Petite précision avant de commencer le chapitre :
Je vois de plus en plus de commentaires en mode "Mais où est le kiss ?", "J'attends le bisou moi.", "comment ça se fait qu'ils ne se soient pas encore embrassés ?".

Et bien, ça se fait car je n'en ai pas envie. Si pour certains c'est nécessaire pour une histoire, pour d'autres ça ne l'est pas. J'ai mes raisons de ne pas vouloir écrire une scène de baiser, donc je n'en écrirais pas. Je ne ressens pas le besoin de me justifier, donc je ne le ferais pas.

Merci énormément à toutes les personnes qui lisent cette histoire. En quatre ou cinq ans d'écriture sur Wattpad, j'ai appris à chercher à satisfaire le lecteur, faire ce qu'il attendait que je fasse, chercher à le faire réagir, mais je n'en oublie pas que j'ai encore le droit de faire ce que je souhaite de mes histoires.

Sur ce, merci de ne plus poster ce genre de commentaires. Si les haters de Petra ont pu se retenir, je pense que tout le monde peut X).

Je n'ai pas envie de passer pour une ingrate donc je souligne que votre soutien est ce qui fait ma force, mais je pense toujours être en lieu de prendre les libertés que je désire et me tracer mes propres limites.

Bref, bonne lecture !

***

À lire en écoutant : King of my heart - Taylor Swift / This Love - Taylor Swift. (Cette fic est limite sponsorisée par Tay Tay, 1D et Finneas à ce stade.)

Dimanche 16 février

-"Dis, tu as trouvé quelle valeur dans la sixième question ?"

Je me penchais vers le cahier de Livaï pour voir la réponse qu'il avait écrit. Ce c*n peut déjà marcher sans problème mais il profite de la situation pour sécher le lycée. Du coup, je lui apporte les exercices et les cours pour qu'il ne soit pas trop à la traîne.

Je ne peux pas le faire chaque jour avec le boulot alors j'alterne avec Hanji, même si j'avoue que j'essaie d'aller de moins en moins à la librairie le soir, ce qui est très compliqué avec les cours. Pas seulement pour venir voir Livaï, je sais qu'il est entre de très bonnes mains, mais aussi car notre conversation sur son incident m'a pas mal fait peur.

Je me retrouve alors à bosser moins d'heures qu'avant, ce qui implique que je suis moins payée, mais honnêtement entre me retrouver avec le ventre ouvert et devoir serrer la ceinture niveau dépenses, mon choix est vite fait. Louper une sortie au ciné avec mes potes ne me tuera pas, me balader là bas en pleine nuit peut-être.

En me reconcentrant sur mon exercice, je remarque qu'il a terminé en même temps que moi. Je pose mon crayon et m'étire sur ma chaise en tapant du pied au rythme de la musique que Livaï avait mis. Je ne la connaissais pas, mais un coup d'oeil à l'écran de Livaï m'informa que c'était "Tempo" de EXO. Un coup d'oeil dans sa direction confirme mes doutes : il se dandine sur sa chaise et fait un effort colossal pour ne pas se lever et bouger au rythme de la musique. L'envie de danser semble le consumer sur place, sauf que le docteur n'est pas du même avis. Son corps non plus apparemment, car il n'est pas vraiment du genre à suivre les recommendations des gens.

Il fait quelques pas sur place et bouge un peu au rythme de la musique, sans pour autant pouvoir danser en bonne et due forme, avec toute l'énergie qu'il emploie normalement.

-"Tu danses depuis combien d'années ?"demandais-je.

-"Depuis que je devais avoir treize ans. C'était surtout pour s'amuser et passer le temps, un truc clandestin si tu veux. Puis vers mes seize ans j'ai commencé à prendre tout ça plus au sérieux, alors environ... quatre ans plus tôt."

-"Et tu as commencé à d- attends, seize ans... quatre ans... tu as... vingt ans ?"

-"Ça me rassure que tu sois capable de faire une opération pareille à quelques mois du bac."

-"Oh. Je savais pas. Mais comment cela se fait que tu sois dans notre classe ?"demandais-je.

Je ne voyais pas vraiment de raison. Il était plus que brillant au niveau des études et à en déduire par ce qu'il me racontait sur sa famille et son appartement, il devait être loin d'avoir des problèmes d'argent. Mine de rien, son oncle lui a offert une voiture pour s'excuser.

-"Je n'avais juste pas vraiment la tête aux études pendant une certaine période. Surtout avec les problèmes de santé de ma mère. Entre apprendre les composantes du tableau périodique et lui tenir compagnie alors qu'elle était souffrante, je n'avais pas réellement hésité."

-"Ah. Je... Je suis désolée de t'avoir rappeler cette histoire."

Bien sûr que j'allais merder et poser une question mal placée.

-"Ne t'excuse pas. C'est pas en faisant comme si ces jours n'ont jamais eu lieu que je vais les oublier. Tu veux un café ?"

-"Avec plaisir. Je vais sortir les cookies du four, comme ça on pourra les manger en même temps."

Livaï se dirigea vers la cuisine et je le suivis. Au moins il pouvait marcher sans le moindre soucis. Il fallait juste attendre que la blessure se referme complètement maintenant.

Il ouvrit un placard duquel il prit une cafetière turque et je lui tendais la boite de café. Je commençais à devenir familière avec l'endroit vu combien de temps j'y passais.

Quand j'éteignis le four, je disposais les gâteaux dans une assiette en attendant qu'ils refroidissent. Je m'adossais au plan de travail en piochant le roman que j'avais déposé sur celui ci pendant que je cuisinais et le brun vint près de moi, me détaillant pendant que je reprenais ma lecture.

