2.
Au milieu de toute l'agitation du commissariat, Minho faisait tranquillement vrombir la vieille machine à café dans le coin aménagé non loin de son bureau.
Après la découverte du corps, il avait pu rentrer chez lui pendant une journée, laissant la responsabilité à son collègue de recueillir des informations et de ramener au poste certaines choses importantes à contre coeur. Celui-ci lui avait interdit de ne pas se reposer un peu avant de reprendre le travail. Minho se surmenait souvent, au dépend de sa santé, en surévaluant ses capacités. Et même si il s'entêtait à continuer, c'était un frein pour l'enquête et pour ses collègues. Et l'enquête précendente avait été épuisante.
Minho était encore une jeune policier, il n'avait pas encore la trentaine et pourtant était spectaculaire. Sa perspicacité et sa logique l'avait propulsé au poste de lieutenant assez rapidement. Pourtant, même après plusieurs années, certaines enquêtes le chamboulaient. Il n'aimait pas vraiment la tournure que certaines prenaient, et se battre contre le crime était une véritable conviction, un objectif qu'il s'était fixé depuis son plus jeune âge.
Changbin arriva alors, de la paperasse encombrant ses mains.
— Bon, j'vais te résumer ce qu'il s'est passé, j'ai discuté avec l'équipe.
Minho se munît alors de deux tasses qu'il remplit rapidement du café brûlant, et rejoint sa salle de bureau commune à plusieurs policiers. D'un coup de pied, il referma la porte et dépose l'une des tasses sur une des piles de désordre qui recouvrent le bureau de Changbin.
— C'est sur ton bordel. Si ça tombe, je décline toute responsabilité, souria Minho à son cadet.
— Et après c'est moi le bouffon, Changbin récupéra vite sa tasse après avoir rangé ses affaires dans l'armoire.
Il alluma son ordinateur et se dirigea vers le tableau d'investigation qui trônait au centre de la pièce, ainsi visible depuis les deux bureaux. Un feutre à la main, il commença ses explications.
— Donc. Il est deux heures du matin environ. Tout le monde est bourré. Et là, deux chauds lapins, son feutre tapa la photo du jeune couple témoin, décide d'aller faire des bébés dans une chambre.
— Changbin si tu c-
— Mais surprise ! Il y a un mec super louche assis contre le lit et un autre gars allongé sur la moquette dans ses bras. Minho se ravisa de parler et croisa les bras, à l'écoute. Donc, ils allument la lumière. Et là, c'est le drame. Un cadavre.
— Super mise en scène mec, souffla Minho d'exaspération.
Changbin attrapa quelques photos supplémentaires sur son bureau pour les rajouter au tableau, et en profita pour écrire quelques informations.
— Donc déjà, on sait que le mec s'appelle Wooyoung. Vingt-trois ans, apparemment célibataire, fêtard, pété de thune, et un pote du propriétaire. Il était basketteur et assez doué. Et il étudiait en médecine, l'étudiant typique. Il jeta un regard à la photo du défunt. Franchement quel gâchis. Dire que ce mec est plus jeune que nous...
Minho se cala contre le bord de son bureau pour avoir une meilleure vision d'ensemble sur le tableau, malgré le peu d'éléments qu'ils détenaient. Il plissa les yeux, et mordit sa joue en réfléchissant.
— Ryujin a dit que le tueur avait sûrement utilisé un couteau de cuisine. Dans la chambre. C'est forcément prémédité. Après comment ça s'est passé ?
— Je sais pas, un élève jaloux, une petite amie folle...
— On a retrouvé son téléphone ?
— Non, en fait on a pas trouvé grand chose sur lui, on a juste retrouvé sa carte d'identité dans sa veste.
Changbin ouvrit un des tiroirs de son bureau et en extirpa une pochette en plastique qui détenait la pièce en question.
— Ça c'est la merde. Va falloir qu'on aille demander des informations à son université, affirma Minho en se mettant à son ordinateur.
D'un coup, la porte s'ouvrît sur leur chef, qui referma rapidement la porte derrière lui, étouffant directement les bruits parasites et dérangeants du commissariat.
— Seo, Lee.
Il hocha la tête dans leur direction, les mains croisées dans le dos. Sa carrure imposante était peu rassurante, et son regard autoritaire faisait régné l'ordre au poste de police. Mais c'était un excellent chef, qui prenait toujours les bonnes décisions et qui étaient présent pour ses officiers. Changbin et Minho avait beaucoup de respect pour l'homme plus âgé, qui dirigeait les équipes à la perfection depuis maintenant plusieurs poignées d'années, bien avant que Minho n'arrive. Il lui avait beaucoup appris lorsqu'il avait débuté dans le métier, et pour cela, Minho lui en serait toujours reconnaissant.
— Chef Bang.
— Vous me faites un rapport d'ici deux heures que j'envoie ça à mon supérieur et après je vous laisse enquêter comme vous voulez.
— D'accord, merci Chan. Changbin le salua lorsqu'il ressortit de la salle, aussi rapidement qu'il était venu.
La main de Minho vint encercler le récipient fumant posé sur son bureau. Il l'apporta à la commissure de ses lèvres, se brûlant légèrement la gorge en buvant, tout en regardant les fiches des personnes présentes à la fête sur son ordinateur. Interroger toutes ces personnes allait être un vrai calvaire. Peut-être, en tout cas il l'espérait, qu'il allait pouvoir enlever de la liste des personnes qui aurait été dans l'incapacité de commettre un crime.
