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Jour 5

Paul se réveillait en panique, apercevant sur son réveille-matin qu'il était en retard.L'angoisse grimpait en lui. Sa chemise à moitié mise, il croquait dans un morceau de pain, et bu un demi-verre de jus de fruit.

Il finit de se préparer en toute vitesse avant de descendre précipitamment les escaliers.Cassandre et Charles étaient déjà arrivés et l'attendaient.

-Je vous ais pas fait trop attendre ? Demanda-t-il en grimpant dans la voiture.

-On vient juste d'arriver. Le rassura Cassandre.

-Panne de réveil ? Questionnait Charles, en le regardant à travers le rétroviseur.

-On va dire ça... Tu n'étais pas censé te reposer aujourd'hui ?

-Ah ça... C'est pas faute de lui avoir répété, répondit Cassandre, mais bon, tu le connais, il n'en fait qu'à sa tête !

-Je peux pas laisser mon restaurant seul plus longtemps...

-Moins d'une semaine Charles... T'as laissé ton restaurant moins d'une semaine...

-En comptant mes congés, ça ferait bien plus...

Paul s'enfonçait dans son siège en écoutant Cassandre et Charles se disputer. Il n'avait pas envie de s'immiscer là-dedans.Il ne dit plus un mot du voyage.

Le couple se calma devant le restaurant.Tanguy était déjà arrivé et attendait devant le bâtiment, que Charles vienne ouvrir.René et George ne tardèrent pas à arriver, en même temps que les premiers clients.La journée venait de commencer.


                                                                                                   ***


Victor n'avait pas dormi de la nuit. Il avait passé tout son temps à penser à sa maison d'édition. Comment allait-il travailler désormais ?Depuis qu'il s'est réveillé de son coma, qu'il a prit conscience de son état, Victor pensait ne jamais retravaillé. Bien qu'il ne se soit jamais réellement posé la question, il se pensait fini, inapte au travail.Il doit cependant s'admettre que ce n'est pas si simple que ça. Victor ne se voit pas arrêter entièrement de travailler.

-Bonjour !

Victor fit un bon. Sandra était arrivée avec le petit déjeuner.

-Vous avez bien dormi ?

-Pas assez.

-Il faut que vous vous reposiez plus ! Si vous n'arriviez pas à dormir, vous auriez dû appeler une infirmière, elle vous aurait donné quelque chose !

-J'ai passé la nuit à réfléchir... Et j'aurais besoin que vous me rendiez un petit service. Est-ce que vous pourriez m'aider à passer un appel s'il vous plait ?

Quelques secondes plus tard, Victor avait le téléphone collé sur l'oreille.

-Allô, oui ?

-Allô, Gustave ?

-Victor ?

-Comment ça va ?

-Ce serait plutôt à moi de te poser la question ! Comment tu vas ? J'ai appris pour ton accident...

-Je suis encore à l'hôpital, j'ai besoin que tu m'aides.

-Oui, bien sûr, qu'est-ce que je peux faire pour toi ?

-Envois-moi des manuscrits.

-Pardon ?

-J'ai absolument besoin de m'occuper, j'ai rien à faire ici, faut que tu m'envoies des manuscrits. Je dois m'occuper, je dois travailler !

-Euh... T'es sûr que c'est une bonne idée ? T'es encore à l'hôpital, et puis... Dans ton état...

-Bien sûr que c'est une bonne idée ! S'il te plait, fais ça pour moi...

-Je suis désolé Victor, mais tu sais qu'on est très à cheval sur le règlement, moi le premier, alors tu comprendras que dans ton état, et en plus en dehors de ton bureau...

-S'il te plait Gustave...-

Victor, je t'admire beaucoup, je sais que tu fais un travail formidable, mais là... Je suis désolé, ça va être impossible !

Le jeune homme réfléchissait à toute vitesse. Il avait besoin d'une idée, quelque chose qui puisse le convaincre de lui envoyer un ou deux manuscrits.Mais rien ne lui vint.

-S'il te plait... Pouvait-il simplement répéter.

-Ecoute Victor, je pense que t'as besoin de te reposer un peu, d'accord... T'as pas l'air dans ton état normal... Tu sais quoi ? Rappelle-moi dans quelques jours, quand tu seras reposé, on en reparlera, ok ?

N'entendant aucune réponse de la part de Victor, Gustave continua :

-Bon, rétablis-toi bien !J'attends de tes nouvelles !

L'homme venait de raccrocher. Sandra posa le téléphone sur la table de chevet, pour le remplacer par le petit déjeuner.

-Mangez un peu... Ca va vous faire du bien.

Victor réfléchissait à toute allure, jonglant entre son appel avec Gustave, le travail, Paul, la maison de sa sœur, à la campagne...

Son corps, mécaniquement, ouvrait et fermait la bouche, selon la volonté de Sandra.

-Vous savez, votre collègue n'a pas totalement tort. Vous n'êtes pas en état de reprendre le travail. Vous manquez cruellement de sommeil, et vos blessures ne sont pas totalement rétablis.

Victor ne l'écoutait pas. Il était trop occupé par ses pensées.

-N'essayez pas d'aller trop vite. C'est le meilleur moyen de faire un faux pas.

Une fois le contenu du petit déjeuner avalé, Sandra récupéra le plateau, se félicitant d'avoir enfin réussi à lui faire manger un repas complet.

-Je vais vous laisser... Vous avez certainement besoin d'être un peu seul... Et de réfléchir un peu...

Victor ne s'était pas rendu compte de son départ. Son esprit tentait tant bien que mal à remettre chaque chose à sa place.Il ne pouvait plus travailler. Mais dans l'immédiat, ce n'était pas ce qui l'inquiétait le plus.

Il s'était toujours considéré comme quelqu'un de convaincant. Sans prétention, il avait toujours su trouver les mots justes pour se tirer d'affaires. Ses collègues faisaient d'ailleurs souvent appel à lui en cas de besoin. Comme s'il avait un don naturel pour la rhétorique. Tout lui était toujours venu naturellement.

Pourtant, tout à l'heure, face à Gustave, il s'est trouvé comme coincé. Comme si, pour la première fois, il n'arrivait pas à faire face à son problème.Peut-être la fatigue, la faim, son corps qui l'a lâché...

Sentant son sang-froid le quitter peu à peu, Victor décida de fermer un peu les yeux.


                                                                                                ***


Tout comme la veille, Charles s'était installé au bar, observant son restaurant vivre.

-Votre jambe va mieux ?

Charles se retourna. Il aperçut une vieille dame, juste à côté de lui, buvant tranquillement son café. Son visage lui était familier. Elle venait régulièrement au restaurant.

-Hum... Oui, ça commence à aller mieux... Merci.

-Ca fait plaisir de vous revoir dans ce restaurant.

-Vous savez, je ne suis pas parti si longtemps que ça.

La vieille dame le regarda droit dans les yeux.

-Je vois qu'un de vos collègue aussi à fait son grand retour.

D'un vif geste du doigt, elle pointa Paul, en train de servir des boissons à une table, un peu plus loin.

-Euh... Oui, lui aussi est revenu...

 -Vous savez, c'est lui qui est venu me servir hier. Il était bien pâle. Pas même un sourire. Et il a failli renverser mon café. Deux fois !

Elle montra à Charles deux doigts, pour insister sur ses propos.

-Vous savez, je vous dis ça, par ce qu'il y a un temps, où je le voyais sourire tout le temps ! Donc si pouviez réagir...

-Je lui en parlerais... Lui répondit Charles avec un petit sourire.

 -Je me demande bien ce qu'il a, pour être aussi morne, et sec que le pain du vieux boulanger...

-C'est une affaire personnelle... Disons que c'est une histoire un peu compliquée...

