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17. Youri Ben Asteck



Moustache et favoris roux, poncho noir et chapeau de paille, démarche avantageuse, colt anaconda à la ceinture et kalash en bandoulière, Jamal entre en scène.

Il a sensiblement la même corpulence que moi, ils ne m'ont pas vraiment regardé, ils ont surtout retenu le poncho et le chapeau, derrière les favoris et la moustache.

Et puis, nos nababs commencent à être sérieusement secoués.


Ils sont même tétanisés. Alors qu'ils croient le suivre à la télé, Youri Ben Asteck est là, en personne, face à eux qui agonisent ! Celui qui leur a servi le sirop de datte et les macarons empoisonnés, dans leur chambre, à l'hôpital, en chair et en os, à les narguer, pendant qu'ils sont là, misérablement, en train de crever !

Et les télés du monde entier, avec la police, persuadées d'être à sa poursuite, qui retransmettent en direct ses exploits alpestres ! Il a envoyé des hommes de paille, pour faire le vide et dégager le terrain. Et quels hommes, des champions surentrainés, enquillant les exploits, défiant les forces de l'ordre, comme les lois de la gravité !


Mais la cible, c'est leurs milliards. Et il est là qui leur fait face, armé jusqu'aux dents, persifleur, décontracté, passant gaiement d'une chambre à l'autre :

– Tu vois ce que j'en fais de l'hélico des journaleux et de la frégate : explosés. Mirages : neutralisés. Soldats : liquidés. Bébé : fracassé. Sa mère : scalpée.

Un expert, un maître ès communications, qui a combiné son affaire comme un stratège :

– Les médias, comme la police, c'est fait pour s'en servir. Des imbéciles, commandés par des abrutis, au service d'un troupeau de brèles. Si je les ai laissés se lancer à ma poursuite, c'est que ça me rend service pour faire mes petites affaires. Mais ailleurs, bande de crétins.

Et les voilà qui s'excitent à poursuivre mon leurre. Ils peuvent toujours courir pour me mettre la main dessus. Jaaamais !

Tout cela en arabe quasi parfait, avec une pointe d'accent, un peu russe, vaguement américain.


Ils y croient, dur comme fer, aux morts et aux blessés. Faut dire qu'ils sont un peu shootés, et que personne autour d'eux se serait permis d'émettre le moindre doute.

Il leur présente ensuite la liste des opérations à effectuer par le menu pour que leurs holdings diverses et variées passent dans nos filets : île de Man, Delaware, îles Caïman ou Macao, selon les opportunités.

Promis juré, ils auront droit à l'antidote juste après. Et pour faire bonne mesure, leurs gardes du corps aussi.

Quant à renâcler, ils n'y songent même pas, tant ils peuvent constater de visu l'implacable cruauté de l'infâme Youri Ben Asteck.


On a songé à tout. Jérémie Schlaeppi, notaire à Montreux, un peu courtier, vaguement banquier, a été réquisitionné par les services de police et amené, tremblant, dans un bureau de l'hôpital. Il craint la contagion ; on ne l'a pas démenti, et il est surtout pressé de rentrer chez lui.

Scrupuleux, il vérifie néanmoins la validité des actes qu'il fait signer par nos nababs terrorisés. Assisté de deux témoins irréprochables, Gerhart, commissaire de police, et Harold, directeur d'hôpital et officier d'état civil, il enregistre soigneusement les ventes et les transferts, non sans demander de temps en temps :

– Vous êtes bien certain qu'ils sont conscients de ce qu'ils font ?

Ils sont mourants, certes, et ils vont prochainement paraître devant l'Eternel. On peut comprendre qu'ils prennent leurs dispositions, mais quand même, ils ont des familles, des héritiers...

Deux précautions valent mieux qu'une, et Jamal, alias Youri Ben Asteck, glisse soigneusement de l'autre côté du paravent dès qu'on fait pénétrer Maitre Schlaeppi dans une chambre.

A la moindre hésitation des signataires, il fait tourner le barillet de son anaconda, mode roulette russe en suspens. Maitre Schlaeppi s'en est inquiété :

– C'est quoi ce bruit ?

– Le cœur artificiel du moribond d'à côté qui se déclenche...


Pas mal pensé, mais Laetitia aurait pu rester à la maison ! « Ça vient... », me glisse Nora.


