Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Minuit

L'ambiance est saturée. Électrisée. Ça sent l'alcool à plein nez, leurs effluves montant au cerveau de quiconque passerait le pas de la porte de cette maison sans prétention de quartier résidentiel. Ça empeste la transpiration émanant de tous ces corps collés les uns aux autres dans le but de se divertir le temps d'une soirée, de partager leur euphorie avant de retourner à leur routine millimétrée. Ça sent aussi la cigarette, cette odeur âcre et répugnante mais qui au fond me plait bien. Pas que je sois un gros fumeur, loin de là, me servant plutôt de l'excuse « soirée » pour m'en cramer une. Je suis de ceux qu'on range dans la catégorie fumeur occasionnel. Et aujourd'hui est l'un de ces jours d'exception justement, et j'en ai déjà grillé deux. Mais peu importe, ma santé ne prime pas ce soir. Nous sommes plutôt tous réunis ici pour en souhaiter à quelqu'un d'autre, de santé. En effet, si je me suis retrouvé dans ce salon bondé de monde qui se déhanche à qui mieux mieux sur un rythme endiablé, c'est parce qu'un de mes meilleurs amis a un petit faible pour les soirées réussies, et que pour rien au monde il ne manquerait d'en faire une pour son propre anniversaire. Petit péché qui me plait bien d'ailleurs, j'aime autant faire la fête que cet imbécile, si ce n'est plus.

Cet imbécile, comme je le nomme affectueusement, s'appelle en réalité Park Jimin. Petit bout d'homme plutôt bien bâtit en carrure, un peu moins en taille mais qu'importe, il en jette tellement avec ses biceps et son six pack que peu de personnes ont l'envie suicidaire de s'y frotter. Particulièrement quand on sait que son petit ami est nul autre que Kim Namjoon, qui bien que pas très épais, semble fort impressionnant du haut de son mètre quatre-vingt-un et de sa mine sérieuse, d'autant plus lorsqu'il utilise son cerveau hors norme pour vous lancer des piques dont vous ne ressortez rarement indemne, blessé profondément dans votre amour propre par sa verbe légendaire. Ils se complètent bien tous les deux. Et non, je le répète, personne n'a envie de se frotter au couple Park/Kim, au risque d'en ressortir le visage en compote, ou bien pleurant sa dignité disparue.

Mais on n'est pas là pour parler de ce qui pourrait se passer si on en venait à leur chercher des noises, pas vrai ? La quarantaine de personnes présentes, approximativement, sont plutôt rassemblées en cette douce soirée d'octobre pour souhaiter à cette tête rousse et turbulente un joyeux anniversaire, et tous leurs vœux de bonheur pour sa vingt-troisième année sur cette Terre. Nan je déconne, la plupart est venu se murger la gueule et passer du bon temps, les soirées de Chimchim étant réputées pour être mémorables au campus. Bien sûr que certains avaient de bons sentiments en se rendant ici, mais ils ont fondu comme de la neige au soleil devant les traitres cocktails servit par le traiteur, appelé exprès en cette occasion. On ne rigole pas avec les soirées quand on s'appelle Park Jimin et qu'on a des parents aussi blindés que les siens. Et moi alors, pourquoi me suis-je rendu à cette soirée à la base ? Certainement pas pour l'alcool, n'en étant pas un grand fan. J'aime à la rigueur l'amertume de la bière qu'il m'arrive de siffler de temps en temps, mais je tiens tellement mal l'alcool que je l'évite comme la peste. Il m'est arrivé trop souvent de me retrouver dans des situations compromettantes à cause de cette boisson vicieuse. C'était donc en partie pour mon cher ami qui compte pour moi, qu'importe ce que j'en dise, que je suis ici, mais surtout pour la piste de danse.

Cet espace, c'est mon espace à moi, celui où je peux m'exprimer comme je le veux, où je peux devenir celui que je veux. La musique à mes oreilles entraine chaque partie de mon corps, les meut à son bon vouloir pour une chorégraphie sophistiquée. Je n'en ai même plus conscience, de ce corps. Il est animé de sa volonté propre, répétant les gestes mille fois exécutés depuis ma plus tendre enfance. C'est ce qui nous a rapproché au départ avec Jimin, notre passion pour la danse. Les autres à l'école nous trouvaient bizarres, c'était absurde de leur point de vue de parler avec le corps pendant des heures plutôt qu'avec de vrais mots. Mais eux ne savent pas ce que c'est de s'exprimer par gestes, eux ne sauront jamais décoder le langage subtil du corps qui en raconte mille fois plus qu'une langue seule ne pourra jamais faire. Tant pis pour eux, qu'ils restent dans leurs esprits étriqués et aveugles, moi je préfère danser que de les convaincre de mon point de vue qu'ils ne comprendront de tout de façon jamais. Le temps est trop précieux pour le gaspiller de la sorte.

J'ai toujours été plus observateur qu'acteur de ma vie. Certains diront que c'est dommage, que l'on doit plutôt expérimenter par soi-même plutôt que par procuration, et que l'on ne vit pas vraiment en restant sagement dans son coin. Et je leur répondrai, à ces gens, que j'ai vécu dix vies en observant les autres là où eux en auront toujours une seule, à jamais. Ce n'est pas pour autant que je suis renfermé, ou à l'écart des autres, bien au contraire ! Mon sourire, si lumineux disent les uns, attire les gens comme les papillons de nuit sont attirés par une ampoule qui grésille dans la nuit. Des amis gravitent constamment à mes côtés, et j'aime à penser que je les connais par cœur, à force d'observation justement. J'arrive à prédire leurs réactions, à traduire leurs mimiques, à décoder les signes que lance leur visage, et j'arrive encore à les étonner même après tant d'années. Sauf Jimin, il me connait depuis trop longtemps et trop bien pour que je le surprenne encore.

