V
02:02 : Je me réveille en respirant une énorme bouffée d'air. Je ne comprends pas vraiment ce qui m'arrive. Je suis en sueur et je peine énormément respirer. Plus j'essaie plus je m'étouffe. Je panique.
Soudain ça fait tilt dans ma tête, je me mets à quatre pattes en posant mon pieds gauche par terre, il faut que je fasses vite.
Au moment où je pousse sur ma jambe ma cheville me fait faux bons, un éclair de douleur me traverse la jambe et je ne peux m'empêcher de gémir sous l'effet de la souffrance. Je m'écrase par terre un peu plus loin de là où j'était. J'ai super mal à ma cheville et j'ai peur, je me sens mal, très mal. Mes respirations se font de plus en plus difficiles, je dois bouger, je dois atteindre la salle de bain.
Je pose mes mains sur les murs et me guide vers la salle de bains, je m'accroche au rebord de la baignoire et me hisse dedans.
J'ouvre le robinet et l'eau sort de la poire de douche au dessus de la baignoire. Je suis complètement trempée mais l'eau froide me réveille et peu à peu je récupère mon souffle. Mes fringues sont complètement trempés, je ne me suis pas déshabillée avant de m'endormir, j'ai hâte de devoir les mettre à sécher demain.
L'eau coule sur mon visage, sur mes mains, sur mes jambes, sur mes bleus, mes cicatrices. Elle ruisselle, coule et lave doucement toute la saleté que garde mon corps. Je me sens si bien sous la douche que j'y reste un bout de temps. Je chasse de mon esprit les quelques souvenirs qui menacent de remonter.
Je ne comprends pas vraiment pourquoi mais l'eau m'apaise, je me sens mieux. Quand l'eau coule j'ai l'impression que je peux me laisser aller, un tout petit peu, que je peux rire ou pleurer comme bon me semble. J'ai beau ne pas ressentir sa chaleur j'imagine des fois quelle sensations ça pourrait apporter. Je ne sais pas vraiment quel effet ça fait mais je pense que ça doit apporter une sorte de réconfort et sur mon corps tout froid c'est l'eau froide qui m'en apporte. Je me sens revivre.
L'eau froide permet de stimuler mon système sanguin, ça réveille. Pour moi chaque douche froide est une sorte de nouvelle chance.
Chaque partie de mon corps émerge à nouveau, peu à peu, chaque centimètre de ma peau revit, chaque terminaisons nerveuses de mon cerveau refonctionne, je reviens à moi pour de bon.
Je ferme le robinet et puise dans le peu de force que j'ai pour me lever et me déshabiller.
Je pose mes habits sur l'étendoir et prends des nouveaux sous vêtements.
Je suis tellement fatigué, j'ai mal partout, mes petites blessures, ma cheville qui me lance, sans oublier les petits malaises que je fais, je suis vraiment fatiguée, et mon corps aussi je crois.
En enlevant mes vêtements je remarque une série bleus sur mon bras gauche, je mets quelques secondes à me rendre compte qu'il s'agit enfaîte d'une trace de main, sûrement celle de Soren. J'ai l'impression d'être en sucre et c'est insupportable.
Je m'approche de mon lit, me laisse tomber sur le matelas sans aucune résistance et glisse peu à peu vers le sommeil...
Que t'arrives-t-il mon ange ? Tu ne me reconnais plus ? Tu m'as oublié ? Moi je sais que je ne t'oublierai jamais, tu es tellement importante pour moi, et je dois me faire pardonner. J'aurai du être plus là pour toi, plus présent, si tu savais comme je m'en veux. S'il y a quelque chose que je pouvais faire tout de suite pour que tu me pardonnes, je te jures que je le ferai sans hésiter. Tu n'aurai qu'à demander. Après tout ce temps séparés je te retrouve enfin. Je suis si heureux tu n'as pas idée. Plus je te regardes et plus j'ai envie d'apprendre à connaître la fille que tu es devenue.
Je ferai attention à tout, ta santé, ton bonheur, et je protègerai nos souvenirs. C'est promis. J'ai noté le livre qui t'as tant plus aujourd'hui, « Le docteur mort de peur », je te le lirai bientôt si tu veux.
