Chapitre 21
Chapitre 21
-Leia-
Jeudi 26 décembre
L'anniversaire de Tarik battait son plein depuis quelques heures. J'étais arrivée dans l'après-midi sur Paname. J'avais aidé Nabil, Moha et tous les autres à préparer l'appart. Mess, dès qu'il m'avait déposé aux Tarterêts, s'était empressé d'emmener Tarik loin d'ici Bien évidemment, les QLF étaient au courant que Tarik n'aimait pas les énormes fêtes, surtout quand il était au centre de l'attention. Les surprises aussi, ce n'était pas vraiment son truc. Alors ils avaient prévu une soirée rien qu'entre QLF, ceux qui faisaient partie de la mif. J'avais été d'autant plus honorée d'avoir été invitée par Nabil.
À peine le pas posé dans l'appart de Tarik, tous s'exclamèrent de joie qu'ils étaient heureux de me revoir. Je crois que j'ai failli en pleurer. Moha et Amine me prirent dans leurs bras. Karim et Samy me tchéquèrent. Lucas, me voyant, me prit dans ses bras et me fit tourner dans les airs malgré mon poids. Je me demandais encore comment il avait pu le faire. Je rigolais à cette pensée. Sabri, Kemil a.k.a. Naha et Macha, quant à eux n'allaient pas tarder à arriver. J'avais hâte de les voir, n'ayant pas eu l'occasion de les rencontrer la dernière fois, à part Sabri.
Bref, j'avais eu un accueil digne d'une star. Je ne comprenais pas leurs réactions. Je n'étais que moi. Je rigolais encore à cette pensée. Alors, c'est avec plaisir que j'avais aidé tout le monde. Les yeux des garçons à la Chat Botté me firent craquer quand ils me demandèrent de leur faire mon mojito maison, ainsi que mon gâteau au yaourt à la fleur d'oranger et aux pépites de chocolat.
Après, il fut l'heure de me préparer. Je m'étais retrouvée seule dans la petite salle de bain de Tarik. Je pensais au fait que Moha m'avait dit qu'il avait deux appartements. L'un beaucoup plus grand, moderne en plein Paris et celui des Tarterêts qu'il ne s'était jamais résolu à rendre. Il l'avait même acheté.
Ce lion ne lâchait jamais là d'où il venait.
J'avais pris la précaution de fermer à clef la salle de bain. Il fallait dire que je n'avais pas trop envie que les garçons débarquent quand je me changeais. Je pris le temps de mettre ma toute nouvelle robe que j'avais reçue à Noël, ainsi que de me maquiller. Je faisais mon maquillage un peu plus chargé que d'habitude, voulant être au top. Mais je refusais toujours de mettre du fond de teint. J'aimais et assumais ma peau au naturel, malgré mon acné. Après m'être mise en mode bombasse, je sortis de la salle de bain. Je croisais Sabri et parlais avec lui quelques minutes, je le trouvais très sympathique. De toute façon, tous les gars QLF étaient vraiment des amours. Parfois, ils se comportaient, certes, comme des cons, mais vraiment ces mecs sont des crèmes. J'étais ultra reconnaissante qu'ils m'intègrent encore plus dans leurs soirées.
D'un coup, Nabil déboula devant moi comme un dératé. Ce mec était fou. J'ai bien cru que mon cœur allait lâcher.
« - Tarik ne va pas tarder à arriver avec Mess !
- Oui, mais t'inquiètes, on est prêt. Lui dis-je pendant qu'il reprenait son souffle.
- Non, tu ne captes pas. Leia, cache-toi zebi.1 Comme ça Tarik va vriller quand il te verra arriver.
- Tu penses ? Lui demandais-je tout en me mordant la lèvre en pensant à la réaction de Tarik.
- Bien évidemment. D'ailleurs ?
- Oui ?
- T'es magnifique ma reuss. »
Je rougis à sa phrase, puis repartis à la salle de bain. C'était une grosse blague. J'étais obligée de me cacher pour monsieur. Il y avait intérêt qu'AD vrille en me voyant en bombe. Derrière la porte, je sentais tout le monde s'activer à se cacher derrière les meubles, etc. J'entendis enfin la porte d'entrée s'ouvrir.
« - Je ne comprends pas pourquoi tu veux venir ici. On aurait pu aller chez toi. Se plaignit Tarik.
- Mais je te dis qu'on sera mieux. Répondit Mess.
- Surpriiiiiiiiiise !!! Gueulèrent les gars.
- Wallah, vous êtes cons. Rigola Tarik. Pourtant, vous savez que je n'aime pas les anniversaires surprises.
- Déconne pas AD, on est juste entre QLF, c'est tranquille. On sait qu'au final, tu les aimes bien ces rées-soi si on est juste entre nous. » S'exclama Karim.
Tarik ne dit rien comme pour acquiescer ce que disait Taktak.
Je ne savais pas à quel moment je devais sortir. Alors j'attendais sagement dans la salle de bain. Très vite, la musique remplit l'habitacle, ainsi que le brouhaha des voix, les rires...
Au bout d'une quinzaine de minutes qui me parut telles des heures derrière cette porte, je reçus un message de Nabil pour me dire que je pouvais sortir. Ce que j'entrepris de faire. J'ouvris la porte et observais le salon. Je voyais Nabil avec un vieux sourire en coin en train de parler avec son frère et Mess. Tarik était magnifique. Sa présence subjuguait tout. C'était un monde à lui-même. Je croyais que j'étais bien atteinte. Plus loin, je voyais Macha, Tony, Lucas et Sabri rigoler. De l'autre côté de la pièce Moha, Amine, Karim, Samy et Kemil parlaient tranquillement. Il y avait d'autres personnes dont pas mal de gars que je ne connaissais pas encore. Nabil avec son sourire en coin fit un signe de tête à Tarik qui était dos à moi. Je le vis alors se retourner. Je souris comme une folle quand je vis sa mâchoire se décrocher. Je me sentais trop bien. Son regard brûlant contre ma peau m'enflammait. Sa réaction à ma vue me fit énormément rire. Il ne s'y attendait pas. En même temps, j'aurais dû être dans ma ville natale loin de Paname.
Je marchais pour les rejoindre. Quand j'arrivai à sa hauteur, Tarik essaya de paraître le plus frigide possible. Mais c'était trop tard, j'avais vu sa réaction presque trop honnête en me voyant. Je savais ce qu'il en était. Néanmoins, il me pose la question.
« - Salam. Fit-il.
- Salam.
- Tu ne devais pas être chez tes rents-pa ?
- Si.
- Qu'est-ce que tu fais là alors ?
Je ne lui répondis pas, préférant lui faire signe de me suivre. Nabil, me voyant partir sur le balcon, bouillonna de joie. Ce hmar me faisait mourir de rire, il était content de voir que son plan marchait. Tarik me suivit alors. Mess derrière avait aussi un sourire en coin. Ces mecs allaient me rendre folle.
Sur le balcon, je m'installais sur l'une de chaises. Tarik fit de même.
- Tu m'expliques ? Me demanda-t-il après une bonne minute.
Je sortis une boîte de ma poche.
- Viens par là. »
Il fronça les sourcils détestant recevoir des ordres. Néanmoins, sa curiosité prit le dessus. Maintenant, qu'il était face à moi, je le retournais et lui demandais de se baisser un peu et de fermer les yeux. Je lui mis enfin mon cadeau autour de son cou.
-Tarik-
Elle passa ce qui me semblait être une chaîne en métal froide autour de mon cou. Sa main, effleurant ma peau, me rendait ouf. Je m'étais prêté au jeu, mais je n'aimais pas recevoir des ordres comme ça. Néanmoins, je m'exécutais. Cette femme était une sorcière.
« - Joyeux anniversaire mi lionu.2 » Me chuchota-t-elle au creux de mon oreille.
J'eus des frissons tout le long de ma colonne vertébrale. Ce surnom me rendit ouf. J'ouvrais alors les yeux et tombais face à ses pupilles marron-vert comme les miennes.
Troublant.
Wow. Zebi, que cette femme pouvait être belle. Mon regard se fit plus bas, je vis alors un cœur anatomique symbole de PNL en argent. Je vrillais. Il était sublime. Ça avait dû lui coûter une blinde. J'étais grave touché. J'essayais de ne pas le montrer. J'avais peur de tout ce qu'elle me faisait ressentir. J'avais peur qu'elle séduise mon cœur et le brise. J'avais peur qu'elle fasse du mal à ma mif. Je serais prêt à tout pour les miens.
Et puis merde !
Je pris son visage entre mes mains et l'embrassais avec passion. Ce baiser était fort comme si on en avait besoin. Oui, c'est ça, j'avais besoin de la faire mienne. Je l'ai sentie ne plus respirer. Je l'avais prise de court. À contre cœur, je me retirais. Alors qu'elle reprenait son souffle, son front contre le mien, je lui dis :
« - Merci. Merci Bella.
