Adrien | Chapitre 13
J'ai des sentiments pour Ladybug.
La nuit tombe de l'autre côté de ma grande fenêtre ruisselante. La pluie n'a cessé de tomber depuis que je suis rentré. Il ne fait pas bon à laisser un chat dehors ce soir !
- Ta Lady ne va pas apprécier de savoir ce que tu as fait. Se moque mon kwami alors que je suis assis paisiblement sur mon lit.
Marinette m'a embrassé, ou alors est-ce moi qui l'ai embrassée. Je ne saurai pas vraiment le dire mais ce qui est sûr, c'est nos lèvres se sont rencontrées et que ce n'était pas un accident. Je n'ai pas franchement réfléchi à ce moment là, aurai-je dû ? Après tout, elle avait l'air triste de ce que je lui ai dit et vraiment désolée de m'avoir provoqué des ennuis avec Nathaniel.
- C'était une manière de me faire pardonner d'avoir été un peu dur avec elle, je réponds.
Les gloussements de Plagg me parviennent. Etrange manière de s'excuser, je ne l'aurai clairement pas fait avec n'importe qui – l'image de Chloé à place de Marinette est plutôt dérangeante. Il est certain que ce n'est pas la meilleure façon pour me rapprocher de ma Lady mais qui sait, elle ne le saura peut-être pas.
Au fil des heures, j'en suis venu à une conclusion : avant de vouloir absolument conquérir ma belle, il va falloir que je règle tous les problèmes parasites, à commencer par Nathaniel. Demain, il faut que j'aille le voir pour qu'il arrête d'embêter Marinette. S'il se transforme en Dessinateur, Ladybug et moi n'aurons qu'à nous en occuper et tout sera fini !
Le lendemain, je me réveille de bonne humeur. C'était sans compter Nathalie me rappelant que je suis toujours puni et que mon père n'a pas apprécié mon comportement ces derniers jours. Je ne risque pas de reprendre les cours avant une bonne semaine. D'ailleurs, mon œil commence seulement à retrouver sa couleur d'origine, j'ai dans l'espoir de le maquiller pour pouvoir sortir à nouveau.
La journée est beaucoup trop longue à mon goût, j'ai tenté de faire un petit effort avec Nathalie pour en finir le plus vite possible avec ces corvées. Je n'ai pas de problème à étudier ou apprendre, je n'ai fait que ça durant mes années de scolarisation à domicile. Au bout de quelques heures à réciter encore et encore la même matière, elle finit par me libérer et me permettre de rejoindre ma chambre, non sans un morceau de camembert pour mon infâme kwami.
Une fois la porte refermée, je pousse un long soupir de soulagement.
- Enfin fini...
Plagg ne relève pas et s'empresse d'avaler le fromage en une bouchée.
- Je dois aller parler à Nathaniel pour lui dire d'arrêter de poster sa bande dessinée sur Marinette.
- Tu ne t'attends pas à avoir le deuxième œil recoloré ? Se moque la petite créature noire.
- Ce n'est pas drôle. Je dois m'en occuper, que ce soit en tant qu'Adrien ou en Chat Noir.
Sur ce dernier point, j'hésite toujours. Nathaniel semble détester Chat Noir mais je ne sais pas vraiment ce qu'il pense de moi. Il n'a pas du apprécier plus que ça la dernière fois où je suis intervenu quand il faisait du pied à Marinette.
- J'aviserai sur le coup. Plagg, transforme-moi !
Ahhh que c'est bon de retrouver de sa splendeur ! Je n'attends pas plus longtemps avant de m'élancer en direction de la fenêtre et de m'envoler pour l'école. Je dois faire vite, la journée de cours ne va pas tarder à se terminer et je dois pouvoir me détransformer dans un coin tranquille sans me faire repérer.
Par chance, je parviens dans la cour quelques instants avant la sonnerie. Je longe un mur, toujours vêtu de mon costume noir – plutôt sexy il faut se l'avouer – et redeviens aussi vite Adrien Agreste, le merveilleux.
- Tu ne penses pas que les pouvoirs de Chat Noir pourraient servir à autre chose que de te déplacer ? Râle Plagg en s'affalant sur mon épaule.
- Chht, écoute, je n'avais pas le temps de prendre le métro. Maintenant, cache-toi !
Mon compagnon s'engouffre dans ma chemise quand la porte de la salle de science s'ouvre sur les élèves de ma classe. En premier, Chloé dandinant des hanches et appelant Sabrina comme s'il s'agissait de son chien. Heureusement, elle ne semble pas m'avoir remarqué. S'en suit alors les autres, j'ai une petite hésitation lorsque je reconnais Marinette de dos mais me retiens de l'interpeler. Je ne suis pas là pour ça, il faut que je parle à Nathaniel.
Celui-ci sort du laboratoire en dernier, je mets peu de temps avant d'attraper son épaule, le faisant sursauter.
- Adrien ? S'exclame-t-il, surpris. Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu as séché les cours ?
Ce serait beaucoup trop long à expliquer. Je me racle la gorge, redoutant sa réaction.
- C'est compliqué, je voulais te parler. Ca te dérange si on va dans un endroit plus calme ?
Le jeune homme me dévisage un instant puis m'indique que le laboratoire est libre. Nous nous y engouffrons, prenant soin de fermer la porte derrière nous.
