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Jour 15

Sur le trottoir, Paul soufflait dans ses mains, pour essayer de se les réchauffer.Les rares arbres qu'il croisait dans cette ville avaient déjà perdus toutes leurs feuilles.

La voiture de Charles et Cassandre arrivèrent, à son plus grand bonheur.

-T'as l'air fatigué ! Remarquait Cassandre.

-Ouais, je me suis couché tard, hier.

-Encore ! Maugréa Charles.

-Ouais, je me suis occupé de mon livre. Enfin, j'ai essayé.

En réalité, Paul avait passé une grande partie à réfléchir. Son esprit était embrouillé par Charles, Victor, Mme Haubert... Au pied de son bureau trainait encore quelques bouteilles qu'il avait vidé durant la nuit.

-Et tu t'en sors ? Demanda Cassandre.

-Un peu...

Paul pensait surtout à ce que lui avait dit Victor la veille. Prendre son courage à deux mains, et faire face à ses collègues.Aurait-il vraiment la force de leur faire face ?

-T'as un peu réfléchi à tout ce qu'on s'est dit hier ? Lui demanda Charles.

-Pas beaucoup... Je suis désolé.

-A propos de quoi ? Demanda Cassandre, curieuse.

-Je lui ais demandé de sympathiser un peu avec ses collègues. Râla Charles.

-Super ! C'est vrai que t'es toujours tout seul, dans ton coin, tu devrais venir un peu plus avec nous !

-Je vais y réfléchir. Promit Paul.


Au restaurant, Paul passa sa matinée à observer ses collègues. Il cherchait en lui le courage d'aller les voir, mais rien ne venait.Charles remarquait bien que quelque chose n'allait pas. Il finit donc par aller le voir :

-Laisses moi deviner. T'oses pas aller les voir.

-Comment tu le sais ?

-Je vois pas ce qu'il y a de bien compliqué ! Tu vas les voir, c'est tout ! Reste spontanée !

-Spontanée...

 Paul eut un petit rire ironique.

-Mais qu'est-ce que je fais une fois sur place ? Je n'ai rien à dire ! Rien à raconter !

Charles s'assied quelques instants sur un tabouret, et regarda son ami droit dans les yeux.

-Tu n'as qu'à rebondir sur ce qu'ils sont en train de se raconter ! Tu les écoutes, et dès que tu peux rajouter quelque chose, et bien fonce ! Tente ta chance !

-Je vais voir ce que je peux faire.

Paul retourna en cuisine. Il déposa son plateau devant Tanguy avant de reprendre son petit calepin.

-Hé, Paul !

Les deux hommes se regardèrent un instant. Un sentiment de malaise s'installa.

-Tu vas bien ? Finit-il par lui demander.

-Euh... Si on veut... Lui répondit Paul.

Ce dernier retourna immédiatement en salle. Il jeta un dernier coup d'œil à travers la porte, entre-apercevant Tanguy, se tenir droit, derrière les fourneaux. C'était bien la première fois qu'il lui demandait si ça allait. Qu'est-ce qu'il était en train de préparer ?

Tanguy se sentait mal. Il lui demandait si ça allait. Mais évidemment qu'il n'allait pas bien ! Il ne savait pas tellement pourquoi il avait agi comme ça avec lui.Lorsqu'il le vit revenir dans les cuisines, il revient vers lui.

-Charles m'a dit que t'écrivais un roman.

-Pourquoi, ça t'intéresse ?

Paul était froid et distant avec lui.  Lui qui aurait dû se réjouir de cette opportunité pour pouvoir tenter sa chance, il préféra se résigner.

-Il parle de quoi ?

-D'un couple, qui travaille dans une même entreprise, et de leur patron qui essaye à tout prix de les séparer.

-Intéressant.

-Pas suffisamment.

-Comment ça ?

Paul préféra ne pas répondre. Ce matin encore, il s'était vu refuser son manuscrit par une maison d'édition. Plus le temps passait, et plus il perdait espoir de voir son roman publier. Aujourd'hui, ce qui semblait être sa seule solution, c'était la partie d'échec qu'il était en train de jouer avec Victor.

-Pour rien... Finit-il par lancer.

Paul s'en alla et disparut derrière les portes qui donnaient sur la salle de service, laissant une fois de plus Tanguy en plan.

Ils ne s'adressèrent plus la parole de la journée, ce qui n'allait pas déranger Paul.

