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Après la tempête

-On dirait que la fête est finie. Ricana Rain.

Sélène se  relevait difficilement. L'attaque que Sticks venait de lui infliger  l'avait frappée durement. Elle était encore sonnée. Mais elle se servit  du mur de la demeure des Lutz pour se relever.

-Je me doutais que vous feriez un coup pareil... soupira-t-elle.

-Evidemment. Rétorqua Rain avec une expression blasée. Tu ne pensais quand même pas que j'allais laisser passer une pareille occasion de te tuer, ma petite Sélène.

-Tu n'as aucun honneur.

-Oh,  pas de leçon de morale, hein. Grinça la grande aveugle. Nous avions  promis de ne pas nous impliquer dans le combat avec Morgane. Et il est  fini. Sticks a vu la lueur à la fenêtre. Le Rameau a changé de  propriétaire. Morgane a perdu. Et donc, notre promesse a pris fin!

Rain s'approcha de Sélène d'un pas assuré, un sourire grisé sur le visage.

-J'attends  ce moment depuis si longtemps, tu sais... le moment de reprendre ce que  tu m'as volé... ce qui me revenait de droit... ce Rameau que tu porte,  tu ne le mérite pas!

Rain se saisit de Sélène, mais, à cet  instant précis, un rugissement retentit, et une patte griffue de Sheira  siffla si proche de Rain qu'elle ne l'esquiva que de justesse.

-Foutue lézarde! S'écria-t-elle. Reste en dehors de ça!

Sheira  lui jeta un regard mauvais. Mais, sans dire un mot, elle fit glisser  Sélène sur son dos, et s'envola sans demander son reste, disparaissant  dans la pluie battante.

-HEY! S'écria Rain.

-Laisse. Soupira Wendigo. Ce sera pour une prochaine fois.

-Tu aurai pu l'empêcher de s'envoler, toi! S'emporta l'aveugle à destination de la médecin, qui l'ignora.

Se  servant de son réseau de fil, Wendigo grimpa jusqu'à la fenêtre du  premier étage, éventrée par les ronces qui avaient désormais disparu. L'air désintéressée, malgré ses cheveux trempés par l'averse extérieure, elle se glissa adroitement entre les bouts de verre pour finalement atterrir au milieu de la chambre. Un cyclone semblait avoir balayé l'endroit. Les murs étaient à moitié déchiquetés, les meubles renversés, et une impressionnante flaque de sang recouvrait quasi intégralement le parquet, venant souiller les chaussures de la nouvelle venue. Deux corps sans vie ornaient la pièce, ainsi qu'un tas de chair informe et déchiqueté, dont le manteau pourpre indiqua à Wendigo qu'il devait s'agir des restes de Morgane. La lamia ne ressentit rien de particulier à cette vue. Morgane avait été un ouragan dans sa propre vie, en bien comme en mal. En cet instant précis, tout ce qui comptait pour le Rameau du Sang était que cette menace que représentait Morgane avait disparu.

-Toi...

La voix d'Alice était froide et glaçante. Wendigo tourna un regard distant vers la jeune femme. Elle était en piteux état. Couverte de sang, les bas de son corps était séparé de son tronc, mais elle semblait ne pas en tenir compte. Elle serrait dans ses bras le corps sans vie d'un jeune homme roux, au visage marqué d'une ancienne cicatrice. Ses yeux mauves étaient injectés de sang, mais recelaient également une certaine lassitude, plutôt qu'une colère. Comme si toute la lumière qui les avaient habités s'étaient finalement éteintes. Comme si la vie n'avait plus vraiment de sens à son goût. Wendigo pouvait comprendre ce sentiment. On finissait par s'y faire.

-On dirait que tu as réussi à obtenir ta vengeance. Commenta simplement Wendigo.

Un rictus sans amusement orna le visage d'Alice.

-Si tu es venue me tuer, fais le au lieu de parler. Grinça-t-elle.

-Pour quoi faire? Tu es le nouveau Rameau de l'Ether, après tout.

-Et tu t'imagines que je vais vous rejoindre pour autant?

-Qu'as tu de mieux à faire? Demanda Wendigo.

