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Chapitre 49

Chapitre 49


-Leia-


Septembre 2020


J'avais dû remonter à Paname pour le diplôme. J'avoue que je n'avais pas été très heureuse de cette nouvelle. J'aurais voulu rester dans ma ville natale auprès d'Addie, Clém, Mei, Jeanne et tous les autres. Mais même eux avaient dû repartir dans leurs villes étudiantes.

L'envie était très peu présente, surtout à cause de ma dernière dispute avec Tarik. On s'était reparlé et on avait mis un peu les choses à plat. Mais en vrai rien n'était réglé. On avait juste mis la poussière sous le tapis. Il devenait rare qu'on passe un appel téléphonique sans qu'on ne s'engueule. Cela devenait notre nouvelle routine.

J'avais replacé une date pour le permis, mais je comptais l'annuler, puisqu'entre le diplôme et tous les autres trucs que j'avais à gérer, je n'y arrivais plus. La dame de l'auto-école s'était en plus permis de me rabaisser au téléphone me disant que je le faisais exprès de rater vu le contraste entre mes deux conduites. Je pense réellement que cette femme n'a jamais connu le stress, le vrai, celui qui te prend aux tripes, qui te fait vomir, celui qui te fait trembler, qui t'empêche de respirer, de te concentrer, qui te donne la migraine, qui te fait pleurer en t'étouffant.


Non. Elle ne le connaissait pas.


Plus je ratais l'examen, plus je me disais que je n'y arriverais pas. Je savais que c'était contre-productif, mais mes vieux réflexes d'auto-sabotage refaisaient parfois surface.

Les seuls points positifs étaient que j'avais fini mon court-métrage à temps et que le stage avec Mess s'était passé à merveille. Je n'avais pas envie de revenir à l'école, surtout pour revoir mes camarades de classe. Mais bon, depuis la fois avec Tarik, ils s'étaient un peu calmés. Espérons que ça dure...

Elizabeth avait senti que revenir dans mon appartement où j'avais tous mes souvenirs avec Tarik me ferait plus de mal que de bien, elle m'avait alors proposé de venir chez elle. Elle avait vu juste, j'avais alors accepté avec grand plaisir. J'avais été contente de retrouver ses parents, ses poules et ses chats. La vie dans cette maison aux allures victoriennes était si reposante et agréable. C'était comme une pause, un instant loin de la tempête.

Penser au stage chez messfilm me faisait plus de mal qu'autre chose finalement. Cela me rappelait que Nabil s'était rangé du côté de son frère, ce n'était pas surprenant, mais cela me blessait énormément. Heureusement, Tonia, David et Larry étaient de précieux soutiens. Après, je n'oubliais pas mes torts. Je m'étais excusée de nombreuses fois et faisais énormément d'efforts. Mais malheureusement, ce n'était plus comme avant...

Je crois que ce qui m'avait mis le plus à terre était quand Nabil m'avait dit que Tarik parlait au moins à sa psy. J'avais beau avoir envie de me réjouir de cette nouvelle, je n'y arrivais pas. En soi, c'était bien qu'il se confie au moins à quelqu'un. Qu'il voit toujours cette professionnelle, qui l'a tellement aidée pendant toutes ces années. Mais j'étais jalouse, terriblement jalouse. Pourtant, ce n'était pas dans ma nature, non, vraiment pas. Oui, j'étais envieuse, car Tarik, lui parlait à elle.

Il avait cessé de se confier depuis plusieurs mois. Il ne m'envoyait quasiment plus de messages, enfin quand Tarik m'en envoyait. Parfois, je restais plusieurs jours sans nouvelles, si ce ne sont des semaines... Il était occupé. Il travaillait beaucoup. Je le savais parfaitement, et je l'ai toujours soutenu là-dessus. J'ai toujours été compréhensive. Mais là encore une fois cela un mois qu'il n'avait pas daigné me contacter. J'ai toujours voulu lui laisser son espace, du temps pour se ressourcer tel le solitaire qu'il était. J'étais pleinement consciente de sa personnalité introvertie. Cet homme se ressourçait dans le silence. De mon côté, j'aimais aussi être indépendante, faire mes projets dans mon coin, me retrouver seule pour réfléchir, dessiner, écrire : créer.

