Voici une suite d'OS que j'avais écris pour le calendrier de l'Avent que nous avions fait avec SweetInsania, comme je fais du tri dans mes écrits sur mon ordi, je les republie dans mon petit recueil ^^ 

Il y en a 4 en tout, de différents genres mais qui reprennent le même personnage principal ^^  Et voici donc le premier ~ 

***

Il était environ dix-huit heures et il faisait noir quand je sortis de chez moi. Comme tous les jeudi soir, j'avais rendez-vous à notre café habituel. C'était l'amie que je devais rejoindre qui m'avait fait connaitre cet endroit, et depuis se rencontrer là-bas était devenu une sorte de rituel pour nous.

Je marchais tranquillement en m'emmitouflant dans l'écharpe en laine grise que je portais, fourrant mes mains dans les poches de mon trench noir. Nous n'étions que début décembre et il faisait déjà froid comme au pôle Nord. Enfin, c'était peut-être moi qui étais frileuse, ou mal couverte pour sortir...

Mes réflexions furent interrompues quand mes pas me menèrent enfin devant l'enseigne éclairant la ruelle, les lettres rouges du Oly's Café. J'entrais rapidement, faisant tinter à mon passage la clochette située au-dessus de la porte d'entrée. Le propriétaire du café releva la tête derrière son comptoir puis m'adressa un petit sourire, reconnaissant l'habituée des lieux que j'étais.

J'allais m'asseoir à ma table habituelle et quelques minutes plus tard je commandais un café latte, le même que toujours, mon préféré. Je regardais mon téléphone, il était dix-huit heures vingt. J'avais une bonne dizaine de minutes d'avance, pour cause, j'avais beaucoup de choses à raconter de vive voix, même si seulement une semaine avait passé depuis la dernière fois que l'on s'étaient vues.

Le serveur m'apporta mon café un court instant après, et en le remerciant je commençais à touiller le liquide brunâtre avec ma cuillère. Au moment où je me demandais comment mon amie allait bien pouvoir réagir à ce que j'avais à lui raconter, j'entendis la porte s'ouvrir de nouveau, laissant entrer celle que j'attendais.

Elle se dirigea instantanément dans ma direction, un sourire déformant son visage quand elle remarqua ma présence.

- Salut Rose ! m'exclamais-je en lui rendant son sourire.

- Tu es bien en avance aujourd'hui toi ! dit-elle en s'asseyant en riant un peu.

La jeune brune n'eut pas le temps de poser son sac et d'enlever son manteau qu'un autre serveur vint s'occuper de nous. Le café se remplissait un peu plus à cette heure. Dès le premier regard, je remarquais que le garçon qui se tenait à côté de nous était nouveau ici. Il devait avoir peut-être un an de plus que moi, soit deux ans de plus que Rose.

- Que puis-je vous servir mademoiselle ? demanda-t-il avec assez d'assurance pour tromper l'impression de petit nouveau qu'il donnait.

Rose commanda le gâteau du jour, un fondant au chocolat fait maison, ainsi qu'un chocolat chaud. Pendant qu'elle fourrait son nez dans la carte du jour, je voyais le serveur, joli garçon il faut le dire, dévorer des yeux mon amie. Cela me décrocha un sourire et je me retenais de faire la moindre remarque tout de suite. Puis il s'en alla préparer sa commande et j'haussais les sourcils d'un air suggestif tandis que la brune en face de moi reposait la carte.

- Quoi ? demanda-t-elle en jouant nerveusement avec une mèche de cheveux.

- Tu as un ticket avec celui-ci ou je ne m'y connais pas.

- Depuis quand tu t'y connais là-dedans ? répliqua-t-elle en rougissant un peu.

- Les soirées étudiantes. Rien qu'une ou deux ça te donne une expertise complète dans ce domaine je t'assure. Répondis-je en riant.

Alors que j'allais continuer, je me stoppais en voyant le jeune serveur revenir presque en courant vers notre table. Il s'efforça de reprendre une allure normale quand il fut plus proche de nous et déposa simplement le contenu du plateau sur la table. Il resta planté là quelques secondes sans rien faire avant de se dépêcher de repartir, et je regardais de nouveau mon amie avec un sourire en coin.

- Je te dis, je suis certaine qu'il te louchait dessus !

- Emilia arrête c'est gênant !

- Mais c'est pas gênant, il est mignon, et puis il a l'air d'être un bon coup si tu veux mon avis.

