TROIS
Qu'ai-je fait pour mériter cela ? Elle s'est enfui, le jour de son mariage, le jour de notre mariage. Et moi comme un con, je suis là à m'interroger sur son agissement. Beaucoup des questions se bousculent dans ma tête, qui me semble à cet instant trop petite pour toutes ces interrogations.
Pourquoi m'avoir épousé, si c'est pour que ça finisse ainsi ? Pourquoi a-t-elle attendu que l'on soit marié pour s'enfuir ? Pourquoi m'a-t-elle rejeté ainsi, alors que je voulais seulement lui montrer que j'étais là pour elle ? Ne me trouve-t-elle pas assez à son goût ? Ne suis-je pas assez beau ?
Mon cerveau ne peut pas contenir autant d'interrogations.
Non, c'est impossible, je suis du goût de tout le monde. Enfin je crois, aucune femme ne m'a jamais résisté jusqu'à présent et certainement pas ma femme.
Du haut de mes vingt-six ans, je possède un charisme naturel, qui faisait qu'aucune femme ne pouvait me résister, mais aujourd'hui elle a réussi à m'en faire douter quelques secondes. Physiquement j'ai tout pris de mon père, ses yeux bleu qui attirent souvent le regard des femmes, sa taille d'un mètre soixante dix-neuf, mais à la seule différence que ma peau est bronzée, tirée vers le mat, mes cheveux sont courts, noirs et bouclés, avec un corps bâti par quatre jours par semaine à la salle de sport. Où peut être que je ne suis pas assez musclé pour elle ? J'augmenterai mes heures de sport. Où peut être que je ne faisait pas assez noir ? J'aurais tout fait pour l'être. Alors quel était son problème ?
Ma mère avait toujours eu, un point de vue négatif sur chacune de femme que je prenais un malin plaisir à la présenter. Chacune d'elle possédait un défaut qui la rendait indigne de son fils : soit elle était trop superficielle ; soit elle m'avait pas assez de forme pour bien accueilles ses futures petits enfants ou soit elle ne s'occupait pas assez bien de moi.
Évidemment, je ne suis pas un enfant qui mérité beaucoup d'attention, mais ma mère pensais que si, et le plus récurrent : elle ne sait pas faire de la bonne cuisine. Elle semblait croire que la cuisine africaine était tout ce qu'il y a d'équilibré.
Mais au fond, je finissait par comprendre son point de vue, elle n'avait eu qu'un seul enfant et elle s'en plaignait souvent. Ces sœurs en avaient sept voir onze enfants mais ma mère était tombé amoureuse de Étienne Dubois, un musugu ( un blanc ), il ne lui avait donné qu'un seul enfant.
Ma mère m'avait proposé de me trouver une femme bien et pour ma mère une femme bien signifiait une de ces origines. Et comme un imbécile, j'avais suivi tout ce que ma mère voulais et maintenant, où suis-je ? Faut dire que pour moi, le Congo n'est qu'un souvenir lointain, Je me suis toujours considéré comme Français. Harry Dubois est le nom que je porte et n'a
rien d'Africain.
Mais après la mort de mon père, j'ai dû reprendre le cabinet familiale à sa place. Le travail, elle disait que j'en faisait trop, il y avait moins de sept mois que j'avais pris en main le cabinet d'avocat " Dubois et fils " et la plus part des femmes que je rencontrais, ne s'intéressaient qu'à mon argent. J'avais confiance en ma mère et je savais que si elle la choisissait, jamais elle ne viendrai se plaindre d'elle chez moi mais plutôt le contraire.
Un mariage arrangé, mon pote Loïc me trouvait fou de me lancer dans cela.
La question qu'il m'avait posé: « Et si, elle est moche, repoussante même que feras-tu ? »
- Je l'épouserai, avais-je répondu très sur de moi. Je peux tomber amoureux de n'importe quelle filles parce que j'aime avec le cœur et non avec les yeux.
Moi même, je n'y croyais pas.
Ce qui l'avait bien fait rire.
- Dis celui qui ne sort qu'avec des mannequins, finissait-il par me dire.
J'avais accepté d'épouser une femme que je n'avais jamais rencontré, j'avais aperçu une photo d'elle, le jour où nous, nous sommes rendus à Lubumbashi chez son père pour la dote. J'avais demandé à Sam « où se trouve les toilettes ? » Et je m'étais perdu dans cette immense demeure, pour me retrouver dans une chambre de fille peint en rose. Mr. Kasongo n'a qu'une seule fille, j'avais déduit que ça ne pouvait être qu'elle.
Il avait un énorme cadre accroché sur le mur en haut de son lit, il me semblait que ça ne pouvait être qu'elle. Elle devait avoir dix-sept ou dix-huit ans, j'avais sortie mon Smartphone et avait pris une photo du cadre, une partie de moi était heureux de voir que mon ami avait énormément tord. Elle était une jolie femme noire. Non! plutôt belle, avec elle les deux notions semblent biens différentes. Une pose assez provocante et jouée sur sa féminité. Des grands yeux marrons, de longues extensions noirs en tresse, les lèvres mises en valeur par du rouge à lèvres, elle était mince sans l'être trop, le plus impressionnant était le sourire qu'elle affichait, on voyait apparaître ses fossettes.
