Chapitre 12
Chapitre 12
-Leia-
« - Du coup, tu serais ok pour qu'on se capte ? Je veux faire les choses ienb Bella. Et par "choses bien" je n'entends aps des vieilles disquettes claquées au sol, mais genre de réelles actions concrètes, tu vois ? »
Le message de Tarik me déconcerta. Se revoir après notre désastreuse rencontre, je ne savais pas si j'avais envie de ça. Mais j'étais tentée. Son sms de la veille m'avait touchée. Le fait qu'il se confie autant, je savais que ce n'était pas forcément dans ses habitudes, même loin de là. Peut-être que j'étais folle, débile, mais j'avais envie de voir comment cette nouvelle rencontre se passerait. Bien évidemment, je n'aurais rien oublié, je n'oublierais pas.
Prise d'un élan de folie, je lui répondis.
« - Je ne suis pas hyper enchantée par l'idée, mais il faudra bien qu'un jour, on se revoie, non ? »
Sa réponse se fit presque dans la seconde.
« - Merci de m'accorder cette deuxième chance. »
N'ayant même pas le temps de répondre, je reçus un second sms.
« - Du coup, comment on fait ? »
Comment on faisait quoi ? Attends... Il voulait qu'on se revoie là. Je buguais réalisant ça.
« Attends, tu veux dire qu'on se retrouve maintenant ? »
« Oui » Me répondit-il.
« Oh. Bah, ok » Fis-je complètement prise au dépourvu.
« Où ça ? » Demandais-je.
« - Chez toi, ce serait mieux niveau anonymat, si ça ne te dérange aps. Je n'ai aps non plus envie d'être dérangé au Zoo. »1
Encore prise au dépourvu, je lui répondis.
« Ok. Je t'envoie l'adresse. »
*
Une bonne demi-heure après son message, j'entendis sonner à l'interphone. Je répondis.
« - C'est oim. Fit-il de sa voix grave.
Je frissonnais.
- Je t'ouvre. Je suis au troisième étage. Porte C6. Pas besoin de toquer, c'est ouvert. »
Je regardais ma porte d'entrée attendant qu'elle s'ouvre sur « le mec que tu as préféré à moi ». Que dis-je ? Tarik. J'avais vraiment du mal à me faire à l'idée.
Je m'étais habillée en deux-deux. Ma tenue comportait un jean taille haute, un t-shirt à manches longues couleur lavande et mes bijoux fétiches : ma bague renard, celle avec un saphir et une autre dorée toute simple, mes boucles dorées en anneaux et étoiles, ainsi que mon hélix. Je m'étais aussi maquillée. J'avais un peu de mascara, ainsi qu'un trait d'eye-liner, mon baume colorant légèrement mes lèvres. Mes cheveux étaient rassemblés dans un chignon vite fait. Je voulais vraiment ne pas trop en faire, être simplement moi.
J'étais peut-être conne d'avoir accepté de le voir. Surtout après ce qu'il s'était passé, mais j'avais envie d'y croire. Est-ce que c'était parce que j'étais attaché au « mec que tu as préféré à moi » ou parce que j'avais envie de croire à une histoire possible avec le rappeur Ademo comme il me l'a reproché ? Ou bien encore, était-ce parce que je voulais vraiment connaître Tarik, l'homme derrière le rappeur ? Est-ce que si ça avait été un mec ou une meuf' lambda, j'aurais accepté ? Peut-être pas...
Plus les secondes passaient, plus je stressais. Notre dernière rencontre s'était tellement mal passée que je ne pouvais pas être sereine. J'avais peur d'être une nouvelle fois d'être déçue et d'avoir le cœur brisé. Si c'était le cas, je me le reprocherais toute ma vie. Car c'était à cause ou grâce à moi que je le revoyais. Seul l'avenir nous dira si j'avais fait la pire connerie de ma vie en acceptant cette seconde rencontre.
Je fixais toujours la porte depuis mon salon/chambre/cuisine. C'était souvent le cas quand on était étudiant, tristement, n'ayant pas les moyens. Je m'étais dit que cela faisait creepy de fixer mon entrée comme cela.2 Alors, je décidai de m'asseoir sur mon clic-clac, faisant mine d'être sur mon portable. Une seconde plus tard, j'entendis la porte s'ouvrir et se refermer. Je vis sa tête dépassée de l'embrasure de la porte.
« - Salut. Son regard sur moi me fit frissonner une nouvelle fois.
Il portait un polo bleu marine, ainsi qu'un jean noir avec les genoux troués. Ce dernier avait de beaux ourlets, laissant apercevoir à ses pieds des Nike. Un modèle que je n'avais jamais vu, mais vu les détails, je pensais qu'elles devaient coûter une petite fortune. Il avait aussi un bomber blanc magnifique. Je remontais une nouvelle fois vers son visage. Je ne me faisais toujours pas à ses cheveux courts. Cela faisait quelques semaines qu'il s'était coupé les cheveux. Même s'il était sexy comme cela, je ne pouvais m'empêcher de le trouver encore plus craquant quand ils les avaient long.
- Salut. Dis-je en tapotant de la main la place à côté de moi.
- Tu vas bien ? Me demande-t-il tout en s'asseyant avec précaution.
Il déposa son bomber près de lui sur le clic-clac.
- Ça peut aller et toi ?
- Ça va comme tous les jours.
- Tu t'auto-cites. Lui dis-je avec un petit sourire.
Il se crispa à cette remarque. Je le vis fermer les yeux quelques secondes, puis il me répondit.
- En même temps, ce que je dis dans mes sons, c'est ce que je pense réellement. Comme je te l'ai dit, je ne joue pas de rôle.
- Oui, je me doute bien. Dis-je en acquiesçant.
- Je vais devoir m'y faire.
- À quoi ? Demandais-je intriguée.
- À ce que tu nous écoutes.
- Hm, je vois.
- Ça va, tu t'en sors avec ton film ?
Je souris voyant qu'il essayait de faire des efforts pour se rattraper. En même temps, c'est tout à fait normal. Je n'avais pas à me réjouir de ça.
- Ça va. Je stresse un peu de ne pas avoir assez de temps pour le finir. Tu voudras voir l'avancée ? Je ne l'ai pas là, il est à l'école, mais je ramènerais le tout sur mon disque dur la prochaine fois.
- Grave. Je trouve ça hyper stylé ! S'exclama-t-il.
Donc il y aura sûrement une prochaine fois. J'essayerais de ne pas m'emballer. Mais cette idée me réjouissait à un point.
- Tu veux boire quelque chose ? Lui proposais-je.
- Hm. Oui, j'veux bien. T'as du Coca ?
- Non, désolée, je n'aime pas ça. J'ai du jus d'orange, du thé, de l'eau au citron. Personnellement, je vais me faire un thé à la menthe. Lui dis-je en lui montrant mes thés en vrac.
- J'veux bien un thé à la menthe alors.
Je mis l'eau à bouillir et sortis deux tasses.
- Tu veux laquelle ? Lui dis-je en me tournant vers lui.
Dans ma main gauche, se trouvait une tasse Studio Ghibli, dans l'autre une tasse Naruto, où l'on pouvait y voir Naruto se reposant contre Jiraya.
- Celle avec Jiraya et Naruto. Me dit-il avec un petit sourire. Ce qui me combla de joie. Tu regardes Naruto, donc ? Me demande-t-il.
- Oui, c'est un de mes mangas préférés. Lui dis-je tout en remplissant sa tasse d'eau chaude. D'ailleurs, Jiraya est l'un de mes personnages préférés. J'ai trop pleuré quand il est mort.
- Tout le monde a versé une larme à ce moment-là.
- Mais ouiii.
Je remplissais la mienne, puis mis le thé dans deux infuseurs que je glissais dans nos tasses fumantes.
