SIX
— C'est impossible, comme je viens de le dire, j'aime quelque d'autre et ça ne changera pas.
Les mots d’Ida se figent dans l’air, comme pris en otage par mon incompréhension totale ! Confus et alarmé. Je ne sais plus quoi dire, ni quoi faire. Elle me fixe droit dans les yeux, attendant peu être une réaction de ma part, mais je reste de marbre. J'ai envie de lui crier dessus, mais je ne sais quelle force invisible m'en empêche, alors je ravale ma salive et me tait.
Quel homme est assez stupide pour laisser la femme qu'il aime rentrer chez homme qu'elle vient d'épouser ?
Je me le suis demandé, ne sachant pas si je dois le plaindre ou non.
— Et pourquoi m'avoir épousé ?
Simple et direct à la fois, sans apparaître autoritaire.
Elle me regarde sans comprendre. Je saisis ses mains et le presse tendrement.
— On avait prévu de fuir avant la signature, me dit-elle. Mais ce plan a échoué, c'est comme si mon père avait deviné mes intentions. La garde était trop rapproché à l'intérieur de la salle.
Je prends une grande inspiration, comme pour rassembler tout mon courage. Cela prend une éternité avant que j'ouvre ma bouche et les mots se bousculent lorsque j'essaie de lui parler.
— Aussi... Aussi... Sûr que tu en aimes un autre. Qu'est-ce que tu attends de moi ? Qu'est-ce que tu es revenu faire à dans mon appartement ?
Un nouveau silence plane et je la laisse marine un peu dedans le temps de réfléchir.
Mais à quoi je m'attendais franchement. Qu'elle devient la parfaite Madame Dubois alors que nous sommes des inconnus pour l'un et l'autre ?
Je sais que moi, je n'étais fait à l'idée d'essayer être un époux aimant et l'amour viendra après je supposais. Et c'était bien ça le problème ?
Je m'avance, me penche et, d’une main sous mon menton, me lève le visage et pour que je le regarde droit dans les yeux.
— J'ai un plan.
Je lâche son menton et me laisse retomber sur le siège.
— Comment lorsque tu avais un plan à la cérémonie ?
Sans attendre sa réponse, je poursuis :
— Non ! C'est hors de question. Je te remercie de t'être déplacé. Va le rejoindre. Dès demain, je commencerai les procédures du divorce. Tu connais le chemin de la sortie.
— Non.
Je trésaille presque en entendant ce non sortir de sa bouche.
Elle me sert un regard horrifié avant de laisser s’échapper de ses lèvres une longue expiration. Sa résistance me surprend. Il me semble que si j’étais à sa place, je sauterais sur l’occasion de me débarrasser de moi !
— Non ?
Elle marque une très courte pause avant de répondre avec plus de conviction :
— Oui.
— Oui, non… Décides-toi, Ida !
Je pivote lentement sur moi-même en examinant la pièce. Que se passe-t-il donc ici ? J'ai l’impression d’être un détective tentant de résoudre une affaire. Dubois et le mystère de la dignité perdue.
Je fais une nouvelle tentative, sans plus de succès, pour comprendre cette conversation. Après avoir examiné toutes les hypothèses, elle opta pour la plus vraisemblable.
— Non ! Mais pourquoi devons-nous continuer ainsi ? Tu es parti, tu ne veux même pas qu'on n'essaye d'arranger les choses.
A mes mots, ses yeux s'humidifient et les larmes coulent sur ses joues.
— Ça va aller, lui dis-je doucement, en tamponnant ses joues avec un mouchoir.
Puis je mets le mouchoir dans sa main et recule.
Sans lui laisser le temps de répondre, quoi que ce soit. Je mets un terme à cette conversation.
Je tourne les talons, monte les escalier direction ma chambre, suivi de près Ida .
— Harry ! Attends !
Je l'ignore totalement et je sens qu'elle prend sur elle pour ne pas péter un plomb.
Sur ce, elle pose la main sur mon bras pour le retenir. Comme j’allais tourner le poignet de la porte de ma chambre, je me retourne vers elle. Mon regard est intrigué.
—– Quoi ?
Elle m'adresse un regard surpris.
— Harry, on pourrait finir cette discussion ?
La tonalité de sa voix, légèrement plus aiguë que la normale, trahit sa nervosité.
Je n'ai pas envie d’écouter... Parce que ça me fait de mal de te voir me dire que tu en aimes un autre alors que moi, j'ai laissé ma vie de célibataire pour une inconnue immature, gâtée, ayant tous les droits, manquant de considération envers autrui et ça me fait de mal parce qu’au fond, une partie de moi, s'était faite à l'idée d'avoir une femme, de l'aimer et de lui reste fidèle. Alors si tu ne me comprends pas, ce que tu as pu me faire. Va t'en ! Je me sens con d'avoir cru qu'il aurait un truc entre nous, qu'elle serait revenue sur sa décision et que tu allais être comme je l'avais prévu pensé-je.
Mais ça je n'ai pas envie de te le dire ce soir car si non ma colère sera plus grand que ma raison.
La nuit porte conseil.
— Qu’y a-t-il ? Me demande-t-elle, simplement.
C’était une excellente question. Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il y avait. Tout ce que je sais, c’est que tout va trop vite. Bien trop vite. Il me semble que ma vie s’est mise à tourner comme une toupie. J’aurais bien voulu avoir une poignée pour me retenir.
Bien décidé à, ne plus avoir cette conversation, j'entre dans ma chambre.
Lorsque j'ouvre la porte de ma chambre, elle se tient là devant moi, comme si elle m'attendait. J'en sors avec un t-shirt noir et un jogging gris trop grand. Je la regarde du coin de l’œil puis elle détourne aussitôt le regard. Je passe ma main dans mes cheveux, signe de nervosité chez moi.
Silence.
— La chambre qui se trouve en face de la mienne est libre, si tu veux, va te reposer on parlera de tout cela demain matin.
J’ignore si elle est rassuré, et j'ignore aussi si ça lui a fait ni chaud ni froid. Je ne prends pas la peine d'y faire attention et m'enferme à nouveau dans ma chambre.
En fin de compte, j'ai encore plus de mal à encaisser cette information. Elle en aime un autre.
Oh...Ok. Alors rien ne va, je me suis pris un râteau, ma dignité est bel et bien partie et ma relation avec Ida le prouve clairement.
~22 Novembre~
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