-Vous détruire. Rétorqua Alice. Ne crois pas que j'ai oublié que c'est toi qui a tué ma mère.

-Sur ordre de Morgane, oui, mais certes. Ton objectif risque d'être un peu compliqué, cependant.

Alice fronça les sourcils. Wendigo soupira.

-A ton avis, que se passerait-il si je te tuais, la, maintenant.

Alice tendit la main vers la flaque de sang, qui commença à s'animer.

-Théoriquement. Ajoute Wendigo, en se tendant légèrement tout de même.

-Tu récupérerai mon Rameau à ton tour.

-Sauf que personne ne peut être l'hôte de plus de un Rameau. Ce qui signifie que je suis physiquement incapable de te tuer, tout comme tu es incapable de me tuer.

Alice laissa échapper un souffle amusé.

-Ça me donne presque envie d'essayer.

Wendigo roula des yeux. Avant de reprendre.

-Tu peux m'en vouloir pour ce que j'ai fait sous les ordres de Morgane. Mais le fait est que tu ne peux pas me tuer. Et que, au fond, notre objectif est probablement le même.

-Ah oui? Demanda Alice, sur un ton presque ironique, mais manquant de tranchant.

-Ce monde est pourri, Alice. Tu le vois tout autant que moi. Tout ce qu'il s'est passé aujourd'hui n'aurait jamais dû avoir lieu. L'existence même du Coven est une malédiction qui pèse autant sur nous que sur ce monde. Son principe et son fonctionnement causeront toujours les humains à s'entre tuer et s'entre déchirer pour son pouvoir. Rien de tout cela n'existerait...

-... sans Satan. Finit Alice, le regard vide. Tu parles comme Morgane.

-Elle avait de bon arguments. Même si ses méthodes laissaient à désirer.

-Avoir des arguments c'est bien. Avoir un plan c'est autre chose.

-Mais nous en avons un. Nous savons comment détruire Satan. Rétorqua Wendigo. As-tu déjà entendu parler... du Cheshire?

Les yeux d'Alice s'étrecirent. La lamia continua.

-C'est un autre démon majeur. Aussi ancien et puissant que Satan elle même. Et, tout comme nous, il voue une haine sans commune mesure à Satan. Il peut la détruire, et, surtout, il a le pouvoir de changer ce monde. De l'améliorer. Ce que Satan a toujours refusé de faire. Mais à cause du Coven, il ne peut pénétrer sur notre plan d'existence. C'est pour cela que nous devons unir tous les Rameaux du Coven, et lui permettre de venir détruire Satan ici même, dans notre monde.

Alice resta silencieuse quelques instants.

-Et c'est lui qui est à l'origine de tout ce plan?

-C'est lui qui a chuchoté à l'oreille de Morgane. Le reste a été désidé et prévu par elle. Mais nous pouvons t'amener à lui, et tu pourras choisir ce que tu veux faire une fois que tu lui aura parlé.

Alice choisit de garder sous silence la voix qu'elle avait entendu plus tôt, dans son rêve. C'est alors qu'une commotion retentit depuis le rez de chaussée. Wendigo tourna un visage intrigué, mais pas inquiété en direction du trou béant laissé par Morgane lorsqu'elle avait enfoncé la porte de la chambre. Plusieurs éclats de voix, ainsi que les pleurs des nourrissons, en provenaient.

-Emmènes-y moi. Ordonna Alice.

-Je ne suis pas à tes ordres.

Le regard qu'Alice lança à Wendigo fit hésiter cette dernière. Puis, avec un soupire, elle se saisit d'elle au niveau de ses côtes, et la souleva comme si elle ne pesait pas plus que ses récemment nés jumeaux - il faut dire qu'une moitié de corps en moins permettait de perdre pas mal de poids. La portant ainsi, Wendigo descendit les quelques marches, noircissant au passage les escaliers de traces de pas ensanglantés. Au rez de chaussée, Rain et Sticks faisaient face à toute la petite famille. Jill et Mélody semblaient blessées superficiellement, Charlotte, au sol, semblait à peine consciente, et une fille blonde que Alice avait croisé aux coté de Charlotte s'occupait d'elle, l'air terrifiée. Jill et Rain, notamment, semblaient en pleine confrontation.

