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¹⁰ | 𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝙳𝚒𝚡
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¹⁴⁸⁶ ᵐᵒᵗˢ
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|• 𝓑𝓸𝓷𝓷𝓮 𝓛𝓮𝓬𝓽𝓾𝓻𝓮 •|
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BOKUTO AIMAIT LE VOLLEY, il l'aimait depuis bien plus longtemps qu'il n'en jouait. Il appréciait la sensation qu'elle lui procurait, la joie de partager une victoire et la jalousie qu'elle créait face à d'autres joueurs plus talentueux. Ce qu'elle détruit, les jours, les mois, les années d'entraînement pour une défaite grotesque. Kotarō était de ceux qui admirent le jeu des joueurs. Sentir qu'ils font tout pour se surpasser, pour le surpasser. Il n'aimait pas perdre, mais une chose était sûre, il adorait le volley.
Et quand il avait appris qu'Akaashi était lui aussi amoureux -du moins, qu'il appréciait ce sport-, Kotarō avait été ravi. Il n'avait jamais passé autant de temps un sourire au lèvre. Ses idées étaient claires et il était heureux.
Ses cheveux étaient toujours un peu longs, retombant sur son front quand son gel venait à manquer. Il avait ce visage fatigué, malgré tout toujours enjoué, victorieux par-dessus tout. Il y avait quelques gouttes de sueur qui perlaient le long de son front. Et des traits limpides qui laissaient lire en lui une victoire toute récente. Son poing fermé s'élançait en l'air, les muscles de son bras tendu, saillant, scintillant.
Ce n'était pourtant qu'un entraînement, c'était si habituel.
Mais il y avait quelque chose de différent. Une présence nouvelle. Son sourire, oui c'était son sourire. Il était si marquant, si éblouissant. Ses fines lèvres étaient étirées en un somptueux air jovial. Il fixait le plus grand de ses orbes obscurs, des iris scintillants et lumineux. Il était fière de la victoire de Kotarō, il était épanoui de le voir triompher dans ce qu'il aimait.
Il s'avança vers son cadet, lui fit face en quelques pas. Keiji était resté à l'entrée du gymnase.
— A'Kaashi ! T'as vu ça ! Hein ? Dis- moi que tu l'as vu !
L'interpellé ne tarde pas à répondre, plus calmement et avec moins d'empressement.
— Oui, Bokuto j'ai tout vu. Tu joues très bien.
Il s'émoustille à l'entente de ces quelques mots. « Tu joues très bien. » Il se les répète, infiniment plus lentement, avec plus d'émotions et bien plus d'accentuation. Il se les récite plusieurs fois, se l'imprégnant avec amusement, avec joie. Kotarō sourit grandement, il éclipse son regard vers ses coéquipiers l'air de dire : «Vous avez vu, c'est mon ami ! ». Il n'y avait rien à voir, peut-être un sourire timide mais rien de plus.
Ils finirent tous par le regarder, à l'affût d'une stupide informations. Qui était-il ? Quelques-uns étaient surpris, d'autres stoïques. Le coach était l'un des plus intéressé, une feuille de papier à la main, il avait compris les réels intention de Keiji à plusieurs kilomètres à la ronde. Cet air plutôt gêné qui lui donnait un air perdu, Akaashi n'avait qu'un seul point de repère, c'était Bokuto et tout le monde l'avait deviné.
Kotarō le gardait de son regard ensoleillé.
Keiji vit soudainement Kotarō de dos, il retournait vers le filet. Le noiraud s'était avancé à sa suite, seulement quelques mètres derrière. Le grisé fit volte face, ils se jetèrent tour à tour à l'affût du petit nouveau. Les yeux pétillants, des idées pleines la tête.
— Tu connais Bokuto ? C'est quoi ton nom ?
Akaashi avait été surpris, vraiment surpris. L'attention était cumulée sur sa petite personne et ça lui foutait grandement la trouille. L'homme qui lui avait parlé n'avait pas l'air bien méchant mais il lui était inconnu : « Il s'appelle Konoha. » c'était Bokuto qui lui avait dit.
— Laissez le tranquille, Akaashi c'est ça ?
Sa voix était calme, elle était rassurante et son timbre était doux. C'était une jeune femme au long cheveux châtain, des iris similaires. Elle semblait amicale, ça n'a pas échappé au noiraud. Il se fit plus petit, elle avait dit son nom. Il se contenta d'acquiescer.
— Akaashi ?
Konoha réfléchissait semblant se faire un avis sur son nom. Ce n'était pas nécessaire mais Keiji n'avait rien dit.
Puis il se rappela et lui tendit le papier.
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— Keiji ?
Il leva son regard, l'implanta dans celui de sa mère et s'y intéressa. Elle fixait un petit papier blanc, de l'écritures d'ordinateur, mais vierge en encre de stylo. Il traînait sur le bord de son cahier, entre deux feuilles banales. Quel hasard, ce bout de papier avait été le seul mis en avant.