Son regard transperça le mien, puis elle fondit sur mes lèvres. Wallah. Cette femme allait me rendre cinglé. Le baiser se fit encore plus passionnel. On se surprit à mordre les lèvres de l'autre. Cela faisait bien longtemps que ma langue avait accès à sa bouche. C'était sauvage, j'adorais ça. Ses doigts dans mes cheveux courts en train de repousser me rendaient frappé. Mes mains sur ses hanches se resserrèrent. C'était viscéral.
À bout de souffle, on se sépara pour la deuxième fois.
- Bella ?
À son surnom, ses yeux plongèrent une nouvelle fois dans les miens.
- Tu me rends ouf Bella.
Elle déposa cette fois-ci un chaste smack sur mes lèvres. J'allais devenir accro à ses lèvres.
- Tes lèvres sont agréables.
- Les tiennes sont pas mal non plus. Me dit-elle. On devrait peut-être rentrer, ça fait un moment qu'on est parti. Rajouta-t-elle.
Je reprenais petit à petit mes esprits.
- Hmm. »
Leia rentra à l'intérieur. Je caressais son cadeau de ma main. Ça m'avait vraiment touché. Elle m'avait vraiment manqué quand elle était partie en Corse. Je rentrais à mon tour.
-Leia-
J'étais rentrée sans attendre Tarik, ne voulant pas trop créer des soupçons. Mon regard traversa la pièce. Je voyais la mif de l'homme auquel je m'attachais de plus en plus s'amuser dans ce petit appart de cité. Ils respiraient le bonheur, tout ça grâce aux deux frères. Je prenais le temps de tous les dévisager, tout le monde était là.
Une fille aux cheveux cuivrés attira mon attention, on n'avait pas l'habitude de voir des femmes aux fêtes QLF. Ces vraies soirées familiales, pas comme les sorties en boîte de nuit quand les garçons partaient à la chasse aux groupies dans lesquelles se vider. C'était l'une des seules femmes de la soirée. Elle se détachait par sa présence. C'est comme si je la connaissais, comme si nous nous étions déjà rencontrées dans l'une de nos vies antérieures. Elle me semblait si amicale. Elle avait beaucoup d'assurance à danser comme ça au milieu de tous ces hommes qui comblaient la pièce. Mais ce qu'elle fit quelques secondes après eu le don de m'étonner encore plus.
Wow.
Elle avait du culot et un sacré caractère. On ne pouvait pas la louper. Lucas assis plus loin sur le canapé rigolait avec Sabri qui avait l'air de bouder. Il était vraiment chou. Elle le prit par le col et le ramena vers la piste de danse et il sourit. Tous les deux habillés dans un style plutôt street. Sabri avait toujours sa fameuse casquette, son jogging, un gros sweat, tous noirs ; ainsi qu'une sacoche Louis-Vuitton et des Nike Air Max 95 Essential. Quant à la femme aux cheveux cuivrés, ce style street n'enlevait rien à sa féminité.
Je ne comprenais toujours pas ces histoires de garçons manqués et ces codes vestimentaires, un tel est genrée femme, l'autre homme. Qu'est-ce qu'on en avait à foutre ?
Elle portait une casquette et un sweat-shirt aussi noir que je reconnus direct, le sweat Seine Zoo Records. Je pensais alors à Nekfeu et le $-Crew. Je souriais à cette pensée. Elle portait aussi un jean avec ourlets bleu et des Nike MD Runner. Ils étaient sacrément stylés, et sacrément bien assortis tous les deux. De loin, on aurait pu croire qu'ils ne se connaissaient pas, mais je m'étais rapprochée et vis clairement qu'ils étaient proches.
Je m'asseyais à côté de Lucas et lui demandais :
« - C'est qui pour Sabri ?
- C'est Tonia, la copine de Bené.»
La réponse de Casper m'intrigua au possible. J'avais envie de connaître cette Tonia. Qui était-elle ?
Mon regard se perdit plus loin dans la pièce et croisa celui de Tarik. Toujours aussi beau. On resta comme ça les yeux dans les yeux de longues minutes. C'était comme s'il n'y avait plus personne autour de nous. Comme si nous étions plus que deux sur terre.
« - Alors c'est toi la fameuse Leia ?
Cette voix m'avait fait sursauter et sortir de mes pensées focalisées sur Tarik. Je me tournais vers la personne en question. C'était Tonia.
