J'avais bien dormi, pour une fois. Pas de soucis en vue.

Oh bien sûr, je m'étais attiré la foudre d'Erica. Bien entendu, je savais d'avance qu'aujourd'hui elle allait me pourrir ma journée. Et je savais aussi préalablement qu'elle allait gémir auprès de Florian pour le monter contre moi.

Je me levai en avance, m'habillai et rangeai soigneusement mes affaires. Aujourd'hui, je n'avais que cours de danse, 4 heures ! C'était sans doute la meilleure journée de la semaine. En plus, cet après-midi, j'avais rendez-vous à l'école de Lilas pour sa future exposition et Florian m'avait proposé une sortie.

Je m'habillai donc avec une tenue classique, à savoir un jean bordeaux, un T-shirt noir, des baskets et un gros pull en laine.

Je pris mon petit-déjeuner avec Lilas qui avait fait des crêpes et des chocolats chauds.
- Plus tard je t'embauche chez moi pour avoir les merveilles que tu cuisines !

Elle rit et me dit de prendre place autour de la table.
- Tiens, sers toi ! dit-elle en posant au centre une assiette qui devait comporter une vingtaine de crêpes.

Elle posa ensuite diverses confitures, du miel, du chocolat, du sucre et même du sirop d'érable !
- T'es la best ! dis-je en regardant tout autour de moi.
- Je sais je sais !
- Ça va les chevilles ? dis-je en riant.
- Très bien puisque moi au moins je ne risque pas de me les fouler en dansant ! me répondit-elle avec un clin d'oeil.
- Tu es d'humeur taquine toi !
- Oh tant que ça ? C'est pas grand chose, comparé à d'autres fois !
- Je devrais craindre le pire ?
- Mais nooooon... rit-elle. C'est jamais bien méchant ! La dernière fois, j'ai seulement remplacé la sauce tomate de la maison par de la sauce très pimentée ! T'aurais dû voir la tête de ma mère !
- T'es comme ça toi ? Je te pensais plus...
- Tais-toi et mange ça te fera dire moins d'âneries ! dit-elle en souriant.
- Ta gentillesse te perdra, cousine ! dis-je en soupirant.

La matinée commençait bien. Lilas était vraiment une perle.

Je partis donc comme chaque matin jusqu'à Garnier, m'arrêtant dans le café pour voir si Alma et Gilles étaient là. En l'occurrence, oui, donc ils payèrent et on sortit pour attendre l'ouverture de Garnier.

Alma me demanda :
- Alors, cette soirée cabaret d'hier ?
- C'était juste génial. dis-je en souriant.
- T'as bien mangé ? me demanda à son tour Gilles.
- C'était une tuerie Gilles, une tuerie ! répondis-je.
- Et ? Avec Florian ?
- Qu'est-ce que vous voulez qu'il se passe ? On est des adolescents, j'ai un an de moins que tout le monde donc ça m'étonnerait qu'un jour on finisse ensembles.
- Mais ça ne te déplairait pas ! Regardes, tu rougis ! dit Alma en sautillant sur place.
- Alma, y a des gens qui nous regardent bizarrement... marmonna Gilles à l'attention de sa copine.
- Je m'en fous ! s'exclama-t-elle. Je vois bien que tu es in love de lui ! Dis-lui Élise !
- Alma ! le ton de Gilles se fit un peu plus dur.
- Oui bon bon, je me calme...
- Oh ça a ouvert ! dis-je, heureuse.
- Sauvée par le gong, mais t'inquiète pas tu ne couperas pas à mon interrogatoire !
- Ouais ouais, pas de problème ! dis-je en entrant le plus vite possible pour la semer.

Je ne pouvais pas lui dire ce que je ressentais, si ? Et puis... Je le connaissais depuis seulement quelques jours. Mais cette soirée hier avait été fantastique, j'avais appris des choses sur Florian que j'ignorai.

   Il m'avait montré sa partie autre que celle du danseur passionné. J'avais pu découvrir qu'il avait perdu sa mère très jeune et que c'était elle qui l'avait poussé à réaliser ses rêves.

   Son père, quant à lui, un riche homme d'affaires n'était pas très présent pour lui. Il avait dû éduquer seul sa petite soeur, Carolina, âgée de 13 ans maintenant. Quand il était entré à l'opéra, il avait confié sa soeur à Céline, une nounou adorable qui gardait Carolina, qui faisait à manger et qui s'occupait de tout chez eux. Céline était devenue comme la mère des deux jeunes.

