PDV LARA

     Ça fait un mois qu'Astrée est morte. J'ai essayé de la sauver, mais je n'ai pas pu. Je m'en veux tellement...

     Tout est redevenu calme. Les guildes sont retournées dans leurs villes respectives et moi, je reste dans mon temple, à me morfondre.

     Wendy, elle, ne va pas mieux. Elle pleure tout le temps de ce que m'a dit Mira lors de nos appels.

     Loki fait une dépression depuis un mois. En le voyant, je n'ose pas imaginer à quel point sa douleur est grande et profonde. Ça ne faisait même pas deux jours qu'ils étaient ensemble...

     Je suis présentement devant son temple à elle. Loki est sur le toit, refusant de retourner dans le monde des esprits ou de faire quoi que ce soit. Il n'en descend jamais et ça m'inquiète.

Moi : Loki! Arrête un peu tes enfantillages, tu veux? Tu penses qu'elle aurait aimé te voir dans cette situation?

     Malgré tout, il ne répond pas. Comme depuis maintenant un mois.

     Je soupire. Je m'apprête à m'éloigner pour aller passer un coup de fil à Hibiki quand mon instinct me demande de m'arrêter. Quelque chose me dit d'entrer dans ce temple, ce que je n'ai jamais osé faire.

     Le cœur battant la chamade, je monte les escaliers et entre. Après quelques minutes, j'arrive dans une grande salle vide qui n'a qu'un réceptacle rectangulaire en son centre avec au dessus... Un corps.

     Mon rythme cardiaque accélère lorsque je me rapproche. Mon cœur cesse de battre lorsque je reconnais la personne couchée là...

Moi : Astrée?

     J'ai réussi... Mon sort a marché! Il faut que je le dise à Loki et aux autres!

     Je sors du temple en courant et crie à Loki :

Moi : descends de là tout de suite! Loki, mon sort a fonctionné! Astrée n'est pas morte!

     Quelques secondes plus tard, alors que je pensais qu'il ne descendrait pas, il montre enfin le bout de son nez. Trop brusquement puisqu'il apparaît devant moi et me prend par les épaules, l'espoir brillant dans ses yeux comme jamais auparavant.

Loki : dis moi que tu ne m'as dit cela juste pour me faire descendre de là.

     Apeurée, je lui dis d'une vœux tremblante :

Moi : n-n'ayant pas l'en-l'envie de mourir aussi j-jeune, je ne... Prendrais pas le risque de faire ça.

     Il me lâche.

Loki : s'il te plaît... Je voudrais la voir.

     Je lui souris tendrement.

Moi : évidemment. C'est de ton droit de demander ça.

     Je lui demande ensuite de me suivre, ce qu'il fait. Lorsque nous arrivons dans cette salle, Loki se précipite vers elle.

Loki : mon petit astre...

     Le voir en larme m'émeut énormément.

     Je vais leur laisser de l'intimité.

    Je me retourne pour m'en aller lorsque j'entends :

Loki : merci Lara.

PDV LOKI

     Je n'arrive pas à y croire. Elle est là, devant moi. Inerte, certes, mais présente.

     Je lui prends la main gauche avec la mienne droite et la serre fermement. Je lui caresse doucement la joue de l'autre.

     Elle a embelli.

Moi : ouvre les yeux, s'il te plaît.

     Je colle mon front au sien, les larmes ne cessant de couler. Celles-ci roulent pour retomber sur ce magnifique visage qu'est le sien pour ensuite terminer dans ses cheveux platines. Je l'embrasse doucement, ayant peur qu'elle se volatilise à nouveau.

     Après quelques secondes, ses paupières se mettent à trembler au même instant qu'elle commence à respirer.

Moi : Astrée?

     Elle serre juste ma main qui enveloppe la sienne, mais ne se réveille pas.

Astrée : Loki...

     Je souris tendrement en la regardant. Elle est tellement adorable, on dirait une ange.

     Après quelques minutes, Lara revient.

Lara : j'ai fait signe aux autres pour leur annoncer la bonne nouvelle.

     Elle regarde sa meilleure amie qui est couchée sur le côté.

Lara : elle respire?

Moi : oui. S'il te plaît, tu pourrais me montrer sa chambre?

Lara : ou-oui, suis moi.

     Elle va vers la seule porte de la pièce et l'ouvre. Je prends ma déesse dans mes bras et m'exécute.

     Nous entrons et parcourons un assez long couloir pour finir par déboucher sur une double porte blanche et dorée que Lara ouvre pour me faire découvrir une immense et splendide chambre à coucher.

     Le lit king size à baldaquin est en bois de rose peint en blanc avec des traces d'or à certains endroits. Le matelas est recouvert d'un draps blanc au dessus duquel se trouvent une couverture dorée épaisse et six oreillers recouverts de taies dorés. Les rideaux élégamment attachés au quatre fins poteaux sont presque transparents et blancs.

     J'avance dans la pièce, le sol en marbre faisant claquer mes chaussures, et la dépose soigneusement dans le lit, puis la recouvre.

Moi : quand vont-ils arriver?

Lara : le plus tôt possible. C'est ce qu'a dit Wendy. Je vais te laisser avec elle. Je viendrai vous appeler quand ils seront là.

Moi : merci encore.

Lara : ce n'est que normal.

     Elle ferme la porte et j'entends ses pas s'éloigner. Je me couche derrière ma petite étoile et la serre contre moi en la tenant par la taille.

     Je ne veux plus la lâcher.

     Je ne vois pas le temps passer, m'étant endormi comme je ne l'ai pas fait durant un mois. Lorsque je me réveille, mon regard tombe immédiatement sur deux iris vairons me fixant.

     Elle crie en reculant, se cachant jusqu'à la tête avec la couverture, pour je ne sais quelle raison.

Moi : mon petit astre, qu'est-ce qui te prend?

     Je remarque, malgré sa "protection", ses tremblements.

     Qu'est-ce qu'elle a?

Moi : Astrée?

     Je fronce les sourcils et essaie de tirer sur la couverture dorée, mais elle la tient fermement.

Moi : si c'est une plaisanterie, sache qu'elle n'est pas drôle du tout.

     Je tire plus dessus, puis lui prends le bras et l'attire vers moi. Elle crie en essayant de s'éloigner, mais je la fais très vite taire en l'embrassant. Elle se fige sur le coup, comme électrocutée. Plus tard, le baiser se fait plus torride. J'infiltre ma langue dans sa bouche alors qu'elle gémit timidement contre mes lèvres.

     Je crois qu'elle est totalement calme à présent.

     Je me sépare d'elle après plusieurs secondes et remarque ses rougeurs.

Moi : voilà. Au moins tu es tranquille maintenant.

     Elle cligne des yeux, sortant de son état de transe et me fixe.

Astrée : je... M-mais... P-pourquoi? Qui êtes-vous?