Tanguy avait beaucoup réfléchi à propos de ce long silence, et de cette distance qu'il y avait entre eux deux.Il fut coupé dans ses pensées par l'arrivée de Charles.

-Alors ? Qu'est-ce que ça a donné ?

-Je t'avais dit que c'était une mauvaise idée.

-Pourquoi ? Il t'a dit quoi ?

-Il me répondait sèchement. C'est à peine si on s'est échangé trois phrases, avant qu'il ne se remette au travail, et à m'ignorer, par la même occasion.

-C'est pas gagné...

-Je t'avais prévenu ! Ca sert à rien. Il n'est peut-être pas fait pour les rapports sociaux.

-Dis pas n'importe quoi. Il lui faut juste du temps.

-Ok, c'est bon, j'ai compris. Je lâche l'affaire.

-Déjà ?

-Ouais. Débrouilles-toi ! C'est ton pote ! Tu trouveras bien une solution !

Sans un mot de plus, Tanguy se remit au travail.Charles retourna dans la salle de service. Il s'installa au bar. Il observait Paul, tout en réfléchissant. René avait peut-être raison. Il fallait peut-être le laisser un peu tranquille.

Dans un coin de son regard, Charles aperçut une dame âgée rentrer dans le restaurant et venir s'installer près de lui.

-Votre jambe n'est toujours pas remise ?

Charles sursauta. Il vit Mme Haubert, installée juste à côté de lui.

-Hum...Non, elle n'est pas encore entièrement remise.

Charles sauta directement du coq à l'âne.

-Paul m'a dit qu'il était venu vous voir.

-Si vous voulez des informations à propos de nos séances avec votre ami, ce n'est pas avec moi qu'il faut voir. Secret professionnel, vous comprenez ?Lui répondit-elle dans un sourire.

-Oui, bien évidemment. Je vous sers quelque chose ?

-Avec votre jambe vous devriez rester un peu assis. Votre collègue va venir s'occuper de moi.

Au moment même où elle prononça ces mots, Paul apparut. Il fut déconcerté de voir Mme Haubert assis, face à lui. Sans un mot, il lui tendit la carte des menus.

-Je repasserais quand vous aurez fait votre choix.

Paul repartit aussitôt vers une autre table. Il se sentait mal à l'aise de voir Mme Haubert dans le restaurant, depuis qu'il va la voir. Il n'a pas tellement envie que cela s'ébruite.

-Il n'est pas sortit de l'auberge... Murmura Charles.

-Ne vous en faites pas tant pour votre ami. Lui répondit Mme Haubert, en plongeant son nez dans la carte.

-Vous avez peut-être raison...

Charles se releva, difficilement, s'aidant de ses béquilles.

-Je vais vous laisser faire votre choix tranquillement.

Mme Haubert ne releva pas.

Il retourna dans la cuisine, où il s'installa à nouveau sur un tabouret, près de Georges.

-T'en fais des allers-retours dans ta journée.

-Pas plus que les autres.

-Avec ta jambe, tu te fatigues plus qu'autre chose. T'as pas envie de te poser quelque part une bonne fois pour toute ? Ou plutôt de rester chez toi ?

-Non... J'ai besoin d'être dans mon restaurant. Qu'est-ce que tu veux que je fasse de mes journées, tout seul chez moi ?

-Tiens, ça me rappelle quelqu'un...

-Pourquoi vous me parlez tous de Paul ? Il est revenu travailler, non ?

-C'est bon, pas la peine de t'énerver !

-T'as pas du travail à faire ?

-Si, si, j'y vais...

George retourna à son travail. Charles ferma un peu les yeux. Il avait besoin de calme et de silence.

Paul revint vers Mme Haubert.

-Vous avez fait votre choix ?

-Oui, je vais tout simplement vous prendre une limonade s'il vous plait.

-Je vous apporte ça tout de suite.

Paul reprit la carte et repartit directement vers les cuisines. Il revint un peu plus tard, un verre à la main.Mme Haubert l'arrêta dans son élan.

-N'oubliez pas ce que je vous ai dit Paul, détendez-vous ! Si quelque chose ne va pas, respirez un bon coup. Tout ira bien.

-C'est facile à dire...

-Ne vous en faites pas pour tant. Il n'y a pas de quoi s'angoisser !

-Si vous le dites.

-Beaucoup d'occasions peuvent s'offrir à vous. Ce serait dommage de ne pas pouvoir les saisir, pas vrai !

-Oui, c'est vrai...

Paul repartit dans les cuisines. Il avait retrouvé la force qu'il avait gagné la veille, avec Victor. On dirait bien que la voix apaisante, et les belles paroles de Mme Haubert faisaient leurs effets. Paul fut le premier à en être surpris.

Il avait gâché sa chance, ce matin, avec Tanguy. Il devait se rattraper.Mais une mauvaise surprise, à laquelle il aurait pu s'attendre, arriva.Tanguy avança vers lui un plateau, remplis de différentes assiettes.

-Allez. Dépêches-toi, les clients ont autre chose à faire qu'attendre.

Cela ne servait à rien d'ouvrir le dialogue. Paul venait de rater sa chance, et tout recommençait comme avant. L'opportunité qui s'était offerte à lui, était maintenant passé.Il prit le plateau, et retourna en salle.Tanguy le regardait disparaitre derrière les portes.Non, il ne pouvait pas l'aider. Il n'avait pas à se mêler des affaires de Paul. Il n'était qu'une plaie pour le restaurant.


                                                                                             ***


Victor avait le regard coincé sur son téléphone, posé sur la table de chevet. Il n'avait eu aucune nouvelle de sa sœur. Elle n'allait pas venir.Il eut un dernier espoir en entendant frapper à sa porte.

-Entrez.

La poignée fut actionnée, et Paul apparut au seuil de la porte.Victor ne put cacher une pointe de déception sur son visage.

-Quelque chose ne va pas ?

-Non, rien, ne vous en faites pas... Venez, installez-vous.

Paul fut les mêmes pas qu'il faisait tout les jours, et s'installa près de l'échiquier.

-Vous n'avez pas l'air d'aller bien. Fit remarquer Paul.

-Vous non plus. Vous avez encore bu ?

-Un peu... Hier soir.

-Je pensais que vous aviez arrêté.

-Non... Pas encore.

Paul observait le plateau-repas, posé sur la table de chevet, que Victor n'avait pas mangé.

-Vous ne mangez pas ?

-Non.

-Vous n'avez pas l'air de beaucoup dormir non plus.

-Impossible de trouver le sommeil.

-Ils n'ont rien à vous donner pour vous aider à dormir, ici ?

-Si. Mais je n'en prends jamais.

-Pourquoi ?

-Je n'aime pas prendre de cachet pour dormir.

-Au fond, vous n'êtes pas mieux que moi...

-Comment ça ?

-Vous vous faites plus de mal qu'autre chose, en refusant de manger et de dormir.

-Vous êtes plutôt mal placé pour me faire la morale.

-Vous non plus.

-C'est vrai... Admit Victor.

-Pourquoi vous vous faites du mal, comme ça ?

-J'en sais rien.Victor avait perdu l'envie de se battre.

-Alors pourquoi ne pas manger ?

-J'ai perdu l'appétit.

-Vous voulez que je vous rapporte quelque chose du restaurant ?

-Non, c'est bon, ça ira, merci.

-Vous ne pouvez pas rester comme ça ! Vous maigrissez à vue d'œil ! Dans votre état, vous ne pouvez pas...

-Mais qu'est-ce que vous avez, tous, avec mon état ?! Oui, je suis pas beau à voir, et alors ?!

-Je disais ça pour vous...

-Vous ne savez pas ce dont j'ai besoin...

-De quoi avez-vous besoin ?

Paul avait lâché cette question sans réfléchir. Ca lui était venu tout seul.

Victor ne répondit pas. Plusieurs souvenirs tournaient dans sa tête. Devait-il vraiment partir d'ici ? A quoi bon ?Il finit par changer de sujet :

-Et vous ? Pourquoi vous buvez tant ? A quoi ça vous mène ?

-Pour oublier mes problèmes. Par ce que je n'ai jamais eu la force de les combattre.

-Dites plutôt que vous n'avez jamais essayé de vous battre.

Paul le regarda, interrogateur.

-Qu'est-ce qui vous bloque ?

-Tout.

-Et l'alcool n'est qu'une serrure de plus.

Paul se concentra sur l'échiquier. Il déplaça un pion en F6.

Victor réfléchissait.Une idée germait alors dans son esprit. Mais aurait-il le courage de la proposer à Paul ?