- La seule et l'unique. Et j'imagine que tu es Tonia ? Demandais-je tout en connaissant déjà la réponse.
- Parfaitement. C'est moi. Me répondit-elle tout en me souriant.
- Alors Sabri ? Ça se passe bien entre vous ? J'ai vu qu'il boudait tout à l'heure. Dis-je en rigolant.
Cela la fit aussi rire.
- Plutôt oui. Et si monsieur boudait, c'est parce que je l'ai disputé tout à l'heure, car il avait pris les mauvais gâteaux apéritifs. Mais bon, j'ai l'habitude avec lui. Dit-elle en rigolant.
Plus sérieusement elle reprit.
- C'est ce qui fait son charme aussi.
- Je vois. Dis-je en acquiesçant.
Je me sentais bien en présence de Tonia. Cette fille était bizarrement apaisante, malgré son fort caractère. Cela se voyait. De plus, Lucas m'avait aussi dit qu'elle était comme Tarik, algérienne et corse. Alors, forcément, elle n'avait pas sa langue dans sa poche. J'aimais énormément les gens comme ça, qui n'hésitent pas à dire les choses.
Elle se tourna vers moi.
- Tiens, voilà mon numéro. Comme ça, on pourra se voir autour d'un café.
- Oh, grazie. Bah, franchement avec plaisir.
- Sabri m'a dit que tu avais un petit frère ?
- Oui Tumasjiu. Il a seize ans. Il aura dix-sept le quinze mars.
- Alors vous êtes bien corses. Dit-elle en souriant.
- Oui, de mes deux parents. Et toi, j'imagine que Tonia est le diminutif d'Antonia ?
- Oui, mais je n'aime pas mon prénom. Fit-elle agacée.
- Alors je t'appellerai que par Tonia. Elle me remercia de la tête. Je comprends, moi aussi, j'ai du mal avec Leia, je préfère qu'on le prononce Léa. J'aime bien comment il est orthographié, mais c'est tout.
- Oui, car sinon on doit te sortir en permanence la blague de la princesse Leia, c'est ça ?
- Oui. Dis-je blasée.
- Du coup, Tumasjiu, c'est le prénom corse de Thomas ?
- Oui, c'est ça. Acquiesçais-je.
- OK. Bon, je vais aller embêter Sabri, je reviens. » Dit-elle tout en partant.
Ce qui eut le don de me faire rire de nouveau. Je passais une excellente soirée. Je n'en revenais toujours pas. J'avais embrassé Tarik. Rectification, il m'avait embrassé. Je ne sais pas à quoi tout cela va nous mener. Mais une chose est sûre, c'est que ça a illuminé ma soirée. Je me sentais bien. Ce soir-là, je me sentais belle, forte, entreprenante, gentille, sociale, intéressante. J'avais l'impression de revivre avec eux.
Je regardais Mess, notre trajet en voiture était si agréable. Puis je passais à Mohamed et Amine, j'ai tellement ri avec eux. Le fait qu'on soit de la même génération faisait qu'on avait énormément en commun. Moi, qui pensais avec le temps que je ne m'entendrai plus avec des gens de mon âge. En général, je traînais avec des gens plus vieux, avec qui je peux avoir de grands débats et conversations matures. J'aimais leur façon d'être posés. J'aimais aussi traîner avec les plus jeunes, les conseiller, les guider, telle une grande sœur. Bien évidemment, l'âge ne voulait absolument rien dire. Étant donné que des plus vieux que moi étaient complètement immature, comme ce type de vingt-six ans que j'avais fréquenté. Une grosse blague et un ego beaucoup trop surdimensionné. Il y avait aussi des plus jeunes avec la maturité et la sagesse digne des plus grands. J'avais tant à apprendre d'eux.
Je regardais le reste des QLF, et je m'étais dit que je me sentais bien ici. Et que je pourrais bien y rester toute ma vie.
1 zebi : c'est organe sexuel et urinaire de l'homme en argot. L'interjection zebi sert à exprimer divers sentiments, comme l'indignation, l'étonnement, la frustration, la colère, etc.
2 mi lionu : mon lion en corse
Voilà le chapitre 21, j'espère qu'il vous aura plu.
La préparation de l'anniversaire surprise ?
La réaction de Tarik ?
Leurs premiers baisers ? 🥴😘😏
La rencontre avec Tonia?
On se retrouve vendredi soir !
Ou sur insta : saphirabluesharkwttpd
Bisous 💙
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