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Jour 11

Paul n'avait pas beaucoup dormi. Il a passé une grande partie de sa nuit à réfléchir. Il commença par sa première séance avec Mme Haubert, puis à sa visite à l'hôpital.

Et si Victor avait raison ?Peut-être qu'il ne regardait plus le bon problème désormais ?Un an, désormais, que son problème était ailleurs. Il devrait peut-être arrêté d'être sourd à tout ce qu'il entendait depuis ?

Sans hésité, il prit son téléphone, et appela Charles.

-Victor ?

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Ca vous dit de venir dîner à la maison ce soir ?

-En quel honneur ?

-Je sais pas... Avec tout ce qu'il s'est passé ces derniers temps, on n'a pas vraiment eu le temps de passer un vrai moment tous les trois.

Charles ne répondit pas tout de suite. Paul l'entendait réfléchir.

-Cassandre termine son service à 19h30.

-C'est parfait. Tout sera prêt pour ce soir.

-A ce soir alors.

Charles raccrocha immédiatement.Paul sauta de son canapé.Sa soirée devait être parfaite. Il devait montrer à Charles et Cassandre tout ce dont il était capable.Se rendant compte qu'il tournait en rond au lieu d'agir, il se précipita dans sa cuisine.

Après s'être emmêlé les pinceaux un long moment, il finit par prendre une décision.Il devait commencer par aller faire quelques courses, pour pouvoir combler ce qui lui manquait.


                                                                                    ***


Le supermarché n'était pas l'endroit qu'il préférait. Heureusement, il n'y avait pas grand monde.

Paul ne voulait pas prendre ce repas à la légère. Il devait montrer à ses amis ce dont il était réellement capable.Au fond, c'était peut-être avant tout à lui-même qu'il voulait se prouver cela.

Perdu dans ses pensées, il traversait les allées du magasin sans vraiment savoir où il allait.Après être passé trois fois dans le même rayon sans n'avoir rien pris, il se frotta un peu les yeux, et quitta ses rêveries.Les yeux fixés sur sa liste de courses, Paul faisait de son mieux pour pouvoir rester concentré sur ce qu'il avait à faire.Il devait garder les idées en place, et bien gérer son temps.

A peine Paul fut-il rentré chez lui, qu'il repartit.


                                                                                                     ***


Victor avait passé la journée devant son livre. Il n'avait presque pas touché aux repas qu'on lui avait servi.Concentré sur sa lecture, il n'avait pas entendu Paul frapper à la porte.Le jeune homme insista, mais ne voyant aucune réaction, finit par rentrer.

Victor sursauta.

-Vous m'avez fait peur !

-Désolé... Vous avez l'air embarqué par votre livre !

-Oui... Je ne m'arrête plus ! De toute manière, je n'ai que ça à faire !

Paul s'installa.

-Au fait, je vais suivre votre conseil.

-Comment ça ?

-Ce soir, je vais voir mon patron. Je vais essayer d'en profiter pour discuter, et essayer de vraiment changer les choses, de voir tout ça, différemment.

-Je suis content pour vous.

Paul observait l'échiquier.

-Et votre roman ? Il avance ?

Cela faisait déjà un moment que Paul n'y avait pas pensé.

-Non, il n'avance pas tellement... J'avais d'autres choses à régler, ces derniers temps...

-Je comprends... Avec votre travail...

-Ouais...

-Vous continuerez de travailler dans votre restaurant si vous publiez votre livre ?

-Je pense oui... Devenir auteur de métier serait super, mais ça m'étonnerait que j'arrive un jour à en vivre.

-Mais vous aimeriez ? Si vous aviez l'occasion.

-Oui...

Paul déplaça son pion en E2.

En regardant l'échiquier, il réfléchissait une fois de plus à ce qui pourrait bien arriver s'il perdait la partie. Et une fois de plus, aucune réponse ne lui venait.Il devait tenir parole. S'il perdait, il n'aurait d'autre choix que d'aider Victor à partir d'ici.