Je vis la jeune fille en face de moi devenir rouge pivoine, la connaissant elle avait sûrement sur-interprété ce que je venais de dire. Cela me faisait bien rire dans tous les cas.

- Bon alors dit moi ce que tu devais me raconter !

Elle changeait de sujet, c'était clair comme de l'eau de roche, mais j'étais tellement pressée de raconter mon histoire que cela ne me gêna pas plus que cela.

- J'ai rencontré un garçon...

Mon amie entortillait une mèche châtain foncée autour de son doigt d'un air absent quand elle comprit ce que je venais de dire.

- Quoiiiii ?! C'est vrai ??

- Bien sûr que c'est vrai patate, sinon je te le raconterais pas ! répondis-je en riant un peu.

C'est sur ces mots que je commençais à raconter mon histoire, me remémorant chaque détail avant de lui raconter.

***

Tout s'était passé le mercredi de la semaine dernière. D'humeur assez festive, et entrainée par l'idée de pouvoir m'amuser un peu, j'avais décidé de m'inviter à une soirée organisée par quelques amis que je m'étais fait à l'université. Ce que je n'avais pas prévu c'est l'ampleur que cette soirée prendrait.

Une fois arrivée, j'avais été présentée à la vingtaine de personnes présentes dans l'appartement du centre-ville qui recevait la petite fête. Ça aurait été un mensonge de dire qu'un des garçons, Evan, ne m'avait tapé dans l'œil dès mon arrivée. Il était grand, blond, avec des yeux bleus qui perçaient les miens avec intensité quand son regard croisa le mien. Il n'avait suffi que d'un regard pour que je ressente une attirance des plus puissantes pour ce garçon que je ne connaissais même pas.

S'en suivit le début de la soirée, les lumières furent éteintes, la musique lancée dans une pièce, et le couloir vers la cuisine ouvert à ceux qui ne voulaient pas danser. Entrainée par le rythme, j'en avais presque oublié les beaux yeux bleus, et j'avais d'ailleurs décidé de ne pas me faire de faux espoirs à ce sujet. Après tout, j'étais une habituée des rencontres sans lendemain, et je n'avais pas envie de me faire décevoir une fois de plus. Cependant, destin ou autre, on avait décidé que la soirée se prolongerait d'une façon différente de celle que j'avais imaginée.

Le temps passa, et danser avec une de mes amies sans relâche m'avait donné soif. Devinant le chemin vers ce qui étancherait ce besoin, je me faufilais discrètement jusqu'à la cuisine. Etonnamment celle-ci était vide. Je faisais donc comme chez moi, prenais un gobelet en plastique posé sur le plan de travail de la kitchenette, prenait une des bouteilles d'Ice-tea qui était dans le frigo et me servait. Je buvais mon verre d'une traite et soupirais d'aise avant de ranger la bouteille au frais, évitant de loucher sur les quelques bouteilles d'alcool dont je ne voulais pas entendre parler. Au moment où je me retournais je vis derrière moi quelqu'un se pencher par-dessus mon épaule pour ouvrir à son tour le frigo. Je sursautais et posais une main sur ma poitrine.

- Désolé je ne pensais pas te faire peur.

Je relevais les yeux vers celui qui venait de déclencher une mini-crise cardiaque chez moi quand sa vue me percuta. Ces yeux bleus, ce sourire, ces cheveux blonds. Comme un cliché, il avait fallu que le garçon qui me plaisait bien, et que j'avais évité jusqu'à maintenant, se pointe derrière moi sans prévenir.

- Non ce n'est rien. C'est moi qui suis trop nerveuse. Répondis-je en m'efforçant de sourire.

Il sourit, d'un sourire ravageur pour mes yeux. Et comme ma mauvaise manie de dévisager les gens avait le don de se manifester aux moments les moins opportuns, je me mis à descendre mon visage vers le reste de son corps. Je remarquais dans l'instant que même si de loin il ne le semblait pas, il avait l'air d'être bien bâti. Il avait suffisamment de muscles là où il fallait, et cela me plaisait bien de cette façon. Avant même que je n'ai le temps de me reprocher mentalement ces pensées ridicules, je le sentis prendre ma main pour me ramener vers la pièce principale.

A ce moment-là, j'avais clairement l'impression que toute activité cérébrale avait cessé chez moi, tout autour de moi était trouble, la seule sensation qui me restait était celle que la chaleur de sa main contre la mienne me transmettait. Une fois de retour dans le salon, je vis que la lumière était de retour, et je compris rapidement en voyant l'heure que c'était parce qu'il valait mieux calmer l'ambiance plutôt que de voir les flics débarquer.