~•~

   Mes joues s'empourprèrent lorsque je repensai à ma crise d'hier et au contact qu'on avait eu. Il fallait que je me ressaisisse.

~•~

   Je décidai d'aller dans la salle de danse rapidement car je ne sais pas combien de temps j'étais restée dans mes pensées.

   Visiblement j'étais en avance. Madame Dutant était assise devant son piano.
- Entrez ! Installez-vous, le cours va commencer !
- Bonjour ! dis-je en entrant.

   Je pris place, posant mes affaires dans un coin de la salle.
- Bien ! Maintenant, vous allez travailler par binômes que j'ai déjà faits pour vous échauffer. Vous avez 30 minutes. Les binômes seront : Alma et Gilles, Virginia et Fernand, Natalia et Charles, Élise et Florian, Erica et Nathan, Alice et Marco, Stéphanie et Alex et pour terminer Nadine et Julien.

   Je me mis donc avec Florian.
- Tu es prête ? me demanda-t-il.
- Toujours. dis-je avec un sourire.
- Alors on s'échauffe.

   S'en suivi d'interminables séries relevés, de dégagés, de pirouettes et de pliés.

   Une quinzaine de minutes s'écoula.
- Bon, et bien je crois qu'on est échauffés ? souffla Florian.
- Je crois aussi !
- Bon, alors je te porte ?
- C'est ça, tu as tout compris ! lui répondis-je en faisant un clin d'oeil.
- Attends deux secondes que je me prépare.
- Je recule aussi.

   Il me fit un signe comme quoi il était prêt. Mon corps échauffé, je n'eus pas peur.

   Je m'élançai.

   Je sautai, les jambes en « équerre », et il me rattrapa et me souleva au niveau des hanches pour ensuite me hisser le plus haut possible.

   On tint une dizaine de secondes puis il me reposa. Ses mains glissèrent le long de ma taille, me provoquant un million de frissons.
- C'était parfait Élise et Florian ! Continuez !

   Je rougis.

Lui aussi.
- On recommence ?
- Bien entendu !

   Les portés terminés, on revint s'asseoir autour de Madame Dutant.
- Bien. Maintenant, vous allez vous répartir avec vos rôles. Fée Dragée et sa compagnie à ma gauche ! Clara et sa famille, Casse-Noisette à ma droite ! Roi de Souris et son armée devant moi !

   Lentement, Erica me regarda en me fusillant. Elle rejoint la compagnie de la Fée Dragée. Dans ce même groupe je retrouvai Alma et Virginia. Chez les Souris, il y avait Gilles, Charles et Alice. Et dans la famille de Clara, il y avait Stéphanie !

   Madame Dutant inspecta du regard toute la troupe.

Je pris un peu peur car ça faisait vraiment flipper de voir quelqu'un, qui plus est une prof, vous regarder avec tant d'insistance.
- Bien ! Alors, le ballet sera monté de plusieurs chorégraphies. Bon d'accord il y en a beaucoup. Mais qu'importe ! Vous allez devoir bosser à fond je vous préviens jeunes gens !

Elle nous parla brièvement du ballet et nous donna une fiche à chacun qui disait sur quelle musique on allait danser, combien de danses on allait faire, nos costumes, coiffures et tout... Il y avait aussi des notes, du genre « jeté puis arabesque » pour nous souvenir d'enchaînement dans la chorégraphie. J'avoue que ça me serait utile.

Madame Dutant commença à travailler avec la Fée Dragée et sa compagnie.

En attendant, je pris ma bouteille d'eau et pris quelques minutes pour souffler. Tout était rapide ici.
- Alors ! me fit Steph. Heureuse ?
- Bien sûr que oui !
- Ravie de l'entendre. Je suis contente de travailler avec toi et de faire partie de la belle famille de Clara l'héroïne !
- Steph... Je suis Élise, pas Clara !
- Cause toujours ! Tu es Clara ! rit-elle.

Pendant que le groupe s'entraînait, Erica me jetait des regards noirs. Visiblement, elle n'aimait pas perdre...

   Le groupe de la Fée Dragée entraîné, qui répétait une chorégraphie, Madame Dutant vint voir le groupe du Roi Souris.

Puis après une durée indéterminable, elle vint enfin nous voir.
- Bien ! J'espère que vous êtes prêts ? Nous allons commencer !

Madame Dutant se mit à nous montrer la chorégraphie du jour et nous distribua une autre feuille où cette chorégraphie était expliquée en détails et avec les temps, l'équivalent du Graal selon moi !

