Chapitre 3

-Leia-

Ça y était, les vacances de la Toussaint étant finies, c'était aujourd'hui que je remontais à Paris. Je ne trouvais plus le sommeil. Je m'étais alors levée plus tôt, puisque j'avais loupé le repas du soir, m'étant endormie dans les bras de Thomas. Je m'en voulais un peu, car j'avais raté une soirée que j'aurais pu passer avec ma famille devant un bon film. Après, je revenais pour les vacances de Noël. C'était bientôt. Du moins, j'essayais de m'en convaincre.

Depuis mon réveil, j'avais eu le temps de finir ma valise. Il était encore tôt, pourtant, en bas, j'entendais du bruit. Je descendis sur la pointe des pieds. C'était ma mamma. Qu'est-ce qu'elle était belle. Je l'admirais. Elle avait une magnifique chevelure blonde ondulée, contrairement aux cheveux sombres et frisés de babba. Elle était ronde comme moi et avait de beaux yeux gris. Babba, lui portait des yeux auburn presque noirs. Il avait un petit ventre dû à la bière et aux pizzas le week-end. Le dimanche, il se « rattrapait » en allant faire deux trois parties de tennis avec Thomas.

Je me reconcentrais sur ma mamma. Elle s'était levée pour se faire un thé. Sûrement, parce qu'elle n'arrivait plus à dormir. Mamma ne m'avait pas vue. Quand elle se retourna, elle hurla de peur. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire, alors que j'aurais pu lui provoquer une crise cardiaque.

« - Puttana Leia !1 Tu m'as fait peur !

* - Putain Leia !

- Scusa mamma.2

* - Excuse-moi maman.

- Ce n'est pas grave, viens là que je te fasse un câlin. Me dit-elle en ouvrant ses bras. Je m'y blottis volontiers.

- Tu vas me manquer mamma. Dis-je toute triste.

- Toi aussi mon bébé.

Mon téléphone sonna.

- Je n'ai pas envie que tu partes pulcino.3 Me dit-elle tout attristée.

Mon téléphone sonna une fois de plus.

- Moi non plus mamma. Mais il faut bien que je reparte à Paname. Mon rêve m'attend.

- J'espère vraiment que tu deviendras une grande réalisatrice pulcino.

- Moi aussi mamma.

Mon téléphone sonna une troisième fois.

- Je crois que quelqu'un essaye de te parler. Tu devrais regarder. » Me dit-elle avec un grand sourire plein de sous-entendus.

Je soupirai, et pris mon téléphone. C'était lui.

« Salut Bella, bien dormi ? »

« Madame la lionne de la liberté »

« Ah ouais. Tu me snobes. T'es comme ça toi. »

Je lui répondis en rigolant.

« - Qu'est-ce que te fait dire que je suis une femme ? »

Mon téléphone sonna quelques secondes à peine après mon message envoyé.

« - Je le sais. C'est tout. »

Il sonna une nouvelle fois.

« - En plus, je suis sûr que j'ai raison. »

Je souris de plus belle.

« - C'est un garçon Leia ?

- Tout de suite mamma. Tu n'es vraiment pas possible.

- Oh, arrête-toi. J'ai vu ton sourire. Le même que tu as eu avec ce Ademo de PNL.

Je fis une tête choquée et rougis très fort.

- Oh, ne crois pas que je ne t'ai pas vue à travers la fenêtre. » Rigola-t-elle.

On décida de préparer le petit-déjeuner traditionnel Corse pour tout le monde. Babba et Thomas nous rejoignirent vite, alléchés par l'odeur. Après avoir mangé, Thomas qui avait repris les cours depuis hier déjà, partit en coup de vent. Mamma aussi, ses élèves l'attendaient. J'étais seule avec babba, on passa la matinée ensemble en pyjama à regarder des reportages à la télé, comme quand j'étais plus petite. On mangea tranquillement à midi. Puis il dut travailler, n'étant plus en vacances.

J'en profitais pour aller courir une dernière fois en forêt. Chaussant mes baskets, je mis l'album Deux frères dans mes écouteurs. J'étais partie. Mes cheveux flottant au vent, je repensais au mec des messages. J'aimais bien parler avec lui. Il me faisait rire.

Je me focalisai ensuite sur mon départ. Je trouvais toujours dur le fait de quitter ma famille pour les cours. J'étais tellement proche d'eux. Pour moi, ils étaient tout. Sentant les larmes monter, je courus de plus belle.

Allez Leia, tu vas y arriver. Tu es belle, tu es forte, tu réussis tout ce que tu entreprends.

C'était faux. Mais les échecs étaient mes plus beaux apprentissages. C'est vrai qu'à force de préserver, je finissais par réussir. En plus, je pouvais me féliciter, car depuis septembre, je courais une fois par semaine avec une amie : Elizabeth, la seule que je m'étais faite sur Paris, malheureusement.

Il fallait aussi dire que j'adorais mon petit village. Pas trop éloigné de la ville, mais assez pour avoir des champs, des forêts et un ruisseau. Toutes les heures, le clocher sonnait. Et au printemps, on entendait le retour des cloches des vaches dans les champs.

Je courrais toujours plus loin et plus vite. J'avais envie de vomir. Je crois que j'avais vraiment forcé. Je ralentissais alors, prenant du recul sur ma vie. Mon téléphone m'arrêta en vibrant.

« - Alors j'ai raison ? »

Je me stoppais dans ma course et cédais.

« - Oui, je suis une donna.4 » Lui répondis-je.

« - T'es Corse ? » Demanda-t-il.

« - Oui mon babba est de la Corse-du-Sud et ma mamma de Haute-Corse. »

« - Moi aussi de mon baba.5 »

J'étais bizarrement contente d'en apprendre plus sur lui. J'avais envie de mieux le connaître. Cela me ferait du bien de rencontrer quelqu'un de nouveau. Bien évidemment, je n'oubliais pas qu'il pouvait avoir n'importe quel âge, être hideux et malveillant. Je ne pouvais pas lui faire confiance. Mais au fond de moi, j'espérais que c'était quelqu'un de bon.

Je rentrai tranquillement chez moi. À peine passé la porte, je sautai dans la douche. Cela me fit le plus grand des biens. Je me changeai, pris ma valise et mon sac de cours. Je descendis dans le salon attendant que mamma et Thomas rentrent.

Après des aux revoirs difficiles, mon père m'emmena à la gare pour prendre mon train.

Ça y est Paris, me revoilà.

1 puttana : putain en corse

2 scusa : excuse-moi en corse

3 pulcino : poussin en corse

4 donna : femme en corse

5 baba : papa en arabe

Voilà mon chapitre 3, j'espère qu'il vous aura plu.

La relation mère-fille de Leia ?

Sa relation avec son papa ?

Qu'est ce que vous pensez qu'il se passera après ce chapitre ?

On se retrouve samedi !

Bisous ♥

Saphira