploi du temps. Être la fille du maire n'est pas facile tous les jours mais tu vois ce que je veux dire. Puis, comment voulez-vous vous mettre d'accord si cette Dupain-Cheng ne prend même pas la peine de pointer le bout de son nez ?
Je réprime l'envie de lever les yeux au ciel, je rêve. Mais rien ne sert de lui répondre que c'est son absence à elle qui est le souci, elle risquerait de mal le prendre et ça empirerait les choses.
Alors que notre professeur entre en classe et nous salue, Chloé brandit son téléphone et passe en revue chaque jour de son calendrier.
- Ce week-end je ne peux pas, Jagged Stone est invité à la marie et il ne faudrait surtout pas qu'il manque de quoique ce soit ! Lundi ? Non, mes ongles commencent à manquer de fraîcheur, je dois absolument appeler Samantha pour arranger ça.
Cette fois, je ne peux vraiment pas m'empêcher de soupirer.
- Si on part comme ça, on n'y arrivera pas à temps Chloé.
Elle ne m'accorde pas un regard et verrouille son téléphone.
- Eh bien, vous n'avez qu'à créer un groupe Facebook où on poste nos recherches, rien de bien sorcier. C'est ce qu'on faisait toujours avec Sabrina.
Je manque de lui demander si leurs conversations se résumaient des monologues de Sabrina mais j'avoue que ce n'est pas une si mauvaise idée. Cela permettra à Chloé et Marinette de ne pas se retrouver dans la même pièce pendant des heures et ça nous empêche pas de nous voir en petits comités.
- Bonne idée, Chloé. Je m'en occuperais.
Seul hic à tout ça : je n'ai pas de compte Facebook. Enfin, pas de compte personnel, j'ai bien une page fan dont les messages sont filtrés par Nathalie à la demande de mon père. Ce sera l'occasion de découvrir ce que c'est.
Le cours commence par des informations supplémentaires données par Madame Bustier. Je prends quelques notes pour les donner à Marinette, bien que j'imagine qu'un autre garçon va s'en charger à ma place. D'ailleurs, elle ne s'est pas montrée de toute la matinée, j'espère qu'elle n'est pas tombée malade.
Pendant la pause de midi, je rejoins Nino et Alya dans le parc, cette dernière semble bien excitée en montrant son téléphone à mon ami.
- Que se passe-t-il ? Je demande en m'approchant.
- Ladybug a encore sauvé Paris !
Quoi ?! Je n'étais même pas au courant qu'un nouvel akuma était apparu !
- Quand ça ?
- Ce matin mais ça s'est passé à l'autre bout de la ville, une vieille dame virée de la SPA, elle s'amusait à transformer les gens en chihuahua.
Des fois, je me demande où le Papillon va chercher toutes ces idées, il finira par ne plus en avoir. Le plus important c'est que Ladybug était là pour s'en occuper pendant que moi, je ne pensais qu'à mes cours. Je suis vraiment inutile comme partenaire.
- Et Chat Noir ? J'ose demander, connaissant parfaitement la réponse.
Alya secoue la tête.
- Pas une trace du chat sur cette bataille mais on dirait qu'elle s'en est sortie sans problème.
C'est bien ça le problème. J'en viens à me demander pourquoi on m'a donné le miraculous du Chat Noir alors que Ladybug sait parfaitement se débrouiller seule, sans moi.
- Ca ne va pas Adrien ? S'inquiète Nino.
Il ne faut pas que je montre que je suis déçu et vexé.
- Si, si, cette matinée m'a juste un peu crevé.
- Pas étonnant, quand on sait à côté de qui tu es. Tu aurais dû t'assoir à côté de Marinette dès le début, vous vous seriez bien entendus.
Si tu savais Alya...
- D'ailleurs, en parlant d'elle, tu sais pourquoi elle n'est pas là ?
- Non, soupire-t-elle en baissant la tête vers son téléphone. Je lui ai envoyé un message avant les cours mais elle ne m'a toujours pas répondu. Tu pourras lui apporter ses notes après les cours ?
Je n'y avais même pas pensé. Ca va être chaud, je comptais préparer la surprise pour Ladybug et faire mon cours de chinois. Je n'ai pas le temps d'apporter ça à Marinette...mais je sais qui pourrait le faire. Pour faire plaisir à sa meilleure amie, je hoche la tête, un peu embarrassé de devoir lui mentir.
L'après-midi, toujours pas de nouvelle de Marinette, j'espérais qu'elle vienne pour ne pas avoir à demander à quelqu'un d'autre de passer chez elle mais elle ne me laisse pas le choix.
Alors que la dernière sonnerie retentit, je me lève et me tend vers le banc derrière moi.
- Nathaniel ?
Il semble surpris que je l'appelle et met un moment avant de me regarder.
- Oui ?
- Est-ce que tu pourrais apporter les notes du jour à Marinette ?
Pas de réaction, ma demande est-elle aussi étrange que ça ? Cela devrait lui faire plaisir pourtant.
- Pourquoi moi ?
- Bah, tu es plutôt proche d'elle non ? J'ajoute pour le convaincre. En vérité, j'ai mon cours de chinois après les cours et je ne saurais pas lui apporter ça avant ce soir. Ce serait bête qu'elle ne puisse pas se remettre en ordre alors qu'un autre ami peut l'aider, pas vrai ?
Je ne pensais pas que ce serait aussi compliqué de lui faire faire ma besogne mais il finit par accepter. Je lui glisse vite fait un mot sur notre futur groupe Facebook et file en dehors de l'école. Quelle journée !
Un rapide coup d'œil à mon téléphone m'indique que j'ai une heure avant le début de mon cours de chinois à domicile. Je me cache dans un coin sombre à côté des ordures pour faire sortir Plagg.
- Tu ne penses pas que tu te surmènes un peu ? Remarque le kwami noir.
- On n'a rien sans rien. Plagg transforme-moi !
- Comme tu veux...
Je revêtis mon costume de Chat Noir et grimpe sur les toits. Sautant dans les airs, je me balade, à la recherche d'un endroit particulier. Il me faut une terrasse ou le haut d'un immeuble où les gens ne vont jamais. J'aurais pu le faire sur le toit de l'école mais je ne trouve pas l'endroit assez intimiste à mon goût.
Au bout d'une vingtaine de minutes à tourner en rond, je finis par apercevoir un toit plat à l'air libre, ni trop grand, ni trop petit, sans aucune installation.
- C'est parfait, je chuchote pour moi-même.
Il me reste un peu plus d'une demi-heure pour aménager l'endroit. Tentant d'être le plus discret possible, je m'empare d'un banc dans un parc, de quelques fleurs par-ci par-là – ce n'est pas du vol quand on sait ce que me doit la ville pour les avoir sauvés. Je remercie le costume pour me donner autant de force, je ne pourrais pas soulever le quart de ce que je viens d'emprunter avec ma vraie forme.
Tout ce que j'ai amassé se trouve sur le toit : un banc en bois, des fleurs de toute sorte à en faire une crise d'épilepsie tant il y a de couleurs, deux petits buissons – au début j'en avais pris qu'un mais je le trouvais un peu triste donc j'en ai piqué un deuxième – et des coussins. Mh...il manque un peu de lumière, surtout si j'emmène ma Lady à la tombée de la nuit pour que ça doit plus romantique.
- Je ne vais pas voler un lampadaire, ça ferait un peu trop.
Les bougies sont à oublier aussi, si jamais elles tombent sur les fleurs, la surprise se transformera en incendie et elle ne me pardonnera pas. Je soupire en jetant un œil à mon téléphone, je vais sûrement être en retard à mon cours. De toute façon, je dois encore lui demander de me rejoindre ce soir. J'ouvre mon bâton et me filme de telle manière à ce que la surprise reste cachée.
- Bonjour My Lady, je ronronne de ma voix charmeuse. J'ai cru entendre que tu avais sauvé Paris une fois de plus alors je me suis dit que je pourrais me rattraper en t'offrant un moment de détente. Rejoins-moi à la Tour Eiffel à vingt-et-une heure, j'ai quelque chose à te montrer.
Je termine sur un clin d'œil et envoie le message vidéo à Ladybug. Mes jambes ne tiennent plus en place, j'ai tellement hâte de voir sa tête quand elle viendra ici. Peut-être même qu'elle me laissera la tenir dans mes bras. Qui sait...
De toute façon, je ne le saurais pas avant ce soir. Je vérifie une dernière fois que je n'ai rien oublié avant de m'élancer sur mon bâton. Je vais probablement passer un sale quart d'heure en rentrant mais ça ne sera rien par rapport à ce que je vais vivre ce soir !
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