Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

3ème Chapitre

Qu'attends-tu encore de la part de la vie ?

Un mois. Cela faisait un mois qu'elle avait dit adieu au professeur. Depuis, elle vivait dans sa chambre, ne se déplaçant que pour aller aux toilettes et se doucher, toujours accompagnée par un soldat armé et masqué. Elle ne comprenait pas pourquoi il ne lui répondait pas, ni pourquoi il se montrait aussi distant et brusque avec elle, nonobstant elle avait appris à faire avec, faute de choix. À chaque fois qu'il la laissait sortir et la surveillait, elle lui parlait de tout et de rien, plus pour éviter un silence dérangeant que pour créer des liens.

Elle s'ennuyait. Et se posait des questions existentielles. Qu'est-ce que je fais là? Pourquoi je vis? Quel est mon but? Ce genre d'interrogations qui ne lui effleuraient même pas l'esprit avant.

Sa réalité était devenue bien monotone, elle tentait de passer le temps sans grande conviction. Rien ne l'attendait plus, désormais.

Un coup à la porte, on lui glissa son repas. Elle grimaça à la vue des pommes de terre froides et mal cuites accompagnées par de la chair dure. Se saisissant des couverts, elle testa le tranchant du couteau sur sa main avant de le déposer sur le plateau en constatant son manque d'efficacité. Elle sortit la longue griffe de son index et s'en servit pour découper aisément la viande. Ses dents aiguisées lui facilitèrent la tâche, elle avala tant bien que mal l'intégralité de son assiette, malgré le goût insipide.

Elle renvoya le support vide, puis fit quelques exercices pour s'étirer et garder son corps en forme. L'envie la prit d'aller courir, simplement pour se défouler. Vay avait besoin d'espace, de l'air. Elle voulait être libre.

L'après-midi s'écoula doucement, bien trop lentement à son goût. Le soir tomba à l'extérieur, sa chambre ne fut bientôt plus qu'éclairée par un rai de lumière passant en dessous de la porte. Elle s'allongea sur le lit inconfortable, bâilla à n'en plus finir, ferma les yeux. Les bruits de la nuit la bercèrent, elle entendait clairement un hibou survolant les arbres, deux renards partis à la chasse, un cerf relativement loin, de plus petits animaux comme des musaraignes ou des hérissons. Près du mur, un serpent rampait discrètement. En hauteur, le vent faisait frémir les branches et les feuilles qui prenaient une teinte orangée.

... de toi.

Elle se réveilla en sursaut, se redressa et parcourut la pièce du regard. Il n'y avait personne. Secouant la tête, la jeune femme se dit qu'elle devait avoir rêvé. Se recouchant, elle mit un moment avant de recommencer à somnoler.

... soin de toi.

Cette fois, elle était sûre d'avoir perçu quelque chose, comme une phrase, une supplication. La voix lui semblait féminine, elle avait également quelque chose d'étrange. Une sorte d'écho.

Les pensées en ébullition, incapable de se rendormir, elle se leva et se dirigea vers la fenêtre. C'était la pleine lune. Une douce lueur argentée baignait le paysage, lui donnant une aura mystique. Elle tendit la main, dans une vaine tentative pour se saisir de la beauté de la forêt. Ses doigts se refermèrent sur du vide.

J'ai besoin de toi.

Cette fois, la voix lui était parvenue clairement. Elle se demanda ce que cette phrase signifiait, et surtout qui lui parlait. Se rendant compte qu'elle souriait jusqu'aux oreilles, elle s'interrogea sur ce qui lui arrivait et comprit. Vay était tout simplement heureuse. Quelqu'un l'appelait, elle avait encore un rôle à jouer. Sa vie n'était pas finie.

— Que dois-je faire ? chuchota-t-elle, espérant que son interlocuteur mystère lui réponde.

Elle attendit de longues secondes, se demandant si, finalement, ce n'était pas qu'un tour de son imagination.

Rejoins-moi au centre de la forêt.

L'impatience la saisit, elle avait envie d'en savoir plus. Bien. Première étape : quitter cette chambre. Elle pouvait tenter de passer par l'intérieur, le problème étant qu'elle ne connaissait qu'une fraction des couloirs et risquait de se perdre très rapidement. Prendre le garde en otage, si tant est qu'il la surveillât la nuit aussi, ne lui semblait pas une bonne idée non plus. Il ne coopérerait sans doute pas.

Au contraire, puisque son travail était d'avoir un œil sur elle tout en rapportant ses moindres faits et gestes à ses supérieurs.

Il lui restait donc la fenêtre. Elle grimpa agilement au mur à l'aide de ses griffes aiguisées pour l'atteindre. Arrivée en haut, elle s'assura de pouvoir se faufiler à l'extérieur et commença à découper les barreaux. Ils étaient en acier, elle ne progressait presque pas. Se rendant à l'évidence — scier le métal lui prenait bien trop de temps —, elle fit une pause, examinant sa chambre. Mis à part le lit, il n'y avait rien, les parois étaient dénuées de tout ornement, si ce n'était les traces de griffures et des coups qu'elle leur avait mis pour se détendre. Ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'elle avait une illumination. La voilà, la solution ! Il suffisait de s'en prendre aux murs, en espérant qu'ils soient moins résistants que le métal.

Elle descendit, ses pieds touchèrent doucement terre. S'approchant de la porte, elle tendit l'oreille, cherchant à entendre une respiration. Elle resta ainsi immobile durant un long moment, puis, ne percevant rien, hocha la tête et retourna à sa paroi. La jeune femme commença par tapoter à de multiples emplacements, s'efforçant de trouver un endroit qui sonnerait plus creux. Une très légère différence la poussa à se placer sur la droite de la fenêtre, elle recula ensuite son bras, forma un poing avec sa main, prépara tout son corps et pivota, projetant toute sa force dans son coup. Ses doigts entrèrent en contact avec le béton, une vive douleur s'éveilla dans ses muscles tandis que le mur s'enfonçait, craquant fort. De la poussière s'éleva, envahissant toute la pièce. Vay toussa en s'éloignant, tenant son membre supérieur contre sa poitrine, grimaçant sous le coup de la souffrance. Si ça ne suffisait pas...

Les rayons de lune pénétrèrent dans la chambre, dévoilant un trou béant à la place de la paroi. Au même moment, une clameur lui parvint du couloir. Elle se dépêcha de grimper sur les gravats pour atteindre l'extérieur, quittant ce sous-sol plus bas que terre. Elle eut l'impression de sortir de son tombeau, prenant une grande bouffée d'oxygène.

Des bruits de poursuite dans son dos la ramenèrent à la réalité. Elle s'élança, évitant le plus possible de bouger son bras. La douleur endiguait sa capacité à réfléchir, elle voyait trouble. Son seul but était de courir loin du centre afin d'échapper aux combattants. Elle était libre. La situation actuelle ne se prêtait pas à la fête, une part d'elle ne pouvait cependant s'empêcher de se réjouir, malgré la peur d'être rattrapée et la souffrance. Elle était libre. Un immense sourire étira ses lèvres.

Contourner l'arbre, sauter par-dessus les ronces, prendre garde à la ravine. Le vent faisait voler sa tresse négligée, ses habits couverts de poussières étaient déchirés par endroit. 

Elle continuait d'avancer. 

Elle allait toujours plus loin. 

Inlassablement. 

Elle s'enfonçait profondément dans les sous-bois. Les bruits de poursuite devenaient plus distants, Vay n'y prêta pas attention. Elle courrait sans se retourner.

À gauche.

L'indication la surprit, elle dérapa et faillit tomber. Retrouvant son équilibre, elle changea de direction avant de repartir rapidement. Ses jambes la portaient sans difficulté, l'emmenant toujours plus loin.

La nature était calme, les animaux se faisaient discrets à son passage. Une douleur lancinante parcourait son bras, elle avait de la peine à rester concentrée. La fatigue commença à la gagner, elle ne pouvait pas s'arrêter. Son corps atteignait ses limites. Allez, encore un petit effort. Le centre de la forêt, lui avait dit la voix. D'accord, mais c'était où ? Il n'y avait aucun panneau, rien qui lui indiquait le chemin à suivre. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était avancer à l'aveuglette et continuer le plus droit possible en espérant qu'elle prenait la bonne direction.

Elle trébucha. Ses muscles se faisaient douloureux.

Tu y es presque.

Vay reprit courage, elle repartit, plus lentement cette fois tout en gardant un rythme soutenu. Il ne fallait pas qu'elle s'arrête, pas encore. Son esprit embrumé faisait de son mieux pour rester éveillé, elle battit à plusieurs reprises des paupières dans une vaine tentative d'éclaircir sa vision. Tout était toujours aussi flou autour d'elle.

Quelque chose avait changé. Les arbres lui paraissaient plus espacés, plus grands également. La végétation se faisait moins dense bien que plus haute. Le sol était recouvert de feuilles mortes et d'épines sèches craquant sous ses pieds. Elle tenta de se concentrer pour faire moins de bruit, la fatigue l'en empêcha.

Au détour d'un tronc, elle s'arrêta, émerveillée. Levant la tête, elle se rendit vaguement compte que sa vision était à nouveau nette alors qu'elle admirait un immense arbre chatoyant aux feuilles argentées reflétant la lumière de la lune. Le bois clair laissait entrevoir la sève foncée qui arpentait l'ensemble du feuillu. Avançant lentement, elle tendit la main gauche, posant avec respect sa paume contre l'écorce. Un frisson la parcourut tandis que ses doigts s'engourdissaient. Apaisée par cette simple action et épuisée par sa fuite, elle s'assit difficilement sur le sol, appuyant son dos contre la plante. Une des gigantesques racines la dissimulait, elle se trouvait dans l'ombre. Le vent ne parvenait pas jusque dans ce recoin, elle y était à son aise. Ses yeux se fermèrent tout seuls. Bercée par la musique de la nature, un sentiment de sécurité l'enveloppant entièrement, elle s'abandonna au sommeil, oubliant la douleur et la peur le temps d'une nuit.

-------------------------------------------------

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro