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Jour 18

Victor se réveillait avec la tête lourde. Sa vision était floue.Il entendit quelqu'un rentrer dans la chambre.

-Alors, réveil difficile ?

C'était Sandra.

Une drôle d'odeur envahit la pièce. C'était une odeur agréable à sentir. Une odeur que Victor connaissait, mais son esprit était trop embrumé par le sommeil pour pouvoir réfléchir correctement.

-J'ai un peu mal au crâne.

-Ne vous en faites pas, j'ai tout prévu. Je vous ai pris des aspirines.

Il entendait Sandra s'approcher du lit, et observer Victor.

-Aucune douleurs particulière, pas de nausées ?

Victor réfléchit un instant.

-Non, je crois pas... J'ai juste mal à la tête, et... Une sensation bizarre...

-Vous vous remettez doucement de votre opération d'hier.

Victor sentit la main de Sandra sur son front.

-Pas de fièvre... C'est bon signe !

La vue de Victor redevint petit à petit nette.Assises près de lui, Sandra mettait des aspirines dans un verre d'eau.

Victor regardait l'horloge accrochée au mur. Il était déjà 10 heure.

-J'ai dormi longtemps ?

-Vous avez rarement autant dormi ! Vous en aviez besoin... Vous vous épuisez déjà vous-même, alors une opération en plus...

Sandra tendit le verre d'eau à Victor. Le jeune homme bu d'une traite. Le gout amer du médicament lui retira une longue grimace.

Victor observait un peu plus attentivement le plateau. Un pain au chocolat, qui sentait bon, comme s'il sortait du four, à côté d'un chocolat chaud.

-Vous avez été bien courageux avec votre opération, alors je me suis dit que je pourrais faire un petit effort pour vous !

Le jeune homme dû se rendre à l'évidence, en plus d'avoir dormi comme un loir, il avait également retrouvé un fort appétit.

-Merci... Marmonnait-il.

Le petit déjeuner fut rapidement avalé.Lorsque Victor se retrouva seul, il ménagea tout ses efforts pour faire preuve d'un peu d'habilité intellectuelle.Beaucoup de choses tournaient dans son esprit.La première chose qui lui venait en tête était cet appétit et ce sommeil soudainement arrivé.Victor ne saurait dire si c'est l'opération qui lui fait cet effet-là...

Paul. Il n'arrêtait pas de penser à lui. Il aurait même juré l'avoir aperçu quelque part dans un rêve. Son visage tournait dans sa tête, pour une raison qui lui est encore assez obscur.Il aimerait bien en apprendre un peu plus sur lui, sur son livre...Après tout, il ne sait pas grand-chose de lui, ni de son roman.


                                                                                               ***


La journée s'était commencée calmement, au restaurant.Tanguy n'avait toujours pas adressé un seul mot à Paul depuis deux jours.Cependant, Tanguy semblait le surveiller de loin. Il lui jetait régulièrement des regards, du coin de l'œil.Ca ne viendrait peut-être pas aujourd'hui, mais sa vengeance ne tarderait probablement pas à arriver.

Paul n'avait pourtant pas la tête à cela aujourd'hui. Tanguy était le dernier de ses problèmes.

Aujourd'hui, cela faisait un an, jour pour jour, que Thalia était partie, sans laisser aucune nouvelle.Il s'en était aperçu ce matin-même, juste avant de sortir rejoindre Charles et Cassandre.

Paul se sentait bizarre.Ca faisait déjà un an que ça durait. Il ne s'était pas rendu compte du temps que cela représentait. Cette année lui avait semblé rapide, et si longue à la fois.Il se sentait perdu.Un an s'était passé, et Paul n'avait pas avancé.

Une dure réalité le frappa de plein fouet. Qu'avait-il fait pendant un an ? Rien du tout. Il avait été une plaie pour tout le monde. Y compris pour lui-même.

-Tout va bien ? Lui demanda Cassandre.

-Je sais pas trop... Ca fait pile un an, aujourd'hui.

Cassandre observa son ami avec peine.

-Déjà un an...

-Ouais...

-Tu veux rentrer chez toi ? Tu peux prendre un jour de congé si tu veux.

-Non, c'est bon... J'ai besoin de travailler, ça va me faire du bien.