Observateur, je le suis depuis toujours. Perspicace aussi. Je tombe souvent juste. Une preuve ? Cette fille qui se trémousse tout contre moi, elle n'est pas venue seule, et je parie que son copain a eu besoin d'une pause pipi pour lui donner l'occasion de flirter de la sorte. Elle n'arrête pas de jeter des regards discrets et presque indétectables en direction des escaliers, ces mêmes marches qui mènent à la salle de bain. Elle vient de se mordre la lèvre en rabattant une de ses mèches de cheveux derrière l'oreille, signe qu'elle est soit gênée, soit coupable. Et je mise la deuxième option. Malheureusement pour elle, je suis loin d'être sensible à ses atouts, aussi charmants soient-ils. D'ailleurs, un homme, grand de taille et fort d'épaule vient d'apparaître dans l'embrasure de la porte menant à l'étage, et couvre l'entièreté de la pièce de son regard embué. Je crois qu'il est l'heure pour elle de revenir à la réalité. Ding dong Cendrillon ! Je donne un coup de coude à la jeune femme, lui indiquant du menton l'homme à l'autre bout. Elle se retourne alors, puis redirige son regard vers moi, et encore un aller-retour avant qu'elle ne papillonne des yeux, abasourdie. Je lui fais un petit sourire mi satisfait, mi supérieur, et elle s'en va se pendre au bras de son compagnon sans demander son reste. Quand je disais que la boisson faisait des ravages, elle n'aurait certainement pas eu ce comportement sans deux ou trois coups dans le nez... Et plus, nous les asiats avons la réputation de ne pas bien tenir l'alcool, raison de plus pour s'en tenir loin, très loin. Il y a aussi cet homme d'âge mûr, sûrement un collègue de Namjoon, qui plonge son nez dans une boisson de couleur non identifiée. Il a l'air à la limite de la déprime, certainement laissé il y a peu par son épouse vu comment il semble hypnotisé par son alliance qu'il ne cesse de faire tourner autour de son annulaire gauche. Je commence même à me faire un petit film mental, imaginant une dispute violente avec une brune de cinq ans sa cadette, des adieux déchirants avec ses enfants qui bien sûr elle emmène avec elle, la paperasse s'accumulant sur son bureau déglingué et un penchant un peu trop certain pour la boisson. Namjoon a dû le travailler corps pour qu'il se rende là, arguant que cela lui changerait les idées. Il est trop généreux, Namjoon, pour laisser un ami se dépatouiller tout seul avec ses problèmes. Et puis il y a ces deux filles qui ne semblent pas familières de ce genre de soirées, sans cesse à trébucher et rire très fort. Elles non plus n'ont pas touché à leur verre, certainement mises en garde par leurs proches contre les mauvaises fréquentations qu'on peut faire. Ils n'auraient pas totalement tort. La drogue du violeur n'est pas un mythe.

Mais il y a bien quelqu'un que je n'arrive pas à déchiffrer. Une seule personne qui m'intrigue depuis que je suis arrivé. C'est un jeune homme à la peau aussi pâle que du sucre et des nuages réunis. Je lui donnerai au bas mot la vingtaine, au plus haut vingt-trois ans, mais je n'ai jamais été très bon pour les approximations d'âge. Il n'a pas quitté le bar de la soirée, dès l'instant où il est entré dans cette salle et a posé son manteau avec les autres dans la chambre des hôtes, sans pour autant avoir vraiment bu puisque je le vois toujours avec le même verre et le même breuvage depuis qu'il s'est installé ici. Il n'y touche pas beaucoup à ce verre d'ailleurs, se contentant d'en faire tourner et retourner le liquide ambré à l'intérieur sous ses yeux insondables. Cet homme totalement inconnu a retenu mon attention, je n'ai aucune honte à le dire. Pas parce que son corps chétif est à damner un saint, avec cette chemise noire faisant ressortir la pâleur de sa peau, son jeans déchiré au niveau des genoux, et ses multiples bijoux changeant sa bouille d'ange en un pseudo gothique plutôt sexy, ni parce que son regard de chat sauvage a accroché le mien aux premiers instants, ni parce que sa posture décontractée et détachée fait tâche au milieu de tous ces gens patauds et maladroits, mais parce que je n'arrive pas à lire son regard. Il reste hermétique à mon détecteur pourtant instinctif. Je n'arrive à le ranger dans une catégorie, ne devinant s'il est plutôt timide ou imbu de lui-même, aimant cette ambiance lourde et électrique ou bien s'il a été forcé de s'y rendre, observateur comme moi ou acteur comme les autres. Rien dans son attitude ne me laisse entrevoir son lui profond, il reste accoudé à la table sans qu'aucun de ses traits ne le trahissent, et faute aux effluves d'alcool, aux deux cigarettes qui me sont déjà montées à la tête, à l'ambiance chaude et sensuelle, ou bien tout simplement à mon organisme, mais cela m'excite.

Mais il n'est pas encore l'heure. À peine minuit quarante. Je dois encore danser pour libérer cette tension que je ressens. Pour trouver le courage de l'aborder. J'irai plus tard, lorsque je serais fatigué de cette musique et de ces corps qui se pressent contre le mien.

Pour l'instant, je danse.

~~~

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro