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Chapitre VI : Ange ou démon ?

194 jours restants

Le prince ouvrit les yeux avec difficulté et eut aussitôt un mal de crâne à en donner la nausée.

Les idées floues, le jeune homme se mit en position assise et observa le corps pâle allongé près du sien. Les cheveux couleur charbon de sa maîtresse étaient éparpillés autour d'elle et formaient comme un cercle autour de la jeune femme. Henry se passa les mains sur le visage et s'éloigna de Blair pour se diriger vers la fenêtre. Ses deux prunelles se mirent à contempler le paysage extérieur qui, ce jour-là, était brumeux et grisâtre malgré la saison estivale.

Tout comme mes pensées.

Il fallait dire que ces derniers jours avaient été particulièrement chargés pour le dauphin de France, à qui le roi ne menait pas la vie facile.

Le souverain n'arrêtait plus de l'accabler ces temps-ci. Surtout depuis une semaine et depuis ce dîner qui avait irrémédiablement fini de mettre le roi dans une colère noire envers son fils.

Au moindre faux pas, le discours sur la succession était de mise. Louis-Philippe ne supportait pas que l'héritier du royaume ternisse son image au moyen de quelques aventures peu convenables avec des jeunes filles appartenant à l'aristocratie. Il détestait également l'incapacité de son fils à gérer ses émotions, notamment lorsqu'il partait au quart de tour quand homme un peu trop fier lui faisait un affront. Non, vraiment, le jeune dauphin faisait tout pour être digne du trône. En vain.

Ce n'est pas moi qui vais aux problèmes, ce sont eux qui viennent à moi.

En plus de cela, il y avait sa fiancée qu'il ne pouvait s'empêcher de mépriser. Tout lui paraissait détestable chez cette jeune femme : de sa gentillesse faussement surjouée envers ses frères et sœurs jusqu'à une beauté indéniable : elle avait tout ce qu'Henry réprouvait. Mais quelque chose d'encore plus méprisable rebutait Henry. Était-ce son trop plein de fougue ? Il ne voulait pas d'une femme aussi caractérielle que lui, cela conduirait à trop de mésentente. En réalité, il ne voulait pas d'une femme tout court.

– Viens te coucher près de moi, mon amour.

Henry ne daigna pas tourner la tête lorsque la douce voix de Blair, teintée d'un puissance accent anglais, retentit dans la pièce. Il appuya ses deux paumes contre le chambranle de la fenêtre, pensif.

– J'ai besoin de réfléchir, répondit-il simplement alors qu'il était dos à sa partenaire, le visage impassible.

Un mouvement se fit derrière lui. Lorsque Henry sentit le contact chaud de la peau de l'écossaise contre son dos nu, il n'eut aucun mal à imaginer la nudité de la jeune femme qui vint l'enlacer d'un geste doux.

– Tu devrais cesser de te torturer l'esprit. Tout est bien plus distrayant lorsque ta tête est vide. Je sais où se trouve ce dont tu as besoin..., murmura Blair en passant ses deux bras autour de la taille du jeune homme, s'apprêtant à explorer lentement la partie plus basse de son anatomie.

Avant qu'elle n'aille plus loin, Henry se retourna et saisit si vite ses mains que la jeune femme sursauta brusquement. Le visage marqué par l'agacement, il garda maintenus ses poignets contre son torse.

– Je t'ai dit que je devais réfléchir. Je ne t'ai rien demandé de plus.

La jeune écossaise le défia du regard tandis que son interlocuteur, lui, recouvra son expression impassible.

Aon latha, stad thu a 'putadh orm*, soupira Blair dans sa langue natale avant de se dégager brusquement de l'emprise de son amant.

Henry n'avait strictement rien compris des paroles de la jeune femme, mais il n'en avait pas grand-chose à faire.

Agacée, celle-ci attrapa son habit de nuit. Elle le revêtit et s'en alla en claquant la porte.

– Stupide écossaise, soupira le prince en se laissant tomber sur une chaise en face du plateau de petit-déjeuner que quelqu'un avait dû déposer plus tôt dans la matinée.