Croyant avoir enfin mérité l'antidote, ils se penchent en avant, bien sages, mais ils ont droit à une péridurale, entre la troisième et la quatrième lombaire. Cinq minutes après, ils sont culs-de-jatte.

C'est là qu'interviennent Laetitia et Caroline. Elles ont tombé le masque, et presque tout le reste. Elles constatent, affligées, que les membres virils des malheureux nababs demeurent désespérément flasques. Effet indésirable, potentiel et définitif de l'antidote expérimental sur des organismes fragilisés, ont-elles déjà constaté.

Fort dépitées, elles font mine de rendre visite, de l'autre côté du paravent, aux gardes du corps, discrètement évacués au préalable.

Aux cris et bruits divers qui s'échappent, il apparait aux pauvres amputés que ces derniers ont dû récupérer la plénitude de leurs moyens.

S'ensuit une session de youplala experte et hurlante dont nos nababs émasculés peuvent suivre tous les détails, en gros plan et en ombres chinoises.


Passablement inquiet, je demande :

– Laetitia ?

– Non, Caroline.

– Avec qui ?

– Dominique.

– Seize fois, d'affilée ?

– Oui.

– Un peu aidé ?

– Un peu, mais il était consentant.

– Et Caroline ?

– Plutôt trente-deux fois que seize...


Face aux ébats mitoyens qui leur sont désormais interdits, histoire de leur remonter le moral, Laetitia leur parle alors d'un anti-antidote, efficacité maintes fois constatée, qui leur restituerait l'usage des deux jambes, avec ce qui traine au milieu.

Ça leur coûtera néanmoins le confortable portefeuille d'actions qu'ils ont mis de côté, poire pour la soif et pour leurs vieux jours. Contre une somme modique, évidemment, de l'ordre d'un petit pourboire, sans aucun rapport avec la valeur vénale du portefeuille en question.

Rien n'empêche en effet, dans le droit suisse, de vendre quelque chose bien en-dessous de son prix réel. Et la pratique est d'ailleurs courante, sous le joli surnom de « lessiveuse ».

C'est à eux de décider. Et elle les laisse réfléchir, non sans déambuler, dans sa tenue légère, pendant que Caroline et Dominique se laissent aller, sans la moindre retenue, à faire rugir leurs plus bas instincts.

Tous ont fini par signer, exigeant parfois de Dominique et Caroline qu'ils sachent faire durer les choses, sans qu'elles perdent en intensité.

Le calme revenu, à Maître Schlaeppi de reprendre son office.

Et pour finir, il n'y avait plus qu'à leur injecter un placebo, en attendant que s'estompent les effets de la péridurale.


Reste à récupérer le petit pécule. On le leur aurait bien laissé. Quelques milliers de dollars à la place de quelques milliards, on n'est pas regardant... Mais l'Emir du Qatar, qui nous a fidèlement transmis les informations patrimoniales, a été formel : « Jusqu'à l'os ».

Pour parachever le travail, on a donc fait appel à un éminent religieux, en la personne de Jamal, qui a troqué la parure Ben Asteck contre une longue barbe blanche et un chapeau de muphti. Aziz lui prête main forte pour amener ces âmes égarées sur le chemin de la rédemption.

Il s'agit cette fois de faire un don au Croissant Rouge. On les a réunis dans une salle de prière, aimablement mise à disposition par Harold.


« De toute façon, mes frères, au point où vous en êtes, vous n'avez plus rien à perdre. Autant parier sur Allah. En haut lieu, la brutalité de votre ruine a fait forte impression. Les Saoudiens et les Emiratis ont été privés de leur nationalité, ainsi que de leurs passeports. Vos familles vous ont déjà répudiés. Elles vous avaient fait confiance. Vous les avez ruinées, ou à peu près. »

« Heureusement que le Qatar accepte de vous accueillir sur son sol. Qu'Allah protège l'Emir, qui a émis le souhait que vous fassiez cette bonne action. En contrepartie, il a promis de prendre soin de vous ! Je vous assure mes frères : c'est le bon choix. Allah le Miséricordieux vous le recommande ».


Encore mal remis des effets de la péridurale, et tout remués par leurs aventures hospitalières, ils ont signé. Il était exactement 21h04. J'étais en plein milieu de la face ouest des Drus.


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