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14. Retour




On s'est tous retrouvés dans le premier avion pour Paris. Tous, sauf Ozgur. Rappelé à Ankara. Urgence.

Ça tangue aussi par là-bas. Une vague d'arrestations pour « participation à une entreprise terroriste » a subitement décimé les chefs de la garde présidentielle. Le Président turc est formel : heureusement qu'il reste des hommes de sa trempe, de sa clairvoyance et de son intégrité, pour la réorganiser rapido presto.

Et puis, faut aussi qu'Ozgur s'occupe des chantiers de Tuzla, des bateaux poubelles, des passeurs, sans oublier la brochette d'officiers spéciaux capturés par les Américains au large du Yemen, qui attendent gentiment qu'on les récupère sur un îlot des Dardanelles, en combinaisons orange, à jeun, enfermés dans des cages individuelles, tout juste à l'épreuve des mâchoires des pitbulls affamés qui en assurent la garde depuis quelques jours.


Dès l'atterrissage à Roissy, Bébert et Vivi nous ont abandonnés. Une poignée de main, longue, appuyée, sans un mot, pour cause de Madou en travers de la gorge.

Gare du Mans, Edouard est venu qui rayonne. Madou est demeuré pour lui une image, celle de la victoire... pardon... du triomphe. Après l'Opération Désherbage, il y a eu l'Opération Nabab, et maintenant l'Opération Criquets : les services secrets nouvelle formule, dont il a l'honneur d'être le chef, volent de succès en succès. Ils sont devenus incontournables.

Evidemment, reste un quatrième volet, l'Opération Cactus, à ce qu'il parait, dont on ne sait fichtrement rien. Mais pour le quart d'heure on a été fantastiques, magistraux, héroïques, formidables, etc.

D'ailleurs le Président veut tous nous féliciter personnellement en personne. Le rendez-vous est déjà pris, par visio, en fin l'après-midi, après la sieste, jet lag oblige.


Harold, Gerhart et Giovanni sont déjà là. Pour eux, ça s'est passé en gros comme pour nous.

Calabrais répugnants explosés au sticky foam amélioré. Commissaires de bord, des médecins, Malinké, Afar ou Yésidis, tous aussi époustouflants qu'Aristide, chacun à sa manière.

Traversée pas évidente, mais sans encombre majeur. Débarquement délicat, sans noyés toutefois, ce qui est déjà pas si mal.

Et pour finir, forces de l'ordre éruptives qui résistent... jusqu'à l'intervention de Madou.

La retransmission planétaire de son exécution a tout renversé, partout, réduisant la police et l'armée au silence, ouvrant les cœurs en même temps que les portes des casinos et des palaces.


Madou, Madou, Madou ! Il n'est question que de toi, on n'a que ton nom à la bouche, ton visage est sur tous les écrans. Un saut de chat, tu t'es fait mascotte. Défiant la mitraille, tu es devenu prince. Exécuté, te voilà totem. Et nous, tes griots.

Madou à Macao, l'Afrique personnifiée, images d'un héros-gamin, tout nu, tout noir, tout rien, victorieux de l'armée chinoise à lui tout seul, explosant les écrans du monde entier.

Madou, allongé sur le bitume du pont Nobre de Carvalho, dont il ne restait plus qu'une rangée de dents blanches, sourire figé.


Heureusement, Aïcha est là également, qui nous a préparé des mezze, pour qu'on puisse manger à notre guise, même si les estomacs sont encore noués.

– C'est pas vous qui l'avez tué, et c'est pour vous qu'il est mort, pour vous et pour les siens. C'est pas en faisant la tête, à jeun, que vous respecterez sa mémoire, nous glisse-t-elle.

Malgré le ventre en bataille, on picore donc, moitié pour son doux sourire, moitié parce qu'on a l'estomac vide.


Après-midi, visio avec le Président. Il est absolument ravi : on a été formidables, sans parler d'Aristide et de ses alter ego, et puis Madou, désormais au Panthéon des Gavroche, héros continental, Bolivar africain.

Tout ça grâce à nous, Medhi en particulier, qui gère les images de main de maître. La séquence de la balle grossissante, au ralenti, enchainée au direct, pénétrant la tête du téléspectateur en même temps que celle de Madou, c'est fortiche. Sauf pour Madou et pour sa tête, évidemment.

Madou justement : de victime qu'il était, Medhi en a fait un champion, qui supplante Ben Asteck au panthéon des héros. Pour le récompenser, on va lui confier le rôle titre. L'« Opération Criquets » sera débaptisée. Désormais, elle s'intitulera « Le sacrifice de Madou », page de garde d'une histoire nouvelle.


Côté résultats, Le Président nous livre quelques détails. Il a déjà eu son confrère chinois, longuement, en téléconférence, avec ses collègues européens en renfort.