Il attrapa un fruit dans lequel il mordit pensivement. Il devait trouver un moyen de faire éclater ce futur mariage. Le plus rapidement possible, car cela lui minait le moral. Lier sa vie à celle d'une femme qui lui était étrangère lui paraissait déjà inenvisageable, alors lier sa vie à celle de cette étrangère ! Il n'y avait absolument aucun risque que cela n'arrive.

*****

– Mon fils, j'aimerais que vous écoutiez lorsque votre roi s'adresse à vous.

Henry tourna la tête vers son père, qui l'observait d'un air irrité. Le jeune prince se tenait devant la fenêtre du bureau du roi, comme à son habitude lorsque celui-ci le convoquait dans cette pièce très solennelle. Les murs étaient décorés de dorures luxueuses et une grande fenêtre donnait sur le jardin principal du château. Les quelques rayons de soleil qui illuminaient cette journée pénétraient dans la pièce tellement vivement qu'une luminosité exceptionnelle prenait place dans le quartier royal. Un grand bureau de marbre prenait place au centre de la pièce sur lequel se trouvaient positionnée une grande carte d'Europe, ainsi que des figurines taillées en bois de chêne blanc représentant ennemis et alliés du royaume de France. Louis-Philippe manipulait l'une de celles-ci d'une de ses mains à l'autre tandis que son fils semblait, aussi surprenant soit-il puisque cela n'arrivait jamais, perdu dans ses songes.

– Je vous écoute, Père.

Le roi fit le tour de la table pour venir se placer en face de l'Angleterre.

– Nos ennemis anglais auraient, d'après nos informations, pour projet de lancer un assaut sur nos terres de Calais, dans le Nord. Ils dépêcheraient des troupes par le port du Havre afin de tromper nos soldats sur leur véritable but, pour finalement prendre la ville de Guînes et...

La suite des paroles stratégiques de son souverain n'atteignit pas le cerveau d'Henry. Néanmoins, il se redressa instantanément en apercevant celle qu'il imaginait mentalement depuis des heures sans même en avoir conscience. L'entrée de la jolie blonde dans son champ de vision diminua encore un peu plus son degré d'attention à ce qui l'entourait et le jeune homme ne put qu'assister à sa propre stupéfaction d'accorder autant d'importance à une personne qui n'en avait point pour lui.

Constance se tenait là, près de la fontaine, observant la verdure qui l'entourait. Elle marchait lentement, se promenait entre les buissons taillés à la perfection, les fleurs de toutes sortes et les arbres verdoyants en cette période estivale. Vêtue d'une magnifique robe blanche resserrée à la taille par un ruban couleur crème, elle était rayonnante de beauté. Ses cheveux étaient retenus, avec peine à cause de leur longueur, dans un chignon peu serré à la base de sa nuque. Quelques mèches rebelles voletaient de part et d'autre de son visage, mais elle ne semblait pas s'en préoccuper. Le regard d'Henry dévia sur le visage de sa jeune promise. Ses traits, bien que jeunes et lisses, étaient marqués par une maturité et une détermination peu commune pour une jeune femme de dix-sept ans. Et ces yeux... Henry n'avait jamais eu l'occasion de voir une telle teinte d'iris. Un auguste mélange de tons bleutés comme les siens et de mauve, qui ne pouvait pas laisser qui que ce soit de marbre. Lorsqu'il l'avait observée de près le soir du bal, il s'était étonné de ce regard si singulier.

Cette fille était bel et bien troublante pour Henry, mais dans quel sens exactement ? Le dauphin ne parvenait pas à cerner ce serait-ce qu'un semblant de son âme. Sa beauté sibylline cachait assurément quelque chose de plus sombre. Le doute persistait, et même si Henry n'avait que faire de la misérable existence de cette femme, elle le fascinait sans qu'il n'y puisse rien faire.

Le fils reprit ses esprits et s'adressa à son père. Il lui fallait une distraction et chasser à tout prix ces songes ridicules de son cerveau embrumé.

– Laissez-moi mener les troupes.