Je jetais un coup d'œil par-dessus mon épaule, me demandant si le blond comptais lâcher l'emprise qu'il avait sur moi tôt ou tard. Il sembla s'en rendre compte en même temps que moi et retira sa main en la plaçant derrière sa nuque d'un air gêné.

- Euh... Désolé...

Il se mordait la lèvre inférieure en baissant les yeux vers moi, visiblement troublé par sa façon d'agir avec moi. Sa réaction me fit sourire légèrement et je cherchais désespérément une idée pour faire avancer un peu les choses, contrairement à l'idée que je m'étais faite initialement.

- Tu ... Sais jouer aux fléchettes ? dis-je en fixant des yeux les fléchettes plantées dans une cible sur le mur à côté de nous deux.

- Je me débrouille on va dire. Et toi ?

- Non j'en ai jamais touché de près ou de loin. Tu m'apprends ?

Je ne savais pas pourquoi parmi toutes les idées possibles et imaginables c'était celle-ci qui m'était venue, mais ce qui était fait, était fait. Le petit sourire qu'il afficha me fit comprendre que mon idée ne lui déplaisait pas. Il prit de nouveau ma main et me tira doucement vers lui après avoir pris dans sa main une des fléchettes. Je sentais la chaleur envahir mon corps alors qu'il plaçait la fléchette dans ma main, sa main dans la mienne. Il posa sa main libre sur mon épaule, m'attirant délicatement contre lui.

- L'essentiel, c'est de fixer ton regard vers le centre de la cible.

Cela paraissait simple, en outre, ce conseil paraissait bien inutile pour comprendre comment jouer. Mais sentir son souffle caresser mon cou tandis qu'il se baissait pour m'aider à viser et tirer ce petit bout de plastique tordu... C'était une sensation qui me resterait dans la peau pendant un moment.

Il m'avait donc apprit comment jouer, mais ses conseils ne m'avaient pas été d'une grande utilité quand il m'avait proposé de l'affronter.

- Le gagnant a le droit de demander quelque chose au perdant. Avait-il dit avant de débuter la partie.

Comme une évidence, j'avais été la perdante. Comme quoi, la chance du débutant, ça n'existait que quand cela arrangeait les autres.

- C'est quoi le quelque chose que tu veux alors ? avais-je demandé en soupirant, déçue d'avoir perdu.

- Ton numéro de téléphone ?

D'abord surprise de sa demande, j'avais ensuite rapidement tendu la main pour inscrire mon numéro dans les contacts de son téléphone. Souriant et ayant le cœur qui battait la chamade comme une adolescente amoureuse au premier regard, je lui rendais son portable en soutenant son regard. Il me sourit et se pencha vers moi avant de déposer délicatement ses lèvres sur ma joue. Je rougissais au contact inattendu puis l'entendais s'écarter. Et sans que j'ai le temps de réagir il était déjà en train de sortir de l'appartement.

Quelques secondes plus tard je vis mon téléphone vibrer, avec un message d'un numéro qui ne resterait pas longtemps inconnu selon moi.

« Hâte d'apprendre à te connaître Emilia. Signé Evan. »

***

Rose avait écouté attentivement toute mon histoire, sans m'interrompre une seule fois, dégustant ce qu'elle avait commandé tout comme devant un film. Quand elle comprit que j'avais fini mon histoire, elle sourit et après que nous ayons échangé longuement sur la question, elle clôtura le sujet en répliquant simplement.

- Eh bah dis-moi, ça promet à mon avis ! J'ai hâte de savoir la suite !

- Moi aussi.

Au moment où je terminais mon latte devenu tiède, le serveur revint en apportant la note pour Rose. Je fronçais les sourcils en demandant si elle l'avait demandé pendant que je parlais. Elle répondit par la négative et prit le ticket dans sa main. Mais quand elle le fit un autre petit bout de papier tomba et je sautais pratiquement de mon siège pour l'attraper. En brandissant le petit bout de papier blanc je vis un numéro griffonné à l'encre noire.

- Je te l'avais dit que tu avais un ticket avec le serveur ! m'exclamais-je en riant.

C'est sur ces mots que commença un long fou rire, animant une fois de plus notre discussion autour des tasses et assiettes vides.