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9. J'aime les chats-tigres


Bordel de merde. Ce mec est un con. Un ignoble con arrogant et sans cœur. Je déteste ce qu'il nous fait. S'il se pointe devant moi, maintenant, je vais le massacrer. Ma fureur me dévore et celle qui m'a fait exploser le miroir n'est rien à côté de ce que je ressens maintenant. Je viens de me réveiller en sursaut et dans la solitude de la chambre de Morgan, seul cette colère que j'alimente, m'empêche de sombrer.

Deux jours déjà. Deux jours sans nouvelles. Quarante-huit heures à tourner en rond, à m'inquiéter, à cogiter. J'ai envoyé des SMS pour commencer. A peine deux heures après son départ, parce que j'avais peur. Peur de le perdre. Pas de réponse. Après, je l'ai appelé directement parce qu'il était hors de question que je frappe à sa porte , que je l'affronte.

La panique avait commencé à élire domicile dans mon salon, et dans ma tête surtout. Elle me disait que pour quelques frissons dans le caleçon, j'ai foutu en l'air la meilleure chose de ma vie. Elle me chuchotait que j'avais écœuré, dégouté celui qui avait été là pour moi quand j'étais plus bas que terre. Il n'a répondu à aucun de mes appels. Cette putain de panique a donc grandi.

J'ai tourné en rond dans le salon autour de ce canapé de malheur. J'ai même collé mon oreille contre les murs tentant d'entendre s'il était chez lui. Il n'y avait aucun bruit. Je suis sorti sur la terrasse. Les volets de son appartement étaient fermés. Tous.

A vingt heures, j'étais devant sa porte. A frapper discrètement. Timidement. Lui demandant pardon à travers le battant de la porte. Rien. Personne ne m'a répondu.

Après une nuit de merde où, assis sur mon lit, je me suis copieusement insulté pendant des heures, je suis retourné le dimanche matin, dès six heures, devant sa porte. J'ai sonné. Plusieurs fois. Puis j'ai cogné de plus en plus fort jusqu'à ce que la voisine pointe son nez, furieuse, et me dise qu'elle avait croisé Morgan devant l'immeuble la veille au soir avec son sac de voyage prenant sa moto. 

Connard. Sombre idiot.

Je ne sais même pas qui j'insulte. Lui ? Moi ? Que s'est-il passé ? Pourquoi ai-je réagi ainsi ? Pourquoi l'ai-je forcé à fuir ?

Les heures se sont succédé. Le dimanche a filé. Toutes les heures, je l'ai appelé, mais il n'a pas plus répondu que la veille. Qu'aurais-je dit s'il avait daigné me répondre ?

— Salut Morgan, c'est Derek, le type qui t'a agressé sexuellement. Je voulais te dire que je suis désolé de t'avoir fait peur. Mais faut que tu le saches : depuis un mois je ne rêve que de cela : t'embrasser, te baiser, être dans tes bras et ne jamais te lâcher.

Oui, je vais faire cela. C'est juste parfait. Parfaitement juste et totalement effrayant.

Ou alors :

— Salut Morgan. C'est moi, Derek, ton meilleur pote. Je suis désolé, il devait y avoir des champignons hallucinogènes dans ma pizza. Il n'y a pas d'autres explications. Je ne comprends pas du tout ce qui m'a pris. Nous sommes amis et je n'ai franchement aucune envie de te sauter dessus. Tu me connais ! On oublie tout ça. Tu reviens quand ?

C'est rassurant. Absolument pas crédible et totalement faux. Bref, un merveilleux dimanche à me demander comment rattraper ma connerie.

Et puis il y a eu LE moment, celui où j'ai vrillé. Une petite pensée, sortie de nulle part, m'a traversé l'esprit. Et s'il lui était arrivé quelque chose ? 

Même s'il m'en veut, même s'il est furieux contre moi, je sais qu'il ne peux pas me laisser sans nouvelles. Il va au minimum répondre à un sms et me dire "Fiche-moi la paix, sale con". Il a dû se passer quelque chose. Pas forcément le fameux sérial killer dont je parlais en plaisantant mais ... un accident est si vite arrivé. Et il conduit comme un dingue. Avec son casque toujours, mais comme un dingue. Son casque. A-t-il seulement pris son casque ?