- Tiens. Fais attention, c'est chaud. Lui dis-je en lui tendant la sienne.
- Cimer.
Il était toujours aussi stoïque. C'est fou comme cet homme pouvait paraître froid et frigide. Mais je cru voir une micro expression quand il me remercia, comme un mini sourire presque imperceptible. Je le regardais boire pour voir s'il appréciait avant de prendre ma première gorgée.
- Ça m'rappelle le bled. Dit-il apaisé.
- Contente que ça te plaise. Répondis-je souriante.
Quelques minutes passèrent dans le silence. Mais un silence pas lourd, juste reposant. J'appréciais ce moment de calme, me laissant complètement aller dans le canapé.
- J'peux fumer ? Me demanda Tarik en se tournant vers moi.
- Oui, vas-y, il n'y a pas de problème. Juste, ouvre la fenêtre.
Il se leva après avoir roulé une clope, ouvrit ma fenêtre, se mit au bord, le soleil se couchant se reflétait dans ses lunettes de soleil qu'il avait gardé depuis le début. L'odeur de la cigarette, malgré l'air entrant dans la pièce, me parvint vite au nez. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas fumé. D'habitude, je l'aurais fait en soirée, et encore pas forcément. Mais là, j'en avais envie. Je m'approchais de lui, me penchai. Il fut surpris.
- Je peux tirer une latte ? S'il te plaît.
Il me regarda intrigué.
- Vas-y. Me dit-il tout en me passant sa clope.
Je la pris entre mes doigts et la portai à ma bouche. Je sentais la fumée pénétrer mes poumons. Ça me piquait la gorge, j'avais envie de tousser. En même temps, cela faisait si longtemps que je ne m'en étais pas allumé une. Ce serait mentir si je disais que cela ne me faisait pas un bien fou.
- Te donne aps un genre, je vois bien que t'as envie de tousser.
- Je ne me donne pas un genre. Je ne fume juste pas souvent.
- Pourquoi maintenant alors ?
- J'en avais envie. Lui répondis-je en le regardant dans les yeux pour appuyer mes propos.
- Hum. Je vois. »
On resta là, un moment, comme ça à se passer sa cigarette de sa bouche à ma bouche en silence. Je ne ressentais aucun besoin de parler avec lui. C'était bizarrement naturel. Bien qu'au début, je ne l'étais pas, étant stressée. Mais depuis le thé, c'était si simple. Le soleil avait totalement disparu du ciel depuis un moment. Les étoiles, malgré la pollution parisienne, montraient le bout de leur nez. La lune si belle était là aussi. Elle était quasiment pleine.
« - Elle est encore belle ce soir. Dis-je tout bas.
- Oui. » Acquiesça-t-il.
La sonnerie de son portable nous interrompit. Le nom Taktak apparu sur son écran. Je compris alors que Karim, l'un de ses amis, l'appelait.
« - Oui ?
Quelques secondes passèrent pendant qu'il écoutait son interlocuteur. Il fronça les sourcils.
- J'arrive en despi. »3
Il raccrocha, se tourna vers moi.
« - Je décale.
- Pas de soucis, j'avais bien compris.
Il se dirigea vers ma porte après avoir enfilé son bomber blanc.
- À la prochaine ? Demandais-je.
- À la prochaine Bella. »
Cette dernière phrase et ce petit surnom eurent l'effet de me rassurer et de me voir sourire.
1 Zoo : la cité, comment les QLF appelle les Tarterêts
2 creepy : glauque, bizarre, sinitre, terrifiant en Anglais
3 en despi : en vitesse
Voilà le chapitre 12, j'espère qu'il vous aura plu.
Tarik qui veut revoir Leia maintenant ?
Les réflexions de Leia ?
L'arrivée de Tarik ?
Leurs conversations ?
Le moment cigarette à la fenêtre ?
On se retrouve vendredi soir !
Prenez soin de vous 💜
Camille
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