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Jour 2

La tête de Paul tournait. Les souvenirs furent d'abord vagues. Il se levait difficilement.Une bouteille trainait encore dans sa main. Le jeune homme avait encore chuté.

Il se prit la tête entre les mains. Un orchestre se jouait dans son crâne et martelait ses tempes. Sa gorge était pâteuse.

Après être resté plusieurs minutes sous le robinet, à étancher sa soif, il s'assied sur son canapé, pour réfléchir. Il devait remettre les choses dans l'ordre.Il ne devait pas aller au restaurant. Mais à l'hôpital. Charles d'abord, puis Victor.Paul n'a même pas réfléchi un instant au défi de Victor.

Dans quoi venait-il de se lancer ? Se répétait-il.

Il prit une aspirine et s'allongea un moment.Que devait-il faire à présent ?Le jeune homme ne pouvait pas se résoudre à abandonner... Pas auprès d'une si belle opportunité... Mais s'il venait à perdre... Aider quelqu'un à s'évader d'un hôpital est une idée qu'il n'aurait jamais imaginée.

Ne sachant que faire, Paul décidait alors de s'installer près à son bureau, pour reprendre l'écriture de son ouvrage.Assit face à son texte, il observait les moindres défauts, ne sachant comment les réparer. Certains paragraphes étaient bien longs, tandis que d'autres étaient bien frêles. Les descriptions, lorsqu'il y en avait, étaient bien maladroites. Pas étonnant qu'aucune maison d'édition n'ait voulu de son livre.

Pendant plus d'une heure, il s'efforçait de ménager ses esprits pour pouvoir trouver les mots justes.Mais finalement, son impatience remporta, et il finit par fermer rageusement son ordinateur.

Paul regardait par la fenêtre de son salon. Le ciel gris, les bâtiments tristes, et les usines qui recrachaient une fumée épaisse par leurs grandes cheminées.Tout perd de sa magie lorsqu'on est seul à regarder par la fenêtre.

Finalement, il fit demi-tour, les yeux rivés sur sa bouteille de bière, décidément bien plus intéressante que le paysage.« C'est la dernière », pensa-t-il. « Faut que j'arrête. » Se répétait-il, une fois de plus.

Il jeta la bouteille de verre dans une large caisse, regroupant tous ses congénères, avant de sortir faire un tour. Il avait besoin de s'aérer un peu.


                                                                                                    ***


Rien. Il ne se passait jamais rien. Enfermé dans sa chambre d'hôpital, il ne pouvait qu'attendre que le temps passe. Il n'y avait même pas d'horloge.De temps à autre, quelques cris de douleurs le faisaient sursauter. C'était sa seule distraction de la journée.

Victor regardait la seule chose qui avait réellement changé dans sa chambre depuis son arrivée : l'échiquier.Cela faisait bien longtemps qu'il avait préparé son prochain coup.

Il réfléchissait encore à cet homme qu'il avait rencontré la veille. Il ne savait pas quoi penser de lui.Pouvait-il vraiment lui faire confiance ?

La porte s'ouvrit précipitamment. Sandra, une infirmière, apparut.

-Comment vous vous sentez ?

-Pire qu'hier, et bien mieux que demain.

-Ne dites pas n'importe quoi... Vos blessures ont l'air de vite cicatriser.

La jeune femme auscultait un long moment Victor, en soulevant ses jambes, ses bras, son ventre...

-Pour le moment, il n'y a pas l'air d'y avoir trop de dommages collatéraux... Votre corps a l'air de plutôt bien supporter d'être allongé toute la journée. C'est plutôt une bonne nouvelle...

-Mais pour combien de temps ?

-Nous n'en savons rien... Pourvu que ça dure. Croisons les doigts pour que vos blessures soient entièrement cicatrisées avant que tout cela n'arrive. On pourra alors vous transférer, pour vous donner des soins plus adaptés face à votre tétraplégie.

-Dites-moi, vous non plus vous n'y croyez pas, n'est-ce pas ?

-Comment ça ?

-A toute cette histoire de rééducation... Je sais pertinemment que je ne pourrais plus jamais remarcher, pourquoi vous voulez à tout prix m'envoyer là-bas ?!

Sandra paraissait déconcertée. Elle mit du temps avant de répondre.

-Vous savez, on a déjà vu des miracles se produire. Et puis... Vous aurez toujours des soins plus adaptés à cette nouvelle vie, qu'ici.

Ne voyant aucune réaction de l'homme, elle poursuivit :

-Je sais que ce n'est pas facile... Mais il faut que vous teniez bon. Faites ça pour votre femme !

Victor ne répondit rien.Le téléphone, posé sur la table de chevet, se mit à vibrer.

-Ah... Quand on parle du loup !

Sandra prit le téléphone et décrocha. Elle posa aussitôt l'appareil à l'oreille de Victor. Une voix féminine en sortit.

-Allô, Victor ?

-Comment ça va ?

-Moyen... Ca fait bizarre de ne plus te voir à la maison.

-Si tu savais ce que je donnerais pour pouvoir rentrer.

-Moi aussi... Comment tu te sens ?

-Mal... Quand est-ce que tu viens ?

-Je te l'ai déjà dit hier... Je viens dimanche. Quelle plaie qu'on soit si loin l'un de l'autre.

-Ouais...

Victor ravalait ses larmes, avant de reprendre  :

-Et... Tu ne te sens pas trop seule à la maison ?

-Mon frère est venu à la maison, pour quelques jours... Il sera peut-être là dimanche.

Dimanche lui paraissait tellement loin. Il n'avait pas envie d'attendre jusque-là. Il fut coupé dans ses pensées par Jeanne, qui reprenait la conversation :

-Et sinon, l'hôpital, comment ça se passe ?

-C'est toujours la même chose. La nourriture est ignoble, y rien à faire, et j'en ai marre de ce corps !

Victor entendait les sanglots de sa femme qui venaient d'éclater. Lui n'avait pas envie de pleurer maintenant. Il le fera peut-être quand il sera seul. Mais certainement pas maintenant, par honneur. Ses yeux devaient déjà être rouges.

-Bon... Ecoute. Je dois raccroché, Sandra, l'infirmière, à du travail, elle a autre chose à faire que de nous écouter nous raconter nos journées.

Jeanne renifla un bon coup.

-Je te rappelle demain, à la même heure.

-Je t'aime.

-Moi aussi.

Sandra finit par raccroché.

-Je repasserais vous voir tout à l'heure. Comme d'habitude.

Sandra finit par passer la porte, puis la fermer.Les larmes de Victor se mirent enfin à couler. Heureusement qu'elle est partie, il n'aurait pas pu tenir plus longtemps.Il resta donc un long moment à pleurer, persuadé qu'il avait tout le temps du monde pour se vider de ses larmes.


                                                                                               ***


Paul courait de travers. Il était déjà essoufflé. Pourtant, il venait tout juste de passer les grilles du parc.L'homme s'arrêta quelques instants, et dû s'accouder à un arbre pour ne pas tomber.Son souffle était rapide. Son haleine empestait l'alcool. Son regard était un peu flou.

Paul se mit à hurler. Les pigeons s'envolèrent, et les quelques passants se retournèrent sur leurs passages. Mais Paul n'en avait rien à faire. Il hurlait de colère. Aucune des ses idées n'arrivaient à se mettre en place. Son esprit était encombré par un bazar permanant. Pourquoi continuait-il de se faire du mal ainsi ?

Il vomit.Les gens autour de lui ne se gênèrent plus pour faire des remarques, ou pousser quelques cris de dégouts.

Paul finit de recracher son repas, avant de se relever, un gout amer dans la bouche.

Honteux, il fit demi-tour en courant, les yeux au sol. Cela ne l'empêcha pourtant pas de se prendre le pied dans une racine. Son corps s'est étalé au sol, couvrant son t-shirt et son jean de terre et de boue. En se relevant, il se frotta le corps, pour faire partir un peu de poussière, et les quelques feuilles mortes, restés collés à lui.

Ignorant les quelques moqueries et rires à son égard, il s'en alla le plus rapidement possible.

De retour dans son trou à rat, Paul se réfugia une fois de plus dans son frigo. La bière à la main, un décapsuleur dans l'autre il se stoppa net. Les larmes continuaient de couler à flot sur ses joues. Il reposa difficilement la bouteille sur le comptoir, la main tremblante.Il devait aller rendre visite à Charles à l'hôpital, puis aller voir Victor.

Paul se sécha les larmes, tentait de se calmer un peu. Après une telle humiliation, il aurait préféré resté chez lui, mais il avait besoin de parler avec Charles, pour se changer les idées. Il sentait que ça lui ferait du bien.

Il se mit donc en route vers la station de métro la plus proche.Cette grande boite de conserve sous-terraine était de loin, le lieu que Paul redoutait le plus.Entouré d'une foule oppressante, il décidait de passer le temps en observant celles et ceux qui l'entouraient. Ils parlaient tous entre eux, se murmuraient quelques paroles, ou se chuchotaient des mots doux.Au milieu de tout ce beau monde, Paul se sentait terriblement petit. Il n'avait ici personne à qui parler, avec qui passer le temps.  Comme si la solitude elle-même l'avait déserté.

 Il étouffait dans ce wagon.Il finit par atteindre sa station. C'est avec une marche pressé que Paul remontait à la surface.

L'hôpital se trouvait juste devant lui. Il dégageait toujours ce même aspect effrayant et repoussant. Pas étonnant que Victor ait envie de partir d'ici.

Paul grimpa les escaliers jusqu'au second étage, puis se dirigea jusqu'à la chambre de son ami.Le jeune homme poussait doucement la porte.Charles était encore allongé sur son lit. Une jeune femme était assise sur une chaise, à son chevet.

-Comment ça va ?

Cassandre leva les yeux vers lui.

-Paul ! Ça fait longtemps !

-Ouais... Disons que je suis assez occupé en ce moment.

Ce fut au tour de Charles de lever son regard vers son ami.

-Comment ça va depuis hier ? Demanda-t-il.

-Et toi ? Comment tu te sens ?

-Le temps est long et mes bandages me gênent... Mis à part ça, je crois que ça va.

Cassandre piocha dans la boite de chocolat que Paul avait ramené la veille. Elle était déjà presque vide. Le jeune homme prit une chaise dans le couloir, et vint s'installer auprès de ses amis.

La bouche encore pleine, elle demanda :

-Et ton livre ? T'as eu des nouvelles ?

-Que des mauvaises.

-Ils y connaissent rien.

-Mouais...

-T'en fais pas. C'est long, mais ça va arriver. C'est pour la bonne cause !

-Peut-être...

Charles s'énerva :

-T'as pas autre chose que tes réponses en l'air ?! Développe un peu, nan ?

-Ca va, n'en rajoute pas ! Lui répondit Cassandre.

Sentant l'ambiance s'échauffer, et n'ayant pas envie de parler de son livre, Paul voulut calmer le jeu :

-Et sinon, vous deux, ça va ?

Le couple se regardait, un sourire aux lèvres.

-En fait... On a une grande nouvelle.

Paul se redressa sur sa chaise.

-Avec Cassandre... On va se marier !

Le cœur de Paul fit un faux pas.

-Mais c'est super !

-N'est-ce pas ! Lui répondit Charles

.-Bon... Il y a encore tout à organisé, mais ça y est, c'est officiel ! Il m'a fait sa demande la semaine dernière !

Paul ne savait tellement quoi répondre.

-T'es le premier au courant de notre mariage. Affirmait fièrement Charles.

Paul esquissa un léger sourire.

-Je suis heureux pour vous.

-Merci !

Un long moment de silence s'ensuivit. Paul ne savait pas tellement comment réagir face à cette nouvelle. Il était heureux pour eux, il s'attendait à ce que le mariage arrive. Pourtant, une étrange sensation se noua au fond de lui. Sa gorge se serrait, et une boule au ventre le rendait plus lourd.

-Tu te sens bien ?

-Euh... Oui, oui.

Cassandre regarda sa montre.

-Bon... Faut que j'y aille, je suis de service ce soir au restaurant... Je dois pas être en retard.

Après avoir échangé un baiser avec Charles, elle s'avance vers Paul.