Pour souligner ses propos, Paul prit un plateau et partit en salle.Cassandre l'observait s'en aller, avec son air triste. Elle fut rapidement rejointe par Charles.

-Quelque chose ne va pas ?

-Il s'est rendu compte que ça va faire un an, maintenant... Jour pour jour...

-Ah... C'est pour ça qu'il a le cafard... Enfin le cafard... Plus que d'habitude...

-Il devrait rentrer chez lui...

-Je sais pas trop...

Charles ne savait que faire. Son ami semblait trouver un nouvel élan. Il se devait de l'aider et de l'encourager dans cette voie.Cependant, voir son ami ainsi lui faisait de la peine... Paul n'était pas en état de travailler.Le jeune homme refit surface, avec un plateau couvert de verres vides.Un faux pas fit tomber un verre, rattrapé de justesse par Cassandre.

-Tu es sûr que ça va aller ? Demanda-t-elle.

-Je sais pas... C'est juste un mauvais moment à passer... Je crois...

George passa sa tête par la porte.

-Charles, le groupe vient d'arriver.

-Super, j'arrive tout de suite.

Il se retourna un instant vers Paul.

-Je dois y aller, mais s'il te faut quelque chose, si tu te sens pas bien... N'hésite pas à venir me voir, d'accord ?

-Pas de problèmes.

Paul retourna à son travail, toujours suivi de cette triste mine.Charles s'en voulait de voir son ami ainsi sans rien pouvoir faire.

Il partit en salle de service, suivit de Georges.Le groupe de musique était déjà sur scène, à installer leurs instruments.C'était encore un petit groupe d'étudiants, passionné de jazz, qui tentait de se lancer dans une carrière de musicien.

L'esprit de Charles divaguait un peu. Son regard parcourait le pan de mur, juste derrière la scène.Entre les différents instruments de musique qui y était exposés, une photo avaient été accrochés. Une photo dédicacée qui comptait énormément pour Charles.Elle représentait l'équipe du restaurant, aux cotés du chanteur Paul McCartney, qui, un jour avait fait un détour par ce restaurant.Charles se souvenait, nostalgique, de l'effet que lui avait fait l'ancien membre des Beatles, en arrivant, et en s'installant à une table. Cassandre était arrivé en trombe dans les cuisines, en hurlant son nom, le suppliant de la suivre.Ce jour-là, le chanteur avait accepté d'interprété une chanson sur scène, devant tout le restaurant, plein à craquer. Le jeune patron n'avait jamais vu son établissement aussi rempli que ce jour-là.A l'issue de la chanson, une photographie a été prise, imprimée, et dédicacée.

Depuis, Charles l'exposait fièrement, sur ce mur.

Mais aujourd'hui, ce n'était pas le musicien que Charles observait. Il regardait Paul.Il se souvenait parfaitement de l'homme qu'il était à cette époque.

Paul avait les idées pleins la tête, toujours les oreilles entre deux écouteurs, à se dandiner sur ses musiques préférées.Aujourd'hui, bien des choses avaient changés.

Il regardait Paul était en train de prendre la commande d'un jeune couple, installé un peu plus loin. Sa mine tombait jusque par terre.Ce jour était certainement plus difficile que les autres pour lui.Le groupe commença à jouer une musique enjouée.

Paul détourna le regard. Il fixa pendant un moment les jeunes musiciens.Il n'avait pas le cœur à en profiter.Le jeune serveur retourna en cuisines, suivi de près par Charles.

-Paul... Si t'as besoin d'une pause, ou...Quoi que ce soit...

Paul voulait absolument travailler. Mais il devait se rendre à l'évidence, il n'était pas en mesure de travailler aujourd'hui. Ses pensées étaient ailleurs, et il avait déjà échappé à un certain nombre de maladresse. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'un plateau se retrouve à terre.

-Hum... Oui, je crois que je vais partir. Je suis peut-être pas en mesure de... Enfin, je sais pas...

-T'en fais pas, je comprends... Le rassura Charles.

-Merci...Paul rangea son tablier.

Il s'en voulait de laisser le restaurant, et de partir, ainsi. Il détestait faire cela, mais aujourd'hui, il n'avait pas le choix.

Le jeune homme avait eu une prise de conscience, qui l'avait fait réfléchir. Il devait absolument changer.

