03/01/2021

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Elle regarde les poissons dans l’eau. Ils nagent doucement dans leurs bocaux, font demi-tour, traverse à nouveau. Ils ne font que ça, les poissons dans l’eau, ils tournent inlassablement, mais Ninon les aiment bien, les petits poissons. Elle aime bien la fête foraine aussi, il y a tellement de monde, une foule de bonne humeur dans un grand espace de joie.

Lorsqu’elle les a vus offerts à ce stand de « pêche aux canards », elle n’a pas pu s’empêcher de lâcher la main de son papa, de se faufiler entre les grandes personnes qui la séparaient de son stand devenu favori et de venir contempler les jolies créatures marines.

C’est au moment où elle se tourne pour demander si elle peut en avoir un à son père que Ninon perd pied. Elle ne voit pas son papa, mais il y a tellement de gens autour d’elle, tellement de cris, tellement de couleurs dans ce grand mélange de tête. Et Ninon est tellement petite, tellement fragile dans sa petite robe rouge, avec son carré bien coupé et son lapin en coton.

Ninon panique, elle tourne sur elle-même, décide de quitter le stand, quitte à laisser les poissons, elle marche au milieu des autres, ne comprend pas où  elle est. Elle attire les regards, que fait cette petite au milieu de tous ? Alors, arrivée près d’un stand à crêpes dont elle se souvient, elle s’arrête, se sent oppressée, apeurée.

Elle ne veut pas rester dans cette fête foraine pour l’éternité, elle veut revoir son papa, sa maman, elle veut manger des bonbons et avoir un poisson. Des larmes perlent, coulent, puis des dizaines d’autres les suivent. Elle couine de plus en plus fort au fil du temps jusqu’à que, d’une oreille lointaine, elle entende son prénom.

« Ninooon, Ninooon », son papa vient la sauver.

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Mot de la semaine : red