29/04/2021

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L’épée se cala dans sa main et le gantelet de son armure tinta sous l’effet du choc.

Il observa cette lame maudite, celle qu’il avait déjà dû utiliser à maintes reprises. Pour le meilleur et pour le pire.

Une fois de plus, il la brandit, puis l’abattit sur l’ennemi. Un de plus parmi tant d’autres. Un de plus qui l’avait regardé avec ces yeux effrayés, suppliants le chevalier vainqueur de l’épargner. Mais il n’avait plus aucune pitié, alors d’un geste sec, il tranchait les gorges, coupait les membres, les faisait hurler de douleur.

Mais le soir venu, lorsque la victoire était fêtée, lui, le chevalier que rien n’arrête et que rien ne perturbe, restait assis sur une chaise de bois, un verre à la main, à se demander ce qu’il faisait là.

Et les scènes repassaient dans son esprit, il les revoyait devant lui. Qu’il ferme ou qu’il ouvre les yeux, le rouge écarlate du sang giclait autour de lui, qu’il approche ou non cet alcool de son nez, l’odeur âcre des cadavres et du brûlé refaisait surface, qu’il marche ou qu’il reste de marbre, le craquement des os sous ses lourds pas le faisait frissonner, et qu’il crie ou qu’il se mure dans le silence, les cris enragés et désespérés sifflaient dans ses oreilles.

C’est comme ça qu’était sa vie. Brandir le fer pour survivre puis regretter pour recommencer.

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Mot de la semaine : gauntlet