— C'est pour quoi ?
Akaashi la dévisagea gentiment, une seconde fois il suivit son regard. Elle s'était arrêtée dans ses orbes obscurs. Ils se fixèrent un court moment. Il ne savait pas quoi dire, il ne voulait pas réellement qu'elle voit le bout de papier. Le laisser se déchirer dans son sac de cours, c'est ce qu'il voulait. C'était pour faire plaisir à Bokuto, ça lui faisait plaisir à lui aussi. Alors, sur un coup de tête, il avait demandé à Shirofuku une inscription. Cela dit, Keiji pensait ne jamais la ressortir de son cahier.
Il n'avait rien répondu, sa mère avait souri, intrigué, et s'était saisi de la feuille.
— Du volley ?
C'était énigmatique, une pointe de nostalgie dans sa voix.
— Tu veux faire du volley ?
Là non plus, il ne répondit pas son regard le fit de lui-même.
— Tu veux faire du volley ! Mon chéri ! Tu veux faire du volley !
Elle souriait franchement, plus que d'habitude. Bien plus. Elle semblait si enthousiaste que ça en devenait terrifiant, les bras en l'air elle s'apprêtait à se jeter sur le pauvre Keiji. Les yeux pétillants, ses dents scintillantes mises en avant.
Il se laissa faire, elle le prit par les épaules. Il était bien plus grand qu'elle, c'était compliqué de le regarder dans les yeux. Son fils avait un visage agacé, il n'aimait définitivement pas les câlins de sa mère. Elle lui ébouriffe ses épis ébènes, lui ondulant ses mèches. Il grimaça, elle recula tout sourire.
— Je te remplis ça dans l'immédiat mon petit Keiji !
C'était trop tard. Il devait dire oui à Bokuto. Ce n'était pas si mal finalement, c'est juste un sport qu'il apprécie en plus de ça.
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C'était ennuyeux.
Bokuto s'était dit ça. Il se l'était dit pour plusieurs raisons mais une seule restait marquante. Il était jaloux. Et, il l'avait assez vite compris.
Il regardait, d'assez loin, Keiji se joindre à ses coéquipiers. Le coach n'avait pas mis le cours à terme mais ça s'était fait tout seul. Il y avait cette sensation qui grandissait en lui, comprimant son cœur tel une vulgaire éponge. Kotarō soupirait sur place, sur un banc loin de tout, du moins loin du troupeau qui s'était formé autour d'Akaashi.
Il prenait son mal en patience, mais après tout c'est lui qui l'avait convaincu de se joindre à leur club de volley alors il se devait d'en vouloir à personne.
Et c'est à cette pensée qu'il sombra dans la déprime. Une expression grotesque sur le visage, les yeux plissés tel un enfant en manque d'attention. La bouche pincée et les sourcils froncés.
Keiji avait cet air fatigué sur le visage, l'influence de Bokuto était-elle assez grande pour matérialiser sa fatigue ainsi ? Il balaya l'idée et se reconcentra sur ses interlocuteurs. Toujours accaparer son attention, ça devait être leur jeu, du moins c'est ce qu'il en avait déduit après chacun de leur essai foireux.
Non, il ne souriait pas à leur blague. Il ne réagissait pas à leur question intrusive et il n'y répondait encore moins. Et il ne prenait aucun plaisir à se faire marteler d'interrogation.
Ils s'étaient tous présentés, il y était passé lui aussi, bien que ça ait été à contre cœur. Yukie Shirofuku était le nom de leur manager et Konoha de l'un de ses coéquipiers. Il ne se rappelait que de ceux-ci et à savoir pourquoi.
Tout le monde s'était finalement éparpillé au bout d'une quarantaine de minutes. Ça et là dans le gymnase, à débarrasser le terrain de ballon. Ranger le filet et autre futilité. Même Keiji avait mit du cœur à l'ouvrage. Mais il y en avait bien un qui ne bougeait pas d'un poil.
— Bokuto. Ne devrais-tu pas aider ?
Il leva sa figure, entraînant son regard qui était figé sur le sol avec.
— Ils n'ont pas besoin de moi.
Il fait la moue.
— Pourquoi n'auraient-ils pas besoin de toi ?
Il grimaça cette fois-ci. Kotarō n'en avait pas la moindre idée pour tout dire.
— Parce que c'est comme ça !
Il devait être dans l'une de ses phases de déprime, c'est ce que Keiji avait déduit. Shirofuku s'était assez étalée sur le sujet pour qu'il en comprenne les symptômes. Ce n'était pas vraiment triste, ridicule ça pouvait l'être mais ça n'aurait pas dû être triste. Pourtant, ça l'avait affecté d'une quelconque manière.
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