-"Un problème ? J'ai un truc sur le visage ou quoi ?"lui demandais-je sans détourner le regard de mon histoire.

-"Ce livre, ça fait combien de fois que tu le lis exactement ?"

-"Fangirl ? Honnêtement je ne sais plus. Techniquement je ne le relis pas complètement, juste les parties que j'adore."

-"Et pourquoi ?"

-"Je ne sais pas vraiment, c'est juste qu'il me donne l'impression de prendre une bouffée d'air frais. Quand je me sens un peu perdue, le lire me fait retrouver mes repères."

-"Parce que tu es perdue là ?"demanda t-il en arquant un sourcil.

Comme nous étions côte à côte, je laissais tomber ma tête sur son épaule en soupirant. Ce n'est pas très confortable certes vu qu'il est plus petit que moi, mais il faut faire des choix dans la vie. Et là, plus loin qu'une bonne posture, je veux le réconfort que seul lui m'offre.

-"Un peu. J'ai tellement de décisions fatidiques à prendre et si peu de temps. Je ne sais pas ce que je veux faire, quelle école ou université choisir, si je veux rentrer dans ma ville natale, finir ici ou découvrir des horizons nouveaux. Je ne sais pas si je suis prête pour ce qui va suivre."

-"Au pire des cas tu deviendras baby-sitter pour chats."

-"Tu penses que ça existe ?"demandais-je en levant la tête d'un coup vers lui.

-"J'imagine. Les gens adorent inventer les métiers les plus improbables."

-"Ça doit bien payer du coup. Il n'y a que des riches blindés de thune pour avoir ce genre d'idées."

-"Au moins t'as un plan secours maintenant."

-"Un plan secours et un mec. T'inquiète, je ne t'oublierais pas quand je deviendrais la baby-sitter des chats des stars."

Un petit sourire étira ses lèvres.

-"Si tu oublies j'envoie Nao te péter à la gueule."

-"Ça pète un chat ?"

-"Ouai. J'ai remis toute mon existence en cause la première fois que c'est arrivé."

-"Je pense que je suis sur le point d'en faire de même."

Quelques secondes de silence plus tard, il reprit la parole.

-"Et pourquoi ce livre exactement ? Tu lis beaucoup, alors qu'est-ce qui rend celui ci en particulier spécial ?"

Je pense que c'est à ce moment là, en le voyant sourire et s'intéresser réellement à ce qui me tenait à cœur que je réalisais à quel point j'avais de la chance de l'avoir.

-"J'aime beaucoup le style d'écriture et l'environnement dans lequel il te plonge mais je pense que c'est surtout l'héroïne. Je me reconnais un peu en elle."

-"Quoi ? Elle est une idiote de première et a un talent exceptionnel pour se foutre dans des merdes pas possibles ?"

-"Elle est surtout aussi en pleine quête pour se retrouver. Elle passe en supérieur et s'adapte peu à peu aux changements. C'est réconfortant. Et puis c'est une énorme fangirl."

-"Le titre m'a un peu mis la puce a l'oreille."

Je posais le livre pour lui faire face.

-"Et surtout, elle est éperdument amoureuse d'un garçon nommé Livaï."

Bon, le personnage s'appelle Levi, mais c'est presque cela.

Quelques secondes de silence passent et même si je me force à soutenir son regard, je panique énormément. J'espère vraiment qu'il n'était pas trop tôt ou que ce n'était pas un mot inadéquat.

Le mec est soit pris de court, soit embarrassé pour moi. Il ne peut pas y avoir d'autres explications. Il doit être juste entrain de chercher une façon de polie de ne pas me répondre par la même chose-

Attends, pourquoi je stresse moi ? On sort ensemble. C'est normal de dire ça. Du moins je pense.

Un petit rire échappe de ses lèvres et j'en perds toutes mes convictions. De un car je ne sais pas trop comment interpréter le fait qu'il soit entrain de rire après ma déclaration, et de deux car c'est Livaï.

Depuis quand il sait rire lui ?

-"Bord*l..."soupire t-il, "T'es toujours là à fuir pour des raisons aussi stupides que futiles, mais quand il faut faire un truc qui compte, tu fonces. T'es un puta*n de mystère."

-"Je prends ça pour un compliment."

Il s'approche de moi et pose ses mains de part et d'autre de mon corps pour me forcer à me baisser un peu en glissant contre le plan de travail de la cuisine.

-"Et bien mademoiselle qui porte ses couill- pardon, ses ovaires, écoute moi bien parce que je ne suis pas du genre à le dire à tout bout de champ."

Mon coeur bat la chamade et son expression soudain sérieuse ne m'aide pas.

-"Je t'aime [t/p]. Plus que tu ne peux l'imaginer."

Il m'enlace de façon à me faire courber légèrement et je me retrouve avec le front posé sur son épaule. Il passe sa main dans mes cheveux et comme si cela ne m'avait pas assez fait rougir, il dépose un tendre baiser sur ma tête. Je ne sais pas s'il le fait juste comme ça ou car il n'a plus envie que je le regarde en face après ce qu'il a dit.

-"Je t'aime aussi Livaï."

Je savoure son étreinte et fond dans ses bras. Un doux silence s'installe durant quelques minutes avant qu'il ne le brise.

-"Idiote, pourquoi il a fallu que me devance dans ça ?"

-"À toi de trouver un moyen pour me surprendre aussi."

-"Oh ça crois moi, j'en ai un tas."

Mon sourire s'élargit encore plus et je me rends compte que je suis plus heureuse que je ne l'ai jamais été.

-"Bon, c'est mignon tout ça, mais mon dos me fait mal à force d'être courbé..."

Bon bah sorry du retard et on se retrouve bientôt (je l'espère X)). Je vous aime ♡♡.

~Caporal Neko