Chapitre 43
Chapitre 43
- Tarik -
Je venais pour la deuxième fois dans cette région. Ça changeait énormément de Paname, toute cette verdure, ces montagnes, ce fleuve. C'était vraiment la campagne. C'était un peu paumé. J'étais dans mon Audi comme à mon habitude. Je passais par sa ville natale pour aller dans le village dans lequel elle habitait. L'architecture était ancienne, ça avait grave de charme. Ce dépaysement me fait bizarrement du ienb. Je ne resterais que le week-end. C'était la première fois que je faisais ça pour une go. Je n'en revenais pas. Je me surprenais.
Je voulais toujours me faire discret. Mais je ne revenais pas sur ma parole. Je n'oubliais pas ma promesse. J'irais sur cette place embrasser Bella devant ces démons, ces djinns. En plus, je contrôlais la situation, comme d'hab'. Je ne me laissais pas surprendre.
Sortant de la ville, je montais une côte entourée d'arbres et de conifères. Arrivé au-dessus, je croisais quelques camions de marchandises. Ensuite, je franchissais un énorme champ de vaches. C'était une énorme ligne droite. Je montais dans les tours, atteignant facilement les cent-trente kilomètres à l'heure. Très vite, j'arrivais à l'entrée du village en question.
Des flashes envahirent ma te-tê. Déjà sept mois étaient passés... Je n'en revenais pas. C'était passé si vite... Je me rappellerai toujours de cette jeune femme qui était arrivée en courant dans son séjour. Je me remémorais qu'elle sentait les fleurs. Elle était légèrement maquillée. Elle était timide, impressionnée, mais en même temps sûre d'elle. Surtout sur les sujets qu'elle seule connaissait par cœur, qu'elle maîtrisait, dont elle n'avait aucune peur d'en parler. Elle avait des connaissances différentes de la plupart des gens, s'intéressant à tout et n'importe quoi. Elle était très cultivée, comme sa famille.
Son frère, lui, était un fan de rap, connaisseur, mais pas puriste, ni groupie. Ça faisait zizir.1 Sa mère était douce, attentionnée, charmante et ravissante. Son père était dur, sérieux, social, strict et intelligent. Je me souvenais qu'ils nous avaient accueilli tels des rois avec des croissants et du fé-ca. Il y avait même du thé, des fruits, du jus et d'autres victuailles. Ses rents-pas nous avaient d'abord reçus. Ensuite, son frère était descendu. Je me rappelle avoir entendu venant du haut :
« Oh putain ! Ce sont vraiment eux ! »
Puis, plus tard, un bruit sourd et un :
« Merde ! Fais chier ! »
Cela nous avait fait rire avec Nab'. Et ce ne fut pas la dernière fois.
Enfin, j'arrivais devant sa maison. Je ralentissais, puis me garais sur le bas-côté. En sortant de la voiture, je croisai le regard d'un gars lui aussi descendu d'une voiture de sport. On s'était toisés quelques secondes comme ça. Je voyais ienb qu'il voulait faire le kéké. D'un coup, il eut un regard bizarre. Il avait capté qui j'étais. Automatiquement, son comportement changea. Mais je ne m'arrêtais pas là-dessus. Je traçais jusque chez Leia. Je réaliserais sa promesse un peu plus tard.
Je grimpais la côte menant à sa maison ignorant l'autre con resté devant sa voiture. Arrivé au-dessus, je sonnais. Ce fut sa mamma qui vint m'ouvrir : Fiora. J'entendis Bella courir dans les escaliers du haut. Vu sa maladresse, elle serait capable de trébucher et de se faire mal. Je soupirais, puis souris. Sa mère comprit que ma réaction était due aux défauts si attachants de sa fille. Elle me sourit en retour.
Enfin, je la vis en haut des autres escaliers menant au rez-de-chaussée.
Magnifique. Elle était sublime.
Ses cheveux avaient encore poussé. Maintenant, ils arboraient une nouvelle couleur, un beau orange chatoyant. Elle brillait de mille feux, tel le soleil. Mais ce qui m'acheva fut son sourire rayonnant qui avait le don de faire fondre mon cœur.
Leia descendit les dernières marches qui nous séparaient comme un éléphant. La tendresse, non, elle ne connaissait pas. Une vraie bourrine.
