~Chapitre 8~
25 Février 2 222
- Vraiment désolé, tu vas bien ? S'excuse Ryder
- Euh oui, oui tout va bien, merci, bégaie Kaeya
- Bon je dois aller retrouver des amis. A plus ! Et encore désolé, lance-t-il, sourire aux lèvres, en s'éloignant dans la foule d'étudiants attendant pour manger
Kaeya reste là, le regard fixé sur le dernier endroit où Ryder a été visible avant de disparaître dans la foule, la bouche légèrement entrouverte.
- Oula c'est à mon tour de te ramener sur Terre, tu as l'air d'être partie très, très loin ! Ce qui est plutôt rare venant de toi.
- Ahah, c'est très drôle ! Pourquoi tu rigoles comme ça, arrête ! Ajoute-t-elle en me voyant rigoler le plus discrètement possible, ce qui pour moi est impossible.
- Oh rien, tu n'as pas du tout perdu tous tes moyens, et tu n'es pas devenue tout rouge non plus.
- Pas du tout ! S'offusque-t-elle
- Allez, ne me ment pas, j'étais là, j'ai tout vu et je peux te dire que c'est vrai. Il te plaît. Je rajoute, un sourire remplit de malice scotchée au visage.
- Mais non, pas du tout ! S'exclame-t-elle
- Bien sûr je te crois.
- Mais c'est vrai, je te promets !
- Ouais ouais et moi je suis la reine d'un petit pays perdu entre deux montagnes.
- Tu es tellement drôle !
- Je sais. Alors dis-moi, pourquoi tu réagis comme ça s'il ne te plaît pas ?
- Mais c'est toi là avec tes questions et tes affirmations ! D'ailleurs, en parlant de toi, il n'y aurait pas quelqu'un qui te plaît ? Je te trouve bien en forme.
- Ah non, ne change pas de sujet ! Allez, avoue !
- Jamais ! Dit-elle en s'éloignant vers le comptoir, riant en cachette
C'est à mon tour de lever les yeux au ciel devant sa bêtise, comme elle l'a fait dehors.
- Si tu le dis, mais pour ton information, c'est flagrant, il n'y a que vous deux qui l'ignorez encore, lui annonçais-je en la rattrapant, ce qui a l'air de lui faire plaisir.
- Ouais c'est cela.
On prend chacune notre plateau repas puis on cherche une table libre. On en trouve finalement une, vers le milieu de la pièce. On s'installe et je continue de penser à nos deux tourtereaux, je suis sûr de moi, d'ici quelques mois, ils sont ensemble. Je lui souhaite vraiment de trouver quelqu'un qui lui corresponde, elle le mérite après tout ce qu'elle a vécu. Elle a toujours été là pour moi, même quand elle-même n'allait pas bien. C'est réellement une amie en or, et Ryder a l'air d'être un type bien. Notre groupe aura au moins réussi à les mettre ensemble si jamais nous n'arrivons pas au bout de notre mission.
Enfin bref, 14 heures approche à grand pas et il faut qu'on retourne en cours. On débarrasse notre table et sortons de la cafétéria en direction du bâtiment principal. Une fois arrivé, on s'installe à notre place habituelle et on sort rapidement nos affaires. L'humanoïde qui nous sert de professeur arrive et le cours ne tarde pas à commencer. Plus le temps passe, et plus je déteste ces satanées robots, et les voir partout n'aide pas. Pendant toute la durée du cours, j'essaye de me concentrer, sans y parvenir plus de cinq minutes d'affilée. Je reste dans mes pensées, une vraie rêveuse, je vous jure ! Je ne fais que repenser à tout ce qui se passe : Kaeya et Ryder, les robots espions, et surtout notre petite vendetta. Je m'évade alors dans un monde qui n'appartient qu'à moi, un monde où personne d'autres que moi ne peut entrer. J'ai à la fois hâte de notre prochain rendez-vous et à la fois peur, je dois bien l'avouer. La théorie, c'est parfait, mais le passage à l'acte, c'est une autre paire de manche. Cette deuxième partie est légèrement inimaginable pour moi à l'heure actuelle. J'ai encore du mal à réaliser que tous nos projets vont se concrétiser, même si je crois de plus en plus en ce que nous faisons. Je sais que Kaeya était sur la réserve depuis le début, mais l'est-elle toujours ? Je l'ignore, je n'espère pas. Elle m'a dit qu'elle aussi croyait de plus en plus en notre projet, mais le croyait-elle vraiment ? Ou a-t-elle dit ça pour me faire plaisir ? J'ai besoin d'elle auprès de moi, j'ai besoin qu'elle croie en cette aventure autant que moi, enfin, j'ai besoin de son éternel soutien, qu'elle me dise que nous avons raison de faire ce que nous faisons. Je me laisse convaincre qu'elle ne serait pas restée aussi longtemps si elle ne voulait pas, ou si elle ne croyait pas en ce que nous disons. Le seul problème, c'est que je sais qu'elle serait prête à le faire pour moi. J'aimerais qu'elle le fasse pour elle, parce qu'elle est persuadée que c'est la seule et bonne chose à faire.
En tout cas, le cours touche à sa fin et il faut que je rentre chez moi faire mes devoirs. En rangeant mes notes, je me rends vite à l'évidence, je vais encore devoir demander celle de Kaeya, je n'ai presque rien écrit. Enfin, révolution ou pas, j'ai une tonne de travail à faire et il faut que je bosse si je veux valider mon année. Si j'étais un peu mieux organisée, j'aurais bien voulu essayer de trouver un job pour pouvoir mettre un peu d'argent de côté, mais je n'ai pas le droit, seules les personnes diplômées peuvent travailler, et dans leur domaine bien sûr. Il ne faudrait pas que quelqu'un ne perde de vue sa place dans la société. Quand j'ai été accepté dans une des facs les plus réputées du monde, j'étais folle de joie, je voulais le dire au monde entier. Et pourquoi ne le serais-je pas, c'était un véritable honneur de pouvoir intégrer cette fac car énormément de jeunes demandent une place, mais peu sont admis. Le nombre de places disponibles dépend du nombre d'offres d'emplois dans les entreprises, seule possibilité de travail. En effet, le salariat est la débouchée obligatoire, impossible d'être propriétaire d'un cabinet ou quoi que ce soit d'autre. Ainsi, Maestro garde un œil, et surtout le contrôle, sur tout ce qu'il se passe dans les entreprises. Il y a deux mois, jamais je n'aurais vu les choses sous cet angle. J'aurais été ravie de pouvoir apprendre ici, et après de pouvoir travailler pour quelqu'un d'important. Je rêvais d'être embauché dans une grande structure, aux côtés des meilleurs. Aujourd'hui, mes rêves ont nettement changé, je veux être libre, tout simplement. Libre de pouvoir être auto-entrepreneuse si je le veux, ou de faire complètement autre chose et changer de voie. J'ai l'impression d'être dans un tunnel, avec une issue inévitable, alors qu'avant, cette pensée ne m'aurait même pas traversé l'esprit. Je veux détruire ce tunnel, ou au moins créer des intersections où je pourrais changer de direction.
Je me rends soudainement compte que je suis prête à suivre Zayre et ses idées, à faire tout mon possible pour mener à bien nos projets. Je veux me battre pour mon avenir, celui du monde entier, pour avoir un futur. Je veux me battre pour la liberté.
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