- Qu'est-ce que tu veux ? Demande le roux au moment-même pour la porte claque.
Il n'a pas forcément l'air de bonne humeur, j'espère qu'il n'est rien arrivé pendant mon absence. Bon, à un moment, il faut bien se lancer.
- Je voulais te parler de ta bande dessinée, celle que tu publies sur ton blog.
- C'est hors de question, m'interrompt-il sans même attendre ma demande.
- Quoi ?
- Je sais ce que tu vas me dire : « Marinette n'apprécie pas trop ça, tu devrais la retirer pour lui faire plaisir », « Chat Noir va venir se charger de ça si tu ne le fais pas ».
Nathaniel ne prend même pas la peine de me regarder dans les yeux en m'imitant. Moi qui voulais passer par la manière douce pour régler ce problème, je pense que c'est foutu.
- Si tu sais que Marinette n'aime pas ça, pourquoi continues-tu ?
Il hausse les épaules.
- Ca ne te regarde pas.
Oh que si, ça me regarde, mon œil en est la preuve.
- Tu veux la blesser ? Je pensais que tu l'aimais bien moi, Marinette.
- En effet, j'aime Marinette, bien plus que toi ou que quiconque. Mais, à la place de me dire franchement ce qu'elle pensait de moi, elle a envoyé Chat Noir et Ladybug me courser. Ce n'est pas très fairplay de sa part.
Ma lady est allée lui parler ? Il ne me semble pas qu'elle me l'ait dit. A cet instant, je me rends compte que d'utiliser les super héros pour des situations anodines de prime abord peut aggraver les choses.
- Ecoute, Nathaniel, oublie un peu Ladybug et Chat Noir, on parle de Marinette là. Pense aussi à notre travail, ça n'aide personne ce que tu es en train de faire. Tu as du talent, tu le sais, on le voit tous, sers-toi en pour quelque chose de plus utile.
Il se met à rire devant moi, comme si je venais de lui balancer un de mes hilarants jeux de mots. J'en viens à me demander si cette situation est encore rattrapable.
- Mon seul problème ici, c'est toi. Déclare-t-il.
Ses mots me choquent, je ne m'y attendais pas du tout. Moi ? Qu'est-ce que j'ai avoir là dedans ? J'essaie juste de régler leur problème pour le bien de tous !
- Tu sais à quel œil j'ai frappé Chat Noir ?
Rien ne sort de ma bouche.
- L'œil droit. A quel œil es-tu blessé ?
Un ange passe.
- L'œil droit. Quel est le lien entre toi et moi ?
Je dois être en train de faire un mauvais rêve.
- Marinette, précisément. Elle te mange des yeux, ça en est écoeurant pour moi. Tu sais ce que c'est de vivre auprès d'une jeune fille, d'en être éperdument amoureux et de savoir qu'elle aime une autre personne ?
- Je ne te suis plus.
Nathaniel lève les yeux au ciel. Mise à part le fait qu'il m'ait fait comprendre à demi-mots que je suis Chat Noir, je ne saisis toujours pas mon lien avec Marinette.
- Marinette est amoureuse de toi, pauvre con. Et en l'éloignant de moi, tu la rapproches de toi, alors que tu t'en fous royalement d'elle. Je me trompe ?
Une dose d'adrénaline monte dans mes veines, s'il continue, c'est lui qui va avoir l'œil gauche bien décoré.
- Tu ne nies pas ce que je dis ? Marinette sera contente de l'apprendre. Après tout, je pourrais la consoler.
Mon souffle s'accélère. Malgré ma retenue face à ses affirmations absurdes, je ne peux pas le laisser dire de telles choses.
- Ferme-la. Je grogne en me tournant vers la sortie.
- Cela risque d'être une belle nuit.
C'en est trop, je n'ai qu'une envie : de le réduire au silence. Suivant mon instinct, je m'avance vers lui et lui balance mon poing dans son visage, visant son œil gauche – juste pour le style. Nathaniel tombe en arrière et heurte plusieurs bancs avant de s'écrouler à terre dans un fracas important. Qu'est-ce que ça fait du bien !
- Adrien ? S'élève une petite voix dans mon dos.
Je me retourne précipitamment et aperçois une jeune fille aux cheveux noirs et aux yeux bleus, écarquillés par la scène se déroulant devant elle.
- Marinette ?
- Je...je venais juste...voir si ...mon carnet à dessin n'était pas ici.
C'est gênant. Nathaniel est toujours au sol, gémissant de douleur, les deux mains plaquées sur son visage. Je suis coincé.
- Nathaniel ? Ca va ?
Le jeune homme ne répond que par des onomatopées comme « mhhhh » ou « arrrgh ». J'hésite entre lui expliquer et m'enfuir en courant. Cependant, il ne faut surtout pas que Nathaniel lui dise mon secret.
- Il faut l'emmener à l'infirmerie. Dit Marinette avec une expression à la fois triste et apeurée sur son visage.
- Je vais le faire, rentre chez toi Marinette. Je m'occupe de tout.
- Je vois ça, rétorque-t-elle un peu plus sèchement. Rentre chez toi Adrien, je m'en occupe.
Impuissant, je me recule et me résous à la laisser faire.
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