Chapitre 9 - Rose mauve
Cher Inconnu,
Si je pouvais échapper au fait que tu m'ais brisé le cœur, j'en serais très joyeuse.
Je m'étais assise dans le métro, les yeux droits devant moi et la tête posée contre la barre en métal. Tu es arrivé balançant les bras de chaque côté de ton corps. Tu t'es avancé, tu es resté debout, t'accrochant à la rampe près de toi et par ailleurs près de moi.
Quelques secondes plus tard, ton téléphone a sonné. Une sonnerie atroce est parvenue jusqu'à mes oreilles et j'ai voulu y mettre mes mains dessus, mais heureusement, tu as décroché. En fait, malheureusement, tu as pris le téléphone en main et y as répondu. Je ne m'attendais pas à cette suite-là.
Tu as parlé le dos tourné vers moi, puis, tu t'es retourné et j'aurais voulu que tu te la fermes. J'ai fait mine de ne pas t'écouter discuter, avec je-ne-sais-pas-qui jusqu'à ce que tu prononces les mots qui ne fallait pas. Ces mots qui brisent, ces mots qui heurtent.
J'aurais voulu me lever et te ruer de coups-de-poing, car tu le méritais tellement et encore maintenant, tu en aurais eu.
Voilà tes mots, au cas où tu ne t'en souviens pas ; je t'aime mon amour, à ce soir. La réponse était entrée dans mes oreillettes comme un son désagréable. Elle te répondait, elle aussi. En voici ses mots ; je t'aime aussi Ezio, à ce soir mon cœur.
Je ne sais même pas si tu te rends compte de la douleur que tu m'as jetée à la figure. J'ai senti les larmes aux coins de mes yeux et j'ai voulu les laisser couler. Je me suis excusée auprès de toi dans un murmure et je me suis enfuie, laissant derrière moi un homme heureux de retrouver sa copine dans un métro partant à toute vitesse.
Je suis rentrée chez moi en pleurant. Les passants me regardaient bizarrement, mais ne leur prêtaient aucune attention, car j'étais dans mon chagrin. J'ai retiré mes chaussures, les abandonnant à l'entrée. J'ai couru jusqu'à ma chambre et ai pris mon coussin. Je l'ai coincé entre mes bras, me suis mise en boule et j'ai pleurniché toutes les larmes de mon corps et hurlé tout ce que je ne savais pas dire tellement ma gorge était serrée.
Je t'en veux tellement. Pourquoi m'avoir fait espérer alors que tu savais que rien ne se passerait ? Pourquoi avoir pris le métro chaque jour avec moi et à la même heure que moi ? Pourquoi ? J'ai peut-être eu ton prénom, mais tu m'as brisé le palpitant et je t'ai perdu et ce à jamais.
Salutations, Ysé nageant dans la tristesse.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro