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⁕ bonus 1

The Dark, SYML.

La mort de Roan

TW: Violence physique.

UN CLIMAT MENAÇANT planait dans les souterrains en ce matin des premiers jours de printemps. La saison de la renaissance - que cela pouvait-il signifier à cette époque, alors que les fleurs n'étaient plus ? que les animaux s'étaient éteints ? -, le moment où le mal s'annihile pour éclairer la bonté des cœurs.

Ce n'était pourtant qu'un concept abstrait, rien de plus qu'un terme désuet. Le printemps n'était plus, la renaissance ne pouvait pas être. La vie dans les galeries persistait dans ses tourments et dans le sentiment unanimement partagé d'étouffer. Les gardes représentaient un des vecteurs empirant fortement la situation. Ils ne gardaient plus seulement l'ordre, mais épuisaient les enfants, les écrasaient tels de vulgaires cloportes ; ils anéantissaient en eux tout ce qui les rendait humains et uniques.

Les gardes les faisaient esclaves et bêtes de sommes, bien qu'ils leur prennaient l'envie de leur parler à l'occasion. Ainsi, les hommes les interrogaient, mais faisaient souvent face à des jeunes arrachés à leur enfance, qui ne savaient qui ils étaient, qui se cherchaient - souvent dans la violence -, des jeunes sans futur, sans présent et ressassant un passé par moments bien sombre.

Roan, lui-même, était pris dans un ouragan de craintes et d'incertitudes, se noyant dans des vagues de dégoût et de mélancolie. Parfois lui venait en tête l'ultime question : à quoi bon ? À n'en pas douter, elle habitait les esprits des autres enfants, mais Roan la ressentait parfois avec tant d'ardeur qu'il craignait qu'elle ne le submerge, qu'elle l'engloutisse. Roan, l'enfant jadis ensoleillé, craignait autant de vivre que de mourir.

Devant ses camarades, le blondinet ravalait ses malheurs et souriait, brillait pour les autres, pour ceux dont la lumière manquait de souffle. Roan voulait étinceler surtout pour ses frères, particulièrement celui avec lequel il partageait le même sang. Il le voyait s'amaigrir, se fâner, s'éteindre. Achille parlait peu, encore moins qu'il ne le faisait auparavant. Et Roan avait peur pour lui, peur de ce qui pouvait se tramer dans ses pensées. Si lui ressentait cette détresse, quelle pouvait bien être celle de son frère ?

Roan avait conscience que le garçon aux cheveux corbeau se confiait fort peu, comme dans une sorte de pudique enfouissement. S'il souffrait, il avait tendance à le garder pour lui. Cependant, Roan le comprenait mieux que quiconque et devinait quand la douleur ou l'angoisse devenait paroxystique dans son esprit. Alors, il venait à lui, le prenait dans ses bras et le laissait lui parler s'il le souhaitait. Qu'il se confiât ou non, Roan savait que sa présence était d'ors et déjà utile, car elle lui signifiait : je suis là.

- Roan, regarde ! J'ai perdu une dent, on dirait que je suis un vampire inversé !

L'adolescent releva les yeux pour les poser sur un garçon qui devait avoir autour de quatorze ans - le même âge qu'Achille - et qui lui plaquait devant la face une dent légèrement ensanglantée à son bout.

Roan réprima un éclat de rire, son visage éclairé d'une onde enjouée, tout amusé de l'air espiègle du jeune garçon devant lui.

- T'as vu ? T'as vu ? Ahh...

Le petit travailleur ouvrit grand sa bouche pour lui désigner le trou dans sa rangée de dents supérieure.

- Impressionnant ! Comment tu t'es fait ça, bonhomme ? sourit Roan.

- Je me suis cogné dans la rambarde d'un des lits et boum ! une dent de cassée. C'est une blessure de guerre !

- Garde-la précieusement, ça te fera un souvenir. Je te conseille de dire aux autres que tu t'es battu, tu auras l'air d'un combattant hors pair !

- Oh ! Tu as raison, je ferai ça, s'écria l'enfant. Merci, Roan !

