
¦1¦ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐
- Qui es-tu vraiment ?
*. *. *
Il avait trop de cartes en main, et Hermione le sentait.
- Je t'ai longuement observée, et tu m'a semblé de plus en plus étrange au fur et à mesure que j'apprenais à te connaître. Évidemment, je n'ai pas simplement fait mine de t'apprécier et de ressentir des choses pour toi. Mais j'ai, dirons-nous, profité des vacances de Noël pour me renseigner un peu plus sur toi.
Le sang de la lionne se glaça brusquement.
Manifestement, et comme l'indiquait le comportement de Sirius à cet instant, Dumbledore n'était pas préparé à toutes les éventualités concernant sa nouvelle identité.
- Tu savais que ton prétendu meurtrier n'existait pas ?
Alors en fait, il est bel et bien réel, mais ça, tu ne peux pas le savoir...
- Ou encore que ton prétendu oncle, chez lequel tu devrais avoir passé le week-end dernier était déjà décédé depuis trois semaines ? Oh personne ne le sait, bien sûr. Mis à part ceux qui se mettent à fouiner avec détermination.
Il marqua une petite pause.
- J'ai donc subtilisé ceci, dit-il en tirant une petite fiole de sa poche, de la réserve de Slughorn. Tu sais ce que c'est, je suppose ?
Pas besoin de se creuser la tête pour reconnaître la faible dose de liquide translucide que Sirius tenait entre ses mains.
- Du veritaserum.
Le garçon hocha la tête.
- Effectivement. Et tu sais quoi ? Tu vas me faire le plaisir d'en prendre une gorgée, déclara t-il en récupérant une prise plus confortable sur sa baguette. Stupéfix !
Merde.
Jurer ne faisait pas partie de ses habitudes, mais la situation l'obligeait à le faire. Elle avait tenté d'esquiver le sortilège, mais elle était coincée, pour cette fois du moins.
- Allons, avale. Tu ne gâcherais tout de même pas cette quantité de potion si rare en la recrachant, non ?
Par elle ne savait quel moyen et quel sortilège, il réussit à l'obliger à avaler le breuvage au goût parfaitement neutre, avant de s'assoir près d'une table où une seconde chaise était déjà tirée, et il lui désigna le siège d'un petit coup de tête, la délivrant de l'emprise du sortilège.
Foutu pour foutu, pensa la lionne en jetant un coup d'oeil désespéré vers la porte qu'elle savait verrouillée.
- Comment est-ce que tu t'appelles ?
Un instant, elle imagina ne pas répondre et garder la bouche fermée jusqu'à ce qu'il abandonne. Sauf que deux choses s'opposaient à ça: non seulement Sirius Black n'abandonnait jamais, mais la potion avait manifestement sur ceux qui la prenaient un effet similaire au sortilège de l'Imperium. La vérité ne demandait qu'à s'échapper d'entre ses lèvres. C'était viscéral, absolument nécéssaire, et elle savait qu'elle finirait par parler - résister semblait inutile.
- Hermione Jean Granger.
Il eut l'air surpris quelques secondes, à avant de reprendre possession de ses moyens.
Toujours la même façon de cacher ses émotions, hein.
- Donne moi ta date de naissance.
La bouche sèche, elle répondit tout de même d'une voix rauque qui ne lui ressemblait pas.
- Le 19 septembre 1979.
Un long moment de silence s'écoula dans la pièce sombre.
- Pardon ?
- Le 19 septembre 1979.
Le jeune homme cligna des yeux plusieurs fois, avant de se relâcher son dos sur le dossier de la chaise.
- C'est impossible. Impossible.
La voyageuse du temps haussa les épaules, les yeux dans le vague.
- Comment ? demanda t-il brusquement.
- Je viens du futur.
- Tu viens du futur ?
- Exactement.
Il étudia son visage encore un fois, sûrement en train de vérifier si elle mentait ou pas. Ou en train de se demander si après tout, ce n'était pas lui qui commençait à perdre la boule.
Il est en train de vérifier si je mens alors qu'il connaît très bien les effets de la potion. Il ne me croit vraiment pas...Ce qui n'est pas si étonnant.
Il était dur de voir que le peu de confiance qu'il avait gagné en elle avait disparu aussi vite.
- Qui t'a envoyée ici ?
- Dumbledore.
- Pourquoi ?
L'anticipation de ce qu'elle allait répondre à cette question la fit totalement perdre le contrôle sur ses émotions et elle sentit quelques larmes rouler sur ses joues.
- Parce qu'Harry Potter, le garçon qui a survécu, l'Élu, qui était destiné à vaincre Voldemort, était mort. C'était une dernière solution qu'il m'avait confiée, et je n'ai fait que de la mettre en oeuvre.
Le regard de Sirius était hagard: il était perdu par ce que la lionne disait.
- Qui est Harry Potter ?
- Le fils de James et Lily.
Un rire étouffé s'échappa d'entre les lèvres de l'Animagus.
- Alors leur couple tiendra dans le temps ? C'est inattendu !
- En fait... On ne sait pas vraiment si leur couple aurait duré dans le temps.
Qu'est ce que je déteste cette potion... Jamais je ne l'aurais annoncé de cette façon. Jamais je ne l'aurais annoncé tout court, en fait.
Le jeune homme leva un sourcil interrogatif.
- Ils sont morts en 1981.
Le choc provoqué par cette phrase fut brutal. Ce fut comme si toute vie avait déserté ses traits, soudainement. On retrouvait dans son regard la même lueur que celle qu'Hermione avait si souvent pu apercevoir à son époque, alors qu'il était enfin sorti d'Azkaban.
Cette nuit là, Sirius est mort en même temps que James.
- Co- Comment ?
- Peter était leur Gardien du Secret -leur maison était protégée par le sortilège Fidelitas parce que Voldemort les traquait-, et il a transmis leur localisation à Voldemort.
Cette fois-ci, un nouveau sentiment habita les traits du garçon. De la haine.
- Qu'est-il arrivé à Remus ? À Peter ? Et... et à moi ?
La voyageuse du temps sentit une de ses larmes rouler sur sa joue, et ce fut avec une difficulté évident qu'elle proposa à Sirius de lui raconter tout ce qu'elle savait. Tout, sans aucun détour et sans aucune hésitation. Elle avait besoin de parler, et puis...
Les secrets ne sont-ils pas faits pour être dévoilés, après tout ?
*. *. *
La démarche avait été longue et épuisante: tandis qu'Hermione se plongeait dans une masse de souvenirs qu'elle aurait préféré pouvoir oublier, Sirius apprenait tout d'un futur aux allures de dystopies qui ne plairait qu'à peu de gens.
- Et... Et tu es venue ici, en abandonnant tout ce que tu connais, simplement pour nous offrir un meilleur futur ?
Son camarade se leva, et fit les cent pas en se grattant la nuque.
Son attitude me rappelle celle du soir du bal.
Savoir que quelqu'un dans son entourage proche savait tout, absolument tout, de ses secrets venait de lui enlever un énorme poids des épaules, et être également au courant que quelqu'un pourrait l'aider avec les horcruxes était rassurant et lui donnait à nouveau de l'espoir: tout ce qu'il lui restait à faire semblait maintenant presque réalisable.
- Est-ce que quelqu'un d'autre sait ?
Elle releva vivement la tête vers lui. Ils étaient là depuis plusieurs heures: elle l'avait vu à la lumière qui avait décliné de plus en plus dans la pièce, et aussi au fait que les effets du veritaserum avaient fini par s'estomper. Pouvoir parler de tout ce qu'elle savait sans pour autant s'y sentir contrainte par les circonstances était différent que de tout lui révéler contre son gré.
- Donc cette organisation, l'Ordre, va bientôt chercher à nous recruter ?
La lionne hocha la tête.
- C'est pour ça que Dumbledore t'a demandé de ramener tous les autres dans son bureau à l'équinoxe. Donc, le 21 mars prochain. Il a choisi cette date parce qu'on se rapprochera de la fin de l'année: vous aurez tous commencé à réfléchir au futur sans forcément trouver ce que vous voudrez faire, et ce sera comme une aubaine tombée du ciel. Ça vous laissera aussi le temps de donner une réponse avant le début des révisions intensives pour les ASPICS.
Il faut qu'i' arrête de me regarder comme ça, sinon c'est moi qui vais me jeter sur lui cette fois-ci...
Le regard anthracite de Sirius l'étudia quelques secondes, une lueur inquiète dominant l'étincelle habituelle qu'on pouvait y voir.
- Ne sommes nous donc que les pions de Dumbledore ?
La questions se posait clairement, à ce stade là des révélations.
