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Economie d’entreprise L2 :
prise de décisions et mécanismes
d’incitation dans l’entreprise
Audrey Loridan-Baudrier
• Un mécanisme incitatif est un
« mécanisme qui permet à un décideur de
modifier les actes ou les conséquences des
actes choisis par d’autres agents »
Ménard, L’économie des organisations.
• Exemple : le contrat de travail permet à
l’employeur d’imposer des actions à ses
salariés dans la limite d’une zone
d’acceptabilité et contre un salaire.
• 2007 : « prix Nobel » d’économie décerné
à Leonid Hurwicz, Eric Maskin et Roger
Myerson.
IntroductionIntroduction
sur la théorie des incitations (1)
• Ce cours traite des incitations à la
coopération entre agents. Les problèmes
d’incitation se posent dès lors que :
– Les préférences des agents sont hétérogènes
– Il existe des asymétries d’information entre
agents
• Les mécanismes incitatifs ont pour objet :
– De faire révéler les préférences des agents
– D’aligner les préférences
Introduction
sur la théorie des incitations (2)
• Différences par rapport à la Théorie des
coûts de transaction (TCT)
– Les hypothèses sont très différentes :
• Approche normative
• Pas de coûts d’écriture des contrats
• Pas de coûts de mise en œuvre
• Les objectifs peuvent être définis sans
ambiguïté
• Les contrats sont complets (Mais, dans la
réalité, ils ne peuvent être mis en œuvre
que partiellement en raison de leur
complexité)Plan
1. Définitions
2. Les problèmes de coordination
3. La cohérence des mécanismes incitatifs dans
et hors de l’entreprise
4. Une interprétation théorique
I/ Définitions• Mesure spécifique non obligatoire, visant à
obtenir des agents un comportement
déterminé, non souhaité par eux, ou qu'ils
n'ont pas idée d'adopter au moins au
départ en échange d'un ou plusieurs
avantages déterminés.
• Problématique : chaque individu a des
buts individuels qui diffèrent des buts de
l’organisation.
• Incitation versus persuasion, coercition,
endoctrinement, manipulation mentale.
Définition : incitation
Les incitations individuelles
Incitations matérielles (essentiellement monétaires). Incitation
limitée parce qu’au-delà de la subsistance individuelle, les
motivations deviennent plus complexes.
Ouverture d’opportunités de distinction, prestige, pouvoir
personnel
Conditions matérielles de travail favorables.
Satisfaction des idéaux des individus (fierté du travail).
Exemple : loyauté par patriotisme dans une entreprise
concernant la défense nationale.
• 1938, The Functions of the Executive
• L’efficacité d’une entreprise à un moment donné est
directement liée à la motivation des individus. Cette
motivation est liée aux mécanismes incitatifs.
Chester Barnard : les mécanismes incitatifsLes incitations collectives
Sentiment d’une compatibilité sociale avec l’organisation.
Idée de se sentir bien au travail.
Respect des normes habituelles en matière de méthodes et de
conditions de travail.
Pouvoir peser sur le fil des évènements (préférence pour les
grandes organisations).
Désir d’appartenir à une communauté par « communion » avec
les autres individus.