-Tu te crois capable de débarquer après la bataille pour réclamer ce genre de chose? Hein?

-Ferme la, Sang-volé. Rétorqua Rain. Tu n'es qu'une petite brindille, ne crois pas que tu ai la moindre importance dans cette histoire!

-Que se passe-t-il, ici? Demanda Alice.

Tous les regards se tournèrent vers elle. Les yeux de Jill et Mélody s'écarquillèrent.

-ALICE!

-ABYSSE! ALICE! Il faut t'emmener à l'hôpital.

-Quelqu'un peut m'expliquer ce qu'elle a? Râla Rain. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir encore des yeux fonctionnels, ici.

-Je vais bien. Les rassura Alice. Wendigo, pose moi à coté de Charlotte.

Wendigo soupira à ce nouvel ordre lancé, mais ne protesta pas. Alice, posée auprès de sa cousine, tenta de se rapprocher de son visage en se tortillant sur le sol. Son ego aurait pu en prendre un coup, mais son esprit était trop vide pour cela. La fille blonde eut un mouvement de recul en la voyant ainsi approcher, ce qui était compréhensible. Elle devait plus ressembler à un monstre qu'à une humaine, désormais. Se sectionnant une veine, Alice laissa couler quelques gouttes de sang dans la bouche de Charlotte, et, immédiatement, la terrible balafre à sa gorge commença à se refermer.

-Bon, on s'en occupe ou pas, du coup? Insista Rain.

-S'occuper de quoi? Demanda Alice.

-La gamine blonde! Sélène s'est peut être enfuie, mais elle l'a laissée derrière elle. Autant en profiter.

-Profiter pour?

-Pour la tuer, bien sûr. Répondit Rain comme si c'était une évidence.

Cassandre frissonna, et recula un peu plus. Jill et Mélody continuèrent de s'interposer. Au fond de la pièce, Jules essaya de calmer les deux jumeaux qui criaient famine. Alice soupira. Son mal de crâne ne faisait qu'empirer. Elle voulait que cette journée disparaisse de l'histoire. Que tout s'arrête. Mais personne ne semblait décidé à en rester là. Les rapaces qui avaient observé le combat sans jamais rien faire venaient se poser en charognard et récupérer les restes.

-C'est quoi cette histoire? Soupira Alice.

-Cette jeune femme est un atout de Sélène. Déclara froidement Wendigo. Elle pourrait faire capoter tout notre plan.

-Votre plan, oui. Grinça Jill. On va a peut être aidés à vous débarasser de Morgane, mais il faudrait voir à pas trop en demander maintenant.

-Dans ce cas là, autant s'en débarasser maintenant. Asséna à son tour froidement Alice, en fixant droit dans les yeux la blonde tremblante.

-Je... quoi? Fit Jill, interloquée.

-Qu'est ce que tu raconte, Alice? S'insurgea Mélody.

-Restez en dehors de ça. Répondit-elle platement, en ordonnant à la flaque de sang à l'étage du dessus de s'animer.

-A... Ali... croassa Charlotte. Qu'es...ce que tu fous?

-Ne t'en occupe pas.

-A... Arrête... tu es... folle!

-Si elle est un danger, alors autant s'occuper d'elle maintenant.

-N-non! S'exclama Charlotte en se relevant partiellement, se plaçant entre Cassandre et la menace représentée par les ronces ensanglantées qui commençaient à descendre les escaliers.

-Charlotte... éloigne toi. Lui intima froidement Alice.

-Tu es... complètement...

-Ou alors disparais avec elle. C'est à toi de voir. Asséna Alice.

-Alice, ça va pas la tête? S'insurgea Mélody.

-Eh bien, je l'aime de plus en plus, notre nouveau Rameau. Ricana Rain.

Alice et Charlotte avaient leur regard fixés l'un dans l'autre, et l'autre, dans l'un. Alice, le regard vide, froid, et épuisé. Charlotte, remplie d'incompréhension, de douleur, et de peur. Elles restèrent ainsi immobiles, pendant plusieurs secondes. Puis, Alice soupira.

-Comme tu veux.

Les ronces se lancèrent en avant.