- Il est vrai que Dumbledore a la faculté assez rare de voir le tableau entier, de se projeter vers les mois et semaines à venir où il sera modifié et donc d'adapter son sens critique à cette œuvre d'art qui ne sera jamais figée. Néanmoins, et même si cela va être l'impression que va te donner le fait d'entrer dans l'Ordre, ta loyauté peut aller à d'autres personnes qu'à Dumbledore.
Il l'observait avec un intérêt qui, elle le savait, contrairement à celuk qu'il donnait à Slughorn ou à Flitwick, n'était pas feint.
- Ma loyauté va à Harry plus qu'à n'importe qui d'autre, même si dans cette réalité il ne sera jamais la personne que j'ai connu.
Son interlocuteur leva un sourcil.
- Donc je peux faire aller ma loyauté à quelqu'un d'autre qu'au vieux fou barbu ? Super.
Il s'approcha un peu plus proche d'elle, avant de lui prendre la main et d'entrelacer ses doigts avec les siens, l'air au départ surpris qu'elle ne se dégage pas.
- Je... Je réalise maintenant que de te forcer à me dire la vérité était immonde, s'excusa t-il. Je suis vraiment désolé de t'avoir fait prendre cette potion contre ton gré et je serais parfaitement conscient de le mériter si le peu de confiance que tu avais en moi s'était brusquement volatilisé. Sache que, même si tu en venais à me détester, je garderais ton secret sans ne jamais en dire un seul mot à personne.
Et moi qui pensait que je devrais m'excuser envers lui, et pas l'inverse...
Un doux sourire s'imprima sur les lèvres d'Hermione.
- Je pourrais te détester, c'est vrai. Pourtant, je sais que j'aurais fait la même chose si tu avais été à ma place et que j'avais été à la tienne. J'aurais eu trop de soupçons et j'aurais fini par mener mon enquête, que ce soit seule ou accompagnée d'Harry et Ron. À la guerre, les méthodes utilisées pour obtenir la vérité son loin de toujours être justes: je considère donc ceci comme un avant goût de ce qui m'attendra là bas dehors. Aussi, d'une certaine façon, te dire toute la vérité me soulagé d'un immense poids: la question maintenant est de savoir si tu es prêt à m'aider.
L'habituel sourire reprit possession des lèvres du maraudeur,qui avait pourtant toujours une lueur inquiète au fond fond de ses pupilles.
- J'ai une toute dernière question d'abord. Es-tu vraiment amie avec Servilius ?
Il pose vraiment les pires questions possibles, dites donc.
- Au départ, je n'étais là que pour les besoins de la mission, mais aussi parce que j'espérais le sauver. Même si il a été horrible avec un bon nombre d'élèves dont je fais partie et a fait des choses impardonnables durant ce qui est à mon époque sa jeunesse, il a permis à Harry de vivre alors qu'il aurait pu mourir tant de fois et je lui suis reconnaissante pour cela. Ça n'enlève cependant rien au fait que je ne porte pas dans mon cœur sa version à mon époque, néanmoins il a prouvé qu'il n'avait pas que du mauvais en lui et que sa part de lumière, même si il n'en a fait profiter que Lily, est bel et bien présente. Je me dois, même si ça ne te plaît pas, d'essayer de le sauver parce que c'est ce qu'Harry aurait fait.
Il hocha la tête, avant de plonger son regard sans le sien.
- Tu sais quoi, Farrington ?
Il prit son visage entre ses mains aux doigts fins et approcha sa bouche de la sienne, doucement.
- Avec des discours comme ceux là, je serais presque convaincu.
L'esplosion de papillons qui résulta du baiser qu'il lui donna juste après valait bien tout les feux d'artifices du monde.
Et tous ceux qu'ils échangèrent après aussi.
*. *. *
"And in the middle of my chaos, there was you."
-unknown
"Et au milieu du chaos, tu étais là."
-inconnu
*. *. *
Holà !
(j'espère que vous ates contents après ce chapitre 😂)
J'ai dû en rée écrire une partie pas super cohérente et je suis assez contente du résultat, donc c'est cool :)
Je sais que j'ai pas trop été là en ce moment mais je suis très concentrée sur les cours parce que c'est un peu compliqué de tout gérer pendant les premières semaines où je suis à plein régime (lycée+conso) donc j'essaye de voir comment je vais organiser mon temps libre pour pouvoir écrire, et je vous tiens au courant !
J'espère que vous allez bien (aller, dites moi tout) et passez une bonne journée,
La bise,
A.
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