Vous vous rendez compte que la fiction a été créée le 04 avril ? Que cela fait maintenant 22 semaines qu'on vit cette aventure ensemble ? Moi, non. J'ai l'impression de vivre un rêve éveillé depuis tout ce temps. Et est-ce que vous vous rendez compte qu'on a dépassé les 7 000 lectures et les 2 000 commentaires ? Car je me rends pas du tout compte de tout ça. Je suis émue. Je voulais vous remercier pour tout.

Saphira 💜

Chapitre 22

-Leia-

Toujours le jeudi 26 décembre

« - T'as quoi autour du cou AD ? On ne t'avait jamais vu avec. Demanda alors Sabri.

- Un cadeau. Dit Tarik après un long silence.

Il lâchait le morceau, car il savait qu'aucun de ses reufs ne laisserait tranquille.

- De quiiii ? Insista Lucas.

Tarik lâcha un énorme soupir. Bien qu'il en avait dit un peu, ce n'était pas assez et en même temps bien trop. Je le voyais se renfermer dans son habituel mutisme.

- De moi. Affirmais-je.

- C'est normal, t'imagines trente-trois ans ça se fête ! Surtout qu'il commence à se faire vieux. Essayais-je de désamorcer la future lourdeur des gars.

- Et vous, vous lui avez offert quoi ? »

Finissais-je, pour clôturer le fait que oui, moi, Leia Paoli avait offert un cadeau à Tarik Andrieu. Mais c'était tout. On en parlerait plus après ça.

Je ne savais pas si Tarik était soulagé ou contrarié de mon intervention. Mais au moins, ça eut le don de vraiment passer à autre chose. Les gars partirent dans une bataille à savoir qui avait offert le meilleur cadeau à AD. Des gamins, je vous jure.

Puis, Tarik le plus discrètement possible se tourna vers moi et eu un léger mouvement de tête, comme pour me remercier.

D'un coup Lucas et son pote, Tony, s'exclamèrent comme des fous.

« - Venez, on fait un action-vérité ?!

Au final, même si certains n'étaient pas chauds comme le plus vieux des Andrieu, tous se prêtèrent au jeu. Tout s'enchaîna très vite.

- Nader, action ou vérité ? Demanda Lucas.

- Bah, action ! Moi, je suis un bonhomme !

- Ok, alors lèche les pieds de Tony.

- Beurk ! Mais t'es un ouf !

Tarik rigola de sa voix rauque.

- Bah, je croyais que t'étais un homme ? Dit AD en se foutant de sa gueule.

- Non, mais aussi, c'est dégueu quoi...

- Allez, Nader, sinon je t'appelle Nadounette jusqu'à la fin de l'année. » Balança Nabil.

Cela me fit un peu grincer des dents. Car ce n'était pas parce qu'on était une femme qu'on ne peut pas être forte. Mais bon, je laissais passer...

Nader finit par lécher les pieds de Tony, puis partit se laver la bouche à la cuisine. Tout le monde se foutait de sa gueule. J'étais limite pliée quand il revint tout en disant « les pieds ce n'est pas bon ».

Non, genre ?!

Nader relança la bouteille vide que nous avions prise, elle tomba sur Sabri. Il répondit par « vérité ». Tous les gars huèrent, disant qu'action, c'était plus intéressant. Je n'étais pas forcément d'accord avec ça. Parfois, les vérités étaient plus croustillantes que de simples gages. Les gars n'étant pas tous au courant de la nouvelle relation de Sabri, dont Nader. Il posa alors une question où la réponse se fit plutôt évidente.

« - La personne que tu aimes le plus sur terre autre que ta mère ou tes frères ?

- Antonia Bellahmed, Tonia, ma femme.

Tous ceux, encore ignorant crièrent de joie et félicitèrent leur khey. Les gars au courant, ainsi que Tonia acquiescèrent, bien que cette dernière affichait la même expression renfermée que Tarik. Elle devait être pudique dans la démonstration de ses sentiments. Alors, juste pour que Sabri ait de nouveau le plaisir de la voir sourire, il passa son bras gauche sur ses épaules et l'embrassa sur la joue. Cette scène était tellement douce. Tonia faisait partie des QLF.

On fit quelques tours, puis Samy tomba sur moi. Ma réponse se fit fidèle à moi-même.

