Adrien | Chapitre 11
Je suis fou amoureux de Ladybug.
Allongé sur mon lit, je me remémore encore et encore l'instant où elle a posé son visage dans mon cou, sa main dans mes cheveux. J'avais l'irrésistible envie de l'embrasser tant ses yeux azurs m'envoutaient.
- Plagg, mon coeur est sur le point de lâcher. Je frémis en serrant les draps.
- Tout ça pour un simple câlin. Vous les humains je ne vous comprendrai jamais.
Je me redresse d'un coup, choqué par la réaction de mon kwami.
- Tu ne te rends pas compte, ce n'est pas n'importe qui. Ladybug m'a pris dans ses bras, pas Chat Noir, moi !
Il ne reste plus qu'à la charmer sous mon masque et ainsi je pourrai lui révéler qui je suis vraiment. Bien que Ma Lady se soit toujours opposée à ce que nous révélions nos identités, elle ne pourra plus me résister très longtemps.
Tout irait pour le mieux si mon père ne m'avait pas sermonné pour l'état de mon visage, me rappelant une nouvelle fois ma position cruciale dans sa carrière. On aurait presque dit qu'il était plus embêté pour mon apparence que ma santé mais bon, s'il était un bon père, ça se saurait.
Le soir tombé, je reçois un message urgent provenant de Ma Lady. Je me dépêche donc de me transformer et de la rejoindre à la gare de métro la plus proche. Fort heureusement, mon masque couvre entièrement mon visage, ce qui me permet de cacher l'état de mon oeil droit.
Alors que je cherche ma partenaire des yeux, le coeur du problème apparaît juste devant mes yeux: un géant de pierre s'amuse à arracher tous les câbles, stoppant l'avancée des métros dans toute la capitale.
- Eh toi, tu devrais éviter de faire ça, tu risques de te prendre un petit coup de jus !
Remarquant ma présence, le méchant se tourne vers moi et abandonne la rail pour s'attaquer à moi.
- Ladybug, si tu es là, je ne dirais pas non contre un petit coup de main ! Je crie en prenant de la hauteur pour ne pas me faire attraper.
Etrange, c'est pourtant elle qui m'a prévenu de la présence d'un akuma ici, où peut-elle bien se cacher?
En l'attendant, je comprends que le papillon s'est dissimulé dans l'une des piques qui recouvre sa tête. Je me balade de rebords en rebords afin d'éviter ses coups mais il commence très sérieusement à provoquer des dégâts.
- Chat Noir ! M'appelle une voix familière sur une des voies hors service.
La jeune fille habillée de rouge et de noir use de son yo-yo pour me rejoindre en sécurité alors que le monde détruit un nouveau wagon.
- Désolée de t'avoir fait attendre.
- Trucs de filles, je sais ! Je soupire pour la taquiner. Regarde, je pense que son akuma se dissimule dans son cou, il passe souvent sa main dessus.
Il n'en faut pas plus à ma Lady pour qu'elle s'élance à l'assaut du gros tas de pierre. Elle ne perd pas de temps pour activer son lucky charm et nous débarrasser de l'akuma tandis que je le bloque en créant une prison de rails à l'aide de mon cataclysme. Au final, cette capture n'aura pas été si difficile.
- Miraculous Ladybug ! S'écrie ma partenaire.
Le vilain était en réalité un simple conducteur de train qui venait d'être mis à la porte pour manque de travail. Il s'en est alors pris aux utilisateurs des métros, ces machines étant responsables de son renvoi.
- Bien joué !
Alors que nous sortons ensemble de la gare souterraine sous les applaudissements des témoins, mon miraculous affiche que je serai détransformé d'ici deux minutes. Il en est de même pour Ladybug, visiblement pressée de partir.
- Attends, My Lady.
J'intercepte dans son regard azur une once de peur au moment où j'attrape doucement son poignet.
- Chat, je n'ai pas le temps, il faut que je rentre chez moi. Il est tard et nos miraculous vont s'éteindre.