-Je veux bien vous croire... Pauvre homme... Je ne sais pas qu'il a dû vivre pour en arriver là... Et je sais de quoi je parle.

Charles observait son ami, répéter ces mêmes gestes mécaniques. Servir, porter le plateau en marchant comme un funambule.

La vieille dame continua :

-Autrefois je travaillais dans un hôpital psychiatrique, réservé au vétérans de la guerre. J'en ais vu passer des hommes traumatisés durant ma carrière. Des discours glaçant, j'en ai entendu plus d'un !

-Ah oui ?

Charles n'écoutait plus la dame.  Il voyait Paul s'affairer et s'agiter près d'une table, avec des clients.

-Excusez-moi madame, c'est très intéressant, mais il faut que j'aille voir quelque chose.

Il prit ses béquilles, et s'approcha de la table.

-Il y a un soucis ?

-Votre collègue vient de renverser le café sur la table !

-Je vais nettoyer tout ça... Je vais réparer tout ça... Murmurait rapidement Paul, en état de stress.

-Paul ! Laisse-moi faire. Je vais m'en occuper. Va m'attendre deux minutes en cuisine, d'accord ?

Paul n'insista pas. Il partit directement en cuisine, sous le regard de ses collègues. Sa respiration était forte.Il s'assied sur un tabouret, et se prit le visage dans les mains. Il fut bientôt rejoint par Charles.

-Paul... T'en fais pas, c'est pas grave, c'est juste un accident, c'est pas grave ! Reste calme ! Tout va bien...

-J'ai juste un peu trébuché... Le sol était glissant, et...

-Je veux pas le savoir ! Reprends-toi ! Il faut que t'apprenne à garder ton sang-froid... C'est pas dramatique de faire tomber une tasse de café ! Faut pas que tu te mettes dans ce genre d'état juste pour ça !

-C'est compris...

-Allez, détends-toi deux minutes, puis remets-toi au boulot.

-Oui chef.

Paul resta assied tranquillement deux minutes, pour respirer un coup. Il fut rejoint par René.

-Tout va bien ?

-Oui, oui, t'en fais pas... Dis-moi, est-ce que tu pourrais me rendre un petit service ? Est-ce que tu pourrais me garder un peu de nourriture de côté ?

-Un peu de nourriture ? Tu veux pas que je fasse tes courses à ta place, tant que t'y est ?

-Non, non, c'est pas ce que je voulais dire... Est-ce que tu pourrais me donner un repas s'il te plait ? C'est pour un ami... Enfin, non... Enfin, c'est compliqué.

Voyant le regard interrogateur de René, Paul sortit son portefeuille.

-Je peux te le payer le repas si tu veux.

-Non, non, c'est bon, je vais te le faire. Tu veux quoi ?

-Euh... Un truc simple...

René grinça des dents. Il faisait parti de ce genre de personnes pour qui le mot « truc » était insupportable à l'oreille.

-Un repas simple s'il te plait... Se rattrapa Paul.

-Je vais te faire mes tagliatelles à la carbonara. Tout le monde aime ça, surtout les miennes, si je peux me permettre.

-Merci René.

-Y a pas de soucis.

Paul reprit son service, et apporta une nouvelle tasse de café à la table encore un peu taché du liquide chaud. Une fois de plus, il s'excusa pour la gêne occasionné.

Auprès de Charles, Tanguy l'observait de loin.

-Je savais qu'une catastrophe allait rapidement arriver.

-Dis pas ça... Ca arrive à tout le monde d'être maladroit.

Tanguy ne répondit rien, et se remit au travail. Il savait qu'il n'obtiendrait rien de la part de Charles.

La journée passa tranquillement, sans plus d'incident.

En fin d'après-midi, lorsque Paul eu fini son service, il retrouva René en cuisine.

-Tient, je t'ai mis ça dans une boite. Tu restes discret, hein ! Faudrait pas qu'on se fasse prendre par Charles.

-T'en fais pas ! Lui répondit Paul dans un clin d'œil, avant de dissimuler la boite dans son sac.