- Vérité.

- Qu'est-ce que tu as fait de plus illégal ? Me demande-t-il.

- Je suis sûr qu'elle a rien fait, à la limite voler les barbies des autres. Rigola Lucas.

Je lui jetais un regard noir. Je crois que j'avais envie de leur montrer que j'étais bien plus cool. Que je n'étais pas une chochotte. Alors, je me repris.

- Tu n'as pas si tort que ça, je n'ai pas fait des trucs de fou comme vous à passer la drogue, et tout. Mais j'en consomme, pas ultra régulièrement. Ma meilleure fois était quand j'avais pris des space cakes bien chargés. J'étais bien défoncée.

Je me faisais rire de vouloir me justifier. À vouloir montrer que je n'étais pas si prude que ça. Qu'avais-je à prouver à des hommes ? Pourquoi voulais-je absolument leur reconnaissance ?

Foutu patriarcat.

Les gars n'en revenaient pas en vrai.

- Geeenre ? Réagit Lukas

- Bah, oui, c'est pas un secret. Ajouta Tarik.

Je fus surprise de sa réaction. Et je n'étais pas la seule face à ses propos.

- Hein ? On a loupé un épisode ? Demanda Nabil intrigué avec son vieux sourire habituel.

AD resta silencieux se rendant compte de sa gaffe.

- Pourquoi t'es au courant, et pas nous ? Demanda Moha avec un sourire en coin lui aussi.

Puttana ! Mais c'était quoi leur problème ? Ils se prenaient tous pour une agence matrimoniale ou quoi ? J'avais l'impression d'être au centre d'un complot, et que les complotistes en questions étaient les cupidons qui remplissaient cet appartement.

- Oh, j'avais dû lui en parler un autre coup. Dis-je, cachant la vérité sentant Tarik se tendre à côté de moi.

Les garçons ne furent pas totalement convaincus, mais se turent.

- À toi, Leia de faire tourner la bouteille. Me dit Karim.

Je tombais alors sur Nabil qui me fit un sourire malicieux. Je sentais qu'il avait encore un vieux plan foireux. Quel vicieux. Je lui demandais alors de choisir entre les deux mots. Sa réponse fut le deuxième.

- Quelle est ta plus grande peur ? Lui demandais-je.

- Perdre un membre de ma famille.

Je compris directement qu'il parlait de son père. Mais aussi notamment de son frère, qu'il regarda avec une intensité folle. Ces deux-là étaient inséparables, complémentaires. Je souriais devant leur échange de regards. J'aimais de plus en plus ces hommes, et j'étais heureuse de faire partie de leur vie. Le reste de l'appartement acquiesça devant cette réponse. C'était une évidence pour tous. Si l'un d'eux souffrait, la personne responsable prendrait tarif au triple. On ne touchait pas aux QLF. Une famille soudée malgré les difficultés, la pauvreté...

Puis Nabil reprit le regard malicieux qu'il avait plus tôt. Il fit tourner la bouteille et elle tomba sur le plus vieux des Andrieu. S'étant un peu avachi, il se redressa à l'entente de son nom. Tarik fidèle à lui-même en attendant la question habituelle, répondit par « action », puis continua de fumer le joint qu'il avait allumé quelques minutes plus tôt. Ce n'était pas vraiment surprenant.

- Tu dois faire une sousou à la personne qui t'attire le plus dans l'appartement.1 » Demanda Nabil et cette fois-ci avec un sourire de vainqueur.

Puisque Tarik ne pourrait pas se dérober : il n'y avait quasiment aucune femme à part Tonia et moi. Étant donné qu'il était hétéro, personne ne s'attendrait à ce que cela tombe sur l'un des gars. Je déglutissais comprenant ce qu'il m'attendait. Le karma pour nous s'abattait.

Et toc Leia. Ça, c'était pour avoir parlé de drogue.

Tarik qui s'était fait discret depuis la demande de Bilna, se leva puis s'avança vers Nader. Cela fit rire pas mal de gars. Je pense qu'il voulait rendre moins sérieux ce gage. Je le comprenais à vouloir désamorcer tout ce que ça allait entraîner. Néanmoins, il repartit dans ma direction. Il me fit me lever devant tout le monde. On se regarda intensément. De nouveau, j'étais seule au monde avec lui, deux sur la planète Terre. Tout le reste importait peu. J'appréhendais déjà beaucoup moins ce défi. Il n'y avait plus que lui et moi. Il posa délicatement ses mains autour et contre ma bouche s'apprêtant à passer à l'action. Il tira une grosse latte ses yeux dans les miens. J'eus des frissons jusque dans mon ventre. Son corps s'était dangereusement rapproché du mien. Il mit ses lèvres contre ses mains, puis son regard toujours dans le mien, il recracha tout dans ma bouche, qui aspirait ce mélange de tabac et de beuh.2 C'était bizarrement l'une des choses les plus sensuelles que j'avais pu faire. J'avais chaud. Enfin, son étreinte se décrocha. Il s'assit de nouveau à sa place et se referma dans son mutisme. Je fis de même toute rouge reprenant conscience de tous les QLF autour de moi. Alors je me fis très discrète pour le reste de la soirée.

*

Ça y est, tout le monde était parti. On avait rangé les trois-quarts de l'appartement. On ferait le reste demain. Mais on avait déjà l'impression qu'il n'y avait pas eu de fête dans cet appart.

J'allais voir Nabil pour lui poser une question.

« - Je dors où ?

Tarik s'arrêta entendant cela.

- Soit avec moi, soit avec Tarik ?

Il n'avait même pas proposé que l'un de nous trois aille sur le canapé qui avait été taché de bière. Était-ce fait exprès ? Encore une manigance venant de Nabil, ou devrais-je l'appeler Cupidon ? Tarik tiqua sur cette phrase. C'est vrai qu'il n'était pas au courant que je restais dormir ici. Il valait mieux que ce soit le cas, j'avais pas mal d'alcool dans le sang, et la verte de tout à l'heure. J'étais gênée de dormir avec l'un ou l'autre. Dans tous les cas, je ne serais pas à l'aise.

Aio Leia, sois honnête avec toi-même !3

- Avec Ademo.

Lui soulignant que je ne pouvais toujours pas l'appeler par son prénom.

- Mais que si tu es d'accord. Dis-je me tournant vers le concerné.

Nabil le regarda comme pour lui foutre la pression. J'en ai marre de cette agence matrimoniale. Je souriais légèrement après avoir soupiré. Tarik répondit.

- Hm. »

Ne comprenant pas forcément, Nabil m'indiquait que c'était un feu vert.

Quoi ?

J'avais du mal assimilé. Avant qu'il ne change d'avis, je me dirigeais vers ce qui semblait être sa chambre. J'y déposai mes affaires là-bas avant d'attraper ma trousse de toilette pour me débarbouiller dans la petite salle de bain où je m'étais changée tout à l'heure. Je mis un grand t-shirt faisant comme une chemise de nuit et une simple culotte noire en dentelle. Je me brossais les dents, me démaquillais et appliquais ma crème contre l'acné. Quand j'eus tout fini, je passais aux toilettes. Puis, je rejoignis la chambre de Tarik. Quand j'y retournais, la pièce était plongée dans le noir. Je discernai plus au moins sa carrure déjà dans le lit. Je m'approchai et me glissai avec mon doudou le plus doucement dans ses draps. Le lit était glacial. Je frissonnais. J'avais froid. Alors, je crus halluciner quand je sentis les bras de Tarik entourer mon corps de ses bras et me rapprocher de son torse. Je sentais la peau nue de son torse à travers mon t-shirt. Sans mentir, son corps contre le mien me faisait énormément d'effets. Je me sentais partir. J'étais bien, comme apaisée. Tarik ne dit rien à son habitude, il restait froid. Mais son étreinte me réchauffait en cette fin de mois de décembre.

Quand je commençais m'endormir, il me dit :

« - Bonne nuit Bella.

- Bona notte. » Marmonnais-je déjà à moitié dans mon sommeil

1 sousou : ou soufflette, pratique consistant à souffler dans la bouche de quelqu'un en tenant un joint à l'envers entre les dents.

2 beuh : marijuana

3 aio : « allez ! » en corse

Voilà le chapitre 22, j'espère qu'il vous aura plu.

Action ou vérité ?

La sousou ?

Tarik qui accepte de dormir avec Leia ?

On se retrouve vendredi soir !

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Prenez soin de vous 💙