Le roi releva la tête de ses schémas tactiques, toujours en plein discours. Il ne sembla lui falloir que quelques instants pour comprendre qu'à nouveau, il s'était adressé à un mur. Il poussa un long soupir et s'appuya contre son bureau.

– C'est une opération qui pourrait bien prendre des jours, Henry. De plus, nous avons besoin de l'accord du conseil pour vous envoyer au front.

– Ces hommes travaillent pour vous, Père. Nous n'avons besoin d'aucun accord, si ce n'est le vôtre, affirma Henry sèchement, agacé par toutes ces démarches politiques qu'il connaissait déjà sur le bout des doigts.

Le jeune homme quitta son poste d'observation près de la fenêtre et vint se pencher sur les stratégies mises en place sous forme de cavaliers de bois. Il expliqua, par la parole et par les gestes, comment il comptait éclipser les anglais en évitant toute guerre civile, parcourant à l'aide de ses doigts les routes qu'il pensait emprunter. Puis, après avoir donné plus de détails quant à l'opération militaire en elle-même, il donna un petit coup dans le cheval portant le drapeau anglais, qui tomba à terre exactement comme il comptait faire tomber ses ennemis.

Le prince avait beau ne pas avoir écouté un traître mot de ce que son père avait énoncé, il avait parfaitement appris les tactiques de guerre anglaises et connaissait les routes françaises sur le bout des doigts. Les enseignements destinés au dauphin de France avaient étonnamment porté leurs fruits et Henry étant très doué pour mener les opérations militaires, il fut tâche aisée de convaincre le roi d'accéder à sa demande.

C'est ainsi qu'il ressortit de la pièce plus tard dans la journée avec l'autorisation de mener à bien cette opération pour débusquer les anglais, le tout en ayant impressionné une fois de plus son souverain par ses facultés et capacités stratégiques. Peut-être n'était-il guère si bon à rien que Louis-Philippe semblait le penser, finalement.

Ressentant le désir de respirer l'air frais, le jeune homme était parti pour rejoindre les écuries et chevaucher à bride abattues jusqu'au manoir des Mercier, où il trouverait son meilleur ami et le convaincrait de se rendre dans une buvette. Depuis qu'il avait été déclaré majeur, le protocole s'était resserré autour d'Henry et l'empêchait d'agir à son bon plaisir. Les responsabilités que le rôle de successeur direct engendrait pesaient bien plus lourd que ce que le prince pensait jusque là. Il devait soigner son image, paraître droit et respectueux des traditions. Le problème qui s'était posé à sa majorité était qu'Henry avait été élevé en enfant gâté. Il avait toujours accédé à tout ce qu'il désirait et ce dans les moindres demandes de sa part. Le conformisme et le respect des règles imposées par la royauté ne lui plaisaient guère et il avait depuis lors toujours pris soin d'enfreindre une à une chacune des exigences de la couronne pour prouver au monde qu'il était seul maître de sa conduite.

Alors véritablement déçu et en colère contre son fils, le roi avait pris la décision d'impliquer pleinement le prince dans la vie politique et militaire du royaume. Il l'envoyait le représenter lors de rassemblement à l'étranger, les mariages royaux par exemple. Il lui confiait également les missions militaires les plus périlleuses et le consultait même lors de présentations de projet de lois, ou tout autre débat politique quelconque. Tout cela afin de lui faire prendre pleinement conscience des qualités que devait incarner un monarque pour régner fermement, mais justement.

Courageux, juste, sage et instruit.

Voilà ce que répétait Louis-Philippe à son fils lorsque celui-ci commettait son énième erreur en signe de rébellion. Malgré les remontrances inoubliables que le monarque avait dû infliger à son successeur pour le faire plier aux règles de la monarchie, il ne cessait pas de croire en sa progéniture. Il savait parfaitement que malgré son tempérament, sa soif de pouvoir et son orgueil démesuré, le jeune homme allait pouvoir assurer correctement sa succession lorsque l'heure serait venue. Il lui vouait une confiance aveugle qui le faisait placer en Henry l'espoir d'un monde meilleur, purgé de toutes les atrocités comme les guerres civiles et les discriminations liées à la religion.