Chester Barnard : les mécanismes incitatifs
La Théorie des incitations : introduction
Elle a pour objet l’analyse des incitations
contractuelles
« Quels sont les mécanismes contractuels
d’incitation mis en œuvre pour traiter des
problèmes d’asymétrie
informationnelle ? »Les différences entre TCT et TI
• Théorie des coûts de transaction (TCT)
développe son analyse à partir d’une
connaissance empirique des contrats
• Théorie des incitations (TI) :
1. Part du contrat pour expliquer un fait
essentiel : la formation des prix
2. Au centre de l’analyse : les asymétries
informationnelles
3. Les hypothèses ne sont pas les mêmes que
celles de la TCT
Les hypothèses
Champ
théorique
Environnement
informationnel
Rationalité Nature de
l’avenir
Théorie néoclassique
standard
Information
parfaite Illimitée
Certain ou risqué
(càd
probabilisable)
Théorie
normative de
l’agence /
théorie des
incitations
Information
asymétrique
Illimitée
Certain ou risqué
(càd
probabilisable)
TCT
Information
asymétrique
Limitée, mais
agents
optimisateurs
IncertainLe contrat
• Les problèmes à résoudre :
– Préciser l’ensemble des actions que les agents
s’engagent à faire ou à ne pas faire (la
délimitation des termes de la coordination)
– Élaborer des mécanismes incitatifs, de manière
à assurer le respect des engagements
Les caractéristiques du contrat
1. Le contrat est un engagement formel, explicite. Le
contrat comporte des clauses qui sont des mécanismes
internes au contrat
2. Le contrat a pour effet un engagement des parties sur
le futur
3. Le contrat introduit des contraintes sur le
comportement des agents (il diminue leur autonomie
de décision)
4. Entre la signature du contrat et son exécution, des
changements peuvent intervenir (incertitude) – à prévoir
dans les clauses contractuelles
5. Dimension institutionnelle : des éléments autres que
les clauses du contrat peuvent influencer les contratsSalanié (1995)
• TI s’intéresse à la mise en place de contrats, le
plus souvent bilatéraux, entre un agent désigné
comme le principal, et un autre, désigné comme
l’agent :
– L’agent a le choix entre plusieurs actions
– L’action de l’agent affecte le bien-être des deux parties
– Le choix de l’action par l’agent est difficilement
observable par le principal
• Relation principal / agent, rapport mandant /
mandataire, relation d’assurance, rapport prêteur
/ débiteur,…
Les problèmes contractuels
Sélection adverse
anti-sélection / autosélection
Aléa moral
Opportunisme pré-contractuel Opportunisme post-contractuel
Problème d’information privée Problème d’inobservabilité des
actions entreprises (ex : l’effort)
L’asymétrie d’information porte sur
une caractéristique exogène,
inaltérable
(par exemple sur l’identité de l’agent)
L’asymétrie d’information porte sur
les actions de l’agent
Type 1 : aléa moral avec action
cachée (le principal ne peut pas
observer l’action de l’agent)
Type 2 : aléa moral avec information
cachée (le principal peut observer
l’action de l’agent, mais il ne peut pas
vérifier si l’action est appropriée)
Ex : services d’expertLa sélection adverse - exemples
1. L’assurance-vie (asymétrie informationnelle sur
l’état de santé des assurés)
2. La compagnie aérienne (asymétrie
informationnelle sur les préférences des
voyageurs)
3. La régulation des entreprises en monopole
naturel (asymétrie sur le niveau des coûts)
La sélection adverse : le problème
• Il y a sélection adverse quand l’agent a un
avantage informationnel qui ne relève pas d’un
choix de sa part, mais dépend de caractéristiques
intrinsèques.
• Ex. de sélection adverse : l’assurance-vie risque
d’avoir surtout des clients qui sont des « mauvais
risques ».
• Cela introduit de l’inefficacité, car les prix ne
révèlent plus le coût réel du bien ou du serviceLa sélection adverse : solution
• Un contrat avec des clauses qui permettent
aux agents de s’auto-sélectionner (et qui
encouragent la révélation d’information).
• Choix du contrat qui correspond le mieux aux
caractéristiques de l’agent.
• Cela permet au principal de capter une partie
de la rente informationnelle des agents
L’aléa moral - exemples
1. La relation employeur - salarié (2 problèmes :
l’incitation des salariés à fournir un effort et les
divergences d’objectifs entre employeur et
salariés)
2. La relation actionnaire - dirigeant
3. L’assurance-dommages (inobservabilité des efforts
d’auto-protection des conducteurs)
4. La relation automobiliste - garagiste
5. La relation patient - médecin
6. La relation propriétaires terriens - métayersL’aléa moral – les solutions possibles
Différentes modalités de rémunération, qui ont des
conséquences différentes en termes d’incitation du salarié
à fournir l’effort souhaité par l’employeur
1. Le salaire fixe, quel que soit l’effort du salarié (aucun risque
pour le salarié, mais aucune incitation)
2. Un salaire fixé en fonction du résultat seulement (risque
élevé pour le salarié, car les résultats dépendent aussi
d’éléments exogènes)
3. Solution intermédiaire : rémunération mixte (fixe +
variable). Assurance contre le risque et incitations à l’effort
intermédiaires.