Aussi rapidement qu'il était apparu devant lui, le garçon s'enfuit vers d'autres travailleurs de son âge. Roan soupira, triste et attendri. C'étaient ces moments surtout qui lui tordaient le cœur avec une pénible peine. Le candide caractère de ces enfants, leur innocence qui n'était pas tout à fait tachée de l'épuisement et de la crasse du travail dans les souterrains.

L'image d'Achille, Elior, Hade et lui dans la forêt lui revenait souvent à l'esprit, lui tirant des larmes qu'il s'empressait d'essuyer. Cette époque était révolue, elle ne reviendrait pas, à quoi cela servirait-il ? Les pleurs n'étaient utiles qu'à décourager ceux qui ne pleuraient pas encore.

Elior s'installa soudain à côté de lui, les sourcils froncés.

- Ça va ?

Une pointe d'inquiétude dans sa voix signifia que le rouquin avait deviné qu'une chose tracassait Roan.

- C'est juste... c'est dur parfois. Je me fiche d'avoir grandi trop vite, mais ces enfants, ils ne devraient pas être là. Ils devraient s'amuser et apprendre la littérature et l'histoire, faire des rencontres à l'air libre et voir le soleil. À la place, ils sont là, à sourire parfois quand la situation paraît la moins tragique. Ça me met les nerfs en vrac !

Elior esquissa une moue chagrinée et posa sa main sur celle de Roan.

- Ça ne veut pas dire que tout est perdu. Les choses peuvent encore changer ; nous sommes toujours en vie, c'est ce qui compte.

- Parfois, je me demande si ce n'est pas vain. J'essaie pour les autres, j'essaie du mieux que je peux de les aider à supporter, mais mon espoir s'amoindrit toujours plus. Et... j'ai peur de vous perdre, vous trois.

- Mec, tu nous perdras pas. T'es toujours collé à nous à veiller à ce qu'on n'attrape pas un rhume. Je ne pense pas que tu risques de nous perdre de vue.

Roan sourit légèrement, remerciant intérieurement l'adolescent et son humour enfantin.

- Je sais ce que tu veux dire, tu sais. Je ressens la même chose, mais tu fais déjà ton maximum pour chacun d'entre nous. C'est pour toi que j'ai peur, surtout. Fais attention, tu finiras par te brûler les ailes.

- Passe-moi le refrain sur Icare, tu veux ? Ça me rappelle les cours barbants des parents sur le latin et le grec, grommella le blond en poussant du coude Elior.

- Chacun son alter ego, mon vieux. Assume le tien. Il est très classe, en plus, ajouta son interlocuteur.

- Il meurt à la fin.

- C'est de la mythologie. Il a jamais existé Icare, sauf si tu en es l'incarnation en 2286.

- Si tu le dis, haussa-t-il les épaules. Il va falloir qu'on y aille, c'est bientôt l'heure maintenant.

Tandis que Roan se remettait sur ses pieds, Elior se laissa tomber en arrière sur son lit, qu'il partageait avec Hade. Le blondinet leva les yeux au ciel face à sa nonchalance.

- Je dois te tirer par les pieds pour que tu daignes te mettre debout ?

À l'autre bout de la pièce, par la porte ouverte sortait le reste des enfants. L'heure était venue de se rendre au travail. Néanmoins, un bruit de tumulte commençait à s'élever dans la galerie principale.

Roan tourna les yeux vers la porte ouverte d'où provenait le raffut. Son cœur venait de rater un battement. La voix lui paraissait familière, bien trop familière.

- Elior...

Le rouquin avait déjà commencé à se relever sur ses pieds, alerte. Lui aussi avait un mauvais pressentiment. Une dispute au milieu des gardes finissait rarement dans de bonnes conditions.

- Roan, je... attends !

Le blond avait déjà tourné les talons, se dirigeant d'un pas mesuré vers la porte. À son arrivée, les autres enfants s'écartaient, l'air grave. Ils savaient qui était en conflit avec un des gardes et qui il était pour Roan. Cependant, nul n'osait se mettre en travers de son chemin pour l'empêcher de faire quelque chose qu'il regretterait.

