Chapitre 2 - Muguet
Cher Inconnu,
En me levant ce matin, après une nuit bien courte, j'avais des poches sous les yeux. Heureusement mon visage s'est illuminé lorsqu'un sourire naissant est apparu sur mon visage. L'image du tien est apparue devant mes pupilles. J'ai même commencé à chanter en me préparant. J'ai mangé mon petit-déjeuner. Un bol avec des lignes rose et blanc. Son contenu : des loops au miel avec un petit peu de lait chaud. Le tout accompagné d'un grand verre d'eau dans un verre pour enfant. Je replongeais dans l'enfance pendant une quinzaine de minutes.
Avant de sortir, j'ai plié un peu mon linge et je les ai rangés dans mon armoire. La routine habituelle d'une jeune fille habitant seule dans un appartement. Fermant la porte derrière moi, je dévalais les escaliers à toute vitesse. Dehors, il pleuvait et j'ai dû rabattre ma capuche sur ma tête. De fines gouttes glissaient sur mon nez pointu et d'un revers de la main, je les ai effacées.
Sous ce mauvais temps, je marchais doucement, le cœur battant. Je m'imaginais te revoir aujourd'hui, enfin ce matin. Je t'imaginais avec une écharpe au tour du cou et un parapluie trempé à la main. Je rêvais de t'entendre prononcer ton prénom et qu'on puisse échanger quelques mots. Dans la lune, je ne faisais plus vraiment attention où je marchais et par accident, je me retrouvais les chaussettes mouillées. Superbe !Quoi de mieux que de commencer la journée les pieds trempés et gelés !
Descendant les marches d'escalier en béton, je me faisais bousculer par plusieurs personnes et aucune ne s'excusaient. Saine et sauve, j'ai finis en bas et attendais patiemment l'arrivé d'un quelconque métro. Mon regard passait de visage en visage, mais pas un seul ressemblait au tien. Déçue, je baissais les yeux vers mes pieds et espérais te retrouver au moins ce soir.
Tout le monde s'est précipité jusqu'au bord du quai pour être sûr de pouvoir rentrer dans le métro et de peut-être même avoir une petite place assise. Je me suis fait engouffrer, bousculée et je me demandais comment je faisais pour survivre avec une aussi petite taille. J'ai eu l'impression de me faire mordiller par un énorme monstre humain, et ce, chaque matin et soir. Malheureusement, je n'ai pas d'autre moyen que de prendre les transports en commun. Ma voisine de palier me répète toujours que je devrais m'acheter une voiture ou même un vélo pour que j'arrête de me faire marcher sur les pieds lors de l'attente d'un métro.
Je descendais que dans dix arrêts, j'avais donc le temps de me trouver une petite place loin du regard effrayant des autres. Ce qui était toujours marrant quand tu prenais les transports en commun, c'était de s'imaginer ce que les gens faisaient et où ils allaient. Certains étaient loin dans leurs pensées, d'autres lisaient, jouaient à un jeu ou regardaient simplement leur téléphone, faisant mine d'être occupés. Quelques personnes étaient très bien habillées comme s'ils étaient haut placé dans le monde du travail. D'autres s'habillaient de manière assez cool, un pantalon pas trop serrer, un pull d'une couleur fade et un gros manteau en laine. Certaines femmes portaient des jupes très chères et je les imaginais travailler pour le gouvernement. L'une d'entre elle avait attiré mon attention. Elle était un peu ronde, portait une jupe verte à motif et un haute jaune moutarde. Choix de style très bizarre, mais original. Par peur de trop la fixer, j'ai détourné le regard et me suis mise à réfléchir.
Quatre arrêts plus loin, un jeune homme s'asseyait à mes côtés. Il écoutait, je ne sais quelle musique de rap et ça me cassait les oreilles. Je me suis recroquevillée sur moi-même, priant par ailleurs qu'il baisse le volume.
J'ai dû lui donner un coup de coude, car même pas trois secondes plus tard, il s'est en allé. Bon débarras.
Une dame âgée a pris sa place et en face de moi, un nouveau visage est apparu. Tout d'un coup, je suis sortie de ma carapace car je te reconnaissais. Tu étais le jeune homme d'hier. Mon cœur a fait plusieurs loopings et discrètement, j'ai souri.
Salutations,
Une inconnue qui a eu de la chance.
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