-Mais... Comment réagira votre famille si vous vous évadez de cet hôpital ? Demanda-t-il.

-J'en sais rien... Enfin, pour être honnête, ils ne sauteront pas de joie.

-Comment vous comptez faire ? Vous n'avez pas peur de devoir retourner à l'hôpital ? Comment vous allez les convaincre de rester... Dehors ?

-J'en sais rien... Je vous cache pas que tout peut arriver... Mais, ils sauront bien s'y faire. Nous croisons tous les doigts, pour que les choses se passent bien.

-J'espère pour vous.

-Déplacez le roi en E2.

Paul s'exécuta. Il devait dire au revoir à un nouveau pion.

-Rien n'est encore joué ! Tenta de le rassurer Victor, qui avait bien lu l'inquiétude dans ses yeux.

-Ouais, je sais.

Paul regarda sa montre.

-Je suis vraiment désolé, mais je n'ai pas envie de trainer. J'ai encore beaucoup de choses à faire, et...

-Ne vous en faites pas pour moi... Allez-y !

-Merci !

Paul sortit de la chambre en courant.Il remonta le long couloir vert, jusque dans la cage d'escalier.Sans décélérer, il descendit les marches, et courut jusqu'à la bouche de métro.

A l'intérieur du wagon, Paul se mit à réfléchir devant sa montre. Il est encore dans les temps.De retour chez lui, il se mit tout de suite aux fourneaux.Il passa la fin d'après-midi à préparer le repas.

L'anxiété le brulait à petit feu. Paul ne pouvait s'empêcher de regarder l'horloge murale toutes les trente secondes.

C'est épuisé qu'il s'étala sur son canapé, après avoir passé une paire d'heures en cuisine.Son manque d'organisation ne s'était jamais autant ressenti en lui.

Paul se mit à attendre, affalé dans son canapé, les yeux sur les aiguilles, qui tournaient.Il attendait que Charles et Cassandre arrivent, car il n'avait désormais que ça à faire, attendre.Le temps devint rapidement long.Il se répétait tout ce qu'il avait à dire dans sa tête. Il avait tout en tête. Il passa chaque seconde à ressasser tout ce qu'il avait organisé, et préparé.

Paul pensait à Victor. Il commençait à comprendre ce qu'il pouvait bien ressentir. L'homme passait ses journées à ne rien faire, et attendre, tout comme lui, que l'heure tourne, pour au final attendre quoi ? Que tout s'arrange ? Qu'un miracle se produise ?

Paul comptait énormément sur Charles, pour pouvoir se remettre à bouger, à travailler, et à vivre !Tout comme Victor comptait sur lui pour pouvoir partir, et recommencer sa vie, ailleurs, auprès de ceux qu'il aime.


                                                                                               ***


Victor fut coupé en plein milieu d'un chapitre par l'arrivée de Sandra.Il ne put s'empêcher de pousser un léger grognement.Elle déposa un plateau sur la table de chevet.

-Alors ? Votre livre est bien ?

-Oui, il est super ! Au moins, il m'occupe !

-J'espère au moins qu'il vous a donné l'appétit.

Victor ne répondit pas. Il n'avait pas faim. Pas plus que la veille, et probablement pas moins que le lendemain.

-S'il vous plait, Victor, faites un petit effort ! Vous ne mangez presque rien ! Votre corps va rapidement manquer d'énergie pour continuer de lutter !

Tel un enfant, Victor finit par accepter et ouvrir la bouche.Il n'avala que quelques minces bouchées avant de se résigner à nouveau.

-S'il vous plait, Victor ! C'est de pire en pire, vous mangez de moins en moins !

-Je n'ai pas faim, désolé...

-Victor, je vous en prie... Vous avez besoin de manger pour pouvoir gagner en énergie. Vous ne faites qu'éloignez votre date de sortie de cet hôpital !