J'ai alors attrapé mes clés et devant sa porte, mes mains tremblantes ont cherché sa clé dans mon trousseau. Lorsque j'ai ouvert son appartement, l'odeur de Morgan m'a entouré. Mâle et rassurante. Ce qui m'a permis de retrouver un peu mon calme. J'ai allumé la lumière en l'appelant. Personne. A genoux devant le meuble de l'entrée, j'ai cherché son casque. Merde.

Les deux casques sont là. Le sien. Le mien. Je me suis traîné jusqu'à sa chambre et assis sur son lit, j'ai appelé, un par un, tous les hôpitaux de la ville, demandant sans fin si un jeune homme du nom de Morgan Sully avait été enregistré suite à un accident. Chaque réponse négative me faisait renaître un peu. Puis j'ai attendu, au même endroit, assis sans bouger. Si ce n'était pas un accident, qu'était-il arrivé ? J'ai dû m'endormir sur son lit, assommé par l'angoisse, mon nez enfoui dans son oreiller.

Je ne sais pas ce qui m'a réveillé. Son réveil affiche deux heures du matin. La chambre de Morgan est obscure. Silencieuse. Le secret espoir qu'il soit revenu meurt bien vite. Mais je suis bien ici. Mes terreurs de la veille se sont calmées. Je comprends qu'il a parfaitement le droit d'ignorer mes appels hystériques et de me laisser me ronger d'angoisse. Je le mérite. Je comprends oui. Mais de façon totalement irrationnelle, je suis en colère contre lui.

C'est un connard arrogant et sans cœur. J'ai envie de lui foutre une raclée pour ce qu'il m'a fait vivre ces dernières quarante-huit heures. Et surtout je lui en veux d'être parti sans rien dire. De ne pas avoir eu le courage d'affronter cela avec moi. On se connait merde. Ensemble on aurait pu... 

On aurait pu quoi ? 

Je ne sais même pas. Sombre idiot. Je suis épuisé. Dans un soupir, je saisis son oreiller et l'odeur boisée de Morgan se répand sur moi. J'ai besoin de lui. C'est aussi simple que cela. J'attendrai pour lui parler qu'il soit prêt, même si cela doit prendre du temps. Je suis prêt à patienter des années s'il le faut. Je sais que j'ai besoin de lui. Mais s'il préfère ne rien voir, je serais là, sans rien exiger. Demain. Demain matin, il sera au boulot. Je le verrai au travail. Bercé par cette idée rassurante, je me rendors en serrant son oreiller contre mon torse. C'est pas la première fois que je dors dans son lit.

✶ 5 ans plus tôt

L'est hyper coooool ton appart !

Morgan, mon nouveau meilleur pote sourit en me poussant dans le dos pour que j'entre chez lui. Comme le sol bouge beaucoup, je manque de m'étaler mais super-Morgan me rattrape par mon sweat et me tire vers un canapé que j'avais pas vu. Un canapé invisible.

Merci, je sais pas si tu le trouveras aussi cool demain quand tu auras retrouvé un fonctionnement cérébral total.

Siii.... mon cerveau fonctionne parfaitement bien je suis juste un peu ...gai.

Je suis obligé de me coucher sur le canapé car je sais pas pourquoi Morgan a la tête à l'envers. En fait, coucher c'est mieux car les murs de l'appart arrêtent de bouger comme dans un manège et j'ai moins mal au cœur.

De tout façon, avoir mal au cœur, c'est mon état normal depuis quinze jours. Depuis que ma garce de femme adorée m'a viré comme un malpropre. Le rire de Morgan retentit. J'adore son rire mais il me fait mal aux oreilles.

Un peu gai ? Si tu veux, moi je dirais que t'es totalement déchiré. A cause de moi. Si j'avais su que tu avais une tolérance aussi basse à l'alcool, je t'aurais arrêté avant.

Noooon, j'aime ça. J'aime être comme ça. J'ai plus le truc en fonte qui m'empêchait de respirer, grâce à toi. C'est cooool.

OK. C'est cool. Je vais chercher un peu d'eau. Ça te fera du bien. Reste allongé, comme ça, je suis sûr que tu tomberas pas comme dans l'ascenseur.

Tomberas, tomberas pas. Ohhh ça me rappelle un truc. Je cherche dans mes pensées. Elles fuient, elles courent loin de moi mais je retrouve les paroles. Ahhah. Je suis le meilleur.

Tombé sur un jour de chaaaance. Tombé par inadvertaaance amoureeeeux. Tombé à terre pour la fille qu'on aaaime. Se relever indemne et retomber amoureeeeux. Tombé sur toiiii, tombé en pâmoiiiison.