Toujours le même discours. Cependant, je n'en oublie pas qu'elle a été là pour moi aujourd'hui et j'ai bien envie de la remercier à ma manière. Si je veux qu'elle tombe amoureuse de moi, il va falloir que je mette les bouchées doubles. En ce début du cinquième jour, j'attire ma Lady contre moi, la sensation de son corps contre le mien m'avait manqué. Je glisse mes bras dans son cou pour déposer son visage sur sa tête. Elle est plutôt petite en fin de compte. Si dans un premier temps, Ladybug ne se défait pas de mon étreinte, elle finit par se détacher une dizaine de secondes plus tard.
- Je dois vraiment y aller, Chat. Dit-elle d'une voix plus basse.
Je profite que nous soyons toujours assez proches pour poser un baiser sur sa joue avant de la laisser filer. La demoiselle coccinelle s'enfuit à au bout de son fil, disparaissant derrière les buildings de la capitale. Je ne veux pas la presser pour ne pas lui faire peur mais l'envie d'être avec elle devient de plus en plus insoutenable. Le fait qu'elle apprécie ce que je suis sous le masque me pousse dans cette voie.
Le lendemain, comme prévu, je suis privé de sortie. M'enfin, je suis plutôt interdit de me montrer en public avec un cocard. Nathalie me donne donc cours à domicile durant toute la matinée et une bonne partie de l'après-midi. Je ne cache pas mon ennui profond et ignore toutes les consignes qu'elle me donne.
- Monsieur Adrien, avez-vous fini les exercices que je vous ai préparé? Me demande-t-elle, connaissant d'avance la réponse.
Les bras croisés sur la table de séjour, je grogne en guise de réponse. Je serai beaucoup mieux en cours avec Marinette et les autres. Marinette...j'espère qu'il n'est rien arrivé de bizarre aujourd'hui et que Nathaniel ne lui a rien fait d'incorrect.
- Bon, j'informerai votre père que vous refusez de coopérer, déclare-t-elle en déposant ses documents sur la table.
Je hausse les épaules et n'attends pas sa permission pour rejoindre ma chambre. Depuis hier soir, j'ai découvert l'existence d'une page Internet regroupant toutes les pages de comics de Nathaniel. Son histoire met en scène le Dessinateur, Marinette et Chloé, cette dernière responsable des malheurs de sa bien aimée. Ce matin, de nouvelles planches sont sorties, racontant qu'un super héros chat l'empêchait d'aimer sa promise.
Je commence à penser que nous devrions provoquer l'akuma pour nous en débarrasser ensuite, cela serait plus rapide et plus simple que d'essayer de le raisonner. Alors que j'actualise son blog pour vérifier que la suite n'a pas été publiée, j'entends des voix provenant de l'entrée.
- On dirait que tes amies sont venues te rendre visite. M'informe Plagg, dégustant son camembert près de la fenêtre.
Je m'empresse de constater ses dires: Marinette et Alya se trouvent de l'autre côté du portail, visiblement en train d'attendre une réponse de la boite vocale. Super, je vais pouvoir savoir ce que j'ai manqué en cours aujourd'hui. Il me faut peu de temps pour parvenir à l'entrée du manoir. Cependant, lorsque je dévale les marches menant à l'allée dehors, je m'aperçois qu'Alya est déjà partie, laissant Marinette seule avec son sourire figé devant le portail. Bon, cela ne fait rien.
- Bon-bonjour Adrien ! Clame-t-elle presque.
Je lui ouvre le portail et la laisse passer.
- Bonjour Marinette, qu'est-ce qui t'amène?
Son regard se dirige directement vers mon oeil, légèrement moins amoché qu'hier grâce aux pommades. Elle me tend ensuite une enveloppe rose bonbon.
- Je suis venue t'apporter les notes que j'ai prises aujourd'hui en cours. Je me suis dit que tu aimerais les avoir avant de revenir à l'école.
Sa voix est hésitante et elle butte sur certains mots. L'attention est là, j'accepte avec joie ses notes et l'en remercie comme il se doit.
- C'est un peu tendu en ce moment avec mon père donc je ne te propose pas de venir à l'intérieur.
Marinette secoue doucement les mains devant elle.
- Non, ne t'en fais pas, je venais simplement t'apporter les notes et prendre de tes nouvelles. Ca va mieux?
