Sans titre, par AdrianMestre75
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L'extrait - par AdrianMestre75
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Année Mille-quatre-cent-trente-neuf de l'Âge des Prospérités,
Septième jour du Mois des Abondances.
— Fuyez ! Fuyez pour sauver vos vies !
L'alarme retentit au plein cœur de la nuit, juste après l'heure du hibou. Elle tira brutalement Robruhn du sommeil lourd où l'avait plongé sa longue journée de travail. La première chose qu'il distingua en ouvrant les yeux fut l'étrange lueur roussâtre qui baignait sa petite chambre. Puis, il perçut l'odeur âcre de la fumée et le grondement sourd et régulier, ponctué de crépitements. Le feu !
Le nain bondit hors de sa couche et courut vers l'ouverture dans le plancher au centre de la pièce. Il souleva la trappe. Le souffle brûlant de l'air faillit lui roussir la barbe. Il se rejeta en arrière, stupéfait. Le rez-de-chaussée était la proie d'un océan bouillonnant de flammes oranges !
Dans son esprit désorienté, les questions déferlèrent. Avait-il mal couvert le feu de sa forge ? Pouvait-il encore sauver ses outils et ses maigres biens ? L'urgence s'imposa. Trop tard ! L'incendie gagnait rapidement, les flammes voraces se lançaient déjà à l'assaut de l'échelle de meunier. Dans quelques minutes, elles attaqueraient le plancher du premier étage.
Paniqué, il referma précipitamment la trappe et se rua vers la fenêtre. Il ouvrit le carreau à la volée et se figea, médusé. L'air charriait des fumées et des appels de détresse. L'odeur suffocante de brûlé satura ses narines. Le village entier d'Ynan'Lua flambait !
Un craquement sinistre l'arracha à sa stupeur, signe que le feu progressait rapidement. Il lui restait peu de temps avant que la chambre ne se transforme en brasier. Il devait sortir de là s'il ne voulait pas finir carbonisé.
Robruhn se pencha par la fenêtre. Il n'avait d'autre issue que de sauter.
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L'avis
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Je lirais bien la suite ! En fait j'ai envie d'y plonger comme dans un grand bain de fantasy bouillante ! Que dire ? Pour un début in media reis, c'est réussi. En fait, j'ai beau relire l'extrait, je ne trouve personnellement rien à y redire. Il n'y a pas un mot de trop, pas une anicroche narrative... rien. Je m'excuse par avance, car je ne pense pas pouvoir apporter beaucoup à ton texte - mais les éloges, ça fait toujours plaisir :)
Donc, qu'est-ce qui, selon moi, fonctionne ?
Déjà, la première ligne de dialogue pose dès le début l'enjeu de la scène - et il est vital.
Ensuite, ce que j'apprécie particulièrement dans ce texte c'est qu'il fait appel à tous les sens du lecteur - l'odeur de la fumée, la chaleur des flammes, les craquements sonores... j'ai pu ressentir la scène comme si j'y étais, et ce, même au coeur de l'action.
Les informations nécessaires à la compréhension de contexte et du personnage sont distillées juste ce qu'il faut - on a affaire à un protagoniste de race Naine, forgeron, peu aisé qui vit dans ce qu'on peut imaginer être un village Nain. Cela fait immédiatement appel à un imaginaire commun de fantasy qui permet de poser très efficacement le personnage (tout le monde a en tête les Nains des productions cinématographiques). L'enjeu de la situation est extrêmement clair - le village est en feu, le personnage doit sauver sa peau - et la tension bien présente - y arrivera-t-il ?
J'imagine que ton univers est sans aucun doute très développé et que le livre saura me tenir en haleine avec une intrigue passionnante... ce début ne me laisse que peu d'indices sur la suite à venir... et c'est très bien : si j'ai pu être happée en si peu de lignes, je suis prête à signer pour plus long :)
La seule chose qui pourrait me décourager dans une future lecture - mais là cela ne concerne plus le début du roman - est une petite appréhension qui me taraude à chaque fois que je commence une oeuvre de pure fantasy : quelle sera la place des femmes dans le récit ? Il m'est plus d'une fois arrivé d'abandonner un livre dans ce genre littéraire, car elles y étaient si pas absentes, relayées à des rôles minables, voire objectifiées. J'espère de tout cœur que ce récit vraiment très prometteur ne tombera pas dans cet écueil :)
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