Après deux longues heures ennuyeuses de cours, la cloche se décida enfin à sonner.

   Midi: l'un des moments préférés de Luffy. Le jeune garçon fila vers la cantine pour recevoir la première tranche de viande servie au premier venu et qui étais connue pour sa tendreté.

   Aïn ne déjeunait pas au lycée. Elle salua ceux de la bande et sortit de l'établissement puis se dirigea vers un bar à ramen qui se trouvait à l'autre bout de la rue. Elle entra en faisant tinter la petite clochette dorée de ce restaurant traditionnel, ce qui alerta le patron qui afficha un large sourire commercial. Elle le salua. L'homme vint alors lui tenir la porte et elle aperçut Law, Kid et Bonney  assis près du comptoir. Elle décida de se joindre à eux.

   Le roux discutait nerveusement avec la rose à peine reconnaissable avec son visage violacée et qui articulait péniblement à cause de ses lèvres tuméfiées:

- Je te dis que le crawl est plus facile que la nage papillon.

- Bah moi ch'uis sûr que c'est l'inverse! insista Bonney agacée.

La fille de Smoker pensa que si elle voulait mieux connaitre sa classe, il fallait qu'elle fasse connaissance avec ses figures les plus emblématiques, en l'occurrence, dans ce cas, les deux qui se donnaient le plus en spectacle.

- Salut! Je peux m'asseoir à côté de vous? 

    Les deux lycéens la dévisagèrent, surpris que quelqu'un leur parle à eux qui s'étaient habitués à être évités, mais Bonney et Kid reprirent vite leur dispute et ignorèrent Aïn.

   Law, qui était assis au bout du comptoir, regardait son téléphone en attendant sa commande. Il se poussa ensuite afin de laisser une place à Aïn.

- Ici.

   Il ne changea ni son expression faciale, ni le ton de sa voix, mais Aïn devina qu'il avait accepté sa compagnie. Le cuisinier posa les menus devant ses clients qui y jetèrent un rapide coup d'oeil.

- Je voudrais les "Emmas dayo ramens" s'il vous plaît, conclut la fille aux cheveux bleus marines après avoir consulter le menu.

- Des traditionnels pour moi, affirma le grand brun.

- Deux pizzas aux peperonis, s'exclamèrent Kid et Bonney à l'unisson.

   Le cuisinier leva les yeux au ciel puis les considéra désespérément.

- Combien de fois dois-je vous dire que l'on n'en fait pas ici!

- Merde, pesta la rose, y'en a pas! Le poivron, va m'en acheter!

- Ch'uis pas ta bonniche barbe à papa!

   Après avoir gratifié Kid d'un regard glacial, elle se retourna vers Law qui mangeait tranquillement et lui demanda:

- Dit Law, pourquoi nous avoir emmenés dans ce bled paumé ? Y-z'on même pas de pizzas!

- Je ne vous ai pas emmenés,vous m'avez suivi! expliqua t'il poliment.

- C'est parce qu'on a pas d'argent! se justifia le roux, on est fauchés depuis un mois!

- C'est vrai, acquiesça Bonney, on a plus aucune tune sur nous. Moi, mon père m'a tout pris!

- Oh! Je me demande bien pourquoi! chuchota le tatoué ironiquement.

- Dis Law, l'harcelèrent le rouge et la rose en feignant d'être gentilles, tu peux nous en prêter?

- Non, répondit il séchement.

- S't'euplait !

- La dernière fois où je vous avais donné de l'argent pour nous acheter des pizzas, rappela Law, vous vous êtes d'abord engueuler pour le choix de la garniture et de la pizzeria. Ensuite, vous n'êtes rentrer qu'à 6h du mat',  ivres morts, accompagnés de deux flics et sans aucunes pizzas. Maintenant, vous avez le culot de me demandez de refaire la même faute !

- Je t'en prie! le supplia la punk, On a faim nous!

- Pas questions! Allez vous faire foutre !objecta le brun

- Allez Trafalgar soit sympa, tenta le poivron.

- N.O.N. Non!

   Ain se demanda si ce n'était pas la bonne occasion de gagner la sympathie de ces deux là, elle se leva de sa place et leur tendis quelques billets:

- Tenez, c'est pour vous. Profitez en sans attirer les flics!

   Les deux lycéens regardèrent d'abord Aïn, stupéfaits. Ensuite, ils prirent la liasse de billets puis s'enfuirent hors du bar en criant:

- Merci la nouvelle ! T'es vraiment sympa! la remercia la transi de Law.

- On te revaudra ça, lui promit le roux.

   Ils claquèrent violemment la porte et on les entendirent jacasser au loin.

   Law reprit ses baguettes et les replanta dans son bol en soulignant :

- Si la police les rattrape, ça sera de ta faute!

- Les flics leur demanderons mon nom qu'il ne connaissent pas. Je ne risque donc rien, s'innocenta Aïn.

- Ingénieux, commenta le grand brun.

   Il sourit discrètement en courbant légèrement ses lèvres puis "slurpa" ses ramens. Quelques minutes de silence durèrent et la sœur de Tashigi tenta tout de même de rallonger la conversation:

- Tu les connais depuis quand? demanda t elle.

- De qui tu parles?

- Je parle de Kid et Bonney. Il te fréquentent depuis quand?

- Deux ans.

- Ah! Et pourquoi ils te suivent tout le temps?

   Le jeune homme haussa ses épaules en guise de réponse. Ensuite, il appela le cuisinier et commanda un sakura cola, des doryakis et trois boulettes de riz mayo\thon.

   Aïn voulut souligner son appétit mais Law avait mis ses écouteurs. Elle se résigna et se tut, comprenant qu'elle avait suffisamment parler depuis tout à l'heure. Elle se décida à entamer son déjeuner; une immense montagne de nouilles, de pousses de bambous et de bouillon, qui fumait encore depuis tout à l'heure. Mais, avant cela, elle devait prendre son médicament.

    Elle commanda un verre d'eau et commença à chercher ses pilules dans les poches de la veste de son uniforme. Ne les trouvant pas, elle se releva et tata tous ses vêtements.

   Rien! Son paquet avaient disparu!

   Sa tête commençait à s'alourdir et ses jambes tremblotaient légèrement.

   Affolée, elle fouilla son sac de fond en comble, mais en vain. La crise n'était pas loin!

   Elle chercha partout: ses vêtements, son sac, par terre, dans tous les coins et recoins!

   Elle ne les trouva nul part!

   Le cuisinier, remarquant son agitation, déposa les verres qu'il essuyait sur les étagères et s'avança vers Aïn.

-Mademoiselle, avez-vous besoin de quelque chose?

  Law enleva alors ses écouteurs et regarda la jeune fille avant de s'exclamer:

-Aïn, qu'est ce que t'as? T'es toute pâle!

   La jeune fille arrêta ses fouilles, baissa la tête et ne répondit à aucune de leurs deux questions.

   Elle était en pleine attaque!

   Elle voyait flou et elle sentait que le sol s'échappait et se dérobait sous ses pieds. Tout son corps tremblait et ses jambes ne la soulevaient plus. Law pressentit sa chute et tenta de la rattraper avant qu'elle ne s'effondre par terre, mais de violentes convulsions saccadées et enchaînées secouèrent le frêle corps de la jeune fille. De brusques spasmes la firent reculer et elle leur succomba. Elle tomba alors à la renverse et se cogna violemment la nuque contre le dur coin du comptoir en bois puis retomba lourdement sur le parquet ciré froid, inconsciente ,le sang coulant entre les commissures des lèvres.