Elle courut jusqu'à moi. Je la pris dans mes bras, puis la fis virevolter dans les airs. C'était ma lionne juste à moi. Je souris à ces pensées, avant de l'embrasser avec une douceur qui se faisait de plus en plus présente, avec elle. Ademo était bien loin à présent. Et si je devais être honnête, Tarik me faisait énormément de bien.
« - Tu m'as manqué. Chuchota-t-elle dans mon cou.
- Toi aussi. » Dis-je en souriant contre son front.
Elle se tourna vers sa mère que je n'avais pas oublié de saluer comme il se devait. Dans la suite logique des choses, nous sommes montés à l'étage. Son père était au téléphone avec un client important. Cela se ressentait dans sa voix. Il parlait dans un anglais presque irréprochable. Impressionnant. Moi et mon anglais de pacotille, on pouvait aller se faire remballer.
Quand il eut fini, il se dirigea vers moi puis me tendit sa main aussi énorme que la mienne. Il serra fort celle-ci, mais je ne me laissai pas faire.
« - Bonjour Monsieur Andrieu. Dit-il de façon formelle.
- Bonjour Monsieur Paoli.
Un silence gênant s'installa.
- Ok, babbu, tu pourrais éviter d'être trop solennel. Tu as mis un froid. Interviens ma lionne, en rigolant pour essayer de détendre l'atmosphère.
- Oui, désolé Tarik. Je ne voulais pas transmettre cette impression. Pendant que Leia te fera visiter, veux-tu que je te coule un café ? Me demanda son daron.
- Avec plaisir Monsieur.
- Tu peux m'appeler Antone.
Je compris que c'était l'équivalent corse pour Antoine.
- Très bien Antone.
- Tu as fait un bon voyage Tarik ? Demanda Fiora d'une douceur inégalable.
- Oui, c'était très agréable de passer par toutes ces régions, notamment la vôtre qui est vraiment magnifique. Tout comme vous d'ailleurs.
- Oh, quel flatteur. Tu entends ça Antone ?
Ce qui nous fit tous rire.
- Tutoie-moi Tarik, et appelle moi Fio. Pas de manière avec moi.
- D'accord Fio. »
Leia me prit par la main et m'emmena de nouveau au rez-de-chaussée pour visiter.
« - Alors ici sur ta droite, tu as le bureau de mon père.
C'était une pièce peu lumineuse, mais assez pour travailler. Il y avait des casques, des enceintes dans le fond. C'est vrai que son père était dans le son. J'avais zappé. Je regardais plus attentivement la pièce. Il y avait un ordi, des carnets et de la paperasse. Rien de plus normal pour un bureau.
- Puis dans le fond, tu as la chambre d'amis.
Une chambre, simple, rien de plus classique.
- Là, si tu retournes vers l'entrée, tu peux accéder à une pièce. La salle de ciné-musique. »
Émerveillé, je découvris une pièce insonorisée. Il y avait un projecteur vidéo, de belles enceintes de la même marque que les produits dans le bureau : Focal. C'était une marque Made in France d'équipement audio. Il y avait aussi un grand canapé, un clavier pour jouer, ainsi qu'une guitare et des partitions de musique. On se sentait ienb dans cette pièce.
« - Tu joues ? Demandais-je.
- Je jouais un peu de guitare, mais j'ai tout perdu. C'est surtout mon père le musicien, ici. Moi, je ne fais que l'accompagner au chant.
- Tu m'avais caché ça ! M'exclamais-je.
- C'est vrai...
- Je comprends mieux pourquoi tu chantais aussi bien, dans la voiture en direction de mon appart parisien, lors de notre première fois.
Elle vira au rouge automatiquement.
- Oh, ne fais pas ta prude. Surtout que tu es tout l'inverse.
- Tu feras moins le malin tout à l'heure. » Fit-elle avec un regard pervers.
Ensuite, on remonta, sans oublier de passer devant le petit banc pour se déchausser ainsi que les nombreuses plantes près des porte-mentaux.
« - Ici, tu as la suite parentale. M'indiqua-t-elle.
Je découvris une grande chambre avec son dressing, une buanderie et une salle de bain, tout cela, rien que pour ses rents-pa.
- Comment avez-vous pu, vous payer cette pépite ? Demandais-je sans réfléchir à mon tact.
Elle soupira. Je compris que ma question l'avait contrarié, ainsi qu'on devait la lui poser souvent.
