16/04/2021

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Le chasseur s’approche doucement. D’une main assurée, il met en place ses lunettes de vision. Rouges comme le sang, elles lui permettent de tirer avec une précision beaucoup plus nette.

Il cale son œil gauche contre le viseur, retient presque sa respiration et, calé contre son épaule, le fusil résiste au vent. Là, il repère sa cible. Le renard roux saute parmi les brindilles, il court rapidement, sûrement en train de lui-même chasser quelques rongeurs.

La pensée qu’un chasseur se fasse lui-même chasser étire un sourire sur ses lèvres. Le pauvre il ne s’attend à rien.

Le renard se tourne, la queue pleine de doux poils dressée, fière de son possesseur pour être aussi malicieux. Il tourne la tête puis, dans œil espiègle, fixe le chasseur.

Le renard a vu son prédateur, pourtant il ne s’enfuit pas. Il ne l’a pas réellement vu, se dit le chasseur. Et pourtant, à l’aube de cette nuit sombre, le renard perçoit tout, entend tout, prévoit tout. Et l’ours qui surgit de derrière faisait aussi partie du plan.

Le chasseur qui chassait s’est fait chasser du terrain par sa chasse.

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Mot de la semaine : tail