Etrangement, Tanguy n'en avait pas profité. Il était resté dans son coin toute la matinée. Ce n'était pas plus mal.

Paul avait désormais besoin de se changer les idées. Il n'avait pas envie de passer le restant de sa journée assis sur sa chaise de bureau, à pleurer.

Le jeune homme se dirigea vers la station de métro. Il voulait voir Victor, lui demander comment s'est passé son opération.Paul passa un long moment devant l'hôpital. Son aspect lugubre rendait le lieu guère accueillant.

Il se souvenait de la première fois qu'il avait passé les portes de l'établissement. Il gardait en mémoire les premiers pas qu'il avait fait à l'intérieur de ce lieu intimidant.

A l'intérieur, le décor était différent.Paul marchait dans le long couloir vert du premier étage.La porte de la chambre 117 était grande ouverte.

Le jeune homme se planta à l'entrée.

Victor tourna sa tête pour le regarder. Face à lui se trouvait un homme aux cernes immenses, et au teint pâle. Il vint s'installer près de l'échiquier, comme à son habitude.

-Vous avez triste mine...

-Votre opération s'est bien passé ?

-Je crois, oui... Je suis encore en vie, et ma jambe est encore collé à mon corps.

-Ca ne va pas vous arranger, pour votre sortie d'hôpital.

-On n'en sait rien... Dit-il en pointant le jeu d'échec du menton.

Paul acquiesça tristement.

-Qu'est-ce que vous avez ? Quelque chose ne va pas ?

-Nan, rien... C'est juste que...

Paul ne sentit pas la larme qui lui coulait sur la joue.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-De lointains souvenirs qui remontent. Disons que... Ce n'est pas facile...

-C'est à propos de votre ex-compagne ?

-Ouais... Ça fait un an aujourd'hui.

-Pourquoi vous ne vous reprenez pas en main ? Il faut vous relevez ! Vous rencontrerez quelqu'un d'autre !

-Avec elle, c'était différent.

-C'est toujours différent.

-C'est surtout dans la manière dont ça s'est terminé, qui m'a...

-Coupé ?

-Ouais... Disons que nos nombreuses disputes nous ont mené à l'évitable...

-Je vois... Vous savez, pour beaucoup de couples, ça se termine comme ça aussi. Si vous n'arrêtiez pas de vous disputer, ça valait peut-être mieux que vous vous sépariez...

-J'ai eu du mal à me pardonner certaines choses que j'ai pu faire...

-Sous le coup de la colère, nos actes dépassent parfois notre pensées...

-Là, c'était différent...

-Racontez-moi... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

-Disons qu'elle m'a quitté le jour où...

Paul déglutit, il avait du mal à en parler. Il ne savait pas comment Victor allait réagir en l'apprenant.

-Vous n'êtes pas obligé de m'en parler si vous n'en avez pas envie.

Paul se lança sans réfléchir.

-Elle m'a quitté le jour, où j'ai osé lever la main sur elle...

Victor le regardait intensément. Il avait du mal à comprendre ce que Paul venait de lui dire.

-Je sais pas ce qui m'a pris... J'étais énervé, j'avais un peu bu, je crois...

Perdu dans ses pensées, tentant de remettre un peu d'ordre, Victor secoua un peu sa tête, pour revenir à Paul.

-Je l'ai pas touché... Mais j'ai levé la main, prêt à... Elle est partie juste après.

Victor restait silencieux face à cette révélation.

-Je sais pas ce qui m'a pris de faire ça...

Victor comprenait un peu mieux, désormais, pourquoi Paul était dans cet état. Il n'avait jamais pu se pardonner de cette erreur fatale qu'il avait commise il y a maintenant un an.

-Je... Je suis désolé...

-Vous n'avez pas à l'être.

-Si jamais...

-J'ai pas tellement envie d'en parler...

-Je comprends... Mais si vous en avez besoin, je suis là si vous le souhaitez.

-Parlons plutôt de vous... Vous vous remettez de votre opération ?

-J'ai la tête un peu lourde, encore, mais ça va passer...

Paul observa un instant l'échiquier.

Il déplaça sa reine en E7.

-Mettez mon fou en E7, s'il vous plait.