La Chine a donc programmé de déstabiliser l'Europe à coups d'immigrés clandestins lui a-t-il demandé. Pas la Chine, « ah bon », seulement les Triades, « certes », mais qui pensaient faire plaisir au pouvoir central, « quand même ! »

Personnellement, l'héritier du Grand Timonier n'y est pour rien, « d'accord », la corruption, « passons », le parti unique, « précisément ». Les Chinois vont néanmoins devoir se faire discrets du côté de l'Afrique, alors qu'ils y ont beaucoup investi. Désastre stratégique et gouffre financier.

Ils auront d'ailleurs besoin de notre aide, pour endiguer les chasses à l'homme, aux Chinois plus exactement. Et pour se faire pardonner, ils vont assouplir quelques règles, bien choisies. Et passer des commandes, tout plein de commandes. « Europa first » a martelé le Président chinois...

Pas seulement aux Allemands, non. Ils vont investir énormément, à perte si nécessaire, dans le tourisme. Italie, Espagne, ou Grèce n'auront pas à se plaindre, promis.


Désormais, ils soutiendront même quelques résolutions au Conseil de Sécurité. Jusqu'aux îles Senkaku* où ils vont faire baisser la pression.

Quant aux îles Spratley*, ils vont laisser tomber, juré. Cadeau pour les Vietnamiens, grâce à nous. On saura faire fructifier, nous précise le Président.

Pour la Corée du Nord, les Chinois ont déjà commencé le ménage. D'ici deux ans, trois tout au plus : réunification. Kim Jong-Un repartira en Suisse, où il a fait ses études, comme son grand frère, se bâfrer de gruyère, pour finir noyé dans une méga fondue des alpages. Du gâchis, question fromage !


Non, l'Europe ne veut pas humilier, la Chine, lui a-t-il expliqué, grande Nation, merveilleux Pays, immense Empire, qui doit retrouver peu à peu, harmonieusement si possible, sa place dans le monde. Si elle l'a perdue, d'ailleurs, c'est bien la faute à Mao, avec celle du parti, s'est-il permis d'observer.

Pour les paradis fiscaux, on va collaborer de près. Et question Ukraine, une inflexion de taille se profile : rapprochement Pékin-Kiev, livraison d'armes incluses, que l'Europe condamnera vigoureusement, comme de bien entendu, en même temps que les Russes, qui seront furieux.

A moins que ceux-ci lâchent du lest, côté Syrie, auquel cas certaines positions pourraient être revues et corrigées...

Tout ça, grâce à Madou !


Enfin, il nous a donné des nouvelles du Juge Ji Ten Jsie, sur lequel il ne tarit pas d'éloges. Un homme subtil, en même temps qu'un homme d'action, a-t-il souligné.

Comme il fallait agir vite, le Juge a fait exécuter les chefs des Triades dans la journée. Exécution publique d'une balle dans la nuque.

Le lendemain, il a fait de même avec les Calabrais, à la chinoise, malgré les protestations consternées de l'épiscopat calabrais, relayées par le Vatican. Le Palais Chigi** était également réticent, mais sotto voce : le Président du Conseil italien ne pouvant pas ne pas désapprouver toute exécution capitale, enfants de chœurs ou pas.

Mais une mère calabraise, qui reçoit la facture de la balle qui a tué son fils, à régler dans les vingt-quatre heures si elle veut récupérer la dépouille de son enfant, accompagnée de la balle en question, calibre 7, un peu aplatie par l'impact, pour cause de tête dure, ça bouscule certaines traditions...


Un avion spécial, dans la foulée, a ramené les cercueils, et les mères en question, une petite centaine, sérieusement traumatisées, ont profité des inhumations pour parler aux boss et aux parrains des boss à coups d'arguments contondants, version couteaux de cuisine bien effilés cachés sous leurs robes.

La méthode est efficace, en même temps que barbare, néanmoins enracinée dans la culture locale, en a convenu la police antimafia, finalement ravie de l'aubaine.

Et la 'Ndranhgheta, 'ndrine, locale, crimine, des capi bastone aux capi crimine, Reggio Calabria, Crotone, Cosenza, Catanzaro, etc., en est sortie exsangue.

Sauf les entreprises de pompes funèbres, toutes adeptes du pizzo***, évidemment...



* Les îles Senkaku et les îles Spratleys sont des îlots de la mer de Chine âprement disputés par les pays riverains, comme l'expliquent les deux courts reportages ci-dessous :

https://youtu.be/9AMSjV12yYU

https://youtu.be/YF1HrYUz_Qs

** Le Palais Chigi est le cœur du pouvoir italien, quelque chose comme l'Elysée ou Matignon en France.

*** Le pizzo est un « impôt » extorqué par une organisation mafieuse aux entrepreneurs et aux commerçants, sous prétexte de les « protéger ». Autrement dit, telle un phénix, une organisation mafieuse ne s'est pas consumée qu'elle renait aussitôt de ses cendres, dès lors que règne le sentiment diffus que l'Etat n'est pas suffisamment fort et incorruptible pour protéger équitablement les concitoyens.




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