Victor faisait sourde oreille. Un nouveau duel venait de commencer, et ce serait à qui craquerait le premier.

Sandra hésita encore quelques instants, puis déclara finalement forfait. Bien malgré elle, elle ne voulait pas insister auprès de son patient.

Elle avait autre chose à faire, et ne saurait perdre plus de temps ici.Toutefois, Sandra semblait avoir un début d'idée en tête. Une idée, qui pourrait peut-être marqué un nouveau tournant dans la vie d'hôpital de Victor.

Comme chaque jour, elle déposa le plateau sur la table de chevet, avec le mince espoir que l'odeur puisse donner appétit au jeune homme.


                                                                                            ***


Paul était installé sur une chaise. En face de lui, sur le canapé, Charles et Cassandre le regardaient, en grignotant des biscuits apéritifs.

-Bon... Dis-nous ce qu'il y a ! Finit par lancer Cassandre.Pourquoi tu nous a fait venir !

-Pour rien... Ca faisait juste longtemps que nous n'avions pas passé un moment comme celui-là, juste tous les trois.

-En tout cas, tu t'es donné du mal pour ce soir ! Observa Charles.

-Ouais, j'y est passé une bonne partie de la journée... Et tu n'as pas encore vu le plat de résistance !

La sonnerie du four illustra ses propos.

-D'ailleurs, on va pouvoir passer à table !

Ils s'installèrent autour de leurs assiettes. L'odeur envoutante du plat chaud envahit l'appartement.

Paul fit le service, et distribua le repas dans chaque assiette. Un long calme s'ensuivit.

Paul finit briser le silence :

-Tout va bien au restaurant ?

-Euh... Ouais, ça à l'air d'aller pour le moment...

-Ça a l'air ?

-Et bien... tu sais, comme tu n'es plus là, on a du service en plus... Répondit Cassandre.

Charles ne disait rien. Il savait bien que Paul allait réagir.

-Si vous avez besoin de monde, tu sais que tu peux compter sur moi ! Deux bras en plus...

-Paul ! Nous avons pris une décision, et je n'ai pas envie de revenir là-dessus ce soir !

Charles venait de monter d'un ton. Mais Paul était bien décidé de ne pas en rester là.

-Ecoute, je sais que c'est compliqué, en ce moment, avec le restaurant, entre nous deux... Mais on ne peut pas rester éternellement dans cette situation ! Faut faire bouger les choses !

Paul ne laissa pas son ami frapper du poing sur la table.

-Sinon quoi ? Continua-t-il. Toi tu vas continuer à t'occuper de ton restaurant, sans savoir comment me regarder, par ce que tu n'as pas le courage de me renvoyer, mais en même temps, tu ne peux plus me voir trébucher au restaurant. Et à côté, je passe mes journées à ruminer un bouquin que je n'arrive pas à avancer, à espérer que tu m'appelles pour me dire que je peux revenir bosser, et en me demandant ce qui cloche chez moi depuis plus d'un an, sans savoir comment rassembler les pièces du puzzle, ni de trouver une réponse.

Charles ne parlait pas. Sa colère s'estompait petit à petit, pour laisser place à une certaine forme d'incompréhension.

-Je sais que vous vous inquiétez pour moi. Mais si on continue à ce rythme-là, nous ne pourrons jamais réellement avancer, et rien ne sera jamais résolu.

Cassandre et Charles le regardaient, fixement. Ni l'un, ni l'autre ne savait quoi répondre à cela.

-Et qu'est-ce que tu proposes ? Finit par demander Cassandre.

Paul sortit de sa poche la petite carte de visite qui l'avait fait tant réfléchir ces derniers temps. Il l'a fit passer à ses amis, qui regardèrent attentivement le morceau de papier.

-J'y suis allé hier, elle m'a reçu pour une première séance.

Charles ne cacha pas sa surprise. Le visage de Cassandre changeait également.

-Ça c'est passé comment ? Osa-t-elle.

-Mieux que ce que j'aurais pu m'imaginer, je dois bien l'admettre. Enfin... Je crois. J'y réfléchis encore.

-Et tu comptes y retourner ? Demanda Charles.

-Je n'en sais rien... J'y réfléchis...

Charles était pensif.

-C'est bien que tu y sois allé... Lui dit Cassandre. Mais maintenant ? Il se passe quoi ?

-J'ai envie de travailler. Mais je sais que les choses ne s'arrangeront pas comme ça. Pas en passant tout notre temps à nous disputer pour un oui, ou pour un non. Et je suis persuadé que ça vous fait aussi mal qu'à moi. Nous n'avons pas le même point de vue sur le sujet, mais ça ne nous empêche pas de trouver un accord. Alors je veux qu'on trouve une solution, une vraie solution, tous les trois.

Charles prit la carte de visite entre ses deux doigts.

-Qu'est-ce qui t'a décidé à y aller ?

-Je crois bien que c'est toi... Après tout, tu avais bien raison, j'ai bien le droit d'y aller une fois, pour essayer... Ca ne m'engage en rien.

Charles ne répondit pas immédiatement. Il allait probablement le regretter, mais il devait désormais faire un choix.Il regardait son ami, face à lui. Paul avait-il eu un déclic ?Cette psychologue était peut-être la pièce qui lui manquait pour pouvoir aller de l'avant. En tout cas, il avait l'air motivé. Il fallait l'encourager dans cette voie-là.

-Bon... Je veux bien te faire revenir.

Un début de sourire arriva sur le visage de Paul.

-Mais à une condition ! Enchainait Charles. Je veux que tu retournes la voir régulièrement.

Le sourire de Paul s'effaça aussi rapidement qu'il était apparu.Il devait prendre une décision rapidement.Il répondit sans réfléchir :

-C'est d'accord ! C'est d'accord. Je l'appellerais dès demain, pour reprendre rendez-vous.

Paul avait peur d'avoir réagit trop vite. Sans réfléchir. Il ne savait pas quoi penser de la séance qu'il avait eu la veille, et il s'engage déjà à y retourner.

-Tu sais, ce n'est pas grave d'aller voir une psy !

-Ouais, je sais bien...

Charles et Cassandre s'échangèrent un long regard, silencieux.

-Je reprend demain ?

-On vient te chercher, comme d'habitude ?

Paul acquiesça d'un signe de tête.Le reste du repas fut relativement calme. Chacun était perdu dans ses pensées.La suite de la soirée se passa dans une autre ambiance, plus posé.Lorsqu'elle toucha à sa fin, Charles reprit la parole :

-T'es sûr que ça va aller ?

-Ouais, je crois... C'est aller un peu vite ce soir, non ?

-Peut-être bien... Mais ça ne fait pas de mal, parfois... Tu ne trouves pas ?

-Faut voir...

Charles lui répondit par un sourire.


                                                                                  ***


La voiture avançait rapidement entre les immeubles, dans le noir de la nuit.Aucun des deux passagers n'avait dit quoi que ce soit depuis qu'ils étaient partis.Ils étaient tout les deux pensifs. Leur soirée avait été une surprise bien plus grande qu'ils ne l'avaient imaginé.

Ce ne fut qu'au tournant d'une rue que Cassandre brisa le silence :

-Tu penses qu'il a vraiment changé ?

-J'ai envie d'y croire, mais... J'en sais rien... J'ai cette impression que Paul est en train de danser... A peine il met un pas en avant qu'il en fait déjà deux en arrière.

-Il est quand même aller voir une psy... Ce n'est pas rien non plus...

-Toi aussi ça t'a surpris ?

-Ouais...

-J'ai envie qu'il retourne la voir. Si c'est elle qui lui fait cet effet-là, il doit continuer. Avec un peu de chance, il fera plus de chemin en un mois qu'il n'en aura fait en un an.

-J'espère bien que tu as raison.

-Moi aussi, Cassandre... Moi aussi.

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