Chapitre 50
Ça y est, c'est ce soir. Oui, le 04 juin 2021, un an et deux mois après la publication du premier chapitre. Cela m'émeut. J'espère qu'il vous plaira malgré cette fin prédictible dû à la couverture de la fanfiction et le prologue. Ne vous inquiétez pas, on ne s'arrêtera pas là. Vous retrouverez Leia dans le tome 2. Tarik aussi, mais moins présent qu'elle. Tarik aura par contre une place importante dans le tome 3. Merci d'avoir fait partie de cette aventure. Sans vous Ademo ou Tarik le premier tome de ma trilogie Ces mots dans ma tête n'aurait été qu'un projet qui n'aurait jamais vu le jour, qui aurait pris la poussière au fond de ma tête. Leia et Tarik n'auraient jamais eu l'opportunité de s'aimer. Merci pour votre soutien incroyable tout au long de ces semaines, mais quand j'ai dû faire une pause. Merci tout simplement.
Saphira
Chapitre 50
- Leia-
J'avais passé mon diplôme depuis quelques jours. Les jurys m'avaient reproché que mon scénario comportait trop de clichés sur la fantasy. Ils avaient bien aimé mes personnages réalistes dans leurs réactions et leurs choix. Sinon, il fallait encore plus pousser l'univers et les recherches liées à ce dernier. Je m'en étais sortie avec une mention Assez Bien. Elizabeth en avait pleuré de joie pour moi. Tonia m'attendait avec un beau bouquet de marguerites : mes fleurs préférées, à la sortie de mon examen pour me féliciter. Elizabeth avait eu mention Bien pour sa BD sur le mythe de Perséphone. J'étais plus qu'heureuse pour elle. Bien évidemment, j'avais eu plusieurs coups de fils entre ma famille, Thomas, ainsi que mes plus proches amis : Addison, Clément, Mei, Jeanne, etc.
Des amours.
Mais l'ombre, l'épée de Damoclès au-dessus de ma tête m'empêchait de profiter pleinement de mon bonheur. J'avais essayé de l'ignorer en allant boire un coup en terrasse dans l'un de nos bars préférés, pendant qu'ils étaient ouverts. J'avais pris sans grande surprise une Mort Subite, Tonia un diabolo à la fraise, Elizabeth un verre de vin blanc, ses amis des bières ou des sodas. On avait fêté ça en grande pompe. J'avais eu beau afficher un sourire toute la soirée, ma poitrine s'était fait lourde. J'avais comme une pierre roulant le long de ma gorge.
*
Quelques jours plus tard, j'étais de nouveau aux Tarterêts. Et vu le message de Tarik que j'avais reçu plus tôt, cela ne sentait pas bon. Au moins, il me parlait. Ce qui me rassurait encore moins était son air encore plus sérieux que d'habitude. Pouvait-on faire plus sérieux que Tarik ? Qu'un capricorne.
On est d'accord.
Le peu d'ongle qui me restait était en train d'y passer. Quand ce n'étaient pas mes doigts, c'était mon visage, mon acné que j'attaquais.
« - Alors on se parle plus ça y est ?
- Tu veux que je te dise quoi ? À chaque fois qu'on parle, on se dispute. Flemme. Dit-il.
- Flemme ? T'es sérieux ?
Mon pied tapait au sol, stressé, énervé.
- Très.
- Donc c'est fini, c'est ça ? Crachais-je presque.
Il haussa les épaules.
- Tu ne veux plus te battre ? Demandais-je.
- Tu ne penses pas que ça fonctionne plus nous deux ? Me dit-il en me regardant pour la première fois depuis des semaines avec de la vie dans les yeux.
Dans le regard paraît qu'on y voit une âme. J'y voyais finalement tout l'amour qu'il me portait. Toute l'émotion qui le traversait, car on savait parfaitement ce qui allait arriver, que c'était la fin. C'était presque à contrecœur. Ademo était parti laissant enfin place à Tarik.
- Si... Je me demandais si on ne devait pas se séparer. Mais en même temps, je n'ai pas envie. Je t'aime toujours, tu sais ? Lui dis-je les larmes me montant aux yeux, la voix tremblante.
- Moi aussi, je t'aime toujours. Mais on voit ienb que ça marche pas.
- Certes. Dis-je baissant ma tête pour cacher la morve qui coulait de mon nez et les tressauts qui parcouraient mon corps.
Il mit sa main sur ma joue. Ce contact, s'étant fait rare ces derniers temps, me surprit. Je le regardais de nouveau dans les yeux.
- Eh, Leia.
- Hm... Dis-je difficilement.
- Merci.
- De quoi ?
- De m'avoir réappris à ouvrir mon cœur, à faire confiance, surtout aux femmes. Merci de m'avoir aimé. Je peux te dire qu'on a peur d'aimer, et toi, tu m'as appris Bella.
- Mais... mais... si tu dis ça, je vais encore plus pleurer. T'es con ! Dis-je en éclatant en sanglots.
- Je suis ton con. Je le serai toujours un peu. Ça ira.
- Tu dis ça, mais je vois bien que t'es dans le même état que moi. Ce n'est pas parce que tu ne pleures pas, que je ne sais pas comment tu es.
- Jusqu'au bout, tu m'étonneras. Tu me connais si ienb. Mieux que moi. »
Il redevient taiseux. Sûrement pour contenir ce qui l'habitait en ce moment même.
Alors ça y était ? C'était fini ? Je ne savais même plus de quoi c'était parti. Comment les choses avaient-elles pu autant dégénérer entre nous ? J'avais de nouveau l'impression que c'était ma faute. Problème que j'avais de nombreuses fois traversé. Comme j'avais tout donné de ma personne, je me disais que c'était forcément moi qui avais foiré. Je savais pertinemment que c'était faux, qu'on avait tous les deux nos torts dans cette histoire. Je ne m'y faisais pas.
Finalement, il reprit la parole :
« - Tu me fascines, tu me rends stupide, ça m'abîme.
- Jusqu'au bout, tu vas t'auto-citer. Dis-je en esquissant un semblant de sourire, triste.
- Ce ne serait pas drôle, puisque ma suceuse préférée le relève à chaque fois. Me dit-il d'un clin d'œil.
Je m'esclaffais d'un coup.
- Nabil te l'avait dit ! Il t'avait montré le message où je disais que je n'étais pas une groupie, mais une suceuse ! Oh ! J'ai honte ! » Dis-je toute rouge.
Je rigolais. J'avais envie de me cacher sous terre. Dans cet instant plus léger, je me demandais pourquoi on se quittait déjà ? Puis tout revient : la fois où il m'a abandonné toute seule au milieu de la nuit en plein Paris ; les fois où il me faisait la gueule pour rien ; toutes les fois où il ne répondait jamais ; son absence ; ses piques ; ses colères. Pourtant, j'avais signé.
« Est-ce que tu signes si je saigne ? » Avait-il dit un jour...
Étais-je une lâche ? Je ne savais plus. Puis le moment arriva.
« - J'avais fait un carton avec les affaires que tu avais laissées dans mon appart' à Paname, ainsi que celui-ci. Je te les rends, tu en auras plus besoin que moi. »
À l'entente de ces deux petites phrases, mes larmes étaient reparties de plus belles.
Oh mes Dieux.
Je devais me contenir. Je n'allais pas y arriver. Non. C'était trop dur. Pourquoi il était devenu si important ? Cela aurait dû rester un rappeur que j'écoute avec mon frère, que je serais peut-être allé voir en concert un jour. Tout ça, grâce ou à cause de ce fameux concours que Thomas et moi avions gagné. J'avais envie de lui hurler dessus, de lui dire de les garder. Qu'on ne pouvait pas faire ça. Mais une autre partie de moi à envie de le défoncer et de partir sans me retourner avec ce carton de ses morts. Une dernière partie de moi veut le prendre dans mes bras, l'embrasser, toucher ses lèvres une dernière fois. Mais si je fais ça, je ne pourrai plus lui dire au revoir. Ce sera au-dessus de mes forces. Je pris le carton en évitant d'effleurer ses mains.
Respire Leia. Respire.
Je pensais à un truc d'un coup.
« - On est un peu l'hôpital qui se fout de la charité. Dis-je.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Car on se foutait de la gueule de ces gens-là, qui se quitte comme ça. De ses séries B à la con que tu détestes profondément.
- C'est vrai ça.
- Ça me fait penser à J'te l'dis quand même de Patrick Bruel.
- Moi aussi.
- Du coup, je te remercie pour tout le mal qu'on ne s'est pas dit.
