Chapitre 12 - Œillet d'Inde
Cher Ezio,
J'ai longuement réfléchi comment j'allais écrire cette dernière lettre de façon à ce que tu comprennes chaque mot que j'écris, parce qu'on ne sait jamais qu'entre temps, tu as eu un lavage de cerveau.
Sans toi, avec toi, j'ai fini par comprendre que je devais te laisser partir, que tu devais vivre ta vie avec celle que tu aimes.
Être loin de toi, m'a fait comprendre que je ne devais pas rester accrochée comme une bouée de sauvetage à ton corps, tes yeux et ta bouche.
Pas besoin que tu expliques quoi que ce soit. J'ai compris que tu ne m'aimerais jamais.
À toi, qui ne comprends rien à la vie et celle que je ne peux pas t'offrir.
Ras le bol de rester pendue à tes lèvres en essayant de me dire que tu viendras quand même me voir.
À ta copine qui en a de la chance et j'espère que tu ne la jetteras pas comme tu l'as fait pour moi.
Toi et moi, c'est fini, même si pour toi il n'y a jamais eu de commencement.
Ici, j'écrirais mes derniers mots avant de te laisser filer entre mes doigts et accepter que quelqu'un d'autre m'attende.
Océan sans fin, je te quitte enfin. Laisse-moi vivre ma vie à présent.
Ne tâche pas à revenir dans le métro.
Au passage, si tu ne l'avais pas encore remarqué, les premières lettres de chaque phrase formaient un mot. S. E. P. A. R. A. T. I. O. N.
Tu as bien lu, je me sépare de toi, sans même avoir eu une relation avec toi. J'efface ton visage, tes yeux, ta bouche, ton nez, tes cheveux et le reste de ton corps. Dans quelques jours, tu seras pour moi, qu'un inconnu et rien de plus.
Salutations,
Une Ysé qui à l'avenir pensera deux fois avant de se faire briser le cœur, mais qui n'oubliera pas cette amourette et cachera ces lettres. Une Ysé qui sourira à la vie, l'accueillant à bras ouvert, même si parfois les temps sont difficiles. Une Ysé qui profitera de sa liberté pour craquer encore et pour vivre sa vie pleinement.
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