- Oui, la douleur est supportable, je devrai pouvoir revenir d'ici lundi prochain.
Son visage se détend, elle semble rassurée. J'en profite pour prendre des nouvelles du groupe.
- Ca va mieux avec Nathaniel? J'espère qu'il n'a pas recommencé comme à la bibliothèque.
Ses joues se teintent de rouge en y repensant.
- Aujourd'hui a été plutôt calme oui...murmure-t-elle sans vraiment me regarder dans les yeux.
- J'ai vu qu'il avait sorti une nouvelle partie de son histoire sur son blog.
- Alors tu es au courant?!
Je soulève un sourcil à sa réaction, c'est si étonnant que ça?
- Oui, j'ai vu qu'il n'aimait pas trop Chat Noir, c'est surprenant, c'est pourtant un super héros très apprécié.
Si ce n'est le meilleur super héros de Paris sans lequel Ladybug serait totalement perdue ! En réalité, je ne sais toujours pas pourquoi il a une telle haine envers moi. Tiens, je n'avais pas remarqué que Marinette se triturait les doigts.
- Quelque chose ne va pas Marinette?
Ses gestes deviennent de plus en plus agités, pressés, elle agit bien plus bizarrement que d'habitude.
- En vé-vérité, je...je sais pou-pourquoi Nathaniel n'aime pas Chat Noir.
Ah? Marinette a un rapport avec le coup de poing que je me suis pris? Je me penche légèrement vers elle pour la pousser à poursuivre.
- Disons que...j'ai vu Nathaniel l'autre jour et je lui ai demandé d'arrêter de me dessiner. Dit-elle en plongeant sa main droite dans ses cheveux noirs. Il avait l'air tellement énervé et j'avais vraiment peur qu'il se transforme à nouveau en dessinateur alors je lui ai dit que c'était à cause de Chat Noir.
Hein? Mais pourquoi a-t-elle dit ça? Pourquoi elle ne m'a pas prévenu moi ou surtout Chat Noir avant qu'il ne s'en prenne à mon oeil sans que je puisse m'y préparer? Malgré toute la gentillesse dont Marinette peut faire preuve, je ne peux contenir la colère qui monte en moi.
- Et tu ne t'es pas dit qu'il avait d'autres chats à fouetter? Je l'interromps, sans faire particulièrement attention à mon jeu de mots. Marinette, ce sont des super héros, s'il y a un akuma, ils s'en occupent mais ce n'est pas une raison pour leur rajouter encore plus de travail sur le dos.
J'essaie de moduler le ton de ma voix pour ne pas paraître trop sec, en vain. Mon amie baisse la tête, les mains agrippées à la lanière de sa petite bourse. Je soupire, ne sachant plus quoi lui dire sans risquer de révéler mon identité secrète.
- Tu ferais mieux d'aller tout expliquer à Chat Noir avant qu'il n'arrive quelque chose de regrettable. J'ajoute un peu plus durement. Merci de m'avoir apporté tes notes, je vais devoir y aller avant que Nathalie vienne nous interrompre.
La bouche de Marinette bredouille des mots que je ne distingue pas. A vrai dire, l'envie me manque d'essayer de la comprendre. Après un bref "au revoir", je lui tourne le dos pour regagner la demeure et, deux minutes plus tard, ma chambre. Lorsque je m'approche de la fenêtre, je constate que la jeune fille est déjà partie.
- Peut-être ai-je été un peu dur avec Marinette. Je murmure en déposant l'enveloppe rose sur mon bureau.
- Les relations humaines...
Après tout, c'est de sa faute si j'ai été frappé et que je me retrouve dans cette situation. Il me faudra quelques temps avant de lui pardonner, je pense. Au loin, l'écran affiche toujours le blog de Nathaniel. M'avançant vers celui-ci, je glisse la souris et ferme la fenêtre de navigation. A moins que Nathaniel ne se transforme en dessinateur dans les prochaines vingt-quatre heures, je ne veux plus rien avoir avec cette histoire.
C'est donc blasé et énervé que je décide de prendre un peu de repos, allongé sur mon lit. Fort heureusement, Ladybug ne me fera jamais un coup dans le genre, pas vrai?
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