Elior suivait immédiatement, inquiet, et rejoignit Hade, au premier plan dans la galerie. L'adolescent à la peau noire était pétrifié, les yeux affolés.

Au milieu de la foule, Achille et un autre garde vociféraient l'un envers l'autre, frôlant la limite d'en venir aux coups. Comment tout avait pu tant dégénérer ?

- Hade, que s'est-il passé ? s'enquit Elior, alors qu'il cherchait des yeux Roan, introuvable.

- L-le garde a insulté Ach et ça l'a mis hors de lui. Je crois que... qu'il commençait à en avoir vraiment assez de leurs injures envers qui il est. Il a commencé à hurler sur le garde, je ne l'ai jamais vu aussi énervé...

- Il faudrait faire quelque chose, ça va mal finir !

- Je sais, je sais, mais je ne peux pas. Je n'ose pas les séparer, Achille me fait peur et le garde... le garde encore plus. Que crois-tu qu'ils me feraient si je m'en prends à lui ?

Un bruit sourd empêcha Elior de répondre aux propos de Hade. Toutes les têtes se tournèrent vers l'origine du coup qui s'était répercuté contre les parois avec écho. Achille chancelait et trébucha brusquement sur une roche, s'étalant de tout son long sur le sol. Du sang coulait de son crâne, là où la pierre avait cogné. Le garde, dans un élan, l'avait envoyé d'un coup de pied spontané droit sur le mur derrière lui, claquant avec violence sa tête contre la roche.

- Pédale de mes deux, cracha le garde. Même pas capable de tenir sur ses jambes !

Une seconde plus tard, l'homme reçut un coup de poing au visage, qui lui éclata la lèvre inférieure. Un liquide cramoisi goutta de sa bouche sur le sol. Il essuya du dos de sa main le sang et, les yeux enflammés de colère, fit face à son assaillant.

- Petit enfoiré, tu penses avoir le droit de lever la main sur moi ?

- Vous avez blessé mon frère, et vous allez le payer, fulminait Roan.

- La tapette qui vient de tomber ? C'est ton frère ? Bah, gamin, j'aurais honte à ta place ! ricana grassement le garde.

- Retire ce que tu viens de dire.

- Sinon quo-

Roan envoya son poing droit sur la gorge du garde qui, une boule lui obstruant la trachée, se mit à tousser et cracher, courbé vers le sol.

- Bordel !

Durant cette courte entracte, Roan porta son regard au-delà, vers son frère. Il aurait voulu aller au secours d'Achille, mais il savait qu'il ne le pouvait plus à présent. L'adolescent avait dépassé les bornes, mais la peur s'était muée en haine qu'il avait besoin de purger.

Son regard croisa celui de Hade, qui comprit aussitôt et se précipita auprès d'Achille, immobile. Puis, ses yeux rencontrèrent ceux d'Elior. Un silence éloquent fut transmis entre eux, le silence le plus funeste qui soit.

- Tu vas le regretter, garçon. Tu sais pas à qui tu t'es frotté, l'apostropha le garde, se remettant du coup.

- À une mauviette qui s'en prend à plus faible que lui ?

- Rigole, c'est ça. Profite tant que tu peu encore !

L'homme s'avança d'un pas lourd vers Roan, qui prit soudain peur face au regard fou du garde. Il ne serait pas mesuré dans ses gestes. Et s'il le tuait ?

L'adulte bondit en avant et saisit des deux mains le col du vêtement de Roan. Il plongea ses yeux infernaux dans ceux de l'adolescent, où se lisait une terreur intense. Le garde s'était transformé en la Mort et Roan sentit qu'il ne survivrait pas. Que faisaient les autres travailleurs ? Où étaient les gardes, d'ordinaire plusieurs pour les escorter ? Pourquoi personne ne venait le sauver des griffes de ce type à la folie furieuse ?

- Tu vas morfler, petit. J'en ai par dessus la tête de vos gamineries, et des tiennes, à toujours nous mettre des bâtons dans les roues ! Tu es une pourriture à éliminer, aboya le garde.