- À part les fondations, la structure, la plomberie, les portes et les fenêtres, on a tout fait nous-mêmes, même l'électricité. Ce qui fait qu'on a fait d'énormes économies. Expliqua-t-elle avec une pointe d'agacement.
- Dac'. Je vois. C'est cool que vous ayez tout fait. Vous êtes de vrais bosseurs. Dis-je sincèrement admirateur de leur travail.
- Vous avez grave ienb fait, surtout si vous êtes bricoleur, car quand on voit ta maison ça fait limite penser à une villa. Elle est grave belle. Dis-je, lui faisant comprendre que ce n'était pas un jugement de ma part.
- Merci. »
Ça aurait été vraiment malvenu, surtout venant de moi. Elle se détendit comprenant ça.
Je la suivais, me montrant les WC du premier étage. Après, on arriva dans le séjour pour la deuxième fois. Il y avait une grande télé face à un canapé et une causeuse. Il y avait aussi plusieurs tables basses. De l'autre côté, on pouvait y voir une grande table en bois ainsi que de belles chaises design. La cuisine était immense. Le tout était joliment agencé. J'avais l'impression d'être dans un magazine de déco, mais en encore plus joli et chaleureux.
Mon regard s'arrêta sur une baie vitrée menant sur une terrasse en gravillons et un magnifique jardin. Je voyais qu'encore beaucoup de choses étaient en travaux. Sûrement, car ils n'avaient pas encore eu les sous, ni le temps. Puis je plissai les yeux, voyant du matériel de chantier et un immense trou. Comment avais-je pu le louper ?
« - Vous faites quoi ? Me renseignais-je, intrigué.
- On est en train de réaliser notre rêve. Me répondit Fiora en se rapprocha de moi.
- On fabrique entièrement notre piscine nous-même, sauf pour la dalle. Répondit son daron.
- Tout ? Dis-je qué-cho.
- Oui, tout ! On s'y est mis à cinq avec Clémence et mon frère. Me répondit Bella.
J'étais impressionné. Je comprenais vraiment que tout avait été fait à la sueur de leurs bras. Les plantes rendaient le jardin chaleureux et accueillant, aux parquets ou carrelages sur le sol, en passant par les peintures et papiers peints.
- Vous devez être grave fier.
- Ça, c'est sûr. Dit Fio en regardant son mari avec amour.
- Tu vois les lampes là-bas ? Me questionna Bella en me montrant celles au-dessus de la table.
- Ouais.
- Bah, c'est des pots de fleurs qu'on a mis à l'envers.
- Nooon. D'où vous avez eu l'idée ?!
- Ça, c'est mamma, elle a toujours des idées ultra-créatives.
- Tu tiens ça d'elle alors ? Demandais-je en souriant.
- C'est ça. Dit-elle en souriant à son tour. On monte à l'étage ?
- Vas-y. »
Je lançais un dernier regard aux rents-pa de Bella avant de la suivre dans les escaliers menant au deuxième étage. A peine arrivé sur le palier qu'elle m'indiqua la chambre de son frère. Elle était moderne et classe, à son image.
« - Et là, tu as le bureau de ma mamma. »
Je pus apercevoir un bureau bien rempli, entre les toiles, les chevalets, une table lumineuse, et d'autres matériels artistiques. Il y avait aussi un iMac, un agenda ouvert bien rempli lui aussi, des copies d'étudiants, etc. Une pièce pleine de créativité.
Leia m'indiqua ensuite les WC du second étage, ainsi que la salle de bain. Tout ce qu'il y avait de plus classique.
Nous arrivions dans la pièce maîtresse, enfin à mes yeux : sa bre-cham. Passé la porte, j'entrevis son monde, enfin. Son appartement n'était qu'un avant-goût, puisqu'ici, se trouvaient tous les souvenirs d'une iev. La pièce était dans des couleurs froides : du bleu pastel, ainsi que du violet clair, et des teintes de blancs. Il y avait deux énormes étagères remplies de livres, autant des romans, que des BD et mangas.
« - Je ne savais pas que tu lisais. Dis-je, en remarquant aussi la pile de livres trônant sur sa table de chevet.
- Je lis beaucoup moins que quand j'étais ado. Avec Internet et mon portable, je ne trouve plus le temps de me poser devant un bon livre.
Elle désigna la fameuse pile.
- Ce sont tous les livres que j'ai à lire en ce moment.
- Ah ouais... Je suis grave admiratif, je n'ai jamais réussi à finir un livre de ma iev. Avouais-je.