Paul venait de perdre sa reine.

-Ne vous en faites pas, ce n'est qu'une mauvaise passe, vous allez revenir dans la course !

-Peut-être, oui...

Paul se leva.

-Je suis désolé, mais je ne me sens pas très bien, je ferais mieux de rentrer chez moi.

-Non, attendez, rasseyez-vous un instant.

Paul s'exécuta sans un mot.

-Je sais que ça ne me regarde pas, mais en ce qui concerne votre ex-compagne... Ne vous morfondez pas trop sur vous-même. Ça sert à rien.

-Qu'est-ce que vous en savez ?

-Vous préférez rester coincé ici, à culpabiliser sur une erreur que vous avez faite il y a un an, ou vous remettre à marcher, et recommencer votre vie ?

-Je crois que vous ne vous rendez pas bien compte de l'ampleur de ce que j'ai pu faire à ce moment-là...

-Vous ne l'avez pas touchée !

-Mais l'idée ma traversée l'esprit ! J'ai levé la main, prêt à... A...

Paul ne sut terminer sa phrase. Il n'avait pas le courage de la terminer.

-Et qu'avez-vous fait pour vous réparer ? Pour réparer votre erreur ?

-Thalia est injoignable ! Je ne sais pas où elle est aujourd'hui ! Et puis à quoi bon ? A quoi ça m'avancerait ? Elle ne voudra certainement pas me revoir, ni me reparler !

-Et donc, vous avez choisit de ne rien faire, préférant endormir votre conscience dans l'alcool. Et vous vous êtes retrouvé aujourd'hui, un an plus tard, à ne plus savoir ce que vous voulez, et à vous en vouloir encore plus de ne rien avoir fait à l'époque. Je me trompe ?

Paul déglutit.

-Oui, vous avez raison...

-Peu importe ce que vous faites, essayez au moins de réagir, ça vaudra toujours mieux que de rester bêtement coincé entre vos doutes et vos erreurs !

Paul se leva, et se dirigea vers la porte.

-J'y penserais.

Le jeune homme disparut dans le couloir.Sandra apparut aussitôt. Elle observa le bandage de Victor.

-J'ai entendu ce que vous avez dit à votre ami.

-Ah oui ?

-Peut-être que vous devriez réfléchir, vous aussi, à tout ce que vous avez dit.

-Comment ça ?

-Toutes vos erreurs... Tout ce que vous pensez faire... Certaines idées que vous avez en tête...

-Je sais ce que fais... Et puis, moi au moins, j'agis. Je sais ce qui m'est arrivé, et je sais ce que j'ai envie de faire désormais.

-Aujourd'hui peut-être. Mais vous n'êtes pas arrivé dans cette chambre d'hôpital pour rien...

-J'ai eu un accident de voiture !

-On a retrouvé de l'alcool dans votre sang, quand vous êtes arrivé ici. Je ne sais pas ce qui vous est arrivé juste avant, ni le contexte de votre accident, et je ne tiens pas à le savoir. Mais il vaut peut-être que vous y réfléchissiez un instant, vous ne trouvez pas ?

Sandra s'éloigna vers la porte.

-Je vais vous laisser un peu seul. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous savez quoi faire.

Victor se retrouvait de nouveau seul. Il repensait à cette fameuse soirée où il avait eu cet accident. Il était parti d'un mariage à la va-vite. Il avait juste besoin de faire un tour, pour pouvoir réfléchir un peu. Victor s'était toujours dit que ses réflexions avaient été stupides, et qu'il avait eu tort de s'inquiéter ainsi pour rien. Après tout, il était sous l'emprise de l'alcool.Victor n'arrivait pas à se rassurer. Quelque chose le dérangeait.


                                                                                ***


Paul était assis sur sa chaise de bureau. Il s'était autorisé une petite entorse à sa promesse, et avait sorti une bouteille de bière.Les paroles de Victor le faisaient beaucoup réfléchir.Il faisait désormais face à la vie qu'il avait mené pendant un an. Ce n'était pas une vie. Il ne pouvait continuer ainsi.Paul se laissait longuement pleurer. Par où devait-il commencer ?

Chose qu'il n'aurait jamais cru possible, le sommeil vint le cueillir.


 Il a rêvé d'elle.

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