En plus, j'avais ce gros passé de dépendance affective et de la peur d'abandon qui me bouffait la vie. Mon ancienne relation toxique ne m'avait pas aidée à m'émanciper de tout cela. Bien évidemment, aujourd'hui, j'étais plus mature. J'arrivais presque totalement à me suffire à moi-même. Mais là, c'était trop. J'avais peur de passer pour la meuf collante que j'étais dans le passé. Je savais plus dans quoi je m'étais engagée...

Tarik ne faisait que se refermer de plus en plus sur lui-même. C'était devenu impossible de dialoguer. S'il ne faisait pas d'efforts, je n'y arriverais pas. Je n'y arrivais plus. C'était beaucoup trop pour moi.

Pourtant, me voilà, de nouveau, dans ce RER que j'ai pris si souvent. Ce trajet que j'ai tant de fois emprunté. Pour une fois, PNL ne résonna pas dans mes oreilles. Il m'était devenu compliqué de les écouter depuis nos engueulades. Bien évidemment, mes écouteurs ne m'avaient pas quitté. La musique qui m'accompagnait cette fois-ci était Harry Styles et son dernier album Fine Line. Il me touchait énormément. Cela me rappelait mon passé de Directionneuse avec une précieuse ancienne amie que j'avais perdue de vue, Ambre... J'emmenais mes doigts à ma bouche par réflexe. J'avais repris cette mauvaise habitude de me ronger les ongles. Les stations défilaient et ce fut au tour de mes pointes sèches et fourchues de prendre cher. Je tapais du pied au rythme d'Adore You. J'essayais de me distraire. Finalement, le nom de mon arrêt fut annoncé, je sortis de la rame pressée de retrouver l'air frais. Corbeil-Essonnes. J'étais enfin arrivée. Je soupirais lasse, pressentant une nouvelle querelle.

C'était là que je le vis en bas de son bat' sur son ancienne chaise de bicraveur. Il ne venait quasiment plus ici. Je compris que les choses étaient vraiment devenues plus graves que je ne voulais l'admettre. Je resserrais mon manteau contre moi ayant froid, l'automne revenait.


« - Qu'est-ce que tu fais là ? Tu dois avoir froid comme ça ?

Aucune réponse ne se fit. Le silence régnait, si ce n'était le brouhaha permanent de la cité que ce soit jour et nuit. Je décidais de me rapprocher de lui pour le réchauffer. J'en avais marre qu'on se dispute. Mi lionu me manquait. À l'instant où j'allais le prendre dans mes bras, il me repoussa.

- Pourquoi tu fais ça Tarik ?

Toujours aucune réponse.

- Tu sais que si tu me disais pourquoi tu es comme cela, on pourrait avancer.

- Avancer de quoi ? Cracha-t-il.

- Bah, je pourrais peut-être t'aider à aller mieux ? Moi aussi, j'ai déjà eu des sales périodes... Tu ne veux plus construire quelque chose avec moi ? Dis-je avec une voix cassante sur mes derniers mots.

- M'aider de quoi ? T'y connais quoi toi ?! Des sales périodes ? Tu n'as même pas vécu la moitié de ce que l'on a connu. Cria-t-il avant de murmurer quelque chose dans sa barbe.

Mes larmes coulèrent, je ne pus plus les retenir.

- Je ne sais pas, je sais plus si je veux construire quelque chose avec toi.

Face à ses mots, j'avais envie de fuir, de partir très loin d'ici. Mon corps d'ailleurs fit machinalement demi-tour. Mais je me repris et fis face à Tarik.

- Tu n'as plus envie de te battre, c'est ça ?! Au fond de toi tu n'en jamais eu rien à foutre de ta vie, c'est ça ?! Tu pourrais crever que tu en aurais rien à foutre ?! Tant que les tiens sont à l'abri ! Je sais tout ça. Mais n'as-tu pas une seule seconde envie de vivre ?! Tu mérites le bonheur ! Et 'faut arrêter de croire que ton frère et toi ne le méritez pas. Vous n'êtes pas votre père. Et même lui, est finalement heureux. Il a eu une fille et deux fils avec Sarah. Tiens Sarah ! Elle vous aime comme une mère ! Tout ça, tu l'oublies ?! Ça ne compte pas pour toi ?!

Il ne dit toujours pas un mot.

- Tu sais quoi, Tarik ? J'en ai marre que tu ne te confies plus. Tu me faisais confiance pourtant. À aucun moment, je ne l'ai trahi cette confiance. Et toi, tu restes de marbre, froid, taiseux, comme à ton habitude. Je croyais qu'on avait dépassé ça. Si tu ne me dis rien, je ne peux pas deviner à ta place !

Silence radio.

- Tu ne veux rien dire, c'est ça ? Bah, je me casse. J'ai autre chose à faire que de perdre mon temps avec quelqu'un qui ne veut pas s'aider.

Alors que je marchais en direction de la station de métro la plus proche, quelqu'un me retint par le bras.

- Mais tu crois que c'est facile de tout déballer ? De mettre ses sentiments sur la table ? Comme tu l'as très bien dit, j'ai toujours fait passer les autres avant moi-même. J'arrive mieux à aider les autres, que ma propre personne. Et vu ce que j'ai fait, je ne mérite pas le bonheur en sah.

- Oh, putain. On en revient à cette discussion. Si, tu le mérites.

- Mais qu'est-ce que t'en sais toi ! Tu n'es pas Allah à ce que je sache.

- Je ne suis peut-être pas Allah, mais Dieu est miséricordieux, il saura te pardonner. Tu t'es repenti, ta foi est sincère. Et tous les jours, tu fais tout pour être un homme bon Tarik.

Il se mit à pleurer. La charge qu'il portait sur ses épaules était trop lourde. Je vis les gens en bas des bat' nous regarder.

- Viens, on rentre à l'intérieur.

- Leia ? Je suis un con. Je suis désolé.

- Tais-toi et marche. »


*


Nous nous retrouvâmes au milieu du salon de l'appartement des deux frères. J'avais comme une impression de déjà-vu. Cette fois-ci ,ce n'était pas moi qui pleurais comme une folle, mais lui. Je ne savais plus quoi faire. Je pensais de plus en plus que je ne pouvais réellement rien faire. Je ne pouvais pas aider quelqu'un qui ne veut pas s'aider lui-même, et encore moins s'il n'accepte pas celles des autres. Tarik ne comprend pas qu'il a besoin de nous, des QLF. Même si ce n'est pas de moi. Il ne peut pas toujours tout assumer. Je sais parfaitement qu'il aime gérer les choses seul. Mais ce n'est plus possible. De plus que son comportement depuis ces derniers mois me fait réfléchir à une possible rupture. Cela me fout les boules. Je ne suis pas du genre à abandonner, alors je reste, je continue : je me bats.

Ce n'était pas pour rien que j'étais venue aujourd'hui. Normalement, j'aurais dû être chez Elizabeth à cette heure-ci. En plus, j'avais ramené les spécialités de ma région, dont j'étais si fière, pour ses parents.

Je regardais Tarik la tête baissée. Je n'avais plus beaucoup d'énergie avec tout ça. Ses pleurs avaient cessé. Maintenant, il fixait le vide, son visage était dénué d'expressions. Je n'arriverai pas à parler à Tarik ce soir. Non, mi lionu n'était pas là ce soir, il avait laissé Ademo reprendre le contrôle. « Le mec que tu as préféré à moi », celui dont j'étais tombé amoureux luttait, envahi de mots dans sa tête, ne sachant pas qui choisir, Ademo ou Tarik.

Cela me rappela cette histoire d'un Indien d'Amérique du Nord :


« - Il y a un combat en moi. C'est un combat terrible entre deux loups.

L'un est le mal : il est la colère, l'envie, le chagrin, le regret, la cupidité, l'arrogance, l'apitoiement, la culpabilité, le ressentiment, l'infériorité, le mensonge, la fausse fierté, la supériorité et l'ego : le loup noir.

L'autre est le bien : il est la joie, la paix, l'amour, l'espoir, la sérénité, l'humilité, la gentillesse, la bienveillance, l'empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi : le loup blanc.

Le même combat se déroule à l'intérieur de toi et à l'intérieur de tout le monde. »


Le petit-fils réfléchit pendant une minute puis demande à son grand-père :


« - Lequel des deux loups gagne ?

- Celui que tu nourris. »


Pour moi, le loup noir est Ademo, et le loup blanc Tarik. Lequel des deux nourrira-t-il ?

Mon portable sonna. C'était un appel d'Elizabeth. Elle m'attendait sûrement à l'entrée des Tarterêts. J'ignorais l'appel avant de lui envoyer un sms.


« Problème avec Tarik à régler. Je finis ça au plus vite et j'arrive. Merci d'être venue me chercher, t'es un amour comme d'hab. Je t'aime. »


« Pas de soucis prends le temps qu'il te faudra. »


Tarik regardait toujours dans le vide.

Je me dis parfois que j'aurais dû rester plus longtemps ce soir-là. Que j'aurais dû lui parler, forcer les choses. Mais voilà. C'était passé. Une partie de moi avait finalement abandonné. Pourtant, les Dieux savent que je suis une battante qui ne lâche rien. La preuve en était mon école d'art. Elizabeth m'attendait de toute façon. Était-ce des excuses ? Sûrement. De toute façon, là n'était pas le débat.


« - Bon, je vais devoir te laisser mi lionu. Dis-je anxieuse, pas sûre de pouvoir l'appeler toujours de cette manière.

Seulement, à l'entente de ma voix, il releva sa tête et me regarda. Mais ses yeux étaient dénués de vie.

- De toute façon, tu as mon numéro et tu sais où j'habite. Je t'enverrai tout de même l'adresse d'Elizabeth chez qui je loge ces prochains jours, pendant que je passerai mon diplôme. Je ne sais pas si tu te rappelles ? C'est vendredi au cas où. » Lançais-je comme pique.


Je n'arrivais pas à me calmer. Cette situation me rendait folle. Comment avait-on pu en arriver là ? Nous qui il y a quelques mois, nous aimions comme des fous.

Des flash-backs traversaient mon esprit : la rencontre avec son câlin ; les premiers sms ; la découverte de sa véritable identité ; quand il avait caressé ma manchette Miyazaki ; la soirée où Nabil m'avait invité ; à Noël, au supermarché ; son anniversaire surprise ; notre premier baiser ; la sousou ; toutes les fois où il est passé à l'appart ; la fois où il m'a défendu devant mon école ; le BBQ ; la Corse...

Je réalisais que la plupart des souvenirs étaient positifs. Sauf peut-être la Corse.


« - Hum.. »


C'était le seul son que j'arrivais à faire sortir de sa bouche en ce moment. Je soupirais lasse. Je prenais mes affaires. On ne pourrait pas dire que je n'avais pas essayé. Cette fois-ci, je le pensais réellement. Je claquai la porte d'entrée. Dans la cage d'escalier, je courus, manquant de me casser la figure plusieurs fois. Mais je voulais juste fuir. Parce qu'au final, c'était ce que je savais faire de mieux.

Sortant du bat', l'air s'écrasa sur mes joues. Je vis au loin la fidèle Peugeot verte pomme d'Elizabeth. Je la rejoins, les larmes ruisselant sur mon visage.

Pourquoi cela faisait si mal d'aimer ?




On est quasiment à la fin de l'aventure d'Ademo ou Tarik

Ce tome 1 aura été mon plus grand pari

Merci à vous

Je vous en serais éternellement reconnaissante

On se retrouve vendredi prochain pour le dernier chapitre

Saphira

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