Il se fia alors aux témoignages déjà recueillis au préalable par ses subalternes. Une dizaine de personnes avait assurée avoir été ensemble toute la soirée. Cela faisait déjà dix suspects potentiels en moins. De toute façon, seule leur activité après une heure, l'heure où plusieurs témoins avaient assuré avoir vu le mort pour la dernière fois dans la cuisine, importait Minho.
Gêné par son holster, il s'arrêta dans sa réflexion pour le retirer et le rangea dans son dernier tiroir. Il ouvrit le premier bouton de sa chemise, dans l'espoir de recevoir une bouffée d'air frais sur sa gorge. Puis il replongea dans son travail.
Il élimina aussi les personnes qui avaient été qualifiées de « ivres mortes » et d'autres qui avaient été retrouvées à moitié inconscientes. Il restait quand même environ quatre-vingt suspects. Le bruit des touches du clavier résonnaient dans la pièce, ainsi que le bruit du café que buvait Changbin, toujours aussi bruyamment. Le soleil matinal venait taper contre la fenêtre, pour le plus grand bonheur de Minho, qui occupé par son travail, ne voyait pas souvent la lumière du jour.
Un frappement contre la porte brisa soudainement le silence. Et il vit Yeji passer sa tête par l'entre bâillement de la porte.
— Minho ? Tu sais le gars retrouvé avec le cadavre ?
Le susnommé se frappa le front en relevant la tête. Il avait totalement oublié l'existence de cette personne, et ne s'était même pas posé la question de qui était cette personne.
— Merde ! J'avais zappé !
— Il est en cellule, il veut pas parler et comme il a pas ses papiers on sait pas qui c'est. Puis aucun invité ne l'a bien vu et le chef veut éviter les réactions des autres suspects. Mais si tu veux l'interroger sache que tu peux. Chan est au courant, la salle d'interrogatoire est libre.
— Merci Yeji.
La brunette tira la porte, laissant travailler les deux jeunes hommes. Changbin tourna sa chaise en direction de Minho, la mine confuse.
— Attends, tu veux dire que notre suspect principal est un inconnu ?
— Ouais, c'est désolant je sais... Minho joignit ses mains et y posa sa tête. Mais on peut quand même aller l'interroger ? Ça nous fera gagner du temps.
— Vas-y seul, j'vais faire le rapport pour Chan en attendant, lui indiqua Changbin d'un geste distrait en direction de la porte. Et Ryujin m'a dit que dans trois quatre heures elle aurait fini l'autopsie, oublié pas.
Minho se munit du dossier peu épais qui regroupait les maigres éléments de la nouvelle affaire, ainsi que qu'un carnet et d'un stylo, et emporta sa tasse pratiquement vide.
— Tu gères, à toute.
Il sortir de la pièce sans attendre de réponse, le brouhaha incessant le dérangeait déjà. Il chercha Yeji des yeux, et une fois tombé sur elle, lui indiqua d'aller chercher le suspect en cellule. Elle hocha la tête et disparut derrière un mur. Le commandant en profita alors pour saluer quelques collègues, et rapporta son mug dans l'espace cafétéria.
Et il se demanda : qui pouvait bien être cette personne qui avait attendu assise avec un cadavre sur les genoux, on ne sait combien de temps ? Quel genre de psychopathe restait ainsi avec sa victime ? Et si c'était lui le tueur, où étaient passées les effets personnels de Wooyoung ? Mais surtout, l'arme du crime ?
— Minho !
Il fut brusquement sorti de ses pensées à l'appel de son nom. Yeji l'attendait devant la salle d'interrogation et il s'y dirigea après avoir repris le dossier en main.
— Merci t'es un ange.
— Oh d-de rien....
Minho n'aperçut même pas les rougeurs qui trahirent Yeji, trop occupé à relire brièvement le profil du mort. Il rentra dans la salle, ferma la porte, la plongeant dans le silence, les yeux toujours rivés sur un détail du dossier. Le nom de l'université de Wooyoung lui disait quelque chose....
— Bonjour monsieur l'inspecteur.
Minho s'arrêta quelques secondes. Cette voix arrogante lui était désagréablement familière, pour une raison qu'il ignorait. Il n'osa pas relever les yeux de suite, et s'assit en face du suspect, ouvrant le dossier sur la table en métal froid par la même occasion. La lumière n'éclairait que la table, son vis-à-vis et lui-même, créant ainsi une atmosphère assez étrange. Mais peut-être était-ce l'homme en face de lui, qui donnait cette impression.
Et effectivement, il ne se trompa pas.
— T'as pas changé du tout...
Il osa finalement relever la tête. Et il regretta. Son souffle se coupa.
Non. C'était impossible.
— Je t'ai manqué, chaton ?
baw, deuxième chapitre
oue je nique mon sommeil pour ça oue
j'avoue j'ai pas relu j'ai écrit ça en despi et tout 😔
j'étais en sueur pendant toute la fin du chapitre avec mes 2% m'enfin bref
on prie pour que j'écrive rapidement le troisième chapitre 🤪
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