Il remercia une fois de plus son ami avant de se mettre en route vers l'hôpital.


                                                                                            ***


A l'intérieur du bâtiment lugubre, Paul se mit à chercher un endroit pour réchauffer son plat. Il finit par trouver une cafétéria, où il trouverait un four à micro-onde.

« Coup de bol ! » Pensa-t-il, en se demandant ce que ce genre d'endroit faisait dans un hôpital.

Il réchauffa le repas deux minutes, avant de le sortir, brulant. Il emprunta une fourchette, puis se mit en route vers le premier étage.

Victor était resté coincé dans ses pensées toute la journée. Il ne détourna le regard qu'en voyant Paul passer la porte.Il fut incapable de prononcer quoi que ce soit.

Paul s'installa rapidement sur une chaise et montra fièrement la boite à Victor.

-Je vous ais ramené de quoi manger.

Les yeux de Victor s'illuminèrent.

-Qu'est-ce que c'est ?

-Des tagliatelles carbonara, cuisinées tout spécialement pour vous.

-Allez-y, allez-y...

Paul ouvrit la boite. Une merveilleuse odeur s'infiltra dans les narines de Victor.Ce dernier mangea tout le contenu de la boite, avec l'aide de Paul. Les pâtes glissaient toutes seules dans le gosier.Le repas fut rapidement terminé.

Paul n'aurait jamais imaginé devoir aider quelqu'un à manger.En reposant la boite sur la table de chevet, il lui demanda :

-Alors ? Verdict ?

-Ca faisait longtemps que je n'en avais pas mangé. Ca fait du bien de se faire un vrai repas. Je pourrais presque vous demander de m'apporter de quoi manger tous les jours.

-N'abusez pas tout de même... J'ais pris des risques pour vous apporter ce repas.

-Oui, je comprends...

Paul s'installa près de l'échiquier. Il déplaça son pion en E3.

-Pion en B6.

Le jeune homme s'exécuta.

-Merci pour ce repas.

-La nourriture est si terrible dans cet hôpital ?

-Vous n'avez pas idée.

-Quand vous sortirez d'ici, je vous inviterais dans mon restaurant, si vous voulez. Ça vous changera d'ici.

-J'espère pouvoir m'assoir à votre table le plus rapidement possible.

Paul rangea la boite dans son sac.

-Vous partez ?

-Je veux pas vous embêter plus longtemps...

Paul quitta la pièce.

Victor ne répondit rien. Il se sentit se sentait bizarre. Le plat servit par Paul était très bon, mais... Il avait l'impression de ne pas en avoir réellement profité. Comme si le repas était passé trop vite. Trop vite pour qu'il puisse savourer chaque bouchée de son repas.

Qu'était-il en train de devenir ?!


                                                                                          ***


Paul passa la porte de son appartement, épuisé par sa journée.Il n'avait même plus la force de réfléchir.

Seule la tasse de café tournait dans son esprit. Il n'avait pas envie que tout recommence comme avant.Le jeune homme observait ses mains, tremblantes. Il devait se reprendre, et ne pas se laisser aller à la panique.

Comme Charles le lui avait dit, une tasse de café renversée n'était pas bien dramatique. Il y avait bien plus grave.Paul se servit une bière dans son frigo, avant de s'allonger sur son canapé quelques instants. Il ferma les yeux quelques instants.Pourquoi donc n'arrivait-il pas à faire le vide dans sa tête ?Il but plusieurs gorgées, pensif.

Cela faisait des mois qu'aucunes de ses questions restaient sans réponses.Il termina sa bière rapidement, pour tenter d'oublier un peu tout ça. Après quoi, il déposa la bouteille par terre et la fit rouler avec les autres, qui trainaient encore sur le sol.Paul ferma les yeux quelques instants.

Sans s'en rendre compte, il s'endormit. Quelques heures, Paul put gouter à la tranquillité du sommeil.

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