Aussitôt après ces quelques mots, il le souleva tout à fait du sol et le plaqua brutalement sur la paroi à sa gauche, encore, et encore. Roan tentait tant bien que mal de protéger sa tête, mais le mouvement l'empêchait de rester en pleine possession de ses gestes.

- Pitié...

L'homme le jeta sur le sol avec force, faisant rouler le garçon sur une poignée de mètres.

- Demande ça à eux, tes copains qui assistent au spectacle sans lever le petit doigt. C'est beau la solidarité ! Dommage que tu sois le seul prêt à se salir les mains pour les autres ; résultat, tu te retrouves seul au monde quand tu as besoin d'aide.

- S'il vous plaît, laissez-moi...

- Oui, fort dommage, grinça son agresseur.

L'homme, une fois devant le corps de l'adolescent, envoya son pied dans le ventre de Roan. Ce dernier lâcha un râle de douleur, une onde de souffrance se répandant dans son corps et accentuant son mal de crâne. Le garde n'en resta pas à ce commencement et cogna plusieurs autres fois encore le frêle corps du blond.

Peu à peu, les gémissements de Roan diminuaient, la souffrance étant partout, omniprésente ; tout ce qu'il entendait, voyait, goûtait, sentait, tandis qu'il effleurait des doigts l'effritement de son existence. Il sentit une pause puis sa tête être relevée par une poignée de cheveux tenue par l'adulte aux yeux injectés de sang.

- T'es bien amoché, dis-moi. Si tu veux que j'arrête, tu sais ce qu'il te reste à faire.

- Je vous... baiserai pas... les... pieds, jamais..., plutôt crever....

- Putain de prétentieux !

L'homme sentit sa fureur grimper à son faîte et prendre possession de lui. Tous ces mois, ces années à la fonction de garde lui remontaient de ses tripes, mêlés à la répugnance, l'horreur, la fatigue et la colère.

Il relâcha la tête de Roan, qui claqua contre le sol sourdement. L'adulte recommença à lui donner des coups de pied, en attaquant cette fois son visage, vite ensanglanté, tout comme ses cheveux, poisseux de sang. Roan n'avait plus même la force de pleurer ou de penser. Il subissait, simplement.

L'homme l'attrapa ensuite à pleines mains par sa combinaison et le propulsa contre la paroi, comme s'il n'était qu'un pantin - et c'était ce qu'il était devenu : un pantin, à présent inanimé. Son corps se fracassa mollement contre le mur puis retomba sur le sol, comme s'il était creux, vide de toute vie.

Pourtant, Roan respirait encore, bien que faiblement. Néanmoins, il n'était plus Roan véritablement à cet instant, puisque dépourvu de son esprit et de sa vitalité. Son dernier espoir de vivre s'éteignit lorsque le garde s'approcha ultimement de sa carcasse. Alors sur le dos, le torse de l'adolescent était plus que vulnérable.

- Crève, sale bête, siffla le garde.

Comme une dernière sentence, l'homme décolla son pied droit du sol et le posa sur la poitrine de Roan, sous la peau de laquelle se trouvait sa cage thoracique. Il appuya et appuya, jusqu'à ce qu'un craquement sinistre envahisse l'espace.

Le garde retira son pied, laissant Roan rendre son dernier soupir, sans son frère à son chevet, sans un proche à ses côtés, si ce n'était son meurtrier.

Une mort que tous avaient regardée, sans s'interposer, sans quérir l'aide des gardes, qui avaient eux-mêmes décidé de ne pas sauver Roan de cette fin atroce. Une mort qui relevait en fait d'une mise à mort innommable.

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Ça a été un bonheur d'écrire de nouveau un bout de Mythomania, même si c'est pour l'un des sujets les plus tristes et douloureux de l'histoire. C'est cependant un fragment important puisqu'il est à « l'origine » de tout le mal qui frappe Achille et de tout ce qui a pu en être engendré. La mort de Roan fonde presque tout.

J'espère que ça vous a plu, et que cela n'a pas été trop violent pour vous (bien que ça le soit)...

J'écrirai sûrement d'autres bonus de ce genre, mais plus tard, alors dites-moi s'il y a des choses sur lesquelles vous aimeriez que je compose :)

- Bisou mes griffeurs♡

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