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XV

Ne me déçois pas.


Il sort et passe devant moi pour aller vers une voiture noire, il l'ouvre et d'un geste m'invite à monter à ses côtés.

Je m'arrache tant bien que mal à mon bonheur devant ce spectacle nocturne et le rejoins dans l'habitacle de sa BMW noir. À croire qu'avoir des parents qui gagnent bien leurs vies n'est pas si mal. Les sièges sont tellement moelleux et énormes que j'ai l'impression que je vais me noyer dans le mien.

Avant de partir il me tend un bandeau et me demande de le mettre sur mes yeux, ce que je fais. J'avais oublié quelques instants que j'étais sensée être toujours captive malgré le fait que l'on soit dehors. Je l'entends enclencher ce que je suppose être la sécurité enfant puis il démarre enfin la voiture et nous partons.

Instinctivement, je compte, dans ma tête, le temps qu'il nous faut pour arriver. La maison est donc à environs 6 minutes et 34 secondes de l'endroit où on s'arrête finalement. On ne sait jamais, cette information pourra peut-être s'avérer utile plus tard. Il coupe le moteur et me dit :

  - C'est bon tu peux l'enlever.

Ce que je fais. Je ne suis pas particulièrement à l'aise dans les endroits où je ne peux pas voir clairement. Nous sommes garés sur une sorte de parking désert, ce qui, dans l'immédiat, n'est pas vraiment rassurant. C'est là que je commence à réfléchir bien plus vite. Nous sommes dehors, dans un endroit désert, seuls et personne ne sait où je suis. Tout à coup tout ça me semble bien plus louche et effrayant. Un mélange de peur et de doute se plante dans mon estomac, le tirant vers le bas et me donnant tout de suite l'impression que quelque chose de mauvais risque de se passer ce soir. Tom sort de la voiture et claque la portière, il avance calmement et s'arrête quand il remarque que je ne le suis pas. Il se retourne lentement en m'interrogeant . Je me rue vers sa portière et enclenche la sécurité.

Il revient vers ma portière et tente de l'ouvrir en vain. Je me tasse le plus que possible dans mon siège, je ne sais absolument pas ce que je suis sensée faire mais au moins ceci me fera gagner un peu de temps. Je vois sur son visage, de l'autre côté de la fenêtre, une sorte de déception tirer ses traits. Quand il ouvre à nouveau les yeux il lève sa main droite vers moi et laisse apparaître dans mon champs de vision ce qui semble être les clés de la voiture. Mon corps se glace, je sais pertinemment ce qui m'attend dehors et je refuse à tout prix d'y aller.

Il appuie sur un bouton, les lumières à l'intérieur de la voiture s'allument découvrant ainsi mon regard terrifié. Tom ouvre la portière et un vent froid entre dans l'habitacle et me donne des frissons.

  - Ce n'est pas ce que tu crois. Viens au lieu de faire l'idiote.

Son ton est dure mais son visage ne laisse rien paraître, aucune envie de meurtre ou de choses de ce genres. Il se retourne sans un mot et recommence à avancer. Je le suis sans rien dire, ne sachant quoi faire d'autre. Il connait cet endroit et ses environs bien mieux que moi, j'ai l'avantage du noir mais il a l'avantage du bracelet autour de mon pied. S'il peut m'envoyer des décharges qui sait ce qu'il peut faire d'autre, et je crois que je ne devrais pas l'énerver plus qu'il ne l'est déjà.

À quelques mètres devant Tom je distingue ce qui me semble être une falaise. Je me braque immédiatement, le vide c'est vraiment, vraiment pas mon délire. Quitte à mourir je préférerais autant me vider de mon sang. Il s'approche beaucoup trop à mon goût.

Quand il se retourne il remarque mon air inquiet et s'éloigne un peu du précipice avant de m'inviter à avancer. Je m'approche et quand il s'assoit je l'imite, laissant tout de même entre nous un « périmètre de sécurité » qui me permettrait de courir en ayant un peu d'avance en cas d'urgence. Je lève alors les yeux et prends une mine stupéfaite quand je découvre le paysage qui s'offre à nous.

Pleins de petites lumières sont étalées devant nos yeux comme des lucioles volant dans la nuit. Elles scintillent légèrement, comme des étoiles, mais paraissent tellement plus proches, tellemeent plus accessible. On distingue les fenêtres des buildings, des maisons, des bureaux qui ne dorment pas encore. Cependant ces petites lumières ne sont rien comparées au ciel rempli d'étoiles qui les domine. Il est grand, comme infini, prenant la majeur partie de la vue. Dans le noir, tous ces petits points brillent, et me confortent dans l'idée que sans ces mêmes ténèbres les étoiles n'existeraient pas.

Je baisse les yeux et regarde un instant Tom. Ses yeux reflètent les étoiles et sont tout scintillants, il a l'air émerveillé au moins autant que moi. La simple idée qu'il ait peut être cherché à me tuer me sort complètement de l'esprit pour laisser y entrer des étoiles et un sentiment bien plus agréable.

Les quelques lumières autour de nous me permettent de le distinguer légèrement dans cette pénombre. Ses cheveux ont l'air soyeux et sont un peu en bataille sur son crâne, comme s'il venait tout juste de se réveiller. Ce noir lui ressemble beaucoup, on dirait même que ce garçon est la définition du mot « noir ». Sous son nez droit se dessine un grand sourire qui laisse entrevoir une rangée de dents blanches parfaitement alignées. Il se retourne vers moi avec ce même sourire et me dit d'un ton bien plus enjoué :

  - Regarde là-bas, dit-il en pointant le doigt vers le ciel, c'est l'étoile du berger.

Il me désigne une étoile plus brillante encore que les autres, avant de montrer un autre endroit.

  - Et là on peut voir la constellation du scorpion.

Il dessine la fameuse constellation dans le ciel et je finis par l'apercevoir. C'est vrai que c'est beau vu d'ici. Je lui réponds, plus détendue:

  - Tu as l'air de t'y connaître plus que moi en astronomie

Il laisse quelques secondes passer et son sourire semble s'éteindre doucement de son visage.

Il me regarde à nouveau avec des yeux plus désolés que je ne l'aurai voulu et me dis :

  - On venait souvent ici, Léa et moi.

  - Oh...

J'ai envie de me gifler tellement cette réponse est idiote, mais c'est sorti tout seul. Je ne savais pas quoi répondre, j'ai paniqué. Tom me sort de mes pensées en disant :

  - Nina, j'ai fais exprès de t'emmener ici. Tu voulais en apprendre plus sur Léa n'est-ce-pas ?

  - Oui mais tu sais si...

  - T'inquiètes pas.

Sur cette dernière parole il laisse planer le silence. Un silence que je n'ose pas briser, un silence qui semble douloureux pour lui. C'est vrai que je m'étais mise en tête de découvrir qui était cette fille et qui elle était pour lui mais je sens bien que ça remue des souvenirs qui ont l'air durs. Des choses dont il ne semble pas vouloir se rappeler, ce qui est parfaitement compréhensible. Finalement je ne suis plus si pressé que ça de savoir qui elle est. Je préférais quand il souriait en regardant les étoiles, c'était plus rassurant que le regard vide qui habille désormais son visage.

  - Elle est morte.

  - Quoi ?

Je mets instantanément ma main devant ma bouche. J'ai tellement honte, j'ai parlé sans réfléchir mais je ne m'attendais pas à ça. Elle est toute jeune sur les photos que j'ai vues, elle n'avait pas l'air malade ou quoi que ce soit du genre, juste une petite fille en bonne santé comme pleins d'autres. Peut-être que les photos datent un peu et que Tom a juste eu une puberté rapide ? Elle n'a pas pu mourir si jeune ?

Devant mon air mi-affolé mi-terrifié il sourit tristement et ajoute :

  - Ici. Elle est morte juste ici.

Mes mains tombent de ma bouche et viennent rejoindre ma mâchoire par terre. Comment arrive-t-il à prononcer ces mots ? Ces mots sont des beaucoup trop lourds pour tenir dans l'air. Ce sont des mots qui ne passent pas la gorge tant on a l'impression qu'elle se serre autour d'eux pour essayer de les retenir. Ce ne sont pas des mots qu'on sait dire à haute voix devant quelqu'un d'autre, et pourtant ces mots il vient de me les dire. Qu'est ce que je suis sensée dire ? Je dois répondre quoi ? Est ce que je dois répondre ? Est-ce qu'il y a vraiment quelque chose à dire dans ce genre de situation ? Je n'ose pas ajouter un seul mot.

Tom détourne le regard et se reconcentre sur les lumières de la ville.

  - J'aime bien cet endroit, c'est là où je me sens le plus proche d'elle. J'ai presque l'impression qu'elle est ici des fois, j'ai l'impression de l'entendre rire derrière moi. Certaines fois c'est presque comme si je la voyais courir devant moi, comme au bon vieux temps.

Cette révélation me fait froid dans le dos, c'est cette petite fille sur les photos qui est morte ici ? Ça me semble tout bonnement impossible. Une brise glaciale danse autour de nous et me fait frissonner. Il semble le remarquer puisqu'il se lève.

Je le regarde s'éloigner vers la voiture puis revenir avec deux énormes sweats, et quand je dis énormes je ne blague pas. Ça doit au moins être du XXL pour faire une taille pareille. Il m'en tend un et enfile le deuxième. C'est pas auto-chauffant mais déjà ça coupe du vent. Je passe mes jambes sous le sweat pour les serrer contre moi. Un silence continue de planer entre nous. Tom quitte sa position assise pour s'allonger, les mains derrière la tête. Il fixe le ciel, son visage n'exprime plus aucune émotion.

  - J'ai beau savoir qu'elle est morte j'ai toujours eu cette intime conviction qu'elle ne l'était pas. Une partie de moi sait qu'elle est en vie, qu'elle a juste disparue, qu'elle s'est perdue et qu'elle reviendra. J'ai envie d'y croire.

  - Mais tu te fais du mal...

  - Oui, mais ce qui me ferait encore plus de mal ce serait de la laisser partir définitivement, de la ranger dans les « bons souvenirs d'enfance ». Je ne veux pas accepter sa mort parce que je ne veux pas l'oublier. Peut-être que si je continue d'y croire, dur comme fer, alors un jour elle reviendra. Et quand elle reviendra je veux pouvoir lui dire que j'ai pensé à elle à chaque minutes passées ici, que je l'ai attendue.


Le vent se met a souffler de plus en plus fort, balayant mes cheveux. Je reporte mon attention sur cette vision de la ville nocturne. C'est un paysage particulièrement beau il est vrai. C'est calme, il n'y a que le bruit du vent. C'est un bel endroit pour mourir.


Calypso

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