Ackerlof (1970) et le marché des voitures
d’occasion (1)
• Hypothèses
– Deux types de qualité : bonne, mauvaise
– Seuls les vendeurs connaissent la qualité de leur voiture
– Les acheteurs n’observent pas la qualité mais
connaissent la distribution de probabilité des qualités
• Soient
– P : le prix de la voiture d’occasion
– Q : la qualité
– UA = Q – P
– UV = P - QAckerlof (1970) et le marché des voitures
d’occasion (2)
• Le modèle
– Répartition de la qualité : 50 % de chaque
type
– Voitures de bonne qualité
• Q = 20 000
• UA = 20 000 – P
• UV = P – 20 000
– Voitures de mauvaise qualité
• Q = 10 000
• UA = 10 000 – P
• UV = P – 10 000
Ackerlof (1970) et le marché des voitures
d’occasion (3)
• En information symétrique (optimum de premier
rang)
– P(voitures de bonne qualité) = 20 000
– P(voitures de mauvaise qualité) = 10 000
• En information asymétrique (optimum de second
rang)
– Espérance d’utilité de l’acheteur :
E (UA
) = (0,5 x 10 000) + (0,5 x 20 000) – P
= 15 000 – P
– Mais si les acheteurs proposent un P= 15 000 alors les
vendeurs de bonnes voitures refuseront de vendre et il
ne restera que les vendeurs de voitures de mauvaise
qualité !II/ Les problèmes de
coordination
• 1785 : Essai de Nicolas de Condorcet
• Idée : parmi un même électorat, et lors
d’une même élection, il est possible
qu’une majorité préfère A à B, qu’une
autre majorité préfère B à C, et qu’une
troisième majorité préfère C à A.
• Les décisions prises à une majorité
populaire par ce mode de scrutin seraient
donc incohérentes par rapport à celles que
prendrait un individu rationnel.
Les difficultés de coordination :
le paradoxe de CondorcetExemple
C A C B A
B C A A B
A B B C C
23 17 2 10 8
Répartition des voix
Votes
Choix
Choix
Choix
Une assemblée de 60 votants a le choix
entre trois propositions A, B et C
• Que se passe t-il si on cherche à
opposer directement les choix deux à
deux ?
– A et B
– B et C
– C et A
• Tous les choix sont-ils cohérents ?
Mais « A » est il le meilleur choix?Application de la règle majoritaire
Dans les comparaisons majoritaires par paires,
on obtient :
33 préfèrent A > B contre 27 pour B > A
42 préfèrent B > C contre 18 pour C > B
35 préfèrent C > A contre 25 pour A > C
Ce qui conduit à la contradiction interne :
A > B > C > A
• Dès lors que les systèmes de valeur ne sont pas
les mêmes, il n’y a pas ajustement automatique
des préférences.
• Les choix des individus sont dits non transitifs.
– Choix A = recherche du profit
– Choix B = survie à long terme de l’entreprise
– Choix C = rémunération des actionnaires
– Choix D = politique de prix
– Choix E = rémunération des salariés
– Choix F = lancement de nouveaux produits
– Choix G = internationalisation
… –
Comment inciter les membres de l’organisation
sans connaître l’ordre des choix ?
Application à l’entreprise• Mancur Olson, Logique de l’action collective
• Idée : coût et bénéfice de l’action collective.
• Toute action collective a des coûts pour
l'individu (engagement, prise de risque, perte
de temps, argent investi…) et des bénéfices
ou avantages obtenus (protection sociale,
augmentation de salaire, emploi…).
• Or il existe une tendance pour les membres
d'un groupe à profiter du bénéfice d'une
action collective en cherchant à payer le coût
minimum…voire à échapper à ce coût.
=> phénomène du passager clandestin
(en anglais : free rider).
Le paradoxe d’Olson
• Les grands groupes peuvent rester inorganisés et
ne jamais passer à l'action même si un consensus
sur les objectifs et les moyens existe.
• Plus un groupe est grand, plus la probabilité qu’il
passe à l’acte est faible : la contribution d’un
membre à la réussite du groupe est alors
décroissante.
– Les groupes relativement petits sont fréquemment
capables de s’organiser sur la base du volontariat et
d’agir en conformité avec leurs intérêts communs.
– Les grands groupes ne sont pas dans l’ensemble en
mesure d’y parvenir.
– L’issue de la confrontation qui oppose les groupes
rivaux n’est pas symétrique.
– Les groupes les plus petits réussissent souvent à
battre les plus grands qui seraient naturellement
censés l’emporter.
Le paradoxe d’OlsonLes difficultés de coordination :
le dilemme du prisonnier
Deux suspects A et B sont arrêtés par la police.
Mais, il n’y a pas assez de preuves pour les
inculper.
Ils sont interrogés séparément en leur faisant
la même offre :
- Si vous dénoncez votre complice et qu'il ne
vous dénonce pas, vous serez remis en liberté et
l'autre écopera de 10 ans de prison ;
- Si vous le dénoncez et lui aussi, vous écoperez
tous les deux de 5 ans de prison. Si personne ne
se dénonce, vous aurez tous les deux 6 mois de
prison.
Dénonce (0;-10) (-5;-5)
Se tait (-0,5;-0,5) (-10;0)
A / B Se tait Dénonce
Le dilemme du prisonnier• Chacun des prisonniers réfléchit de son
côté en considérant les deux cas possibles
de réaction de son complice.
• Dans le cas où il me dénoncerait :
– Si je me tais, je ferai 10 ans de prison ;
– Mais si je le dénonce, je ne ferai que 5 ans.
• Dans le cas où il ne me dénoncerait pas :
– Si je me tais, je ferai 6 mois de prison ;
– Mais si je le dénonce, je serai libre.
• « Quel que soit son choix, j'ai donc intérêt
à le dénoncer. »
Que vont faire les prisonniers ?
• Sans communication, ou répétition du jeu,
chacun des prisonniers choisit de faire
défaut même s'ils gagneraient à
coopérer…
• Problème : chaque prisonnier pense que
l’autre va tricher…
• Malheureusement, chacun est incité à
tricher après avoir fait la promesse de
coopérer.
• C'est le coeur du dilemme.
Que vont faire les prisonniers ?• Idée : la coordination est quelque chose
de complexe et il est difficile de parvenir à
se coordonner.
• Il est difficile de parvenir à des solutions
meilleures sans système pour mettre en
place et garantir l’exécution de la solution
la meilleure.
• Problème : tout le monde sait qu’il y a
une meilleure solution, mais comment
rendre crédible l’application de cette
meilleure solution ?
Le dilemme du prisonnier
Les mécanismes incitatifs
ALCHIAN Armen & DEMSETZ Harold [1972], Production,
Information Costs, and Economic Organization, American
Economic Review, n° 62, pp. 777-795.
• La mesure de l’effort est difficile parce qu’il
peut y avoir des aléas.
• Se pose alors la question de la combinaison
de deux dimensions : efforts & aléas
• Mesure de l’effort = effort + aléas
• Comment distinguer ces deux dimensions ?• Idée : pour inciter le salarié, on lui donne
une part des résultats de son effort.
• L’effort peut être récompensé, mais cette
récompense dépend aussi des aléas positifs
et négatifs…
• L’efficacité de l’incitation dépendra aussi du
goût du risque du salarié :
– s’il aime les risques => on lui donne tout le
résultat de son activité en + ou en –
– s’il n’aime pas les risques => rémunération fixe
moindre qu’avec une prime de risque
Comment faire ?
• Travail en équipe :
– effort individuel difficilement mesurable
– chaque agent réalise une multiplicité de tâches
• Alchian et Demsetz [1972] proposent
d’utiliser un tiers, dont le rôle sera
d’observer le comportement des autres
=> un surveillant !
• Mais qui contrôle le surveillant ?
Comment inciter au travail en équipe ?• Un moyen d’inciter le contrôleur, sans
avoir besoin d’introduire un nouveau
contrôleur, consiste à lui attribuer
l’utilisation des résultats de son contrôle :
« Le contrôleur obtient son résidu grâce à la
réduction des manquements qu’il provoque, pas
seulement par le prix qu’il accepte de payer les
propriétaires des apports, mais aussi par
l’observation et la direction des actions ou de
l’utilisation de ses apports ».
[Alchian & Demsetz 1972, p. 782]
Comment inciter le contrôleur ?
• Pour discipliner les comportements, il faut
que le contrôleur puisse modifier les
termes d’un contrat individuel sans pour
autant remettre en cause les autres
contrats, y compris mettre fin à un
contrat.
• Ainsi, il faut attribuer les droits sur la
valeur créée par l’élimination des
comportements de tire-au-flanc (fin du
free riding).
Une solution• Pour Bengt Holmström, une façon de
résoudre ce problème est de définir une
règle ex ante de partage des résultats
obtenus :
– si les résultats dépassent un certain seuil : partage
des gains
– si les résultat sont inférieurs : pas de gains
(pénalités, sanction collective)
• L’incitation provient du fait que celui qui
aurait un comportement opportuniste
risque de perdre tout gain et non pas
seulement le manque à gagner lié à son
absence d’effort.
Comment éliminer les comportements opportunistes ?
• Il n’est donc pas nécessaire de mettre en
place un contrôleur pour vérifier les
comportements…
• Toutefois, un nouveau problème surgit :
– comment être certain que la règle va être
appliquée ?
– Réponse : utiliser un tiers dont la fonction est
de faire appliquer la règle…
Comment faire appliquer les règles ?• La réponse est non : même si on fait l’hypothèse
de multiples formes de comportements et de
motivations :
– d’une part, il existe des contraintes liées à :
• l’individu : se nourrir, etc. ;
• l’existence de lois : le respect des
engagements contractuels est garantie par
les tribunaux
– d’autre part, l’environnement perçu définit un
ensemble d’actions possibles.
• Un individu ne peut avoir raison contre tous.
Autrement dit, il existe des « croyances
partagées » sur la façon dont l’organisation doit
fonctionner.
Les organisations sont-elles démunies ?
III/ La cohérence des
mécanismes incitatifs
dans et hors de
l’entreprise• Quels outils pour permettre dans
l’entreprise la concordance entre les buts
individuels et les buts collectifs ?
• Quel est l’effet d’une forte culture
d’entreprise ?
• Comment se combinent les incitations
dans et hors l’entreprise ?
Problématique
• Système d’autorité : incitations à l’effort
réglementées par des systèmes de contrôles
bureaucratiques et personnels.
• Identification voulue et calculée : acceptation
par l’individu de la « culture » de l’organisation et
conformation de ses comportements à cette «
culture » parce qu’il pense que c’est son intérêt.
• Identification suscitée et provoquée :
endoctrinement et socialisation.
• Identification limitée et sélective : recherche
et sélection d’individus conformes à la culture et
en accord avec les buts de l’organisation.
• Identification naturelle et spontanée : des
individus viennent à l’organisation parce qu’ils en
partagent les buts.
Mintzberg : typologie du pouvoirIncitation et degré d’adhésion aux objectifs
de l’entreprise
• Mintzberg : Le pouvoir dans les organisations,
Éditions d’organisation.
Moyen
d’intégration le
plus faible
Moyen
d’intégration le
plus puissant
Système
d’autorité
Identification
voulue,
calculée
Identification
suscitée,
provoquée
Identification
limitée,
sélective
Identification
naturelle,
spontanée
• La culture d'entreprise = ensemble des règles
d'une entreprise privée ou publique, des valeurs
partagées, la manière commune d'aborder les
problèmes et la manière qu'elles doivent être
véhiculées.
• De nombreuses composantes sont identifiables :
– Histoire de l'entreprise (grands hommes,
fondateurs, évolution des produits,...)
– Rites et symboles
– Structures de pouvoir, « héros »
– Valeurs implicites ou explicites
– Mythes fondateurs ; codes vestimentaires
– Langage précis ; méthodes de travail
– Habitudes socio-culturelles
… –
Culture d’entreprise• Si les buts de l’organisation sont une « croyance
», c’est-à-dire à incorporer par les individus dans
leurs comportements, les autres systèmes de
pouvoir ont tendance à être moins importants.
• Avantage :
– S’il y a une forte culture d’entreprise, il y a moins besoin
de mécanismes incitatifs toujours coûteux.
• Inconvénient :
– la culture évolue, très dépendante des contextes
institutionnels.
– une culture d'entreprise trop forte peut mener les
membres de l'organisation à une myopie envers le
marché.
– culture d’entreprise versus esprit critique.
– cette culture peut se trouver absorbée ou être métissée
en cas de faillite, fusion ou scission.
Limite de la culture d’entreprise
IV/ Une interprétation
théoriqueAoki (1990) La coordination et les incitations dans
la firme H et la firme J
H J
Coordination Verticale Horizontale
Incitations Décentralisées
(marché du
travail)
Centralisées
(la « hiérarchie
des grades »
Analyse de la cohérence interne des modes d’organisation (il y a un lien
entre les caractéristiques du mode de coordination et les
caractéristiques du mode d’incitation)
Coordination
verticale
La comparaison entre la firme H et la firme J
L’information est au cœur des mécanismes économiques : une entreprise ne
peut pas mettre en œuvre de bonnes décisions, si elle ne connaît pas son
environnement et si elle est incapable de traiter l’information.
Compétences ≠ => mécanismes d’incitation ≠
Compétences spécifiques peu
importantes, le marché du travail
comme mécanisme incitatif
Compétences spécifiques importantes,
le marché interne comme mécanisme
incitatif (emploi à vie, hiérarchie des
grades)
H
Information traitée par la
hiérarchie et transmise sous la
forme d’ordres aux unités
opérationnelles
Incitation horizontale Incitation verticale
Coordination
horizontale
J
Information en partie traitée
par les unités opérationnelles
(kanban, qualité, etc.)Des incitations différentes
Modèle H
• Les capacités valorisées :
des savoir-faire
spécialisés
• Où ? Sur le marché du
travail
(incitations
décentralisées)
Modèle J
• Les compétences valorisées
: capacité de résoudre les
problèmes et aptitude à la
communication
• On peut moins facilement
recourir au marché du
travail (incitations
centralisées) « hiérarchie
des grades »
Quelles composantes du mécanisme incitatif ?
1. Composantes monétaires : le salaire et les
primes
a) Composante liée à la personne : ancienneté et mérite
b) Composante liée au type de fonction exercé
2. Composantes organisationnelles : système
de promotion permettant de passer d’un grade
à l’autre
a) Prestige
b) Pouvoir de décision dans l’organisation
(rôle clé du département du personnel)• Au total, les avantages comparés du modèle H et
du modèle J dépendent des facteurs suivants :
– la capacité du personnel à apprendre
– la facilité de communication entre les unités d’exécution
– l’ampleur des gains de spécialisation possibles compte
tenu de la diversité et de la variabilité de la demande sur
le marché concerné.
La comparaison entre la firme H et la firme J
• « Afin que les entreprises constituent des organisations
efficaces et à forte cohésion interne, il faut que soit leur
mode de coordination, soit leur mode de stimulation
inclut une forte dimension hiérarchique »
• Si le contexte est plutôt stable => forme H
• Si l’environnement est au contraire
extrêmement incertain = forme H aussi !
• Dans ces deux cas extrêmes, le modèle H
est sans doute le plus approprié.
• Dans les situations intermédiaires, c’est le
modèle J qui est plus adapté.
La comparaison entre la firme H et la firme JConclusion générale (1)
• Les théories vues dans ce cours ont en
commun l’analyse :
– des modes de coordination économique
– des choix des modes d’organisation et des formes
des contrats
• Ces théories s’inscrivent dans différents
cadres théoriques (TCT, TI) reposant sur des
hypothèses différentes
Conclusion générale (2)
Approche interorganisationnelle
Approche intraorganisationnelle
Vision
contractuelle
Quel type de contrat ?
(Théorie des coûts de
transaction)
Quelles doivent être les
caractéristiques du
contrat pour aligner les
incitations ?
(théorie principal –
agent)
Vision
organisationnelle
Quelle forme
organisationnelle ?
(Théorie des coûts de
transaction)
AOKI (cohérence
interne des
organisations)
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