-Je vais venir avec toi. Je dois rentrer.

Paul salue son ami, avant de suivre Cassandre vers l'ascenseur.

-Tu sais... Tu peux me le dire si quelque chose ne va pas...Lança-t-elle pour combler le vide.

-Ouais, je sais...

-C'est à cause de Charles si tu ne viens plus au restaurant ?

Paul eu un moment d'hésitation.

-Non, non... J'avais besoin d'un peu de repos, alors j'ai pris quelques jours de congés. T'en fais pas, tout se passe bien.

-C'est toi qui vois. Mais si t'as besoin, tu sais où me trouver.

-C'est gentil, merci.

Une fois arrivée à l'entrée du bâtiment, Paul eu un mouvement de recul.

-Je te laisse ici. J'ai quelque chose à faire.

Cassandre ne posa aucune question, et s'en alla.

Paul rentra dans l'hôpital. Une fois arrivée au premier étage, il marcha jusqu'à la chambre de Victor.

Il frappa quelques coups avant de rentrer.Victor le regardait, avec ce même regard froid.

-Vous revoila...

-Oui... Je viens pour les échecs...

-Je me doutais bien.

Paul s'assied timidement près de l'échiquier.

-Comment vous vous sentez ? Demandait-il.

-A votre avis ?

Paul ne savait pas quoi répondre à cela. Il préféra alors se tourner vers l'échiquier, réfléchissant à son prochain coup.

-Et votre ami ? Il se porte bien ?

-Mon... Attendez... Comment vous savez que je viens voir un ami ?

-Ca me parait évident que la boite de chocolat que vous aviez hier n'était pas pour moi... Et si vous venez dans un hôpital, c'est rarement pour du tourisme.

C'est vrai. Paul se sentait bête. Il changea rapidement de sujet en déplaçant son pion en D4.

-Et vous ? Pourquoi vous êtes là ? Enfin, je veux dire... Comment ça vous est arrivé ?

-Accident de voiture. Mettez mon cavalier en F6, s'il vous plait.

Victor n'avait décidément pas envie d'en parler. Paul s'exécutait, et plaça le cavalier sur la case indiquée.

-Et votre ami ?

-Une maladresse, en voulant déplacer un meuble.

-Evidemment.

-Comment ça ?

-Evidemment que c'est une maladresse. Il faudrait être dingue pour vouloir volontairement finir dans ce genre d'endroit.

Les deux hommes ne se regardaient pas. Ils avaient les yeux coincés sur l'échiquier, préparant déjà leur prochain coup.Un sentiment de malaise planait dans la chambre.

-Votre bouquin... Il parle de quoi ?

Paul fut surpris par la question de Victor. Toutefois, il est content de pouvoir lui parler de son œuvre.

-D'un couple, sur le point de se marier...Et du patron du mari, qui fait tout pour empêcher ce mariage, par ce qu'il aimerait voir la femme dans ses bras, plutôt que dans ceux de son employé... Du coup, les fiancés vont devoir ruser pour contrer le patron... C'est un peu compliqué à expliquer... Les relations entre les personnages, et les retournements de situations...

-Je vois... Si même vous, vous n'arrivez pas à comprendre votre histoire, comment voulez-vous que vos lecteurs y arrivent ?

Paul regardait par terre, pensif. Depuis combien de temps déjà, rêvait-il de mettre de l'ordre dans ses idées ?

-Je vais m'en aller. A demain Victor.

-A demain Paul.

Le jeune homme s'en alla, sans un mot de plus.

Victor se retrouvait à nouveau seul, dans cette chambre bien trop étroite à son gout.Il n'avait plus rien à faire de sa journée, mis à part espérer que Paul revienne le lendemain. Ce jeune homme l'intriguait. Que devait-il penser de lui ? C'était un jeune homme qui avait l'air dérangé, pourtant... Il n'avait pas un mauvais fond.

Après avoir longuement soufflé, il enfonça son visage de plus belle dans l'oreiller, espérant trouver un peu de sommeil. Mais il devait se rendre à l'évidence, il allait encore devoir se remettre au somnifère s'il espère sombrer quelques heures dans les bras de Morphée.

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