Je chantonne cette chanson d'Higelin. J'aime Higelin. Mais ma voix est bizarre.

Complètement déchiré, je confirme. Allez, bouge pas. Je reviens.

Morgan a une voix amusée, il me tapote l'épaule puis je l'entends s'éloigner. Je souris. J'aime la voix de Morgan. Il a une superbe voix. De toute façon j'aime Morgan, c'est mon super héros. Il m'a sauvé de la sorcière Laura. Faut que je lui dise. Je tente de me lever et merde. Le canapé a encore bougé. Pas grave, j'aime bien regarder le dessous de la table basse. J'aime les tables basses. Je voulais dire quoi à Morgan déjà ? Fichues pensées fuyantes. Salut le tigre. Ca va ?

Morgaaan ?

Oui  Derek ?

J'aime ta voix. Je l'aime vraiment beaucoup mais je comprends pas... c'est bizarre...

J'entends les pas de Morgan se rapprocher de moi et je cherche  dans ma mémoire ce que je voulais dire. Putain de pensées passantes.

T'es parti où  Morgan ?

Son visage intrigué apparaît sous la table. Il est beau ce visage. Il a des yeux gris cerné d'un cercle noir. Super fascinants. Par contre, ses cheveux sont trop longs. Une mèche cache son bel œil gauche. C'est pas que le droit soit moins beau. Quoique. Je sais pas. Je claque la langue sur mon palais. Je dois savoir si l'œil gauche est plus beau que l'autre.  C'est important. Je lève la main pour  enlever cette  foutue mèche mais mon bras est définitivement pas d'accord avec mon cerveau. Alors je renonce. De toute façon, c'est décidé  : Morgan est beau.

Merde ! Mais comment t'as fait pour tomber du canapé ?

Ton canapé, il tangue drôlement vite. Il danse le tango.  Ahhhhh oui. Je sais c'est bizarre. Pourquoi t'as un tigre chez toi ?

Un tigre ?

Il semble étonné. Pourtant il doit le savoir s'il a un tigre dans son salon.  Un beau tigre tout tigré et légèrement effrayant. Comme tous les tigres. J'aide  Morgan à me lever en attrapant son cou. J'aime pas être debout, je suis fatigué . Je fronce les sourcils. Il y a un truc important que je dois faire. Ah oui. Faut que je montre le tigre tigré à mon nouveau pote.

Il est sous la table. Là.

Je lui montre du doigt l'endroit où se planque ce putain de tigre tigré. Et je vois le félin félon courir vers la baie vitrée.

Il est parti. T'as vu ! Il est parti !

Ça m'énerve. Je vais aller le chercher. Il doit rester ici et monter la garde dans le salon, c'est son boulot de tigre .

Ouais, j'ai vu. Calme-toi Derek, c'est juste le chat-tigre des voisins, je le nourris de temps en temps et il squatte.

Il a passé son bras autour de ma taille et c'est sympa car mes jambes sont un peu fatiguées alors je m'appuie sur Morgan. Il est presque plus grand que moi. Enfin je sais pas. C'est pourtant pas la première fois qu'il me prend par la taille. Je trouve ça amusant. Agréable.

J'aime les chats-tigres, tu sais Morgan. dis-je avec conviction.

Tu aimes tout le monde  ce soir, mon bonhomme. Ça c'est juste un effet secondaire de l'alcool.

Ouais.... mais non. J'aime pas Laura.

Ok, pas Laura. Allez cramponne-toi, je t'emmène dans mon lit. Il est plus large, avec un peu de chance, mon lit ne te jettera pas par terre.

Pourquoi il se marre ? Remarque, j'aime ça qu'il soit content. Il me laisse tomber sur son lit et je rebondis comme une balle de tennis. Une belle balle de tennis totalement bourrée et insensible. J'aime son lit. J'entends un bruit sourd. Puis un autre. Je remue les orteils. C'est chouette d'avoir les orteils livres... euh libres et tout légers. Je ferme les yeux et un truc chaud me recouvre. J'suis bien. Pour la première fois depuis quinze jours.

Une main me touche le visage. C'est doux. J'ai sommeil.

Derek ? Je vais dormir sur le canapé. Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit. OK ?

Non.

Comment non ?

Tu restes ici. J'ai peur que Laura vienne me chercher. Je veux plus la voir. Super-Morgan saura la faire partir. Reste avec moi. J'aime que tu restes avec moi.

Je sens le matelas s'affaisser à côté de moi quelques secondes plus tard et rassuré je m'endors.

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