-NON! S'écria Jill.

Les lianes sanguinolentes transpercèrent le mur qui explosa en un nuage de poussière, déclenchant d'autant plus de cris et de pleurs des deux nourrissons. A l'endroit où les ronces de Alice venaient de s'écraser, il n'y avait plus aucune trace ni de Charlotte et Cassandre, ni même de Jill et Mélody. Elles avaient toutes tout bonnement disparu.

-Quoi? Il s'est passé quoi? Demanda Rain.

-On dirait que la demi démone nous a refait son tour de passe passe. Soupira Wendigo. Mais maintenant, on sait qu'on a juste à les attendre ici, elles finiront par ressortir.

-Non. Déclara tout simplement Alice. Si tout ce qu'elle sait faire est fuir, alors le danger qu'elle représente est minime. Nous avons mieux à faire.

Wendigo plissa les yeux... mais ne protesta pas. Elle ajouta tout de même, en pointant Jules et les nourrissons:

-Et vis à vis de ceux là?

-Qu'ils disparaissent de ma vue. Cracha Alice, dont la colère semblait avoir été réenflammée par la mention des jumeaux. Leur existence me donne la nausée.



***



-Ouille! S'écria Jill en attérissant. Qu'est ce que... eh, on est où, là?

Le quatuor se trouvait sur une étrange île luxuriante, qui semblait flotter dans les airs, comme maintenue dans les cieux par une force invisible.

-Je... nous ai sorties de là... Balbutia Charlotte, encore très faible. Mais... il est... probable qu'on soit attendues... à la sortie.

-On doit y retourner! S'exclama Mélody. On ne peut pas laisser Alice avec ces gens là!

-Elle a pourtant l'air d'avoir fait son choix. Grinça Jill. Je n'arrive pas à la croire! S'allier avec le Coven? Après tout ce qu'ils ont fait? Après Morgane? Le meurtre de Jenn? Et maintenant, le fait qu'ils aient tenté de s'en prendre à cette pauvre gamine?

-Jill! Elle n'est simplement pas dans son état normal! S'insurgea Mélody. Et puis, Tom, Isabelle et les jumeaux sont encore là bas! On doit retourner les chercher, on ne peut pas les laiss-

-Ma... l'interrompit Charlotte. S'il te plait... ne ressors pas. On ne fera... que se faire tuer si on y retourne. Alice a... fait son choix. Je... pense qu'elle... sait ce qu'elle fait. Elle... m'a laissé le temps de nous... échapper après tout. Si elle avait vraiment... voulu nous tuer... elle l'aurait fait. Mais en détournant... l'attention des membres du Coven... elle nous a surement... sauvé la vie.

Personne ne sut que répondre à cela. Charlotte, elle, se releva péniblement, aidée par une Cassandre encore tremblante. Elle lui sourit.

-Hey, Cass... t'inquiète. On est à l'abri, maintenant. Personne... ne peut nous atteindre, ici...

Un renifflement fut tout ce que Charlotte obtint comme réponse, alors que Cassandre l'enlaçait tendrement.

-Ha... heu... c'est vrai que les présentations n'ont pas été... bien faites... admit la demi-démone. Donc... euh... M'man, Ma, voici... Cassandre, ma petite amie. Elle ne peut pas parler, mais elle comprend tout. Et... euh... Cassandre, voici mes mères. Jill, et Mélody.

Jill et Mélody regardèrent la scène, un peu médusées. Elles échangèrent un regard, avant d'éclater de rire. La nuit avait été si stressante et terrible que la situation était simplement trop comique pour ne pas rire. Le stress s'évacuait également. Et la peur était glissée sous le tapis. Mais elle continuait de roder, profondément sous la surface, prête à ressurgir à tout instant. Et tandis que Charlotte emmenait ses mères visiter cette dimension de poche de sa propre création, qui résidait à l'intérieur de la mélasse noire qu'elle avait utilisée durant son combat contre Morgane, la demi-démone n'avait en réalité qu'une seule pensée à l'esprit.

"Alice... j'espère que tu vas bien... et que tu sais ce que tu fais..."