- T'inquiètes mon babbu est comme toi. » Dit-elle souriante.
Je regardais plus attentivement la rangée de ses mangas. J'aperçus des figurines de ces mêmes bandes dessinées japonaises. Je pouvais y voir Luffy et Robin de One Piece, Naruto et Jiraya de Naruto, ainsi qu'Izuku et Hawks de My Hero Academia.
« - Jiraya-sensei...
- Il nous manque tellement, hein ? M'interrogea-t-elle.
- Hm. »
J'observais le reste de la pièce, j'entrevis son bureau entouré comme une sorte d'alcôve dans le mur. Il était grand, accueillant. Sa chaîne hi-fi avec tous ses CD s'y trouvaient. Je souris voyant tous nos bums-al. Y avait pas mal de rap : Nekfeu, Le $-Crew, Orelsan, Lomepal, PLK, Maes, VSO, Mister V, etc. Elle écoutait aussi pas mal de rock : Muse, elle avait tous les bums-al aussi ; Les Beatles ; tous les albums de Queen. Elle avait aussi des choses plus métal avec System of Down, Linkin Park, Slipknot, Scorpions et BMTH. Elle avait aussi du Avril Lavigne, Christine and the Queens, Selah Sue, Lana Del Rey, Amy Winehouse, The Weeknd, 5 seconds of summer, Five North, Wallows, tous les bums-al d'Ed Sheeran, ainsi que ceux des One Direction.
« - T'étais une Directioner ? Dis-je en la raillant.
- Oui et alors ? Si c'est pour se foutre de ma gueule là-dessus, je t'en prie, mais tu auras perdu l'originalité de la chose, mon ex étant déjà passé par là. Dit-elle d'une froideur que je ne lui connaissais pas.
- Wow. Tranquille. Pourquoi tu te vé-nér comme ça ? La questionnais-je.
- Peut-être parce qu'on m'a déjà fait du mal pour ça, comme tu dis. Car on m'a déjà craché à la gueule pour mes goûts musicaux, littéralement.
- Je ne ferai jamais ça, Bella. Je m'en fous de ce que tu écoutes. Enfin, non, je ne m'en fous pas. Me repris-je.
- Ce que je veux dire, c'est qu'on est tous différents et que c'est normal qu'on n'aime pas tous la même chose. Tu es différente, tu aimes toute sorte de musiques et c'est l'une des raisons de pourquoi je t'aime.
Sa mine boudeuse restait sur son visage adorable. Mais Leia vint se réfugier dans mes bras.
- Je sais que tu n'es pas comme ça. Mais parfois mes peurs, mes traumas reviennent. Désolée pour ça. Me chuchota-t-elle.
- T'excuses pas d'avoir un passé avec moi. Je suis dans le même cas que toi Bella.
Son étreinte se resserra contre moi. Puis elle s'en détacha reprenant sa joie de vivre. Elle avait cette capacité à rebondir, passé à autre chose rapidemment, du moins en apparence. Puisque je savais qu'au fond d'elle, Leia pleurait.
- Tu veux écouter quelque chose ?! Demanda-t-elle surexcitée.
- Hm.
- Quoi donc ?!
- Ce que tu voudras Bella. »
Leia se dirigea vers une catégorie de CD que je n'avais pas vraiment calculé : les bandes originales. Elle prit l'un d'eux, que je n'eus pas le temps de voir. Le lecteur s'enclencha et les premières notes de Hooked on a Feeling des Gardiens de la Galaxie apparurent dans la pièce, la remplissant de chaleur. Elle se mit à danser au milieu de la pièce, rigolant. Je ne pouvais dérober mon regard de sa silhouette. Leia fit le geste de la corde pour m'inciter à la rejoindre. Wallah, je n'allais pas danser, ça faisait un peu zemel tout ça.
« - Allez viens ! » Me dit-elle d'un si beau sourire que je ne pus rien lui refuser.
Je dansais avec elle.
Cette phrase était nimp'. Bella et moi dansions collé-serré. Je crus croiser une lueur remplie de désir dans ses yeux.
- Leia-
Nous dansions avec mon homme, quand d'un coup, je me retrouvais dans mon lit ne comprenant rien.
Oh, d'accord, ce saligaud m'avait retourné et fait tomber telle une crêpe sur ma couche. Ok.
Alors que je voulais mettre en place ma vengeance, ce grand fou m'attaqua me faisant des guilis. Très vite, je pleurai de rire, ce qui le fit rire. Nous reprîmes doucement notre souffle, quand Thomas passa le pas de ma porte accompagné de Clémence.
« - Wesh ma reuss.
- Pourquoi tu parles comme ça d'un coup ? Demandais-je en rigolant.
- Chais pas. J'avais envie. Dit-il en haussant les épaules et rigolant, lui aussi.
Il s'approcha de Tarik et lui tendit sa main.
- Salut, heureux de te rencontrer de nouveau.
- Le plaisir est partagé mec. Dit mon homme tout en échangeant une poignée de main avec mon frère.
- T'as intérêt à ne pas merder avec ma grande, ok ? Dit Tumasgiu sur un ton mi-sérieux, mi-rigolade.
- T'inquiètes. Dit Tarik d'abord en rigolant.
- Je ne compte pas la blesser. Je l'aime. Dit-il beaucoup plus sérieusement.
- C'est cool.
Ils se tchèquèrent.
Je ne comprendrais jamais les mecs.
Clémence s'approcha de moi, toute mignonne, comme à son habitude.
- Salut Leia. Tu m'as manqué. Dit-elle d'une voix adorable et douce.
- Salut 'Pinou. Toi aussi, tu m'as manqué. Dis-je en l'appelant par son surnom.
- Bonjour. Je suis la copine de Thomas. Dit-elle cette fois-ci s'adressant à Tarik.
- Bonjour, enchanté. » Dit-il le moins froid possible.
Car au fond, Tarik restait fidèle à lui-même et à Ademo.
Ils repartirent dans la chambre de mon frère, nous laissant seuls dans notre bulle d'intimité.
La lumière envahit l'étage. C'était la golden hour.2 Toute excitée ,j'embarquai Tarik sur la terrasse, sortant les chaises longues pour se poser au soleil.
*
Ça y est, le beau temps était revenu. J'étais contente de voir que mes parents s'étaient à nouveau bien entendu avec Tarik, mais cette fois-ci comme étant mon petit copain. Nous nous étions posés sur la terrasse au soleil. Toute la petite famille au complet nous avait rejointes voulant aussi profiter de la chaleur envahissant cette fin de mois de mai. Le temps était passé trop vite... Cela faisait un de ces bien à tout le monde. J'appréciais tellement la fin du printemps. Les oiseaux étaient revenus, je les entendais chanter le matin. Bientôt, les cloches de vaches, de nouveau dans les champs, résonneront dans toute la vallée.
Je profitais de ce moment pour souffler et me laisser aller. Mon frère avait mis Sunset Lover de Petit Biscuit. C'était parfait. Je fermai les yeux et soupirai de bien-être. Au bout de quelques minutes, je sentis des doigts s'agripper à ma main. C'était Tarik. Je souris et entrelaçais sa main dans la mienne. Il me fit un baiser sur ma tempe. Je souriais jusqu'aux oreilles. J'étais vraiment détendue à ce moment-là.
*
On dit que la première fois est impressionnante, mais au final chaque première fois avec un nouveau partenaire est toujours impressionnante. Je dirais même les premières fois. Même si on l'a fait des dizaines de fois, c'est toujours aussi intense. Je ne suis pas quelqu'un de pudique, mes parents et mon frère peuvent en témoigner, à leur grand désarroi. Alors me mettre à nu une nouvelle fois devant Tarik faisait battre mon cœur, malgré le fait que je n'avais aucune peur face à cet exercice. Bien que j'avais grandi ces derniers mois, ou mûri, plutôt. Ce que je voyais dans le miroir me plaisait bien. Certains continueraient de me demander si je suis enceinte, et moi, je continuerai à m'aimer en les enculant bien fort.
C'est comme ça que dans la salle de bain de l'étage réservé à mon frère et moi, nous étions là, Tarik et moi, à se regarder dans les yeux. Je fis glisser le long de mon corps mon haut tout en continuant de regarder Tarik. Dans son regard, j'y ai vu le désir profond, mais aussi l'amour. Il s'approcha de moi, me prenant dans ses bras. Il tremblait presque contre moi. La tension était palpable. Nous étions hors du temps, au milieu de notre propre galaxie : Leirik ou Taria, peu importe le nom claqué et guimauve qu'elle porterait, c'était la nôtre, notre galaxie.
Très vite, les couches portées tombèrent au sol, pour retrouver mon haut. Sa peau frôla la mienne. Il était glacé. Je passais ma main sur son corps avec douceur. Il frissonna. Nous ne pouvions plus nous retenir, nous collâmes nos deux enveloppes charnelles l'une contre l'autre. Enfin réunies, c'est comme si elles n'avaient toujours fait qu'une. Comme si nous avions toujours été une seule même personne. Ma chaleur corporelle réchauffant son corps.
L'eau coulait depuis tout à l'heure. Je la coupais, puis vérifiais sa température : chaude comme il fallait. Parfait. J'avais mis de la musique pour nous accompagner, mais aussi pour cacher le bruit que nous pourrions peut-être faire. Car avec moi, on ne savait jamais, ça pouvait toujours très vite déraper. J'invitais mon lion à s'installer en premier dans l'eau, ce serait bien plus facile après de m'installer entre ses jambes. Alors que je plongeais dans l'eau d'une chaleur si agréable, m'installant au creux de mon homme, le dos contre son torse, il me dit :
« - Tu sais que j'ai jamais fait ça avec une go.
- Je me doute.
- Tout ça pour te dire, que tu n'es pas n'importe qui habiba. M'avoua-t-il.
- Et toi non plus, tu n'es pas n'importe qui mi lionu.
Lui dis-je avec le plus grand des sérieux et la plus grande des intensités. Avant de rajouter sur le ton de la rigolade.
- Malgré le fait que j'ai déjà pris des bains avec énormément de monde.
- Vas-y ! Mais moi, j'ai cru que c'était qu'avec moi !
- Non. Dis-je en rigolant. Après ça n'empêche pas que de le faire avec toi, c'est ça qui rend le moment spécial. Car tu n'es pas n'importe qui.
Je m'arrêtais, reprenant mon souffle avant de dire :
- Tu sais, je n'ai jamais aimé quelqu'un autant que toi avant. Ça me ferait presque peur. Mais à tes côtés, je n'ai plus peur.
Tarik se fit taiseux. Fidèle à lui-même, on aurait pu penser. Mais son silence cette fois-ci trahissait l'émotion qui le traversait à cet instant. Je me blottissais encore plus au creux de ses bras, me laissant complètement aller.
- T'es belle.
Je piquais un fard direct.
- C'est toi qui es beau.
Dans un mouvement brusque, fidèle à moi-même, je me retournais en face de lui.
- T'es magnifique bébé.
Passant ma main sans le vouloir sur son torse.
- Tu as un beau corps, bien entretenu. Tu as de beaux yeux, bien que tu ne les montres jamais. Ta couleur de peau est sublime. Et ton âme est belle, même avec toute l'ombre qu'elle porte en elle. »
Il me regardait intensément depuis tout à l'heure. Ne disant plus rien. D'un coup, Tarik m'embrassa avec une fougue et une douceur intense, comme pour dire tout ce qu'il ne pouvait pas avec des mots.
Ce soir-là, il embrassa toutes les parties de mon corps, comme de mon cœur. J'étais sienne. Et ce soir-là, je n'ai jamais autant montré mon amour en le faisant. Tous les deux, nous étions dans l'affection, la recherche de l'autre, sa bouche cherchant la mienne, ma main cherchant la sienne, mon entre-jambe contre la sienne. Nos cœurs à l'unisson, nous n'étions qu'un ce soir-là. Je n'étais plus Leia. Il n'était plus Tarik. Nous étions une seule et même âme. Une union entre deux êtres s'étant peut-être cherché toute une vie.
C'est ce que je voulais croire sur l'instant. J'espérais que cela durerait pour toujours.
Je n'ai jamais autant aimé quelqu'un comme j'aime Tarik.
1 zizir : plaisir en argot
2 golden hour : L'heure dorée est la première heure de lumière après le lever du soleil, ainsi que la dernière heure durant laquelle le soleil brille avant son coucher. Durant ces heures, la lumière du soleil obtient une qualité particulière : les ombres s'allongent, la lumière se dore et le ciel rougit.
Voilà le chapitre 43, j'espère qu'il vous aura plu 🧡
Tarik qui va chez Leia pour la seconde fois, mais cette fois-ci en tant que son copain?
La visite de la maison de Leia ?
Le bain?
On se retrouve vendredi soir !
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Prenez soin de vous 💕
Saphira 💙
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