10:25 : Je me réveille en première, les filles dorment encore. Bande de paresseuses. Je décide de profiter de leur sommeil pour passer en première par la case douche. Je rentre dans la salle de bain et je ferme. J'enlève ce merveilleux pyjama éléphant et me glisse sous le jet d'eau froide. Je frissonne un peu au début mais je finis par m'habituer à la température. Je passe également mes cheveux sous l'eau. Je décide d'emprunter du shampoing et du gel douche à Juliette j'espère qu'elle ne m'en tiendra pas rigueur.

10:52 :Après mettre bien savonner et bien laver les cheveux je sors finalement de la douche. JE me sèche et étend la serviette puis enfile mes habits de la vieille en prenant soin de changer de sous-vêtements. Je ne change quasiment jamais d'habits, je veux dire, mon armoire est constitué de plusieurs jeans presque tous noir et de sweat presque tous noirs aussi. Ce qui fait que presque tout les jours je porte la même tenue. Un sweat noir sur un jean noir.

Je me brosse les cheveux, toujours mouillés, je n'ose pas les sécher les filles dorment encore à côté, et me lave les dents.

11:03 :Ma toilette finie je sors de la salle de bains et découvre Zora et Juliette qui discute, finalement elles sont bien toutes les deux réveillés.

  - Bonjour Nina, me lance Juliette

  - Salut, enchaine Zora

Je leur fais un signe de tête et récupère mes lunettes. Je vois tout de suite mieux, le monde en flou n'est pas bien intéressant.

  - Juliette je t'ai emprunté des...

  - Pas de souci Nina je t'ai déjà dis fais ici comme chez toi, me coupe-t-elle d'un ton joyeux

Elle se lève pour aller se faire à manger tandis que Zora prends la salle de bain, je décide de suivre Juliette et me fais moi aussi un petit bol de céréales.

12:34 :Nous sommes toutes passés à la douche. Au lieu de me sécher les cheveux Juliette m'a supplié de la laisser me coiffer. Est-ce qu'on peut seulement refuser quelque chose à Juliette ? Je pense une seconde à Fabien et me dis qu'il doit en voir de toutes les couleurs lui.

Je m'assois devant le canapé, elle dessus et elle me coiffe tout en me parlant de la dernière série romantique qu'elle a commencé. Je l'écoute tranquillement sans dire un mot, c'est comme ça avec Juliette nos conversations, elle me raconte pleins de choses et je l'écoute en silence sans pour autant en perdre une miette.

12:57 :Juliette m'annonce qu'elle a terminé et que je peux aller voir. Je me lève et vais vers le grand miroir de la pièce. Je suis stupéfaite, en effet j'ai l'air d'être une toute autre personne. Juliette à fait deux tresses collés à l'arrière de mon crâne qu'elle a remontés pour me faire deux petits chignons. Ma frange quand à elle reste intact devant mes yeux, elle recouvre tout mon front. Mais mes cheveux rassemblés dégage mon visage et me donne une allure parfaitement différente. On voit légèrement mes joues un peu trop creuses mais on voit surtout beaucoup plus ma bouche et mes yeux gris, mon visage est tout dégagé et j'ai l'air bien plus amicale. Elle a ajoutée une petite pince pour retenir des mèches rebelles sur le côté. L'ensemble est juste époustouflant.

Je me retourne et Zora m'aperçois. Elle aussi paraît surprise quelques secondes, comme si elle ne me reconnaissait pas puis me fait un clin d'oeil accompagné d'un pouce en l'air. Juliette me dit tout sourire :

  - Tu es très jolie comme ça Nina

  - Je.. Merci Juliette... C'est grâce à toi.

Elle semble en effet très fière de ce qu'elle a fait. Tout à coup elle sort quelque chose de sa poche et s'approche de moi.

  - Euh, Juliette ?

  - Allez s'il te plait juste pour aujourd'hui, dit-elle en s'avançant dangereusement vers moi.

  - Tu ne peux pas dire non Nina, crie Zora depuis la cuisine.

Je pousse une petit soupir qui signifie mon forfait, Juliette toute ravie me met du rouge à lèvres sur la bouche. Je me retourne un instant pour voir l'étendue du désastre et découvre avec stupeur que ça me va plutôt bien en fait. Le rouge foncé du rouge à lèvres se marie bien avec mon sweat noir et ma peau toute pâle, ça ajoute une touche de couleur sur mon visage qui en est parfaitement dépourvu. Je me retourne toute gênée :

  - Non, je ne peux pas sortir avec ça

  - SI TU PEUUUUUUX, s'exclament les filles en choeur.

Quand elles se rendent compte qu'elles ont dit la même chose elles se mettent à rire. Soudain mon téléphone vibre dans ma poche, je le sors et lis :

Soren :Je passe te prendre pour ton service

Je m'empresse de répondre :

Nina:Ne t'en fais pas je vais marcher.

Soren:Ce n'était pas une question, je suis dehors ;-).

13:04 :Quel garçon attentionnée ! J'annonce mon départ à Juliette et Zora, je remballe mes affaires et leur dis au revoir avant de me diriger vers la voiture de Soren qui m'attend bien dehors.

Au moment où j'entre il est sur son téléphone, je m'assois et m'attache puis lance :

  - Je suis prête !

  - Bien all... WOH.

Soren a reposé son téléphone et me regarde éberlué. Je commence à perdre un peu mes moyens et me cache le visage.

  - Moi aussi je trouvais que c'était trop.

Un silence règne dans la voiture que Soren brise en premier :

  - Non Nina c'est super jolie, je... Je suis pas habitué à te voir comme ça mais tu es très belle

Il attrape mes mains et les enlève de mon visage, je n'ose pas ouvrir les yeux.

  - N'aie pas honte, ça te va très bien beauté...

13:11 :Je ne le vois pas mais je devine un beau et grand sourire sur son visage. Je marmonne un petit « merci » presque inaudible et nous démarrons.

13:17 :Nous arrivons au restaurant, nous descendons et contournons pour rentrer par la porte du personnel. Soren m'aide à m'assoir sur le banc et me demande si ça ira ou si j'ai besoin de lui, je lui réponds qu'il n'est qu'un petit voyeur, nous rigolons tout deux puis partons nous changer chacun de notre côté.

13:30 :Je démarre mon service à l'accueil comme prévu, je montre aux gens leurs tables et Soren assure le service à ma place, le samedi après-midi les gens ne viennent pas manger ils prennent juste des cafés pour la plupart.

17:00 :Je finis mon service, je retourne dans les vestiaires et me change. Pas de footing pour aujourd'hui, je vais chercher le cadeau de Soren et je rentre, j'ai du boulot qui m'attend à la maison.

17:14 :Je monte dans mon bus et pars en direction du centre ville. Une fois là-bas je passe d'abord à la librairie. Je connais Soren, s'il ne veut pas reprendre le restaurant de son père c'est simplement car il rêve de devenir architecte. C'est lui qui s'est occupé de toutes les rénovations du restaurants. Il aime construire, dessiner, créer, décorer, et il a du goût. Je jette mon dévolu sur un livre qui parle des différents style d'architecture selon les époques.

17:39 : Je passe dans la boutique d'à côté et prends mon deuxième cadeau plus personnel. Je lui offrirai en privée. Je sers le petit emballage dans mes mains, c'est tout petit mais j'aime bien et j'espère que ça lui plaira aussi, je le fourre dans une des poche de mon jean et entame mon trajet de retour. Je monte vers l'arrêt de bus et monte dans le premier qui arrive.

18:24 :Tant bien que mal je finis par arriver à l'arrêt près de chez moi. Avec l'heure d'hiver il fait déjà nuit et on y voit presque plus rien. Je connais la route par cœur donc ça ne sera pas bien dur de rentrer. J'avance pas à pas, tout doucement, ma cheville est toujours douloureuse quand je marche.

18:31 :Je suis à une dizaine de mètres de mon immeuble et du seul lampadaire de la rue mais je parviens tout de même à distinguer le chat de l'autre jour qui s'approche de moi. Je me baisse pour le caresser tendrement, je crois que je commence à bien aimer ce chat. Puis, d'un seul coup il s'échappe comme l'autre fois. Je suis un peu déçue et me relève en faisant la moue.

Si même les chats ne veulent plus de moi maintenant...

Tout à coup une main attrape mes épaules et me tire vers le corps de quelqu'un que je ne pense pas connaître. Alors que je m'apprête à protester une seconde vient couvrir ma bouche d'un tissu épais.

Sans chercher à comprendre ce que c'est, je ne respire pas dedans et tente de me débattre du mieux que je peux. Mes bras sont bloqués par sa main au niveau de mes épaules. Je parviens tout de même à plié mes coudes et lui enfoncer mes ongles dans le bras.

Il laisse échapper un juron de surprise et d'une main attrape les miennes pour les retenir dans mon dos. Je commence à pleurer en comprenant ce qu'il m'arrive. Il n'y a personne dans les rues, encore moins à cette heure-ci et je ne peux pas crier. Mon téléphone est hors de portée et ça ne servirait à rien puisqu'il s'en débarrasserait immédiatement. Les larmes coulent sur mes joues et le manque d'oxygène commence à se faire sentir dans tout mon corps. J'ai beau me débattre l'armoire à glace qui me tient ne bouge pas d'un poil. Je finis par craquer et respire une bouffée.

Les effets se font sentir tout de suite, je commence à ne plus voir correctement et mes paupières se font lourdes. Je ne parviens plus à me débattre, mes bras ne bougent plus, plus rien dans mon corps ne répond...

J'ai l'impression de glisser... Dans d'autres conditions ça n'aurait pas été désagréable mais je suis morte de peur. Mon instinct me crie de me battre, de bouger, de frapper et de m'enfuir, mais rien ne fonctionne, rien ne bouge.

Il me fait respirer encore quelques bouffées et mon corps s'écrase au sol. Il me soulève et me pose sur son épaule comme si je ne pesais pas plus lourd qu'une plume.

Je glisse... Encore et encore... Je ne sais pas où mais je tombe, tombe, tombe loin.

Je vais perdre... connaissance...

Dans un ultime effort, mon bras droit arrache la pince de mes cheveux et la laisse tomber par terre.

Je suis presque sûre qu'en tombant la pince a fait un bruit qui ressemblait à :

« AU SECOURS ! ».

Calypso