- En même temps, on a grandi Bella. Surtout toi, t'as grave gé-chan.
- Tu peux parler. Toi aussi, t'as grave changé. Le raillais-je.
- J'sais ienb que j'te l'ai trop dit, je t'aime.
- Je sais bien que je te l'ai trop dit, mais je te le dis quand même. Je t'aime aussi mi lionu.
- Au revoir ?
- Au revoir Tarik. »
Le cœur meurtri et lourd, je quittai la pièce. Je quittai cette famille qui m'avait accueillie. Une larme coula le long de ma joue pendant que je traversais pour la dernière fois la cité. Je me retournai une ultime fois, levant la tête vers sa fenêtre, croisant son regard une dernière fois. Ce fut à ce moment-là que je compris que l'amour ne suffisait pas. Que parfois, on se trompait. Après tout, c'était humain. J'avais dû rêver. Toute cette histoire n'aura été qu'un fantasme, un conte de fée. Malgré tout, cela restera ma plus belle histoire d'amour.
Je marchais d'un pas pressé pour pouvoir me réfugier le plus vite dans mon appartement. Même là-bas, je ne serais pas tranquille. Je nous verrais partout dans toutes les pièces. Nos souvenirs, aujourd'hui, hanteront les lieux.
Je manquais de trébucher plusieurs fois, ayant la vision troublée par mes larmes. Comme pour me faire du mal, j'avais mis ma playlist QLF à fond dans les oreilles. Rien que d'y penser mes sanglots se firent plus forts. Je continuais de marcher. Ne m'arrêtant que pour voir si j'étais toujours dans la direction de mon appartement. J'étais complètement irresponsable de ne pas avoir pris le RER ou un taxi. Mais j'étais têtue et j'avais besoin de souffler au milieu de la nuit. Je traversais alors plusieurs cités le cœur meurtri. Je crois bien que si ce soir-là, je m'étais faite agressée, je n'en aurais rien eu à foutre. Car à ce moment-là, plus rien ne comptait. C'est fou comme l'amour peut autant vous sauver, que vous détruire. Et là, c'est exactement comme cela que je me sentais, détruite, en mille morceaux.
Les minutes s'écoulaient comme mes larmes sur le goudron. Les lumières de la ville se reflétant dans les flaques que je laissais derrière moi. La lune et les étoiles me guidant jusqu'à mon nid douillet, devenu ma future prison. Comment pourrais-je oublier tout ce que l'on avait vécu là-bas ? Je me mis à pleurer encore plus fort. Chaque couplet de Tarik résonnant dans mes écouteurs m'anéantissait un peu plus. J'aimais m'enfoncer dans ma propre tristesse. Les visages de Tarik, Nabil, René, Sarah, Yanis, Lukas, Mohamed, Amine, Karim, Samy, Mess, Sabri, Tonia et tous les autres apparurent dans ma tête et finirent de m'achever. Je m'effondrais sur le sol. Puis j'entendis le brouhaha des gens autour de moi. Alors je me relevais et repris ma route d'un pas encore plus pressé que plus tôt. J'avais mal, les genoux écorchés. Je ne savais même plus où j'allais, mais je continuais sans m'arrêter. Je fonçais tout droit sans regarder. D'un coup, je percutais quelque chose, ou devrais-je dire plutôt quelqu'un. Je bredouillais des excuses, puis repris ma route toujours décidée à partir le plus loin des Tarterêts. Quand la personne que j'avais percutée me retient le bras. Avec le choc, mes écouteurs étaient tombés à terre. La voix de Nabil interrompit le silence de la ville :
« Pourquoi je m'en sors sans vivre ? »
Je récupérais mes écouteurs et en me relevant remarquait que la personne qui m'avait arrêtée était un homme. Il portait un énorme sweat-shirt noir à capuche et une casquette.
« - Ça va ? Je ne t'ai pas fait mal ?
- Non, c'est bon. Merci.
Je m'apprêtais à repartir, quand il me retient de nouveau.
- Tu es sûre que ça va ? Ton visage est ravagé par tes larmes.
- Non, ça ne va pas. »
Je ne savais pas pourquoi je lui répondais. Je ne le connaissais même pas. J'avais comme une impression de déjà-vu.
Ce que je ne savais pas, c'est que je le connaissais déjà d'une certaine manière, et qu'on allait se sauver l'un l'autre.
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