Il l'observait un instant. Lui non plus, n'était pas très beau à voir. Il ne pétait pas la forme.

Victor se lança alors, sans réfléchir :

-Bon, écoutez, j'ai un deal à vous proposer.

« Encore un ! » Se dit Paul, désespéré.

-Si vous arrêtez de boire, alors, je me remettrais à manger.

Paul prit le temps de réfléchir. Il ne voulait pas à nouveau se lancer dans ce genre de promesses en l'air.Mais après tout, qu'avait-il à risquer ?

-Il est où le piège ?

-Où y aurait-il un piège ?

-Et si jamais l'un de nous échoue ?

-Vous ne pourrez vous en prendre qu'à vous-même.

-Et comment s'assurer que chacun respecte sa part du contrat ?

-La confiance ?

Paul réfléchit encore quelques instants. Après tout, que pouvait-il bien lui arriver ?

-C'est d'accord. Je vous suis.

Paul ne savait pas dans quoi il s'embarquait encore. Mais voir Victor dans cet état lui faisait de la peine. Si au moins il pouvait agir pour qu'il aille un peu mieux, c'était l'occasion.Et puis... C'était peut-être ici la motivation qui lui manquait pour pouvoir arrêter de boire.

-Mettez mon fou en F6, s'il vous plait.

Paul venait à nouveau de perdre un pion.

-Et voilà. Un nouveau tour de jouer.

Paul s'avança vers le seuil de la porte, et regarda sa montre.

-Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Je crois qu'il est bientôt l'heure de votre repas.

Le jeune homme sortit, laissant Victor seul.

Il aurait bien aimé lui demander de rester encore un peu. Mais il n'a pas osé.

Etrangement, Victor appréciait de plus en plus la présence de Paul. Avec lui, il pouvait parler. Vraiment parler. Sans avoir à se disputer, ou à se prendre la tête.Son attitude, un peu maladroite, lui faisait de la peine. Il ne savait pas ce qu'avait pu lui faire sa compagne, il y a un an, mais pour en arriver là, ça ne devait pas être joli...

Sandra arriva dans la chambre, accompagné d'un plateau-repas. Elle avait l'air fatigué.

-Bon, Victor, est-ce que ce soir, vous pourriez faire l'effort de manger un peu plus que...

-C'est d'accord.

Sandra n'en crut pas ses oreilles.

-Pardon ?

-D'accord. Je vais manger votre repas.

Sandra s'installa à toute vitesse auprès de lui. Elle commença à lui tendre une première fourchette. Soudainement, son visage changea. Ses sourcils se froncèrent, et sa bouche se crispa.

-Il est où le piège ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

Elle posa sa main sur son front. Victor finit sa bouchée, difficilement.

-Il n'y a pas de piège. Peut-être que la faim aura finalement eu raison de moi.

Sandra le regarda, suspicieuse.

Elle continuait de lui avancer les fourchettes, une à une, attendant le moment où le piège tombera.Victor, lui, continuait d'avaler, tant bien que mal, la nourriture qu'on lui servait.Mais elle dû se rendre à l'évidence, devant le plateau vide, que Victor avait peut-être bien retrouvé l'appétit.

-Alors ça pour une surprise !

Sandra décrocha un large sourire, et laissa même échapper un léger rire. C'est le premier que Victor voyait.

-Dites...

Sandra redevint sérieuse un instant.

-Demain matin, vous pourriez me ramener ces pains au chocolat de cette boulangerie dont vous m'avez parlé ?

-Je savais bien qu'il y avait anguille sous roche...

-Ca valait le coup d'essayer.

-Je verrais ce que je peux faire.

Sandra reprit son plateau, et sortit de la chambre.


                                                                                              ***


Sur le chemin du retour, Paul réfléchissait. Il était quelque peu rassuré par ce que lui avait dit Victor la veille. Après tout, cette histoire doit être réglé entre Victor et sa famille. Il n'aura qu'à faire le trajet jusque chez sa sœur, c'est tout. Il n'aura pas à se mêler de toutes leurs histoires de famille.

Une fois chez lui, c'est le cœur plus léger, qu'il s'installa à son bureau, une bouteille à la main, son livre devant lui, prêt à passer une nouvelle longue soirée.Lorsqu'il prit le décapsuleur, il se rappela ce qu'il avait promit à Victor.Paul reposa difficilement la bouteille dans son frigo.La soirée allait effectivement être très longue.

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