Les heures de danse terminée, les danseurs achevés et une prof souriante conclurent ma matinée.

~•~

Je quittai Garnier en ayant échappé à Alma car Gilles la retenait à l'intérieur.

   Je rentrai chez moi et y trouvai une Lilas en panique totale : elle courait partout dans tous les sens en criant.
- Lilas ? dis-je en la stoppant. Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je viens de paumer mon appareil photo dans l'appart, sauf que c'est pas le mien c'est celui que l'école m'a prêté et je dois le rendre dans deux heures !!

Ah oui, je vois... En tant que bordélique professionnelle, je comprenais tout à fait le fait qu'elle perde quelque chose. Ce que je ne comprenais pas par contre, c'est que, Lilas, contrairement à moi, était très organisée et le jour où on voyait quelque chose pas rangé, nettoyé ou ça, elle était malade à coup sûr...

Je pris une grande inspiration et lui dis :
- Tout va bien d'accord ? Je vais t'aider, et toi en attendant prépare à manger ça te changera les idées.
- Mais...
- Discute pas sinon je t'aide pas pour ton expo et ton appareil photo !
- Bon... céda-t-elle.

Je vérifiai qu'elle se mettait vraiment à cuisiner et pas à chercher avant de partir fouiller.

Je retournai toute ma chambre mais visiblement il n'y était pas. Pas l'ombre d'un appareil photo n'était présente !

Dans la salle de bain, il y avait peu de chance, cependant j'allais vérifier au cas où. Hormis des bouteilles de shampoing, des savons et des brosses à cheveux, je ne trouvai rien.

Dans la chambre de Lilas, à ma grande stupeur je pus constater les dégâts causés par son stress : vêtements par terre, tiroirs ouverts, couette complètement défaite, contenus de boîtes vidés au sol... Bref une hécatombe. Après avoir empiré ce carnage d'affaires, je sortis, mais les mains vides.

   Dans la cuisine, je sentis une délicieuse odeur de frites et de boeuf.
- Ça à l'air bon ! dis-je à Lilas. Mais où est ce foutu appareil nom de dieu ? ajoutai-je à voix basse.

   Dans la chambre de mon oncle et de ma tante, je ne trouvai rien non plus.

   Dans le salon peut-être ? Heureusement, je ne retournai pas le salon pour chercher. Je sentais le regard de Lilas sur moi. Ça me stressait quand soudain je poussai un grand cri :
- Une araignée nom de dieu Lilas écrase-moi cette chose !

   Elle rit :
- Tu n'as toujours pas changé... soupira-t-elle.
- Non, cette chose est toujours la réincarnation du diable !
- Pffff... Franchement les serpents font plus peur !
- C'est pas la question ! Écrase-moi cette horreur !
- Donne-moi un papier. rit-elle. Petite chochotte de cousine !
- Quand je t'aurais balancé une vipère dans ton lit je te jure que tu crieras à me perforer mes deux tympans.
- Ne me fais pas ça sinon ce ne sont pas que tes tympans qui s'en souviendront !
- Alors écrase-moi cette chose et tais-toi, chochotte.
- Pffff... râla-t-elle. Mon papier !
- Tiens !

   Je lui tendis un papier sopalin, et elle écrasa l'araignée. À sa plus grande malchance, elle me mis le papier avec le cadavre du diable sous le nez. Je criai aussi fort que je pus, et ma cousine lâcha le papier sous la surprise, sauf que le papier me tomba sur les genoux.

   Cette fois c'est moi qui détalai en courant et en criant.

Pensées aux voisins du dessous...

- Élise ! rit ma cousine. Élise revient, elle est morte ton araignée ! Et elle est à la poubelle.
- Non non ! Je me change et je te mets tout ça dans la machine à laver car avoir les restes d'un cadavre d'araignée sur moi c'est hors de question ! dis-je en mettant mon collant dans la machine à laver.
- C'est prêt dans 5 minutes !
- Je serai là ! assurai-je.

   Je lançai la machine à laver. Je mangeai ensuite avec Lilas. Ce qu'elle avait préparé était délicieux. Frites et boeuf, une tuerie.

   Ensuite, je mis une tenue plus simple. Je mis dans mon sac plusieurs justaucorps, de quoi faire un chignon au cas où et me détachai les cheveux.
- Tu es très jolie. Je vais faire des photos en tout genre, ça te dérange pas ?
- Ai-je vraiment le choix ? demandai-je en souriant.
- Non. répondit ma cousine en riant.
- Voilà.

   On se mit en route.

La séance photos fut très intéressante et je pus danser sans me soucier de tout -pour une fois...

Lilas me montra ensuite quelques unes de ses prises :

Et bien franchement j'étais conquise !

~•~

Ma cousine me remercia et m'accompagna jusque dans le café que m'avait proposé Florian.

Je le vis assis à une table au fond. Il me sourit et me fit un grand signe de la main.
- Hey ! dis-je. Tu vas bien ?
- Hey ! Super et toi ?
- Oui, je reviens d'une séance photos pour ma cousine, je me suis bien amusée. C'était un moment agréable.
- Oh !

   Il parut surpris. Curieuse, je lui demandai :
- Ça te surprend ?
- Je pensais pas que tu posais...
- Je ne pose pas pour n'importe qui rassure-toi ! Ma cousine Lilas veut devenir photographe et pour son école, elle doit préparer une exposition avec un certain thème. Et je lui ai servi de modèle.
- C'est super ça ! fit-il en souriant.
- Oui, j'espère de tout coeur qu'elle réussira.
- Moi aussi ! dit-il. Que commandes-tu ?
- Euh... Il y a une carte, car je n'ai aucune idée de ce qu'ils proposent ici ?
- Oui bien sûr. fit-il en me tendant la carte.

Je la feuilletai rapidement. Je réfléchis peu de temps, et commandai un cappuccino à la vanille est des cookies. Oui, pas très original mais délicieux !
- Et toi t'as pris quoi ? demandai-je.
- Un café avec un croissant.
- Je dois passer pour une vorace à côté de toi ! pouffai-je.
- Oh non, ma soeur est bien pire ! assura-t-il. Elle engloutirait des boîtes entières de biscuits si Céline ne l'arrêtait pas.
- Elle à l'air vraiment gentille, ta soeur !
- Oui, c'est une perle. Elle ne mérite pas d'avoir perdu notre mère et d'avoir un père absent. Je suis absolument certain qu'il ne passe pas ses nuits seul, malheureusement. C'est fou tout ce que peut créer le départ de la femme de sa vie !
- C'est vrai... murmurai-je.
- Et toi ? me demanda-t-il. Tu as déjà perdu quelqu'un ?
- Oui. Ma grand-mère maternelle. Elle habitait en Auvergne dans un petit village nommé Méallet. Elle était vraiment gentille et faisait tout pour m'aider. Elle m'a poussée à réaliser mon rêve. Je l'entends encore me dire « Ton rêve est à ta portée, tu as le talent pour réussir, ma petite danseuse ! »... Elle est morte quand j'avais 5 ans...
- Oh... Désolé...

Je le regardai dans les yeux avec un sourire triste.
- C'est pas grave. J'ai fait le deuil depuis un bon bout de temps déjà ! Et puis, c'est grâce à elle si je suis là à l'heure actuelle. Je ne l'en remercierai jamais assez !

On passa un bon moment, à discuter de tout et de rien.

   Florian me raccompagna ensuite devant chez moi en parfait gentleman.
- Merci pour cette après-midi, c'était très sympa ! Il faudra qu'on se refasse ça ! dis-je avec un clin d'oeil.
- Sans souci, tu me communiqueras les dates où tu es libre ! me répondit-il. Passe une bonne soirée, on se voit demain à Garnier !
- C'est ça ! Bye !

   Et je montai dans l'appartement. Lilas était devant son ordinateur en train de retoucher ses photos.

   Le reste de ma journée se résuma à travailler, danser et penser !

<><><><><><><><><><><><><><><><><><><><>

Hey !

Vous allez bien ?

C'était le chapitre 7 ! Vous a-t-il plu ? Personnellement je l'aime bien, évidemment vous avez le droit de ne pas partager mon avis 🤗 !

~ Le ballet Casse-Noisette se prépare !

~ Erica dévisage mal Élise... Ça cacherait pas une de ses prochaines idées malveillantes à son égard ?

~ Cette séance photo entre cousines, chouette aprèm non ?

~ Et pour clôturer une semaine en beauté, un café partagé avec un beau brun ! Élise a de la chance !

~ Remarques ? Avis ? Conseils ? Fautes d'orthographe / grammaire / frappe que j'ai pu faire ?

~ Ça fait une semaine riche en émotions pour Élise !

   On se retrouve demain pour le chapitre 8 !

   D'ici là, portez vous bien et n'oubliez pas de croire en vous et en vos rêves, même les plus fous !

Musique en média : Queen of Mean de Sarah Jeffery.

   J-18 avant Noël !

LaChouetteÉcrivaine❤️.