***


Il pleuvait des cordes. Encore. Alice ne se souvenait pas avoir vu le soleil une seule seconde depuis ce jour fatidique. Ce qui s'expliquait sans doute par la proximité permanente de Rain. Elle s'en serait bien passée. Mais, d'un autre côté, cela représentait bien son état d'esprit. Tout était sombre et nuageux dans sa tête. Et le temps s'alliait bien avec la pierre tombale devant laquelle elle se tenait.

Enfin... se tenir était un grand mot. Le fauteuil roulant qu'elle tentait de manoeuvrer n'était pas exactement des plus pratique. C'était fatiguant à manier d'elle même. Et Wendigo n'était que rarement motivée à la pousser. Alice devait se débrouiller. Mais cela tombait bien. C'était ce qu'elle voulait faire. Elle refusait d'être dépendante de la lamia ainsi. Elle devait se tenir seule sur ses deux jambes pour continuer à aller de l'avant... littéralement.

Alice soupira. Prit une grande respiration. Et, avec grande difficulté... se leva. Ses jambes étaient tremblantes. Incertaines. Elle ne lui obéissaient pas complètement. Pas encore. Mais c'était déjà mieux que rien. Elle fit un pas... puis deux... avant de s'écrouler au sol, juste devant la pierre tombale, dans un juron fleuri. Ce n'étaient que deux pas... mais, en moins de deux semaines, c'était déjà une amélioration immense de sa condition de femme tronc. L'ancienne Alice aurait ricané à cette pensée. La nouvelle garda un visage de marbe. Un large tatouage ornait désormais l'intégralité de son cou, et était visible jusqu'à l'endroit où son large manteau pourpre cachait le reste de son corps, et la protégeait de la pluie. La peau était encore un peu irritée, l'encre n'avait été aposée que récemment. Mais les symboles de ronce étaient désormais bien ancrés dans sa chair. Profondément, au scalpel, de manière à ce que même sa régénération démoniaque ne puisse les faire disparaitre. Les longs cheveux blancs qui avaient fait sa fierté avaient été coupés courts. Ses yeux autrefois pétillants ou colériques, étaient froids et indifférents. La fatigue marquait ses traits. La fatigue, et la tristesse. Elle semblait ne plus avoir la force d'être en colère. Même lorsqu'elle releva les yeux vers les trois noms inscrits sur la tombe.

Jenn Lissac-Gallimberty

28/08/2000 - 30/09/2039



Isabelle Lutz

07/02/1991 - 10/10/2040



Tom Lutz

31/05/2014 - 10/10/2040



Il n'y avait personne d'autre dans cette tombe. Après tout, Alice et Jenn n'avaient pas beaucoup de famille. Et Alice avait pensé qu'Isabelle aurait aimé reposer aux côtés de la femme qu'elle aimait. Celle dont la disparition l'avait détruite. Celle qu'elle avait connu trop peu de temps. Celle que la folie de ce monde lui avait enlevée trop tôt.

Alice aurait aimé sentir plus de colère en se tenant face à cette pierre tombale, mais elle avait épuisé toute sa colère et sa haine. Ne restait plus qu'une froide détermination.

-Je vous vengerai. Murmura-t-elle. Tous les trois.

Des pas retentirent dans son dos. Wendigo était déjà de retour.

-Tu as fait quelques pas? Impressionnant. Commenta-t-elle. N'en fais pas trop pour autant.

-Oui docteur. Grinça Alice.

La lamia vint soulever Alice par les épaules pour venir la replacer sur son fauteuil, comme une enfant qui se serait échappée trop longtemps de la supervision de ses parents.

-Il semble que le Réseau ait commencé à agir, de son côté. Déclara-t-elle. Marc Lange a été retrouvé mort dans sa cellule. Réduit en poussière.

-Les chiens mordent lorsqu'ils se sentent menacés. Constata simplement Alice.

-Certes. Mais c'est le Réseau qui contrôle l'île où se trouve la grotte du Cheshire.

-Eh bien, nous trouverons bien un moyen de les en déloger. Conclut Alice. Nous avons tout le temps du monde, après tout.

Wendigo ne répondit rien à cela. Poussant la chaise roulante, sous la pluie, elles s'éloignèrent entre les rangées de tombes du cimetière.

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