Mais la fille d'aujourd'hui, n'était pas elle. Elle paraissait si triste pour une mariée, ce qui n'a fait douté de son consentement volontaire pour ce mariage. J'en étais arrivé à me demander si on l'avait forcé mais rapidement je chassait, cette pensé de ma tête, parce que de ce que j'avais vu de son père, il était un homme trop juste pour infliger cela à son unique fille.
On est tous assis dans mon salon, ma famille, sa famille et mes amis. Sam a fait le nécessaire pour faire taire les ont dis après la fuite de sa sœur à la mairie. Sam essaye tant bien que mal d'apaiser l'atmosphère mais rien ni fait, on sent la tension dans toute la pièce. Je me suis dit à cet instant qu'elle a de la chance de l'avoir pour grand frère, il dégage du respect et de l'autorité.
Je me lève, prétextant pour me ravitailler, par politesse, je demande si quelqu'un en veut heureusement que pour moi personne.
Je me dirige d'un pas nonchalant vers le couloir, où la lumière filtre par une porte entrouverte. Je la pousse et se retrouve dans
la cuisine aux meubles laqués de noir.
Jamais, je n'ai trouvé si petit mon immense appartement. Ida Kasongo l'envahit littéralement. Pardon... Ida Dubois. Des cartons occupent chaque centimètre carré des plans de travail de la cuisine et, bien nous devrions nous s'occuper à les déballer après notre retour de la lune de miel.
La lune de miel.
Je pris une bouteille de champagne que j'ai acheté pour fêter sa venu dans cet appartement, la met sur le plan de travail et je commence à chercher quelque chose pour l'ouvrir.
Je me suis assis sur une chaise haute, me serre un verre.
Je porte le verre à mes lèvres.
Une bonne minute passe avant que je puisse voir arriver quelqu'un.
« Meeji », la voix de ma mère surgit de l'autre côté de la porte. Je n'ose me retourner vers elle. Elle m'appelle très souvent par mon deuxième prénom lorsqu'elle veut me réprimander, un nom de son village qui signifie : intelligence.
j'avale une gorgée d'alcool et me sens tout de suite un peu mieux.
- Mon fils, tu ne dois pas te cacher ici ! dit ma mère. Avec cette douceur dont elle faisait souvent preuve à mon égard.
Ma mère a sans doute raison, je me cache, je déteste leur regard plein de tristesse et de compassion que chacun d'eux me lancent. La tristesse qui je sais se reflète dans les miens.
- C'est eux, poursuit-elle. Plutôt Monsieur Kasongo qui doit avoir honte de la manière dont il a élevé sa fille.
On n'est pas responsable de tout les frasques de son enfant.
Elle se tait, et me regarde, je pense qu'elle attend que je fasse un commentaire là-dessus mais je ne dis rien et reprends une autre gorgé.
Elle me regarde une seconde fois puis soupire, et continue son discours.
Je repose mon verre.
- Quel honte ! Je ne pourrais plus me montrer devant tous mes amis et les tiens, que vont-ils penser de nous ? Et notre réputation ?
Ma mère possède un sens de tout dramatiser.
Je me lève en lui disant :
- Toi et moi, nous savons que c'est faux. Et en plus Mr Kasongo n'a rien n'avoir dans cette histoire. Sa fille est une adulte donc seule responsable de ses actes.
Elle hoche la tête.
- Mais c'est quand même sa fille, sa responsabilité finit-elle par me dire.
Cette fille qui était désormais sous ma responsabilité.
- Je sais.
C'est la seule chose que je réussis à lui dire.
Je verse un autre verre.
Elle me regarde d'un air anxieuse et finit par me demander :
- Harry ! comment te sens-tu ?
C'était la première fois que cette question m'était posé, et étrangement je ne savais quoi répondre, parce que je n'arrivais pas à déchiffrer les signes. Mais une chose était sûr, je suis triste et déçu.
- C'est le pire mariage arrangé de ma vie, lui dis-je en me forçant de sourire.
Et ça c'est vrai.
- Pourtant, Ngalula, m'avait assuré que cette fille serait la perle. Tu connais bien ta tante?
Bien sûr que je la connais puisqu'elle et ma mère se comportaient de la même manière.
La grande sœur de ma mère était sûrement allé déranger tout leur voisinage pour en savoir plus sur elle.
- Cesse de boire ! M'ordonne-t-elle. Tu as presque fini la bouteille à toi seul. Regarde toi mon fils, tu es méconnaissable, va donc te rincer le visage.
Ma première réaction est de protester mais je me rends sans bronché. Je suis vraiment reconnaissant à ma mère d'être venu me parler.
Je pose mon verre, lui fait un sourire et me rends dans la salle de bain pour nettoyer mon visage.
~22 Novembre~
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