Perdu dans ses pensées, Henry s'était machinalement rendu à la stalle de son cheval, Rex, qu'il avait nommé ainsi lorsqu'il rêvait encore du trône étant petit.

Rex était un superbe Clydesdale écossais à la robe aussi noir que l'obscurité de la nuit, grand, puissant et robuste. Cet étalon avait grandi auprès d'Henry, tandis que le petit garçon avait lui aussi évolué au dos de son compagnon préféré.

Une fois en selle, Henry fit claquer sa langue contre son palais. Rex se dirigea vers la sortie des écuries et se fondit dans la masse de l'épais brouillard qui laissait à peine transparaître la nature environnante. En ce mois de juin pourtant, la forêt entourant le domaine du château était envahie de brume, et si Henry ne connaissait pas parfaitement chaque recoin de ces bois, il aurait vite pu s'y retrouver perdu.

Une odeur âcre de terre et d'humidité chaude envahie les narines du jeune homme, qui fit partir son cheval au galop par un chemin de terre droit. Il chevaucha sur plusieurs centaines de pieds, profitant pleinement de l'air qui emplissait ses poumons et de la sensation de liberté qui gagnait son corps. Puis il ferma les yeux une seconde, profitant d'un instant précieux où il n'y avait ni obligation à remplir, ni combat à mener. Simplement lui et ses pensées au milieu de la forêt, silencieuse, à l'écoute.

Il les ouvrit brutalement en entendant dans son dos les sabots d'un autre cheval que le sien frapper le sol sur un rythme régulier. Ce même rythme lui indiqua qu'il était lancé à sa vitesse maximale.

Le prince freina sa monture et lui fit faire demi-tour sur place, fixant les quelques mètres de route qui n'étaient pas camouflés par le brouillard. Les yeux plissés, le futur monarque guetta la moindre présence.

– Votre Altesse ! appela une voix qui semblait si lointaine qu'elle aurait presque parut irréelle. Votre... votre Altesse !

Henry vit finalement surgir des ombres blanches un homme habillé d'une coule, monté sur un cheval blanc qui chevauchait à brides abattues. Arrivé devant le prince, le jeune homme blond le salua de la tête.

– Vous êtes... ? questionna Henry, un sourcil levé.

– Un messager, votre Altesse. Le père Théodore m'envoie de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés pour vous remettre ceci.

Il sortit de sa poche une lettre signée sans sceau qu'il remit au prince. Celui-ci retira l'un de ses gants, posa ses rênes et ouvrit le papier.

Votre Altesse,

Mademoiselle d'Armanzé demande à vous voir depuis plusieurs jours. J'ai repoussé le moment comme il me l'avait été ordonné, mais il semblerait que Mademoiselle se fasse plus insistante. Ne désirant point la froisser, j'ai pensé que vous deviez en être informé.

Mes bonnes salutations, mon prince.

Père Théodore.

Henry jeta brusquement la lettre au sol, jurant dans sa barbe. Il s'était promis de ne plus venir en personne lui rendre visite. Mais le jeune homme ne voulait qu'une chose : qu'elle aille mieux. Être responsable d'une de ses rechutes n'était absolument pas le but d'Henry, bien au contraire. C'est donc avec frustration que le dauphin annonça :

– Dites au père Théodore que je me rendrai là-bas sans attendre.

Le messager hocha la tête et parti au galop dans le sens inverse de sa venue.

*1 : En gaélique écossais, signifie « Un jour, tu cesseras de me repousser ».

_____________

Salut wattpad !

Je voulais tout d'abord m'excuser pour la longue attente que vous avez eu depuis mon dernier chapitre, j'essaierais à l'avenir de poster de façon plus régulière, promis.

Maintenant, à vos claviers !

- Le point de vue d'Henry, qui se méfie de Constance ?

- Un bond dans le passé d'Henry ?

- Qui peut bien être cette "Mademoiselle d'Armanzé" qui souhaite voir notre prince ?

Love, Vicky.

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