À écouter en lisant : I'll be there for you-The Rembrandts / Does he know-One direction.

Vendredi 31 janvier

-"En fait, t'es vraiment con, Connie."

-"Eh ! Respectes moi un peu ! Je ne suis peut-être pas brillant, mais je suis loin d'être con."

-"Tu t'appelles littéralement Connie. T'as pigé ? Con, Connie. Tu vois le truc ?"

Il me toise un instant avant de se lever brusquement en attrapant son cartable.

-"Va te faire voir."

-"Relax ! Je déconnais !"dis-je en le tirant par la manche de sa veste pour le forcer à se rasseoir.

-"Même moi je ne sors pas des jeux de mots si foireux. Sérieusement [t/p], je suis déçu."

-"Tu abuses."Je posais mon sac derrière moi pour prendre mon aise et m'asseoir en tailleur sur le banc de l'école. Ainsi, je lui faisais face tout en tournant mon dos aux murmures des autres.

-"Je... C'est Sasha. Je comprends pas ce qu'il arrive, mais j'ai l'impression qu'elle a envie de me balancer un truc à la figure vingt quatre heures sur vingt quatre."

-"Honnêtement, ça ne m'étonnes pas. T'es sacrément idiot par moments, pour ne pas dire tout le temps."

-"Puta*n, pour une fois que je suis sérieux tu agis comme une gamine."

Je rigolais en lui administrant une tape amicale dans le dos.

-"Allez, racontes tout à tata [t/p]."

-"Bah le problème, c'est que je ne sais pas quoi raconter ! Je ne me rappelles pas avoir changé d'attitude ou spécialement foiré récemment !"

-"T'es sûr ?"Il hocha la tête en approbation, "Alors tu n'as qu'à me parler de quand tu as senti un changement chez elle."

Il semblait réellement creuser dans son esprit.

-"Je ne me souviens pas du premier déclic, mais c'était hyper évident la semaine dernière. C'est à peine si elle regardait dans ma direction ! Tu te rappelles comment elle a agi quand on est parti au snack ensemble ? Bon, j'imagine que non, vu que t'étais trop occupée à envoyer des messages à Livaï. Mais elle n'arrêtait pas de parler à ce Niccolo ! 'Hé, Niccolo, c'est hyper bon. Hé, Niccolo, ressers moi. Hé, Niccolo, j'ai encore faim. Hé-'"explosa t-il en essayant d'imiter la voix de Sasha vers la fin. Et un mec d'un mètre quatre vingt qui parle avec une voix mielleuse et ridicule -qui ne ressemble absolument pas à celle de Sasha au  passage-, c'est drôle.

-"Mec, calmos. T'es jaloux de Niccolo, ça crève les yeux."

Il me fixa comme si j'étais la dernière des idiotes. C'est très insultant venant de lui.

-"Non, non, tu dérailles. C'est impossible. Y'a pas de raison."

-"Peut-être car Sasha passe de plus en plus de temps avec lui et moins avec toi. Tu viens de te plaindre qu'elle n'ait pas arrêté de lui parler l'autre jour !"

Il prit un air penseur et médita sur la question quelques secondes avant de pousser un grognement frustré.

-"Et puis quoi encore ! Revenons au sujet d'origine ! C'est de Sasha qu'on parle, pas de moi !"

-"Bah, elle est jalouse aussi."

Son expression confuse me fit comprendre que c'était trop d'informations en une fois pour qu'il puisse les assimiler. 

-"écoutes, t'as foiré au début quand Isabel est venue. Je ne dis pas que tu n'as pas le droit d'avoir des amis à part Sasha, mais tu l'as un peu trop négligé, et elle a eu beaucoup de mal à le digérer."

-"Foutaises ! Je ne l'ai jamais négligé ! Je suis un pote exemplaire !"

Et bien dis-donc, avec toute cette modestie, on n'ira pas loin.

-"Pas négligé au sens propre du mot, mais vous deux, vous êtes un peu comme deux moitiés indissociables, inséparables. Vous êtes une sorte de lot. Que ce soit Jean, Mikasa, Eren, Armin ou moi, tout le monde vous côtoie ensemble. Vous partagez les mêmes potes en d'autres termes. Or, quand Isabel est venu, il y'a eu en quelques sortes un... intrus dans le tableau. Ne me comprends pas mal, j'adore Isa. Elle est gentille, sympathique, drôle et tout ce qui va avec. Mais pour Sasha, c'était trop brusque. Elle n'a pas eu le temps de se préparer à la venue de quelqu'un dans ta vie, et pas dans la votre."

Il me fixa un instant avant de tourner son regard vers la brune qui essayait de soudoyer Mikasa pour que celle ci lui donne le reste de son sandwich.

-"Et bien... Elle est plus conne que je ne le croyais."marmonna t-il, le regard perdu.

Je posais une main sur son épaule pour attirer son attention. Je savais à quel point ça devait le toucher de voir Sasha ne plus lui accorder autant d'attention qu'avant.

-"Elle a dû ressentir la même chose que toi maintenant, alors peut-être que tu devrais agir de la même façon que tu voudrais qu'elle agisse maintenant."

-"T'es sure ?"

J'hochais la tête affirmativement, bien qu'une légère crainte naissait en moi. Peut-être que laisser libre champ à Connie n'est pas la meilleure chose à faire.

-"Ok ! Merci [t/p], t'es une vraie !"s'exclama t-il en m'étreignant rapidement mais fortement. Il est fort ce gosse.

Et sans préambules, il courut vers Sasha, la porta sur son épaule et se mit à courir vers le portail de l'école alors qu'elle pleurait le sandwich que Mikasa n'allait de tout façon très probablement pas lui donner.

-"Il se passe quoi au juste ?"me demanda Livaï en venant se tenir près du banc.

Ce sentiment maintenant familier de plénitude et de bonheur m'envahit. Alors qu'il fixait avec un air à la fois amusé et perplexe le duo comique, je me levais pour le rejoindre et son bras vint presque naturellement entourer mes épaules. 

-"Ils règlent leurs problèmes à leur façon. On y va ?"

Il hocha la tête et m'entraina à sa suite vers notre petit coin reclus. 

-"Tu commences à t'y habituer un peu ?"demanda t-il, en référence à ce que je devinais être les regards curieux tournés vers nous pendant que nous traversions la cour.

-"Ils regardent que tu sois là ou non, alors autant en profiter."

-"Alors mademoiselle avoue enfin que ma présence est très appréciée."murmura t-il à mon oreille avec un amusement apparent dans la voix. J'adorais quand il laissait transparaître ses émotions ainsi avec moi.

-"C'est ça, dans tes rêves. Tu fais office de bouclier humain en fait. Quand t'es dans les parages, ils n'osent rien dire ou faire. Je me sers de toi pour faire court."

Ses doigts remontent le long de mon bras jusqu'à ma nuque. Il écarte les quelques cheveux qui ont échappé à ma queue de cheval et doucement, sournoisement, se met à me chatouiller.

J'essaie d'échapper à sa poigne mais c'est loin d'être évident. Il attrape mes deux poignées de sa main libre pour entraver mes mouvements et n'arrête pas, même quand je commence à me tortiller comme un démon.

-"Arrête ! Stop, stop ! Ok, je retire ! J'adore être avec toi !"Il s'interrompt et me toise, les mains dans les poches et son fameux rictus sur les lèvres, "Satisfait ?"demandais-je, agacée, "Merde, mes cheveux ne doivent plus ressembler à rien ! Tu sais combien de temps ça me prend pour qu'ils soient un brin présentables ?"

Mes mots ne semblent que l'amuser d'avantage. Il s'approche de moi pour reprendre notre position d'origine mais je m'éloigne, à la fois craignant qu'il recommence et pour bouder un peu.

-"Me touche pas."

-"T'apprends jamais, pas vrai ? Puta*n, pour être idiote, tu l'es vachement."

En un clin d'œil, il se retrouve derrière moi et je le sens m'emprisonner dans ses bras. Je ne me débats même pas, c'est perdu d'avance.

-"Juste parce que tu me touches ne change en rien le fait que tu m'agaces."

Il s'apprête à répondre quelque chose quand son téléphone vibre. Il le sort d'une main, me maintenant toujours d'un bras contre lui alors que je détourne le visage, la mine boudeuse.

Je l'entends jurer entre ses dents avant de prendre l'appel. Il n'attend même pas que la personne à l'autre boût du fil dise quelque chose et lance un rapide "J'arrive" avant de mettre brutalement fin à l'échange -si on peut appeler cela ainsi- et me faire rapidement la bise.

-"Faut que je file."

-"Ah. Euh, tu es conscient qu'on a cours dans..."Je fixe la montre à mon poignée, "vingt minutes ?"

Il hausse les épaules.

-"Furlan trouvera un truc pour couvrir."

Un dernier signe de la main, et il disparut.

Vous pouvez pas savoir combien j'adore Connie et Sasha.

BON, à bientôt pour la suite !

~Caporal Neko