J'ai tout gardé, ta chambre est exactement comme elle était quand tu l'as laissée, je n'ai rien changé. Tout est comme avant, tout tes doudous sont à leurs places, tout tes livres aussi. J'ai même garder tes lunettes rouges, quand tu étais petite tu les aimais tant...
Ta chambre est si triste maintenant, il n'y a rien, même pas une photo de nous. Tu ne m'as pas effacée de ta vie tout de même ? Dis moi que tu ne me détestes pas. Rejoins-moi...
06:00 :Le réveil sonne comme tout les matins. J'ai un peu la tête qui tourne la c'est pas la joie. Après quelques minutes de recherche je trouve mes lunettes et les mets sur mon nez.
06:05 :Je passe par la première étape de toute mes matinée : salle de bain. Aujourd'hui mes cernes ont l'air moins grand que d'habitude, ce qui est plutôt étonnant car je n'ai pas mieux dormi que les autres jours mais bon. Mes cheveux sont complètement en bataille, qui aurait cru que des cheveux si court étaient capables de faire quelque chose pareille. Je me peigne un bon coup, la bataille a été rude avec ma crinière, et décide de laisser mes cernes tranquilles ce matin. Je ré-ajuste mes lunettes sur mon nez et me dirige vers ma commode. Aujourd'hui j'opte pour un bon vieux sweat noir et un pantalon de la même couleur. Après les avoir enfilé j'opte pour un petit rangement de chambre avant de préparer mon sac, mon lit est en bataille, du jamais-vu, ce qui explique la coupe de cheveux de ce matin.
06:37 :Je mets à la hâte dans mon sac mes quelques cours pour la journée et mes affaires de sport et pars pour mon bus en écoutant un peu de musique.
Sur le trajet j'en profite pour appeler Marilyn, je ne pourrai pas manger avec elle samedi, je vais aller travailler au resto, ça m'attriste un peu car j'aime bien nos déjeuners à nous deux mais on pourra toujours se voir le samedi prochain.
Je verrouille mon téléphone et le glisse dans ma poche, elle aussi avait l'air triste, elle est tellement mignonne que ça me fait de la peine, je déteste louper ces déjeuners mais quand il faut, il faut.
07:59 :Arrivée au lycée je pose mes affaires. Juliette, comme toujours se lance dans mes bras, elle confirme pour la soirée pyjama de demain. Ça va me faire du bien de me changer les idées un peu, ces derniers temps j'ai l'impression de dérailler...
Soren arrive lui aussi mais aujourd'hui il n'est pas bien souriant. On se mets un peu à l'écart des autres et de la foule pour discuter. C'est moi qui entame, à son plus grand étonnement :
- T'as pas l'air bien aujourd'hui, qu'est ce qui se passe ?
- Pfff, des bêtises avec mon père comme d'habitude, parfois je me dis qu'il est vraiment trop chiant à me suivre comme ça partout. Soren doit être comme ci, ou comme ça... Ce matin il m'a encore sorti un nouveau programme de sport. J'ai l'impression de passer plus de temps dans cette foutu piscine que dans ma propre maison...
- T'inquiètes pas ça va s'arranger, tu lui en a parlé ?
- Justement, je lui en ai parlé, et je ne pense pas que c'était la meilleure idée de l'année. Il est déjà pas bien content à l'idée que je n'ai peut être pas envie de reprendre le restaur...
- Attends ! Tu lui a dis pour le resto ?
- Euh ouais.... dit-il visiblement mal à l'aise, Je sais pas, j'ai grandis là dedans oui mais j'ai pas envie d'en faire ma vie.
- Hum, ton père est sûrement un peu énervé mais laisse lui digérer la nouvelle, tu le connais... Les parents veulent souvent diriger le parcours de leurs enfants mais c'est pas leur faute, ton père veut probablement juste que tu réussisses.
- Hm
- Bon ce matin on a tout nos cours ensemble alors fais pas la gueule, lui répondis-je en riant, qui va m'emmerder toute la journée sinon ?
- Tu as raison
Je réussis à lui arracher un rire, ce qui pour moi est déjà une victoire, je lui rends son sourire pendant quelques secondes et nous nous dirigeons vers nos cours.
Toute la matinée nous nous taquinons et faisons quelques blagues, je n'ai pas suivi les cours avec autant d'assiduité que d'habitude mais Soren à besoin de penser à autre chose. Il est vraiment gentil et en tant qu'amie je peux au moins faire ça.
Je me rappelle encore l'année dernière, j'étais tombé malade pendant une semaine entière, il m'a remplacée au boulot tout en prenant le soin de m'amener mes cours et devoirs. Effectivement il a vu mon appartement, assez petit disons, mais il a tout de suite compris et ne m'a jamais posé de question sur ma famille.
Dans notre groupe il y a certaines choses comme ça que nous n'abordons pas entre nous. Pas par manque d'interêt, juste parce que nous savons que nous avons tous des chapitre de notre vie que nous n'aimons pas lire à haute voix. Ainsi, personne ne parle du père de Zora, personne ne parle de l'ex-copain de Juliette et personne ne parle de la mère de Soren.
Nous sommes tous bien les uns avec les autres, et nous ne voulons pas perdre cette atmosphère pour rien au monde. Pour moi elle est très précieuse en tout cas, mes quelques amis sont très important pour moi. En particulier Soren, il n'était pas mon premier ami mais il est définitivement celui dont je suis le plus proche. On a fait pleins de choses ensembles et voilà maintenant presque trois ans qu'on se connait.
C'est ce genre d'amis à qui on peut se confier, il sait être sérieux quand il faut, et surtout il y a comme un lien entre nous, que je ne sais pas expliquer, qui est fort, vraiment fort. Comme si on était fait pour se rencontrer, du moins c'est l'intime conviction que j'en ai. Il nous maintiens ensemble, et explique le fait que nous nous entendons si bien.
12:14 :Soren et moi prenons notre déjeuner pour aller manger sous le chêne. On s'installe et mangeons tranquillement. Le vent souffle un peu aujourd'hui et ses cheveux blonds s'agite un peu dans les airs, il mange en révisant son svt, il est tellement concentré. Quand il se concentre il a ce tic de froncer les sourcils, je pense qu'il ne s'en rend pas compte, ça le rend mignon.
Une feuille vole dans les airs, je la suis des yeux, elle part s'écraser en douceur sur les lunettes de Soren. Il crie de surprise :
- Ah putain de feuille de merde ! Dit-il en retirant ses lunettes pour les nettoyer, Vous pouvez pas tomber à un autre moment ?!
Je ne me retiens pas de rire, ce qui le surprend. Je lui réponds, toujours en riant :
- Ben alors Soren ? Tu te fais harceler par des arbres ?
- Oh tu vas voir toi.
Il arrache un petit bout de pain et me le lance, je me protège avec mes mains et contre-attaque avec une touffe d'herbe. Notre petite bataille d'herbe dure quelques bonnes minutes avant qu'on se calme pour nous nettoyer.
- Tu m'en a même mis dans la bouche, dit-il en essayant d'enlever les brins d'herbe en question
- Tu veux rire, j'en ai plein les cheveux moi ! Je lui réponds, toujours en riant.
Je secoue la tête pour enlever les brins d'herbes, au bout de quelques minutes de galère Soren se décide à m'aider. Il se rapproche et commence à retirer les brins d'herbes que je ne vois pas.
Une fois finit il dit fièrement :
- Voilà ! Comme neuf beauté.
- Pfff tais-toi dragueur de sapin va !
- Dragueur de sapin ?! N'importe quoi ! C'est pas ma faute si même les feuilles tombent sous mon irrésistible charme maintenant, répond-t-il en souriant bêtement
- T'es bête ...
Je me relève et essuie le reste d'herbe sur mon sweat. Nous ramassons nos affaires et partons vers le prochain cours, cette fois ci Soren et moi devons emprunter des chemins différents. En même temps qui fait partie de l'élite qui a fait l'erreur de choisir Allemand en seconde langue. Je crois n'avoir jamais vu quelqu'un dépasser le 12 sur 20 avec le prof d'allemand de ce lycée.
Je me dirige quant à moi vers mon cour.
15:30 : le jeudi, ma journée la plus agréable, je fini tôt et j'en profite pour aller à ma bibliothèque préférée. Une fois là-bas je passe d'abord à la cafétéria prendre un grand café, Justin, le barman connait par cœur ma commande. C'est compréhensible étant donné que je viens environ trois fois par semaine au moins. C'est tellement plus agréable de travailler ici, ça me change de mon petit bureau dans mon appart'. Il sait que je ne parle pas beaucoup avec les gens que je ne connais pas, et ça ne le dérange pas, je doute qu'il soit bien bavard aussi. Il me tend mon café, je lui laisse l'argent et part m'assoir sur ma table du fond.
16:52 :j'ai finis juste un peu en avance, j'ai pas vraiment le temps de lire mais je décide quand même de lire juste une page. J'ai pas assez d'éléments pour pouvoir discerné laquelle des deux a pu tuer le Docteur. En survolant les rayons je ne parviens pas à mettre la main sur mon livre, j'ai du le ranger au mauvais endroit la dernière fois ou alors quelqu'un l'a emprunté. De toute façon je n'avais pas le temps de lire. Je me dirige vers les toilettes pour me changer et pars vers le restaurant.
Sur le parcours aujourd'hui il y a beaucoup de monde, des couples, des gens avec leurs chiens, des amis, etc... Ils profitent une dernière fois des parcours avant qu'il ne fasse trop froid pour sortir. L'hiver je cours quand même, le froid moi ça me fait pas peur, le plus embêtant c'est que l'hiver il fait nuit plus vite et malgré mon sens de l'orientation je ne suis pas rassuré, toujours peur de me perdre en chemin.
17:47 :J'arrive enfin au restaurant, je rentre dans les vestiaires, Soren est déjà là il finit de nouer son tablier. Un de ces grands atouts de dragueur est probablement sa cuisine, je n'y ai jamais gouté personnellement mais au restaurant c'est lui aux fourneaux, et vu la tête des clients je pense qu'il cuisine bien. Il a la même tête triste que ce matin, je m'approche prudemment et lui demande :
- Encore ton père ?
- Hm si on veut oui, mais ne t'inquiètes pas je vais gérer ça tout seul, me chuchote-t-il en posant sa main sur ma tête, ce soir Nina on doit déchirer.
- Pas de soucis.
Il part en premier pendant que je prends mes affaires pour la douche.
18:01 :Je suis en salle et ce soir il y a du monde, j'enchaîne les assiettes pendant qu'en cuisine Soren s'affaire aux fourneaux. Chacun à son poste ici, l'affaire tourne comme une merveille. Nous avons notre clientèle habituelle et certains couples de passage ce soir.
21:46 :Alors que je retourne en cuisine chercher la suite des plats le père de Soren, Jean, m'arrête et me demande de le suivre dans les vestiaires. Je m'exécute, c'est mon patron donc ça doit être important. On s'assoit sur le banc et il commence à parler :
- Soren, il est déprimé ces derniers temps n'est-ce-pas ?
- Euh un peu mais c'est juste un petit coup de mou vous le connaissez...
- Je ne crois pas, je sais que vous êtes proches tout les deux Nina et ce n'est pas à toi de me parler si quelque chose le travaille mais je crois savoir pourquoi il est un peu à cran.
- C'est-à-dire ?
- Demain c'est son anniversaire, l'anniversaire de sa mort.
- Sa mère, je devine.
- Oui, Sophie... Je sais que ça l'affecte beaucoup, je sais aussi que des fois je suis un peu trop sur son dos mais je ne peux pas m'en empêcher, il comprendra quand il aura des enfants... C'est mon unique fils, et c'était l'amour de la vie de Sophie, il était la prunelle de ses yeux. J'essais juste de faire de mon mieux.
- Je sais que tout cela ne me regarde pas mais peut-être pourriez vous lui mettre un peu moins la pression, au moins pour une semaine. C'est Soren il va se reprendre.
- Oui je pense que tu as raison Nina, je vais faire ça... Bon allons y de clients nous attendent ! Dit-il en reprenant son large sourire habituel.
Sans un mot je retourne en salle et mets les bouchées doubles pour la fin du service.
22:14 :On finit plus tard ce soir, mais en même temps qui à l'idée de venir faire son enterrement de vie de garçon dans ce petit resto à 21h du soir, 30 assiettes à servir en même temps je crois que notre pauvre Soren est lessivé.
Je retourne aux vestiaires mettre mes affaires de ville et reposer mon uniforme dans mon casier. Soren arrive quelques secondes après moi. Il a plus l'air fatigué que déprimé mais mon instinct me dis que quelque chose ne va pas. Il confirme mes inquiétudes en me disant :
- Nina ? Tu viens te balader avec moi ?
Calypso
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